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Ne manquez pas le second chapitre du deuxième tome de l'intrigue. Plusieurs sujets ont été postés, vous pouvez tous les retrouver dans la partie intrigue.

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La nouvelle période de sprint rp a débuté. Vous agnez le double de points pour tous les rp postés !

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De nouveaux dés ont fait leur apparition, pour vous aider à participer dans le grand jeu du pouvoir et de la politique. Toutes les explications se trouvent dans ce sujet.
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les veuves
Palier 6

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noires
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rouges
Palier 6

les oubliés
Palier 3
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Palier 1

propagée par les Veuves: Alors que de nombreuses personnes ont été empoisonnées à Aureus ces derniers temps, il semblerait que la contamination des eaux ne soit pas une conséquence des manifestations de ce 5 septembre mais provient de la malveillance des Perles, par désir de vengeance suite à la perte d'une part du marché sur la Capitale suite à l'instauration de la république d'Aureus. Des hommes ont été aperçus la nuit, déversant des liquides dans l'eau d'Aureus, à la peau bien trop claire et au regard mauvais.
propagée par les Perles et la population d'Aureus: Il a été raconté par ceux présents sur la scène de crime qu'une rose avec des épines a été trouvée sur le corps d'Alexandre Shelby. Quelques minutes plus tard, à peine, un malheureux homme de main des épines rouges fut trouvé non loin de la maison de l'ancien dirigeant. Il se murmure que les épines rouges seraient à l'origine de cet assassinat, énervé par les contraintes qui leur étaient imposées par le nouveau gouvernement d'Aureus.
propagée par la population de Rezbia: Voilà plusieurs semaines que les apparitions publiques de la reine Nysa Sielle se font rares. Si la famille royale n'a pour l'instant pas offert d'explications à son peuple, cela n'empêche pas certains de spéculer sur la nature de cette absence. On murmure au sein du palais que la reine serait malade, et que c'est pour cette raison qu'on ne la voit quasiment plus sortir de sa chambre et qu'elle ne semble plus s'impliquer dans la vie du royaume. Cette rumeur commence à se répandre comme une traînée de poudre à travers le royaume de Valdierva.
Vous aussi vous voulez propager votre propre rumeur? Alors rendez-vous dans le recensement général pour remplir le champ "rumeurs et informations". Vous pouvez également consulter toutes les rumeurs et informations avérées au sein du registre des informations et rumeurs.
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 GRAVITY — acheira.

 :: Rezbia :: Château des Sielle  
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AGE : [ VINGT-QUATRE ] années éparses, matins sacrifiés sur l'autel des cruels ; et la naïve innocence se meurt lentement, alors que l'enfance se fane.
STATUT CIVIL : inénarrable fleur bleue, trop vite éprise des âmes ; [ MARIEE ] à achil valeska, union politique scellée dans le sang, entérinée dans le cœur, désormais.

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GRAVITY — acheira.  |  Jeu 14 Nov - 18:34
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   L'univers éteint, morne saison si loin du doux tableau qu'un maître épris de beauté avait dessiné dans la lumière et la chaleur des camaïeux ; le monde était mort, plongé dans une nuit trop éternelle, une nappe d'encre qui ne savait se dissiper, présage obscur qui gelait son cœur et ses veines. L'astre avait été englouti, avalé par des ténèbres sans fin, une agonie lente de toute vie et de tout espoir ; ne demeurait que le froid, l'angoisse qui ne savait se formuler en mots, un gel de l'âme qui sinuait dans chacun de ses os. Des jours, qu'elle n'avait cessé d'avoir froid ; prisonnière du carcan de métal qu'était la cité, vecteur constant de la mort qui s'étalait à l'extérieur. Ce n'était là qu'attente pétrie d'une sourde nervosité, les yeux tournés vers un ciel qui demeurait muet, trop noir pour qu'elle puisse seulement se permettre de croire. C'étaient les voiles 'un fatum tragique qui s'étaient déployés au-dessus de leur monde, présage sinistre d'une fin annoncée ; quelque soit l'issue, elle ne savait se départir du sentiment terrible que c'était là l'achèvement d'une ère, l'avènement d'une autre — ne pouvait que prier, naïve, pour que ce qui viendrait leur soit favorable. Ils avaient trop joué, hommes avides, s'étaient crus dieux lorsqu'ils n'étaient que mortels ; c'étaient les fins d'empires qu'ils avaient signées dans leurs conquêtes, des règnes qu'ils avaient abolis et des pages qu'ils avaient tournées — mais il n'avaient jamais été de leur ressort de décider des points finaux et des commencements. Dans l'immense engrenage de l'univers, ils n'étaient rien ; et que pouvaient-ils espérer d'un ciel qui s'était dissimulé à eux, se répandait de mort et de ténèbres? C'était au refuge de la raison qu'elle voulait s'offrir, par une lame de rationalité qu'elle avait tant essayé de tuer les doutes ; mais trop Gavon, c'était là une sourde angoisse qu'elle ne savait refouler, l'écho de prières et de textes fondateurs, de paraboles et d'évangiles un temps perdus dans les plis de sa mémoire. L'extinction du monde ; n'était-ce pas finalement ce qu'avait signé l'éclipse fatale? Une annihilation de toute lumière, de toute espoir, de toute vie ; la résurgence de temps anciens, de dangers dissimulés dans les ombres qui ne se dissipaient plus. Dissimulés dans leurs âmes impies aussi ; trop incapable de fuir les démons qui déchiraient ses nuits, déchiraient ses rêves, tuaient le cri d'espoir dans le sang qui éclaboussait l'onirisme tragique. L'effroyable récurrence n'était que lente agonie de son âme, une mort qui l'assaillait, nuit après nuit, une prison qui n'était que l'incarnation de trop d'horreurs, de tout ce qu'elle avait vu, n'oublierait jamais ; une hantise de plus, qu'elle avait tue — parce qu'il n'y avait rien à dire, rien à fuir.
Ce n'était qu'une course éperdue, une fuite en avant dénuée de sens pour tenter de semer des démons qui se nichaient dans son sein — sang vicié, sang traître ; ils avaient tant failli, dynastie d'indigents et d'impies. Dans un tragique coup du sort, c'était lorsqu'elle reniait tout ce qui l'érigeait Gavon que le ciel plaçait la chape de son héritage sur ses épaules trop frêles — un rappel cruel que, Gavon, elle ne cesserait jamais d'être. Un instant, les pensées s'égarent vers Achil, qui avait été refuge contre le monde, contre l'univers ; pourtant, contre ce qui la dévorait sans merci, il n'aurait su être bouclier — et c'était là fardeau qu'elle refusait de lui imposer, lors des trop rares instants qu'ils partageaient encore. Une absence qui se faisait meurtrissure physique — un besoin. L'époux, devenu trop essentiel, alors que les semaines se déliaient, était point cardinal, un repère pour naviguer l'univers qu'elle appréhendait lentement ; la distance abolie, les murs abattus, c'était en réceptacle de sa foi qu'il s'était érigé, famille, lorsqu'elle n'avait plus que lui — et c'était déjà tant. Ne demeurait que le spectre de son absence, trop enrôlé dans la chape de responsabilités qui s'accordaient à son nom, une obligation troquée contre une autre ; et trop de mots qui empesaient sa poitrine, une terreur sourde qu'elle ne pouvait lui confier, tout ce qu'il ne comprendrait pas, le réaliste, le cynique. Valeska serviteur des hommes, lorsqu'eux-mêmes n'avaient jamais servi que les cieux ; et la faute ne ferait jamais de sens aux yeux sombres, lorsqu'elle-même s'appuyait tant à balayer ce qu'elle entrevoyait, trop effrayée de ce que tout pouvait seulement signifier. Ne demeurait qu'une assurance ; la longue nuit n'en était qu'à son aube, s'étirerait pour milles heures sombres encore. Alors elle clôt les paupières, l'enfant, laisse ses lèvres dessiner des prières silencieuses qu'elle a tues depuis si longtemps — sa foi, abandonnée lorsqu'elle avait abandonné tout ce qui était Gavon, seule bouée pour la préserver d'une noyade qui la menaçait désormais.
Gavon, elle n'était plus, Gavon, elle ne serait plus jamais ; c'était un autre chemin qu'elle avait emprunté, lorsque ses pas l'avaient entraînée loin de la trahison du sang — le nom, plutôt que l'ichor, choix du cœur plutôt que de la raison. Aldion était perdue, et l'unité des siens, brisée ; ce n'était là que deuil auquel elle s'était résignée, un nostalgie douloureuse dans les murs glacés d'une cité qui ne serait jamais chez elle. Rezbia ne serait jamais foyer ; une terre d'asile, pour l'apatride qu'elle était devenue, lorsque tout s'était effondré. Une illusion de paix, le mirage d'être autre, d'un nouveau départ, dissipés lorsque la chape de ténèbres avait effacé tout le reste — trop condamnée à craindre ce que présageaient les ténèbres. Trop condamnée à attendre. Alors elle se fige, un instant, les doigts posés sur une porte glacée, contemple la condensation de son souffle épars, la peau parcourue de frissons sous la chemise légère ; une inspiration gelée, un élan, et elle passe le seuil, trouve vite la silhouette familière dans la lumière dansante des ampoules. L'époux, trop fidèle à sa parole, à l'engagement ; et la simple vue est apaisement de l'âme, allège ce qui écrase ses poumons — une force de gravité qui entraîne ses pas, abolit la distance, comme s'il pouvait protéger. 'Hey.' Le mot n'est qu'un souffle qui flotte un instant dans l'air froid ; et c'est le spectre d'un sourire qu'elle lui offre en témoignage d'affection — comme si c'était assez pour formuler le soulagement, comme s'il n'était pas le seul élément de son existence qui fasse encore sens. Un instant, elle le contemple, l'époux, ne peut qu'observer les stigmates d'une fatigue qui les meurtrissait tous sans pitié ; et les iris se posent sur les plaies qui marquent ses traits durcis, brusquement noyée dans une inquiétude qui lui étreint le cœur — et c'est des doigts légers qu'elle tend vers la plaie, dont elle suit délicatement la ligne pâle. 'Dure journée, hein?' La main retombe, fleur fanée, sans qu'elle ne puisse détourner les yeux, pourtant, les traits empreints d'une sollicitude inquiète — parce que ce n'était là qu'angoisse permanente, la terreur sourde qu'un soir, il ne rentre pas. Tombé dans l'exercice du devoir, sacrifié pour préserver une couronne qu'il avait contribué à ériger — une couronne pour laquelle elle n'était pas prête à le sacrifier, ne le serait jamais. 'On peut reporter, si tu préfères. Si tu te blessais, je...' Les mots s'étouffent, se meurent ; et elle clôt un instant les paupières, se force à une inspiration — comme si l'air froid ne brûlait pas les poumons meurtris. Parce qu'il était tout ce qui lui restait, Achil, tout ce qui faisait sens.



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AGE : VINGT-NEUF ANS, et la trace de ces années comme l'usure érodant son être. un joyau aiguisé avec finesse.
STATUT CIVIL : coeurs sacrifiés à l'autel, MARI d'une femme qui l'effacerait volontiers d'sa vie, si elle le pouvait. lui, nonchalant à l'âme meurtrie qui s'est résigné à cette misère.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Mar 19 Nov - 17:24
(you can strip down without showing skin)
'Cause we need each other in the dark

Décembre arrivé sans prévenir, l'intrus non désiré qui étendait son manteau de gel sur un monde qui suffoquait déjà. Et aux ténèbres, s'ajoutaient désormais les intempéries capricieux de l'Ouest : fils du Sud, c'était tout ce qu'il abhorrait, lui. Les pluies glacées d'Aureus devenant flocons avec l'hiver lui avaient satiné le sang des années durant, avant qu'il ne s'y fasse. Là, plus rien ne faisant sens- la tétanie avait capturé l'air et la lumière, et il ne restait qu'eux, humains fatigués, transis d'un givre plus profond alors que la peau. Le sol se mourait lentement, plancher compact qu'il serait impossible de creuser, s'ils essayaient- et sur les lignes d'horizon qu'on devinait dans la brume, Achil se demandait ce qui survivait dans les plaines à demi-visibles. L'arôme onctueux du Sud plus distant que jamais- lointain souvenir perdu aux mains des Zarkari et des éléments tout à la fois : quand ses songes s'égaraient jusqu'au fief cher à son cœur, il s'imaginait des fleurs mortes, l'herbe congelée et une poussière sclérosée, accrochée aux murs même. Il essayait de moins en moins à s'y perdre, aventureux qui ne reverrait peut-être jamais la patrie qui l'avait vu naître, le Royaume qui aurait dû être leur, aux Valeska. Et dans la montagne de préoccupations qui hantaient son crâne, Karez n'avait que trop peu de place désormais- Othinara repoussée à plus tard, à quand le monde tout entier n'serait plus en train d'agoniser comme un faiblard animal dans un œuf abandonné. Soleil disparu, le déserteur capricieux qui avait décidé de ne plus jeter le moindre regard clairsemé dans leur direction. Pour mieux s'abandonner, il aurait pu croire en les Dieux- Maîtres tout nouveau écrivant leurs sorts avec une omniscience intouchable. Peut-être y aurait-il quelque-chose de réconfortant, à se dire qu'il y aurait toujours courroux plus grand que celui que les Hommes s'imposeraient entre eux. Que quoiqu'ils fassent ils retomberaient droit sur un fatum qui leur échappait complètement, et où ils n'étaient rien. Mais l'apostasie n'était pas sienne, trahison qu'il commettrait à l'égard de tout ce pour quoi il avait tenu si fermement sur ses pieds, accroché à ses convictions jusque-là. Les Dieux n'existaient pas- Olympe rien d'autre qu'un mythe pour réconforter les errants. Il n'y avait dans ce réel ici-bas, que des mortels mis devant la barrière de leur condition : la faiblesse d'humains qui ne pourraient jamais toucher le Ciel. Et l'univers était seul Seigneur- la science peut-être expliquerait tout ce qui se passait là. Il avait décidé d'oublier, lui- de faire fi de l'évidence planant dans l'air : qu'il fasse nuit ou qu'il fasse jour, le devoir ne cessait jamais ; l'appel constant de responsabilités, canaux droits et indiscutables. Tout ce dont il avait besoin, l'assoiffé de sens, pour oublier les moments traîtres où il se sentait perdre pieds.
Les cauchemars n'aidaient pas, reflets de songes logés dans son crâne ; peut-être l'inconscient qui essayait de lui dire quelque-chose. Et toujours sur ses paupières s'alignaient les cadavres, perles de sang qui déferlaient sur la lame argentée d'une épée qui semblait parfois trop grande pour sa main. Gisella, la Madone sacro-sainte, la face déformée de monstrueux secrets crachés comme un venin. Et l'inassurance pour répondre à tout cela- l'incapacité de hurler avec véhémence que jamais elle ne les trahirait. Que jamais elle ne mentirait. Ne l'avait-elle pas déjà fait pendant si longtemps ? Pensée vers Anja- Heza ayant disparu dans la nature. Et personne pour répondre au gouffre d'indécision qui se creusait insidieusement quand il s'demandait si sa petite sœur était en vie ou non. L'étrangère évanouie dans l'ombre de l'inconnu- Akkadia soudainement trop grande pour qu'il puisse y voir clair. Comment alors, pourrait-il se préoccuper du Soleil ou de ce qui leur tomberait sur la tête, quand il avait des questions profondément ancrées dans le sol sous ses pieds ? Simple subsistance dans les ténèbres, et pour toujours lui rappeler qu'il n'était plus que moire à demi-vivant, les morsures froides à sa chair s'étendaient. De plus en plus évidentes, d'ces vérités qu'il cachait sous les couches de vêtements, à fuir le moindre contact qui pourrait trahir les blessures inconfortables qui grésillaient sur son derme. Elles devenaient gênantes ; estafilades suintantes sous le vent froid, à-pics douloureux qui rasaient ses sens et ses nerfs. Achil, la cible d'un mal qu'il ne pouvait ni vaincre ni maudire ; chaque nuit, chaque faiblesse à Morphée, rien d'autre qu'une sentence de plus.

Et pourtant parfois, quand il fermait les yeux il n'rêvait pas- ces images-là le laissaient en paix, et il n'se réveillait pas avec le trouble au bord des lèvres, la nausée dans les tripes. De rares îlots qui le nourrissaient d'un espoir naïf ; s'il pouvait ne serait-ce qu'être avalé encore par l'embrassade fuligineuse de nuits tranquilles, alors peut-être retrouverait-il toute sa tête. 'Hey' voix dans l'agonie d'appréhensions tenaces, l'épouse avait fait son apparition- présence chaleureuse qui captura son attention, le tira d'un ravin invisible ; Keira, toujours synonyme d'une orbe dans le noir, le visage trop clair, les yeux trop bleus pour qu'elle puisse être juste humaine. S'il tenta un sourire pour l'accueillir, le regard se détourna bien assez vite- l'échappée, toujours frontière compliquée à franchir pour eux. L'indécision rendue muraille quasiment infranchissable parce ce qu'il ne disait pas. Ce qu'ils ne disaient pas. Les fantômes de la brune, accrochés à son sillage- il le savait, il le voyait, spectateur de troubles sur lesquels elle ne mettait pas de mots. Pas avec lui du moins. Et il aurait été hypocrite de la blâmer pour ça- rien d'autre que l'évidence que l'intimité était longue à tisser, de filins fragiles qui pourraient se rompre à tout instant. Un jour armure impénétrable. Le jour suivant, lice délitée. Et pourtant elle vint le trouver, là, portée d'une sollicitude inquiète- le reflet d'une préoccupation qu'il lut dans son regard. De quoi le faire flancher, lui, dans un cillement d'émotion ; la douceur d'un souci pour lui explosant en plein dans son visage. Les plaies n'avaient pas d'importance, habituellement, rien d'autre que les stigmates d'une résolution inflexible pour l'avenir. De ces cicatrices que les soldats comme lui avaient l'habitude de tolérer, de soigner, et d'oublier. Dure journée- dure nuit aurait-il voulu rétorquer, la coupure étrangère non pas infligée par un ennemi de chair et de sang, mais par l'inconnu des démons qui se déchaînaient dès qu'il fermait les yeux. « C'n'est rien. » qu'il offrit comme réconfort, sa main cherchant les doigts fins de l'épouse, ceux qui étaient venus le prier d'une réponse ou d'un contact quelconque. Il était trop absent, à prétendre être noyé par des devoirs et des imputations qui exigeaient tout son temps. La vérité était autre, rien d'autre qu'une course loin des incertitudes qui hantait sa carne. « Il n'y a pas besoin de reporter. Ne t'en fais pas-... ce serait ironique vraiment, que je me blesse dans des circonstances pareilles. » un fin sarcasme pour lui arracher un rictus, de quoi redonner de l'assurance orgueilleuse à ses traits. Achil était délavé aux combats, dilué à la loyauté qui s'étendaient plus loin que son propre être ; s'il devait être arrêté ici et maintenant par des visions fantoches et immatérielles, il n'aurait que c'qu'il méritait, sans doute.
« Et toi, alors ? » qu'il demanda, subitement conscient que si cette question faisait sens, c'était qu'il ne l'avait pas assez posée des jours durant ; elle n'pouvait cacher la fatigue tirant ses traits, le sillon glacé de cernes sous ses yeux qu'il tenta d'atténuer en glissant son pouce juste là. L'acte intime, domestique presque- quelques secondes de flânerie avant qu'il ne fasse retomber sa main, l'expression plus grave ; « J'ai remarqué que tu n'dormais pas bien. Que tu paraissais-... troublée. » troublée jusque dans son sommeil, les prunelles roulant d'un malaise sans nom quand il se réveillait avant l'aube supposée, et qu'elle était encore à se tendre dans les draps. S'il n'pouvait prétendre la connaître par cœur, il pouvait au moins assurer avoir vu ces crises silencieuses chez d'autres. « Peut-être que je devrais être plus souvent là-... ne pas simplement observer. Mais s'il y a quelque-chose... » les mots lui manquèrent, entre la réclamation et l'acceptation que peut-être elle livrait ses tourments à quelqu'un d'autre. Qu'elle n'en avait cure qu'il sache quelque-chose ou non ; que c'n'était pas sa place d'entrevoir les méandres de pensées qui n'appartenaient qu'à elle. Tout c'qu'il put faire alors, c'est acquiescer légèrement, signe d'acceptation, d'invitation- de si c'était ce qu'elle voulait comme si souvent dans les non-dits imposants comme la brume entre eux.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Ven 22 Nov - 1:09
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   Plus de lumière, plus d'horizon, plus rien ; la nuit n'avait laissé que le néant, un astre avalé dans des profondeurs d'encre qui dissimulaient tout ce qu'elle craignait, des abysses dans lesquelles avaient sombré un monde déjà condamné. De la nuit et de ses draps sombres, elle n'avait jamais tiré nulle peur ; familière de la lune, compagne aux doigts d'argent, douce confidente de mille mots interdits — mais les ténèbres qui avaient effacé le monde n'étaient en rien semblables à la nue mouchetée d'étoiles qui avait été cadre des échappées rebelles, dans le martèlement des sabots et le vent qui emmêlait les cheveux, les rires et l'euphorie de liberté. Cette nuit n'était que prison, elle n'était que silence ; une sombre cage qui les enfermait tous, captifs d'une longue angoisse qui ne se lassait de s'éterniser, étouffait tout espoir comme elle étouffait toute vie — ces ténèbres n'étaient que mort, une nappe d'encre qui les noierait aussi. Comment persister, lorsque le temps n'était plus que lente agonie? La lumière s'était éteinte, et ils s'éteindraient aussi, inévitablement ; les végétaux se mouraient  d'un monde qui ne leur était que trop fatal — combien de temps avaient-ils seulement avant d'en payer les conséquences, quel sursis pour une humanité déjà perdue? Ils étaient seuls vaisseaux d'une gangrène qui s'était nichée en leurs seins, en leurs âmes ; des démons qui venaient déliter les semblants de raison, nuit après nuit, dans ce qui n'était jamais qu'une extinction du monde. Et dans l'épuisement, elle se perdait trop, l'enfant ; consumée de ce qui ne cessait de la hanter, une lente agonie de l'esprit dans l'incessante répétition de trop d'horreurs — lorsqu'ils mouraient, spectre oniriques, c'était elle qui s'éteignait ; et leur trépas venu brûler ses poumons n'était qu'un souffle de vie qu'on lui dérobait lentement. Ne demeuraient que le silence et le froid ; des draps glacés de l'absence d'un époux qui ne pouvait protéger, impuissant gardien des hommes face à ce qui effleurait les cieux, ce qu'ils ne sauraient vaincre — parce qu'ils ne savaient comprendre. Il ne restait qu'à craindre, et à attendre ; prier, dans un élan d'espoir vain, pour que ce ne soit que temporaire, ombre sur le tissu d'une réalité qui s'étendait à l'infini. Que le fléau des cieux éteints se dissipe, dans un miracle qui ne ferait plus de sens que les ténèbres n'en faisaient elles-mêmes ; parce que dans ce monde de nuit, même la nature n'avait plus droit de cité, ses lois bouleversées par un caprice supérieur qui soumettait tout le reste — l'écho d'un ancien que, mortels, ils ne sauraient appréhender. De tout ce dont, faillible, elle ne saurait protéger les aimés.
Ils n'étaient que trop humains, face à ce qui les dépassait ; et elle n'était plus que gamine effrayée dans les ombres dansantes d'Aldion, hantée de mythes impitoyables énoncés de la voix dure d'un père qui n'avait su qu'insuffler la crainte des cieux — aussi impuissante qu'elle l'était alors, la chair pétrie d'une chair sourde. Jamais n'avait-elle tant souhaité cesser de croire, jamais ne s'était-elle moins désirée Gavon ; jamais, pourtant, le fatum ne s'était tant acharnée à la faire ployer sous l'héritage maudit, prostrée sous le poids d'un devoir qu'ils avaient perverti. Achil avait été main salvatrice, avait offert une porte de sortie ; la libération de tout ce qu'elle n'était pas, sauveur loin d'une existence qui ne serait plus jamais sienne — mais de ce qu'elle était réellement, un vice imprégnant l'ichor, il ne pouvait la sauver ; et par ce qu'elle était, pouvait-elle seulement espérer le sauver lui de ce qui se présageait dans la nue obscure? Ce n'était pas un conflit d'hommes ; c'étaient des problématiques de dieux, qu'elle lisait dans les ombres dansantes — tout ce que, cruelle ironie du sort, elle affronterait mieux qu'il ne le pourrait jamais ; et ce n'était finalement que justice, que, parce qu'il l'avait protégée, gardien des hommes, elle se pose en bouclier face à ce qui grondait dans le noir. Rien d'une dette — tout d'un équilibre de l'univers, qui ne se signait que dans le désir violent de préserver ; l'époux n'était plus rien d'un devoir, dans des filaments d'affection qu'elle ne pouvait que lui réserver — parce qu'il était lui, allégorie de justice et de droiture dans un monde où les valeurs n'avaient plus de droit de cité,  qu'importaient les parts d'ombres et les non-dits. Il était le choix et la direction ; la seule foi qui fasse encore véritablement sens dans l'obscurité des cieux, le seul chemin. Quelque chose de fragile, dans sa nouveauté ; la seule chose qui comptait, pourtant — et lorsque se dessine la présence de l'époux, c'est son souffle erratique qui s'apaise, comme protégée, rassérénée de seulement le voir. Un fragment de sourire qu'il lui offre, tentative de réconfort à laquelle l'instinct fait écho sur ses lippes, un témoignage d'affection muette qui n'avait besoin de plus — l'effort naïf de venir apaiser chez l'autre ce qui les meurtrissait trop eux-mêmes ; des non-dits, sourdement devinés dans la lassitude des traits, l'épuisement latent et l'angoisse qui s'accrochait à l'épiderme de tous. Tout ce pour quoi elle ne pouvait que se soucier, trop incapable de panser les plaies de l'âme, trop impuissante face à celle qui glissait sous le frisson de ses doigts ; et les mots de réconfort ne balaient pas véritablement l'inquiétude, ne tarissent pas la sollicitude qu'elle offre sans retenue à celui à qui elle devait tout — parce que ce n'était jamais rien, et que s'il était soldat, elle n'était qu'épouse, condamnée à espérer qu'il revienne. Mais les doigts qui viennent trouver les siens sont le témoignage de sa présence, une tangibilité trop réelle ; et dans le frisson du contact, c'est un peu de chaleur qu'elle puise, un soupir soulagé qu'elle exhale dans le froid — une ancre pour l'empêcher de dériver vers la déraison qui déchirait un peu plus sa psyché chaque nuit, un port d'attache. Il se fait arrogant, l'époux, comme un défi à la face du monde ; et la légèreté soudaine de son expression balaie un temps les ombres et les angoisses, et c'est un vague rictus amusé, un brin moqueur, qu'elle se fend, un reflet de ce qu'il affichait — et dans une réalisation inopinée, elle comprend ; qu'en tout ce qu'il était, il ne cessait de protéger, repoussait tous les périls, corporels comme immatériels. Ne cessait de la protéger. Et peut-être était-ce tout ce qu'ils pouvaient faire, mortels ; cultiver ce qu'ils étaient humains, ignorer l'angoisse. Alors elle se contente de hausser un sourcil vaguement railleur, un témoignage d'amusement pour refouler l'inquiétude sourde. 'Très bien. Tu l'auras voulu.' Un peu de fronde, vite balayée par la question brusque, une sollicitude soudaine qui la fige dans la surprise, éteignent tous les mots ; et le pouce sur son épiderme embrase des frissons dans son sillage, geste tendre dans lequel elle clôt un instant les paupières, par instinct — un témoignage de tout ce qu'il avait remarqué, un témoignage d'attention ; et mot après mot, c'est le myocarde qui s'emballe tranquillement dans sa poitrine trop écrasée, face à l'évidente sollicitude qu'il montrait. Troublée ; le mot n'était qu'un euphémisme de la hantise qui déchirait ses nuits, une horreur qui ne se lassait de la tenir captive — la terreur sourde d'un monstre qui n'était qu'elle même, de la soif vengeresse qui asséchait ses lèvres et sa gorge, l'envie de faire payer. C'était d'elle-même qu'elle avait peur ; des vices qui glissaient dans l'ichor vicié, une violence pour laquelle elle se consumait au réveil — violence pour faire payer la violence, sang pour faire payer le sang ; et la douleur acerbe d'une Aldion trop hors de portée, qu'elle ne visitait que dans des rêves hantés de cadavres qui la tuaient lorsqu'eux-mêmes rendaient un ultime soupir. La mort de ses idéaux pour le monde — sa mort, aussi. Troublée. Et parce qu'elle ne trouve pas de mots pour seulement décrire, elle le contemple, quelque peu d'une gravité dans les iris pâles, quelque peu d'une violente gratitude, aussi. De simplement demander — de simplement remarquer. C'était quelque chose d'une main tendue dont il lui faisait cadeau ; et les mots qu'elle laisse échapper sont hésitants, un aveu. 'Je dors mal depuis Aureus -- en mai. C'était passé depuis -- ' Un autre silence, une autre hésitation, avant de balayer ses propres mots d'un mouvement de tête, écœurée de sa faiblesse — rien qu'une gamine hantée de terreurs nocturnes, lorsque c'était l'horreur du monde qu'il avait affrontée. 'Ce n'est probablement rien. Tu vas trouver ça ridicule mais -- j'ai ce cauchemar qui revient tout le temps. Je suis nerveuse depuis l'éclipse, ce n'est sûrement que ça.'  Et trop mue d'un élan sourd, trop saisie de confiance, c'est dans l'encre de ses yeux qu'elle vient s'accrocher, alors que s'offre l'aveu qu'elle n'a osé formuler face à quiconque. 'J'ai peur, Achil.' Peur de comprendre ce que dissimulait l'immortelle nuit ; peur de ne jamais savoir affronter ce qu'elle devinait dans l'écho aux mythes anciens, parce qu'ils n'étaient qu'humains, ne pourraient jamais lutter. Parce qu'elle ne pourrait jamais protéger ceux qui comptaient, si elle avait raison — et que c'était là terreur plus vive que ne le seraient jamais celles qui venaient déchirer ses rêves.



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Re: GRAVITY — acheira.  |  Mer 27 Nov - 0:41
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Confessions livrées à l'oreiller, l'appel insatiable du sommeil, gouverneur de tous. La fatigue, un mal qui s'incrustait jusque dans la carne- et Achil n'était finalement qu'un fuyard qui s'affaiblissait. L'éternel humain ramené à sa condition ; le cœur vibrant avec caprice dans son poitrail, les veines qui pulsaient juste sous sa peau, parfois grondaient d'un froid insidieux qui s'était immiscé partout. Il n'y avait nul réconfort dans la couche, dans l'embrassade d'un oubli rempli d'un noir d'encre : l'échappée inaccessible. Partout où les prunelles du soldat esquissaient une vague d'espoir, il n'y avait que le néant glacé du réel. La nuit perpétuelle qui ne faisait sens mais qui s'imposait. L'hiver venteux à l'Ouest qui s'invitait, l'intempérie non désiré. Au moins, si le ciel était devenu ennemi capricieux, les choses n'avaient pas changé au point qu'ils en perdent tout repère : le glacé de la nouvelle saison était bel et bien là, léchant les murs et les corps malgré les tentatives de nier et de faire comme si de rien n'était. Peut-être auraient-ils été plus inquiets encore, s'ils avaient dû se retrouver noyés par une vague de chaleur suffocante- de ces brûlures de l'oxygène qu'on n'éprouvait qu'au Sud, dans les temps de sécheresse. Et le Valeska ne pouvait prétendre y connaître quoique ce soit, à la science de ce monde ou à ces déités en lesquelles ils étaient trop rares à croire. Si pragmatique et terre à terre- évidence qui lui échappait, l'abysse frustrante du doute qui dansait dans son crâne. Il prenait de plus en plus de place, étranger encore bien jeune ; une houle inconstante qui lui torturait le cerveau pour ces moments éveillés, et ne lui faisaient que désirer plus encore l'abandon du sommeil. A croire qu'il y avait eu une alliance, de destin à Démiurges, qu'ils dictent leur ruine de façon rapide et efficace. Un couperet invisible, fendant l'air sans un souffle, et eux, victimes à semi-conscientes seulement- les indécis qui flirtaient au bord d'un précipice dont ils ne voyaient même pas les détails. Certains pourraient croire alors, que les guerres d'hommes qui se jouaient sur cette terre sèche n'avaient pas de sens ; quelle importance, quand le soleil avait été noyé par une nuit éternelle, et que dehors, un silence marmoréen figeait l'atmosphère ? Alors les murmures du Cercle lui échappaient de plus en plus- pion plus que décideur, le distant introverti qui ne retrouvait au sein de sa tête qu'une masse informe de questions qu'il n'pourrait poser à personne. Une solitude pour accompagner le tout- l'habit qui lui collait à la peau plus intensément encore quand ses prunelles se posaient sur les visages familiers qui habitaient ce rêve qui n'en était pas un. Sa mère, Noah- ces autres présences souvent spectrales, inondant le délire qui s'était accroché à ses paupières, sans crier gare.
Et les plaies à son corps n'étaient que rappel des baisers des lames, l'épée immatérielle lourde dans sa paume- le crissement d'un métal rude qui n'esquintait ses tympans que dans l'imagination folle de ceux qui avaient glissé ce songe dans son cerveau. L'Achil, plus distrait qu'en apparences- répondant à la présence d'autres avec quelque plus que l'ombre de ce qu'il avait été, avant. A Aureus, le temps devenu terne, victoire ayant perdu de toute sa splendeur- il n'était qu'un Valeska harcelé de moires qui se nourrissaient de ses divagations. L'épouse, un filin de tangible dans la fuite- Keira, bel et bien toujours malgré les jours qui s'alignaient, le ciel qui s'était assombri, et le frimas qui s'était installé. Il n'pouvait que lui sourire, alors, figure d'une dévotion vers laquelle ils tâtonnaient tous les deux- les mots encore trop rares, la déroute, omniprésente, de cœur et de corps. Mais ils étaient quelque-chose ; honnêteté, denrée trop rare ici ou ailleurs. Une Akkadia à la foi décimée, aux foules qui s'étaient déchirées- lui-même acteur et auteur de certaines trahisons. Des coups de poignard dans le dos d'où il n'pouvait soigner les plaies béantes- rien d'autre que, parfois, des regrets tortueux enserrant ses entrailles. Un labyrinthe d'(in)humanité, les dichotomies entrelacées- et la Gavon, soudainement projetée dedans. Alors il voulait bien y croire, oui, qu'elle avait besoin de savoir s'y défendre- innocente et vengeresse à la fois ; quelque ressource pour briller derrière ces prunelles si aisément décryptées. Paradoxalement, pourtant, il y avait toujours quelque-chose d'elle à l'arôme d'énigme- la stature d'une chimère qui ne serait jamais véritablement sienne ; Keira, et sans doute son cœur qui allait partout, ailleurs qu'ici.

Progressivement, pourtant- atomes qui se trouvaient, ils se rapprochaient ; d'étrangers à autre chose. Et l'immuable juste au bord de leurs lippes. La confiance, un joyau trop rare dans ces terres infertiles- ou même entre les murs de ce château, pourrait-il dire, trop habitué aux murmures de spectres qui ne se montraient jamais vraiment. Peut-être pourraient-ils, alors, se contenter l'un de l'autre ; quelque-chose d'une évidence aussi immuable que l'or qui ornait leurs annulaires. L'engagement, empreint de vastes promesses : il était le loyal, engagé dans bien des vœux. Et la sollicitude de la brune avait quelque-chose de réconfortant, le goût d'une attention aussi délicate que le soyeux de sa beau opaline sur la sienne à lui, esquintée de marques d'une usure ancienne. Les estafilades, rien d'autre que témoignage de peines toutes nouvelles ; Achil, aux maux inscrits comme fondation de l'homme qu'il était devenu. Il était habitué, alors, aux petites coupures dérangeantes et à déverser la platine de son sang pour ces causes en lesquelles il croyait tant ; le tribut pour une Akkadia façonnée par leurs mains. Il aurait pu lui confier, pourtant, que cette nuit si longue n'était que porteuse de démons : succubes qui s'étaient glissées jusque dans des cauchemars tenaces- cartes sur table, faiblesse avouée à l'épouse qui lui en avait déjà tant donné. Tant confié. La langue pourtant, habituée à la solitude- la tenace rébellion de vérités déniées, et le Valeska, accroché au linceul de ses errances. « Bien sûr que c'est ce que je veux. » s'il était surpris de voir une Keira se fondant au naturel si facilement juste sous ses yeux, il n'en laissa rien paraître- loin de vouloir s'encombrer de la politesse d'apparat qu'ils ne s'étaient que trop offerte. Celle que d'autres méritaient- les gestes entendus pour ces Majestés, les bouches prudentes face aux ennemis cachés derrière le masque d'alliés. La simplicité d'abandonner les prétentions et les stratagèmes, rien d'autre qu'un privilège qu'ils s'offraient l'un à l'autre. Spontané débonnaire, brûlant jusque dans les œillades qu'ils se lancèrent- l'acceptation devenue part d'intimité partagée. Achil, soudainement à l'aise à chercher plus.
Et ses préoccupations devinrent vite sources de tracas pour la jeune femme ; l'évidence qu'il distingua dès que ses iris semblèrent se fendre d'une réalité qu'elle n'avait pas encore mise en mots. Muette, et lui suspendu aux confessions qu'elle ne faisait pas : le silence devint vacarme pour les quelques secondes de flottement où il ne se passa rien. Il était pourtant l'habitué aux cachotteries, celui qui décelait les non-dits dans quelque réflexe du visage, un spasme courant à l'échine, quelques poils qui se hérissaient à la surface d'une peau de soie. Mais rien que par respect, rien que parce que c'était elle, il attendit, chassant ces habitudes pour mieux rester époux ; le rôle auquel il n'aurait jamais cru coller d'une quelconque façon. Et quand elle ouvrit la bouche, un soulagement égoïste accompagna les premières tentatives de parole, le brun esquissant l'ombre d'un sourire qui mourut bien assez vite. Aureus, la mention arrachant un frisson qui se mut en horreur dès qu'elle alla plus loin. L'hésitation toujours maîtresse de ses lippes, un âpre sentiment de danger coulant pourtant sous les muscles du Valeska, déjà. « De quoi tu parles ? Quel genre de cauchemar ? » insistance animée, un frémissement monté dans sa gorge jusqu'à sa bouche, d'un ton demandeur qui ne la laisserait pas, elle, s'échapper avec un 'c'n'est rien'. Et il ne savait que trop bien pourquoi ; peur, faiblesse qui était la sienne et qui n'appartenait qu'à lui- il le crut du moins jusqu'à ce qu'elle lui livre ces mêmes mots en écho aux idées qui se créaient déjà d'elles-mêmes dans son âme. L'instinct, cette fois-ci piquant jusqu'à la pulpe de ses doigts, le faciès assuré d'un Achil qui s'accrochait à quelques dernières branches d'orgueil, s'effritant juste sous les yeux limpides de la nymphe.  « J'ai- » pénitence unique, offerte juste à elle quand certains des siens n'avaient eu que doute ; Gisella, noyée dans la distance, et le Cercle, rigide sous le sens du devoir. Peut-être qu'il n'y avait que Keira, alors. Peut-être qu'elle pour comprendre. Peut-être qu'eux deux. « Ces cauchemars dont tu parles... je crois que-... que je sais ce dont tu parles. » la révélation comme une admission d'échec- à croire qu'il avait laissé un ennemi s'incruster jusque dans leurs draps. A croire que c'était de sa faute si un fantôme sans nom et sans visage semblait tant les torturer : évidence inscrite dans leurs traits tirés, les cernes bleutées de la brune, ses plaies à lui. « Je dirais... que oui, ça a commencé depuis- depuis l'éclipse. » et brusquement, le poids de la confession lui faisant plier le dos, Achil lâcha un soupir ; « Et-... est-ce- sinon quoi ? Il n'y a rien d'autre ? » peut-être une rhétorique qu'il s'envoyait à lui-même- la question de trop qui le trahissait. Comme un fardeau qu'il déposait trop subitement aux pieds de quelqu'un qui n'en avait peut-être pas la carrure- Keira qu'il avait été tant habitué à protéger, corps en sacrifice volontiers. Il se les serait prises, ces balles dans la chair pour lui sauver la vie à Aureus- inconscient, inconstant ; ç'avait été si aisé comme choix. Ici- , il semblait pourtant que plus rien de tangible n'avait de sens- que seuls les phantasmes gouvernaient sur le réel, et qu'eux, ils n'avaient plus prise sur rien.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Ven 29 Nov - 14:04
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   La nuit avait tout pris, la nuit n'avait rien laissé ; des fragments de raison qui se délitait, jour après jour, heure après heure, dans un soleil noir sourd à toute prière — et face au désespoir qui dévorait la chair sans merci, le sommeil n'avait rien de salvateur. Rien d'un oubli, rien d'une échappée loin des ténèbres de la réalité ; dormir n'était que malédiction, une sourde hantise devenue lente agonie, une mort de l'âme qui ne faisait que s'éterniser. Captive de ses propres pensées, d'un subconscient devenu abyssal de terreur, ce n'était là que le témoignage de sa faiblesse — l'incarnation de trop d'horreurs, cavaliers d'une apocalypse qu'elle n'avait déjà que trop vécue, venus achever la mise à mort de sa raison déjà trop délitée. Funambule au-dessus du gouffre, trop prête à sombrer ; combien de temps avant que ce ne soit trop, plus qu'elle ne puisse seulement en tolérer? L'épuisement s'accrochait déjà à la chair et au muscles, et il n'était nulle échappée loin de ce qui la dévorait, nulle lumière à l'horizon d'un monde éteint. Ne demeurait que la peur constante, le froid et le silence ; un désespoir qui avait éteint les âmes, isolait dans une solitude cruelle — parce que mortels, ils ne pouvaient rien à la nappe d'encre qui avait submergé le monde, ne pouvaient que craindre, et que nul mot ne saurait jamais apaiser le gel qui avait tué tous les cœurs trop exsangues. Alors ils ne pouvaient que se taire, unis dans le silence, si divisés, toujours. Il n'était plus une couronne qui fasse seulement sens ; parce qu'il n'était rien que soit un roi face à un dieu — rien que soit un dieu face à un non-croyant ; mais dans cette guerre des cieux, ils persistaient, pourtant, s'accrochaient à des bribes de pouvoir qui s'éteindraient avec eux, ainsi que s'était effacé l'astre Phoebus. De leurs royaumes égoïstes ne demeurerait que l'or terni des couronnes brisées et des trônes renversés — et nul ne pourrait seulement se réjouir de ce qu'ils avaient tous perdu ; parce que dans l'isolement vaniteux des rois et des nations, il n'y aurait nul vainqueur. La simple satisfaction de n'avoir jamais cédé, peut-être — amer succès, s'il signait leur glas, dans une extinction du monde qui serait aussi la leur. Et les conflits humains ne lui avaient jamais semblé aussi vains ; et jamais n'avait-elle tant regretté la diaspora qui avait divisé les siens, une absence qui lui gelait un peu plus le cœur, toujours plus égarée, toujours plus incapable de seulement pardonner à celui qu'elle avait un jour qualifié de père. D'Aldion, elle n'avait plus que la silhouette floue dans des rêves qui la tuaient lentement ; tuée d'espoir, naïve trop réjouie d'une paix en laquelle elle ne se lassait de croire, poignardée dans ce qui n'était que présage trop réaliste — un déchirement des hommes, alors que l'ichor venait arroser les sols fertiles de son foyer perdu, que le feu de leur sauvagerie venait brûler ses poumons. Ce n'était là que l'incarnation de sa désillusion ; des croyances naïves en lesquelles elle avait si longtemps dévoué sa foi, trop persuadée de la droiture d'une humanité qui l'avait cruellement détrompée — chair déchirée dans l'incendie qui avait ravagé le printemps d'Aureus, cœur exsangue des mille cruautés qui n'avaient cessé de frapper. Quand, exactement, avait-elle cessé de croire, gamine désabusée? Quand, enfin, cesserait-elle complètement d'espérer en ce qui n'était que mirage — une faute candide qu'elle ne se lassait de répéter en songe, nuit après nuit? Peut-être était-ce là sa malédiction, peut-être était-ce là son fardeau — un crime de foi aveugle envers un monde qui ne l'avait jamais mérité. Ils n'avaient cessé de la désillusionner, tous ; et pourtant, dans les tourments et le chaos, c'était quelque chose d'un appui qu'elle avait trouvé — parce qu'elle l'avait trouvé lui, un vestige de réalité et d'honnêteté brute qui était tout. Achil demeurait figure d'ombres, des secrets qui s'accrocheraient probablement toujours à leurs peaux, qu'elle acceptait, pourtant ; ce n'était qu'un chemin lent qu'ils avaient emprunté l'un vers l'autre, parce qu'il n'était rien qu'ils ne se devaient, tant qu'ils s'étaient promis. Des mots qui n'étaient que folie, dans l'encre d'une nuit qui s'éternisait ; des serments qui étaient tout, pourtant. L'époux était appui, il était chemin et destination ; tout ce qui faisait encore sens, un quelque chose qui l'empêchait de se déliter complètement. Un début.
Tant de murs abattus, tant de distances abolies ; leurs existences n'étaient plus que routes entremêlées, chemin d'une foi qu'elle lui vouait sans plus de retenue aucune — pas après pas, l'un vers l'autre, trop inconsciente d'avoir déjà amorcé la chute. Il avait été la salvation ; un nouveau départ à ses côtés, l'ébauche d'un quelque chose hésitant, ensemble. Condamnés depuis le premier instant ; c'étaient d'autres règles qu'ils s'étaient écrites, d'autres vœux par lesquels ils s'étaient liés — et ce qu'ils se devaient, ce n'était que l'un à l'autre, et non à des cieux éteints. Ce que je veux. Les mots font écho à d'autres ; et un instant, elle se laisse emporter vers Aureus, le souvenir de noces qui n'avaient été que mascarade dans le réel qu'ils s'étaient créé depuis. Je le veux — avaient-ils seulement voulu, alors, pliés sous les attentes de pères qui avaient décidé pour eux, emprisonnés par le joug d'un devoir qui leur avait dérobé tout choix? Elle avait choisi, depuis — l'avait choisi lui, ainsi qu'elle ne cesserait plus de le faire, trop prisonnière de ce qui était devenu liens du cœur, et non du devoir. Un plus, un tout. Alors elle se fend d'un sourire quelque peu amusé, quelque chose d'un défi dans l’œillade qu'elle lui adresse, trop elle-même, parce que c'était lui. 'Parfait alors. Prouve-moi que tu vaux mieux que mon politicien de cousin.' Et les iris s'adoucissent, brusquement, dans une sollicitude qu'elle ne savait jamais oublier, affection trop prégnante pour celui qui était tant. 'Mais si jamais ça ne va pas, je --' Elle n'achève la phrase ; les mots flottent, pourtant, dans les yeux, dans tout ce qu'elle ne voulait plus lui cacher. Ne te force pas pour moi. Le protéger, comme il l'avait tant fait pour elle ; se protéger, aussi, dans la terreur égoïste de le perdre. Une angoisse dont elle ne savait plus se départir, une inquiétude perpétuelle. L'ignorance avait été quelque bénéfice, à Aureus — croire, naïvement, qu'il n'était que civil, un nom parmi tant d'autres au service d'un gouvernement qu'il avait contribué à faire tomber ; mais il était soldat, général, protecteur d'une nation qui ne serait jamais totalement sienne, sa lame et sa vie en bouclier d'un peuple qui les avait accueillis, apatrides qu'ils étaient — en bouclier de sa vie à elle, aussi. Ainsi qu'il l'avait fait dans le chaos de la capitale tombée — une vie pour une vie, lui pour elle, elle pour lui. Sa vie était sienne, depuis si longtemps ; des jours qu'elle lui avait offerts, sans hésiter — une foi qu'elle ne cessait de lui dévouer. Alors c'est témoignage de faiblesse qu'elle lui présente, dans l'aveu hésitant — tout ce qu'elle était de fragilité, une hantise de l'âme déchirée dans les démons de sa terreur ; et lorsqu'elle redoute le jugement, c'est du spectacle d'une inquiétude soudaine que l'époux lui fait cadeau. Muette, figée devant la brusquerie qui roule dans ses mots, stupéfaite de l'éclat soucieux qui se dessine dans l'encre de ses yeux, elle ne peut que le contempler, ébranlée ; Achil, qui n'avait jamais été que figure de stabilité, calme protecteur, déstabilisé de la confession de cauchemars d'enfant. Et troublée, elle ne trouve de mots ; déchirée de la vue de l'époux agité d'un souci qu'il lui réservait, le cœur ébranlé parce qu'elle ne savait seulement formuler. Et c'est au spectacle de sa lente flétrissure qu'elle se condamne, incapable de bouger, figée dans une sourde horreur et un effondrement du cœur, spectatrice impuissante de la défaite dans laquelle il s'abîme — et elle n'entend qu'à peine les mots, toute entière à l'épouvante de ce qu'elle avait créé, par l'aveu futile de rêves idiots. Alors elle gomme un peu plus la distance, cœur contre cœur, s'empare du visage marqué des stigmates d'une fatigue qui lui déchirait le myocarde, ses paumes contre les joues pour l'attirer quelque peu à elle, dans un élan protecteur, spontanéité forgée dans l'affection. 'Hey. Shh. Tout va bien. Je vais bien, d'accord? Ce ne sont que des mauvais rêves, rien de plus.' Une conviction tranquille, qu'elle lui soufflait avec tendresse, dans une tentative désespérée de l'apaiser ; et du pouce, c'est une caresse circulaire qu'elle fait glisser sur sa joue, comme si le geste pouvait seulement effacer les maux de leurs cœurs — et elle se fige, brusquement, lorsque les mots prennent enfin sens, lorsqu'elle comprend. 'Tu veux dire que tu --' Je sais ce dont tu parles. Ce dont elle ne lui avait jamais parlé, ce qu'elle n'avait jamais confié à quiconque ; et l'implication a quelque chose d'une gifle, frappée par l'évocation d'une expérience partagée — alors ses mains retombent, comme mortes, et elle s'affaisse quelque peu, le corps parcouru de tremblements d'horreur sourde. De n'avoir vu le divin dans ce qui déchirait leurs âmes, de n'avoir su le protéger ; de n'avoir su voir, lorsque lui-même avait tant remarqué, lu dans le trouble de ses nuits et l'azur qui ombrait ses paupières. Indigne. 'C'est pour ça que tu ne restes jamais, n'est-ce pas? Les nuits -- Tu rêves aussi.' Ce n'était pas une question ; une simple évidence noyée dans la sollicitude de ses iris, la compréhension brusque de tout ce qu'il avait fui, consumé dans sa tâche pour oublier, s'arracher au spectre d'un sommeil qui n'apportait que trop d'horreurs. Et soudainement, c'est quelque chose d'un rire presque amer qui lui échappe, balayé d'un mouvement de tête incrédule. 'Et je n'ai rien vu. J'aurais pu -- Je suis désolée.' Trop écœurée de n'avoir su voir, alors même qu'il était tout ; et les iris s'accrochent à ceux de l'époux, noyés de larmes qu'elle balaie presque rageusement du revers de la main. 'Je rêve d'Aldion et -- Un massacre, tout ce sang, je -- Il y a tellement de morts, et il y a moi, et j'ai tellement envie de me venger, Achil, et je -- J'ai peur. De moi.' L'aveu, de toute l'horreur, de toute sa déchéance. Peur. Le mot, répété, comme s'il pouvait lui donner plus de substance ; et dans la panique, c'est sa respiration qui s'accélère, se fait sifflante, présage de ces toux qui ne se lassaient de déchirer sa poitrine, poumons brûlants de chaque filet d'air.
Ce n'était qu'un acte de foi qu'elle lui offrait ; tout ce dont elle ne pouvait le protéger, tout ce dont elle se devait d'essayer, au moins — parce que l'éclipse avait quelque chose de divin, et que les rêves se devaient de l'être également. Parce qu'elle demeurait Gavon, qu'importait qu'elle en haïsse le nom et renie le sang, plus avertie des affaires des cieux que nul ne serait jamais — et que c'était son tour de le protéger, désormais.


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Re: GRAVITY — acheira.  |  Sam 7 Déc - 17:16
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Réalité toute nouvelle, dure comme l'asphalte grise- dans le noir, il y avait un crucifix tout nouveau qui les attendait. Courroux dont ils ne devinaient qu'à peine les contours- abandon comme un instinct de survie. Il s'y était fait, presque ; une coulure de ciment à son âme, Achil se forçant à garder la tête froide malgré les circonstances. Il serait si facile de perdre la tête ; tous détruits par une frénésie destructrice, la dérivation des désespérés s'abandonnant dans des abysses dont ils ne connaissaient guère les tréfonds. Le réel était là, immuable comme le temps qui courait toujours : si le soleil manquait dans le ciel, les exigences étaient toujours les mêmes, et Akkadia retenue dans ce stand-by silencieux qui avait figé l'air. Les Sielle à Valdierva, les Zarkari à Othinara. Le Gouvernement, orgueilleux tenace, hermétique à la ruine vers laquelle tous cherchaient à le précipiter. Pas le temps de baisser sa garde- le besoin de garder la face toujours omniprésent- une symbiose dans les tripes- l'articulation simple comme un rien, qui continuait de piquer à l'esprit et de faire s'abandonner les esprits loin du folklore si menaçant. On parlait des Dieux, murmures de plus en plus imposants sur les langues, le babillage de ceux qui voyaient des Juges dans l'immensité galactique qui s'étendait au-dessus d'eux. Les Valeska n'y avaient jamais cru, Justice d'Hommes comme ancre à la raison- et tout un monde qu'ils écriraient de l'encre argentée de leur sang. Il n'était alors pas de ces fidèles faiblissant si facilement ; de ceux levant le nez vers le firmament noir à espérer y trouver des réponses ; lui, il était là, les pieds sur terre et une détermination en feu à l'estomac- amnésique des cauchemars qui voilaient ses paupières : dès qu'il ouvrait les yeux, il faisait tout pour nier, tout pour oublier. Et l'érosion de son être, alors, la fatigue et la lassitude n'étaient liés qu'aux jours sans lumière, qu'aux devoirs immuables qui le rattachaient à son Roi, à ce Royaume qu'ils construisaient brique par brique, ambition après ambition. Ils avaient trop à faire, encore, pour que les Démiurges ne s'en mêlent- en bourreaux ou en guides, cela n'avait pas d'importance. Ces terres là dévastées par la sécheresse à l'humanité n'appartenaient qu'à eux- un jadis poussiéreux n'était là, rien d'autre que l'héritage de ces entités invisibles auxquelles il n'avait jamais prêté la moindre politesse. S'il n's'estimait guère jaugeur de ce qui était vrai ou non- le brun se devait de vivre au jour le jour avec la conviction qu'il faisait bien ; que s'il tenait encore debout, figure stable dans une Rezbia qui n'était plus que l'ombre faiblarde de ce qu'ils avaient conquis, c'était à raison. Et à ces maux auxquels il ne donnait nom, à ces estafilades si tenaces, gravées sur sa peau, il ne répondait qu'avec l'ignorance- l'oubli désinvolte du défiant, quelque-chose qu'il pourrait appeler soif de survie et qui n'appartenait qu'à lui.
Et l'isolement qui suivait n'était guère nouveau ; rien d'autre que l'écrin d'acceptation dans lequel ils s'étaient perdus, Keira et lui, depuis si longtemps. Ç'avait toujours l'arôme âcre de ce qui avait fait leur mariage jusque-là, distance sans mot et sans nom : et toujours quelque-chose, ailleurs, pour les faire graviter dans des astres diamétralement opposés. Et quelques efforts ici et là, périodiques, à quand ils y arrivaient, quand ils essayaient d'une quelconque façon. La complicité si aisée avec d'autres, il n'l'avait jamais eue avec elle. L'inatteignable figure emballée dans des broderies de politesse obséquieuse. Elle restait Gavon dans ses racines, la jeune femme- et trop rares étaient les haltes à la course. Un quelconque repos qui leur permettrait de se remettre les idées en place. C'qu'ils étaient alors, ça n'avait pas d'appellation propre : ni amis, ni alliés, ni étrangers. Des progrès à tâtons, l'hésitation collée à leurs gestes, et si souvent, des confessions qu'ils feraient à n'importe qui plutôt qu'à l'autre. Souvent, paradoxalement, Achil se perdait à imaginer à qui son épouse pouvait bien parler dans l'océan d'inconnu où elle avait été lâchée à Rezbia. Ses assurances de toujours émiettées ; et sa famille, lointaine image à peine murmurée sur la ligne d'horizon. Des secrets d'affections autres auxquels il n'avait pas accès- tant de pages de la personnalité de la jeune femme, rien d'autre que des énigmes indéchiffrables : une âme à laquelle il n'avait que trop peu de temps à consacrer. Il y avait déjà tant partout ailleurs : de la politique invisible aux incompréhensions aussi évidentes que les ténèbres qui dominaient tout. Et jamais il ne s'égarait à désirer poser des questions qui ne lui appartenaient pas ; à arracher des parcelles d'être à la jeune femme qui ne serait jamais sienne- Keira, toujours inconnue ici et là, le non-dit de quelque-chose qui n'existait pas. C'était mieux ainsi, peut-être, qu'ils ne s'infligent ni illusions ni douleurs : le cœur, machine trop fragile et trop impétueuse. L'organe dans sa poitrine, déjà trop déchiré entre les devoirs et les convictions, l'incompréhension et ce qui ne pourrait jamais être autrement. C'était mieux ainsi. La consolation qu'ils s'octroyaient dans le mutisme, le souffle de la conscience qui le retenait à chaque fois, arrimé à un port de pérennité qui rendait tout ça, au moins plus supportable.  L'acceptation rendait quelques sourires plus accessibles- la confession d'une foi dont ils n'avaient pas défini les limites : les deux apatrides qui avaient accepté leur sort en plus de tout le reste- béquilles à l'âme de l'autre pour accepter l'amertume de la déception. Une compagnie dans la misère. Les serments étaient maigres, réconfort qui allégeait les ombres glacées qui hantaient ces couloirs, désormais. Il aurait pu répondre, provocation pour provocation- mais déjà la brune s'était renfrognée, l'habituel  joug de l'aménité retombant comme une chape de plomb. « Je crois que tu es bien la seule de mes adversaires à te préoccuper de comment je peux ressortir d'un face à face. » qu'il préféra ironiser, trop conscient qu'il y avait ces chaînes invisibles, maîtres de tout son être, à Keira ; des manières coulées dans son ichor. Rien de ce qu'il dirait ne pourrait alléger ces inquiétudes qu'elle avait, la sollicitude que trop peu se réservaient dans un monde comme le leur.

Une prévenance qui dépassa vite – trop vite – les estafilades qui marquaient l'opalin de sa peau ; Achil trop peu habitué à livrer si volontiers des plaies évidentes comme celles qui le meurtrissaient : cernes et coupures tout à la fois. Il en masquait la plupart, mais d'autres n'étaient que marquages évidents à tous ceux qui sauraient observer: ces yeux experts de rapaces et de vautours qui pourraient se nourrir de sa carcasse, s'il devait s'effondrer. Et l'habitude était là, tenace ; il en détourna le regard dès que les iris de la Gavon vinrent darder trop intensément les siennes- le contact de ses mains, de ses doigts, aussi inconfortable que réconfortant. C'était tout le poids de son fardeau qui s'écrasait sur son échine, recourbant son dos : les images qu'il enfouissait dans son crâne matin après matin, préférant mille fois la douleur de ses blessures à la profondeur du doute qui se faisait crevasse à sa conscience. Le visage de Gisella, empreinte froide à son esprit. Les accusations de Noah comme un glas sonnant à ses tympans encore et encore des heures après son réveil brusque. Et l'odeur du sang déversé à ses pieds, l’entache à son esprit de tous les instants. Que des mauvais rêves, une espérance niaise qu'il aurait voulu lui voler- les organes animés d'une certitude qui se serait voulue plus profonde que les apparences uniquement. Il s'était poli depuis longtemps du masque gelé d'une détermination d'acier. Et quand il releva le regard, rien d'autre que les mots qu'il ne dit à haute voix, le repenti de quelqu'un qui n'y croyait pas- elle devait le savoir, au fond, elle aussi, que c'était autre chose. « Disons qu'à choisir, je préfère limiter mes heures de sommeil, alors. » et la morosité de cette déclaration passant jusque sur son visage, avant qu'il n'essaye de l'ignorer avec un sourire qui vint tout juste tirer sur les fils invisibles à la commissure de ses lèvres. Les lippes sèches de serments qui ne faisaient plus sens- la créance de sa fuite après tant de temps. Achil, soudainement défait de la solitude qui lui permettait de n'pas mettre de mots sur ces damnations qu'il bannissait. Il y avait Keira maintenant, et la puanteur d'une inquiétude grandissante. « Si nous- rêvons tous les deux, ce serait naïf, alors, de prétendre qu'il ne s'agisse que de mauvais rêves... mais s'il y a une vérité à trouver, elle n'est pas chez les Dieux ou même une quelconque punition pour des crimes qu'on aurait commis. » sarcasme froid comme le ton de sa voix ; il était l'éternel pragmatique qui avait les pensées qui partaient à la recherche de coupables bel et bien humains. De menaces, peut-être, omniprésentes, là, à Rezbia ou à Valdierva toute entière, juste sous leur nez. « Ça ne vient pas de toi, non plus. » une croyance qu'il lui offrit avec un regard franc, enfin- le dogme offert avec une main passant sur sa joue, la paume dessinant le contour de sa mâchoire avant de descendre, trouver son épaule pour la presser avec cette joliesse qui avait brisé les apparats de la condescendance entre eux, après tant de temps. Quelques douceurs qui ne suffirent pas-  évidence explosant dans l'air avec la toux de la Gavon ; un sursaut d'inquiétude qui lui fit serrer sa poigne encore, alors qu'il la guidait pour s'asseoir. « Est-c'que ça va ? » il se sentit le besoin de demander, penché vers elle, sourcils froncés, les yeux à la recherche d'une réponse qu'elle ne lui donnait pas. Et au creux de son poignet, il le sentit, le pouls emballé à la recherche d'une oxygène qui lui manquait- peut-être là le symptôme de la course folle d'une panique plus profonde que les mots. « Essaye de respirer calmement-... » qu'il tenta de la guider à travers les sifflements de sa gorge, à la recherche de l'oxygène si froide qui planait partout autour désormais : les particules en suspension dans un abandon de vie qui crevait à petit feu. Ils n'étaient qu'humains, tous les deux- et eux tous. Ils ne pouvaient être responsables du soleil disparu, ou d'actes qui n'avaient pas de sens. « Tu n'es qu'une personne, Keira-... peut-être que ce n'est pas quelque-chose qu'on a l'habitude d'apprendre dans les salons des Gavon, mais... si tu dois te retrouver menacée, tu vas saigner comme n'importe qui d'autre, et si quelqu'un cherche à te tuer, tu mourras comme les autres. » la seule conviction qui avait du sens, sur n'importe quel champ de bataille, dans le brouhaha d'une manifestation agitée à Aureus, ou à Valdierva alors qu'ils essayaient de la faire leur. L'humain, menace, plus souvent que bénédiction- la confiance, une denrée rare chez lui, et l'instinct de survie comme centre de gravité à tous ses actes. « Si je dois croire que quelqu'un essaye de s'en prendre à nous comme ça... ce quelqu'un est humain, et peut mourir comme n'importe lequel d'entre nous. » la réflexion avait été insidieuse- invisible presque, pendant tout ce temps : des assurances qu'il s'était construites au fil des jours et des nuits sans sommeil. Un instinct vengeur, compas dans la nuit : et la recherche d'une vérité qui ne serait que terre à terre, réelle faite de chair et de sang comme eux tous. « Tu es une bonne personne, Keira. Et si quelqu'un essaye de te faire croire autrement, ici et maintenant, il reste de ton devoir de savoir ce que tu veux et quelle personne tu es. » des mots, presque, qu'il pourrait s'adresser à son propre miroir ces matins quand il s'égarait à l'oubli ; Achil et ses convictions, sa loyauté aux Sielle, celle qu'il réservait au Cercle, à ceux pour qui il avait déversé de son sang et dévoué des pans entiers d'existence. C'était son être tout entier qui lui hurlait que jamais il ne les trahirait, que jamais il ne faillirait ou ne faiblirait. Et tant pis s'il devait garder les yeux ouverts, coûte que coûte, pour que ces mélopées d'orgueil aient du sens- dériver, quelque part, c'était toujours mieux que de s'y faire engloutir complètement.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Mar 10 Déc - 15:07
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   La foi trop égarée, trop noyée d'illusions parjures ; elle avait trop cessé de croire, l'enfant, la dévotion aveugle effritée dans le pragmatisme de la réalité. Ce n'était pas là un monde de dieux — c'était un monde d'hommes, leurs lois, leurs règles, leurs conséquences. Des tempêtes semées de leurs vents — leur seule responsabilité, face à un univers qu'ils avaient façonné à leur image ; et elle s'était trop abusée, dans les mythes à les évangiles, à croire que, peut-être, ce n'était pas là que quelque volonté divine, aveugle à une violence qu'ils avaient laissée germer dans les cœurs et les âmes. Elle n'avait jamais été que gosse façonnée dans l'argile naïve d'un simulacre de foi pétri des mensonges des indigents qui avait fait de la religion une arme — détournée de tout ce qu'elle aurait dû être pour faire plier les esprits faibles. Pour la faire plier. Combien de fois s'était-elle seulement soumise, dans la crainte d'un fléau céleste qui serait venu dévorer la chair et l'âme? Combien de fois s'était-elle seulement tue, pourvu que se préserve un pneuma qu'elle avait trop retenu dans le silence des temples gelés? Combien de crimes avait-elle seulement arrachés à sa chair   dans la quête d'une épiphanie qui serait venue sauver ce qui ne pouvait plus l'être? Elle ne s'était lassée de craindre, ne s'était lassée de plier, prostrée sous le joug de figures supérieures — trop incapable de réaliser qu'il n'était de véritable fléau, si ce n'était le sien. Et renier le sang, renier la foi égarée n'avait été que le plus libérateur des apostats — des chaînes brisées qui ne viendraient jamais plus répandre l'ichor, ne viendraient jamais plus déchirer l'ivoire. Des stigmates qui ne disparaîtraient jamais — la faute d'avoir cru, imprimée en lettres de sang sur la ligne d'un dos trop épargné.
Elle s'était crue libre, l'enfant ; avait renié tous les enseignements du sang dans l'autodafé de sa propre foi, pour ne se trouver que prisonnière d'une cage trop obscure, gelée de l'horreur qui se présageait dans la nuit — jamais plus Gavon qu'elle n'avait su l'être, jamais plus captive qu'elle n'avait su l'être. Bon sang ne saurait mentir — une tragédie cruelle qui ne se lassait de l'embastiller, dans le frisson d'horreur qui courait dans les spectres de l'onirisme barbare ; l'idée que, peut-être, elle n'était pas différente, Gavon toujours, une impiété semée dans l'ichor terni. N'être que l'engeance d'un mal auquel elle reviendrait forcément — des démons nichés dans la poitrine, qui ne seraient qu'héritage dégueulasse d'une famille damnée. Une menace, dissimulée dans la nuit trop éternelle et le froid du cœur, un avertissement glissé dans les replis de l'âme endormie — comme une vérité abjecte de tout ce qu'elle était, de tout ce qu'elle n'aurait jamais dû être, de tout ce qu'elle ne souhaitait être ; et ne demeurait alors que le lourd silence d'une angoisse sourde, de tout ce qui n'aurait su être seulement formulé — tout ce qui deviendrait réel s'ils en étaient rendus tangibles. Il n'était nul échappatoire, face à ce qui guettait dans l'ombre, guettait dans les cœurs et les âmes — le spectre d'un désespoir latent, la quête désespérée de solutions, et l'isolement de tout ce qui n'aurait su être seulement dit. Ils n'étaient que cœurs esseulés, âmes égarées dans un monde qui avait rebattu les cartes, effacé tous les repères — et pourtant, dans les ténèbres, restait Achil ; spectre trop absent, jamais véritablement loin, pourtant, seul point cardinal qui faisait encore sens, Croix du Sud vers lequel elle ne cessait de s'orienter. Ils étaient si peu, tous les deux, un fragment de sens dans l'égarement du monde — mais ils étaient quelque chose, et c'était déjà tout ; une connivence, dans ce qu'ils ne s'offraient que l'un à l'autre, dans ce qui ne serait jamais qu'à lui — des doutes dont il serait seul gardien, un frisson du cœur qui ne serait jamais que son seul souffle. Il était là — et qu'importait peu que les heures ne soient qu'absence, le soupir d'un manque qui ne révélait que combien il était devenu essentiel. Quelque chose d'un tout, un filin de survie. Adversaires. Le mot roule d'ironie, a quelque chose de douloureux, une fragrance amère sur les lèvres. Is that all that we are? Quelque chose d'une métaphore — quelque chose d'une distance dans laquelle ils s'étaient trop longtemps enfermés, dont elle ne voulait plus. Alors elle se contente de hausser les épaules, l'enfant, feint de rien, le spectre d'un sourire vaguement énigmatique sur les lèvres. 'Peut-être que je me préoccupe toujours de toi, Achil.' L'ivoire des dents se dévoile, alors, dans un rictus qui s'élargit, alors que l'ironie vient imprégner les intonations, en diapason de l'époux. 'Ou peut-être que je cherche simplement à endormir ta méfiance. Qui sait.' Un sourcil haussé, dans une expression de défiance, elle ne peut que le contempler ; faire taire l'inquiétude empreinte de tendresse, dans une témoignage de confiance. Quelque chose d'un sacrifice.
Comme s'ils ne pourraient jamais cesser de se sacrifier — un point commun, une convergence des âmes, le spectre d'un altruisme qui privilégierait toujours l'autre, quelque soit son visage. Un naturel qu'ils ne tueraient jamais véritablement, qu'elle ne tuerait jamais ; la caresse d'iris empreints de gravité, inquiets, posés sur les traits d'un époux ébranlé — quelque chose d'une blessure d'affection qu'elle n'aurait su envisager, l'enfant. Ne demeurait que l'évidence de la cruelle réalité, de tout ce qui n'était qu'indéniable — le pouls rapide sous ses doigts, la fatalité dans les mots, dans la fuite évoquée. Refuser la prison d'un sommeil pour en éviter les affres ; quelque chose d'une béquille, une dérobade qui n'était qu'un sursis. 'Malin.' Un demi-sourire vaguement amusé, en écho du sien, l'évocation d'une cruelle ironie dont il valait peut-être mieux rire — rictus qui se fane rapidement, pourtant, dans la simple offrande d'une sincérité. 'Pour ce que ça vaut... Tu me manques.' L'aveu tranquille d'une évidence ; un froid du cœur, face au froid des draps, lorsque les poumons brûlaient du rêve trop ardent, et qu'il fuyait ce qui ne saurait l'être. Une échappée qu'elle ne pouvait que trop comprendre — parce qu'aucun d'eux ne comprendrait jamais ce qui se tramait dans l'ombre. Que trop Gavon, elle ne pouvait que lire le fléau des démiurges dans les volutes de nuit ; parce qu'ils ne pouvaient tous que craindre, les yeux tournés vers les cieux. Tout ce qu'Achil ne pourrait jamais que condamner — une sentence qu'il assénait déjà sans merci. Lui assénait sans merci, pique à peine dissimulée, sans ambages. Alors elle grimace, aux mots, l'enfant, quelque chose d'une moue vaguement théâtrale, lui assène le feu d'un regard noir faussement offensé — trop amusée, au fond. Et les yeux roulent vers le ciel, exaspération singée, et elle fronce le nez dans un masque d'irritation. 'Hilarant. Mais je suppose que c'est de bonne guerre.' Les lèvres adoucies dans un sourire égayé, elle ne sait refréner un regard embarrassé, pourtant — parce qu'il en voyait trop, en comprenait trop. Parce qu'il avait tout compris. « Ça ne vient pas de toi, non plus. » Les mots frappent en plein cœur, un trait net planté dans le myocarde ; c'est quelque chose d'une absolution, qu'il lui offre, fragile sous l'effleurement de ses doigts, la chaleur du contact qui repousse les ombres, juste un instant. Trop éphémèrement. Parce qu'il était tant dont il ne pourrait jamais la protéger, malgré tous les serments, malgré toutes les promesses ; la menace d'un immatériel qui se nichait dans ses poumons, dérobait l'air, dérobait tout. Et pourtant il était guide, égide protectrice dans la poigne duquel elle s'abandonne toute entière, trop déchirée d'une toux qui effaçait tout le reste. I'm fine ; des mots qu'elle aurait voulu savoir prononcer, un mensonge — une vérité, aussi, parce qu'il était prodigateur d'un apaisement qui repoussait le mal. Comme s'il n'avait jamais pu en faire autrement. Et si les mots s'éteignent, ne font nul sens, il est , pourtant — et dans une relâche spontanée, elle vient apposer la joue contre la silhouette solide, noyer son visage dans l'étoffe des vêtements, s'abandonner dans la présence, yeux clos, dans un apaisement progressif de son souffle. Comme s'il ne pouvait cesser de la protéger, finalement — trop fidèle à une parole qu'il lui avait offerte, un vœu qui n'appartenait qu'à elle. 'Merci.' Le mot était trop faible — mais c'était tout ce qu'elle avait.
Et elle ne peut que se détacher, l'enfant ; venir trouver l'étreinte de sa poigne à laquelle elle entremêle ses doigts, les yeux accrochés dans le sincère qui imprègne les iris sombres de l'époux, hocher le menton à la sagesse de ses mots. Ils n'étaient tous que mortels, faillibles d'humanité — tout ce qui faisait la préciosité d'existences trop brèves, poussières dans l'infini. Des échecs dans lesquels ils se construisaient — une valeur trouvée dans la défaite. Tout ce qu'ils n'avaient jamais compris, Gavon parjures ; plus prompts à s'édifier martyres, prétendus guides d'une humanité qu'ils avaient laissé s'égarer, comme si être quelque chose de plus pouvait seulement pardonner leur fautes. Tout ce qu'il n'était pas, Achil, tout ce qu'il ne serait jamais — et pourtant, le pragmatisme obstiné a quelque chose de douloureux, un regard grave qu'elle ne peut s'empêcher de poser sur lui. Croire que le fléau était humain — croire qu'il pouvait lutter. 'Le penses-tu vraiment?' La question est sincère, empreinte de la douceur de ses mots ; l'envie désespérée d'y croire, elle aussi, sans pourtant pouvoir s'y résigner, trop Gavon pour y parvenir — et elle hoche la tête, l'enfant, dans une négation distraite, un brin de ferveur dans la voix, et l'intensité de la compassion dans les iris. 'Même toi, tu ne peux sauver tout le monde, Achil. Il y a des choses contre lesquelles aucun de nous ne peut lutter -- et je ne parle pas des Dieux, ou de quoique ce soit du même registre. J'ai cessé de croire en beaucoup de choses, mais je n'ai jamais cessé de croire en toi -- mais même toi tu ne peux pas protéger tout le monde, Achil. Tu n'es qu'un homme, toi aussi.' Elle ne trouve les mots, un instant, trop noyée dans l'encre de ses yeux ; laisse son regard glisser vers les balafres sur ses traits, où elle pose des doigts légers, un témoignage de faillibilité, un témoignage d'humanité. 'Et je ne veux pas te perdre.' Parce qu'il était le seul à lui avoir offert le trésor d'un choix, parce qu'il n'avait jamais rien demandé — parce que, agnostique, il lui accordait tant de foi, pourtant, ne cessait de croire. Parce qu'elle n'était pas que Gavon. Parce qu'il était lui. Savoir ce que tu veux. Et elle relève les yeux vers l'époux, une profession de foi comme elle n'en offrait qu'à lui, de ces sauts dans le vide qui ne se lassaient de la libérer — et c'est quelque chose d'une évidence tranquille qui vient imprégner les mots. 'Je te veux toi. Fonder une famille avec toi. Passer le reste de cette vie à tes côtés. Tu comptes pour moi, Achil. Et ce mariage -- je ne regrette rien. Mon père est un homme méprisable, mais c'est probablement la seule chose bien qu'il ait faite de sa vie -- même s'il est égoïste de t'imposer ma présence. Je ne voudrais pas qu'il en soit autrement. Tu m'as sauvé la vie -- et je ne parle pas d'Aureus. Cette nouvelle chance, je veux qu'elle ait du sens -- et avec toi.' La tirade s'épuise, et le souffle lui manque, un instant, le pouls sauvage dans les veines — tout ce qui n'était que vérité témoignée, pourvu qu'il veuille bien le croire. Un saut dans le vide — parce qu'il en valait la peine. Parce qu'ils en valaient la peine.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Mer 18 Déc - 14:11
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'Cause we need each other in the dark

Valse désespérée des âmes, ils n'étaient que désespérés s'essayant à trouver la lumière- victimes sous l'épais ciment d'un ciel noir qu'ils tachetaient de l'Argent de leur sang. Démiurges éternellement hermétiques à leurs suppliques : entités sourdes ou inexistantes, ils avaient tous fait leur choix depuis bien longtemps déjà. Et tous les deux, avec la Gavon, ils étaient la rencontre brûlante de deux astéroïdes venus d'univers construits différemment : elle, avec la foi en centre de gravité, loi battant dans les rivières de ses veines pour construire tout son esprit. Lui, l'humain aux pieds sur terre, à la justice écrite de sa main- à l'arrogance d'être au moins gouvernail de sa propre existence. L'incompatibilité, sûrement plus profonde encore que c'qu'ils ne s'avouaient- s'il n'avait pas la prétention de vouloir façonner les pensées de la jeune épouse pour qu'elle voit le monde comme lui, l'inverse était tout aussi vrai. Et il resterait figure distante au rictus immuable aussitôt qu'il était question des Dieux et de leur soi-disant courroux. Des murmures qui gagnaient de plus en plus de lippes, désespoir qui avait besoin de sens- têtes à blâmer, têtes auxquelles se fier comme une main tendue. L'érosion du réel tangible au profit de la chasse aux chimères aux récits vieillis par la poussière. S'il n'était pas Rouge, il s'était pourtant de coutume plus tourné vers la science, astrologie du vaste espace qui s'étendait par-dessus leurs êtres à tous, plutôt que vers quelque folklore animant des contes qui n'avaient de logique. Mais la frénésie des autres débordait de partout aujourd'hui : paranoïa aiguisée par le manque de sommeil- un récital de prières léchant les murs du château là où ses pas l'égaraient. Tant de faiblesses humaines qu'il fuyait si volontiers quand il quittait ces murs-là, ses responsabilités demandant encore plus. Il n'y avait rien de tel que la lutte sanglante à la vie et à la mort avec tous les territoires ennemis pour garder conscience de ce qui était vrai et ce qui ne l'était pas. A croire qu'ils s'étaient tous habitués à l'épaisse nuit qui avait dévoré les cieux, qu'ils s'étaient faits à l'idée que l'astre solaire avait disparu, avalé par des démons de l'ombre pour lesquels ils n'avaient pas de nom. Et les luttes intestines avaient repris de plus belle, le frisson de haine et de hargne imbibant la terre sous leurs pieds, toujours là- c'était le crucifix de leur génération il semblait, la guerre qui déchirait Akkadia, liait et déliait des existences en une fraction de seconde. Et l'assurance qui disait qu'ils ne pouvaient rien concéder quoiqu'il en soit. Dans la sécheresse de l'atmosphère glacée qui planait sur Valdierva, aucun Omniscient n'était descendu de son Olympe pour marcher parmi les vivants. Ils n'étaient qu'eux, humains à l'avenir limité, l'horizon bouché de préoccupations qui allaient continuellement plus loin : l'appétit inaltérable de certains. La puissance irrévocable d'un fatum qui résonnait sur tous les esprits. Peut-être alors, valait-il mieux que Keira apprenne à se défendre, en effet, concession qu'il avait faite tant bien que mal, Achil- la pulsion du soldat lui dictant ce qui avait tout d'un ordre. Au moins quelque-chose qu'il pourrait donner en rétribution à l'épouse qui n'avait rien demandé.
L'infortunée qui l'avait suivi, avec la solitude pour décision de défaut- éventuellement n'avait-elle jamais véritablement eu l'option, destin scellé dès le moment où ils s'étaient faits trop de vœux au milieu d'un Temple aux Dieux en lesquels il ne croyait guère. Valeska, sans relâche le rationnel qui cherchait logique dans ces sentiments qu'elle livrait si aisément de ses lèvres fines- la soi-disant affection, détresse qu'elle devait confondre avec quelques filaments d'essence se liant à lui. Il n'aurait pas été un choix avant qu'il ne soit rien d'autre que l'ultime secours tendu vers elle, dans la cohue générale qui avait déchiré Aureus sous la menace brutale de l'Ordre. Keira, rien d'autre qu'une naufragée emportée dans la marée, qui essayait de faire du mieux qu'elle pouvait, avec ce qui lui restait. Lui. Et quelques serments de loyauté et d'abnégation qui faisaient encore raison, malgré les déchirures récentes, malgré le chaos. Malgré les menaces indicibles qui planaient, accrochés à la voûte céleste elle-même. Il n'était qu'acceptation silencieuse, les mots limités à un mutisme où il ne livrait guère ses pensées revêches, les éternels doutes qui lui collaient à la peau quand il était question d'eux. Elle. Si longtemps il s'était vu s'refléter dans ses yeux, figure de cauchemar, de devoir imposé sous sa fine silhouette- la jeune princesse Gavon extirpée de son cosme de fantaisies par la poigne d'un homme trop froid, trop réel et palpable, l'acte du mariage rien d'autre qu'un clapier qui s'était refermé sur elle. La prison dorée dans laquelle elle avait dû se faire une place- comme si l'instinct de survie avait explosé dans les ténèbres pour lui permettre de se raccrocher à quelque-chose. Elle avait ça au moins, l'illusion d'un contentement qu'il n'avait pas cœur à lui arracher- plus maintenant, alors que Valdierva était tout c'qui lui restait, que les siens étaient infiniment lointains, et que le futur ne serait plus sien, mais livré entre les mains d'un souverain. Et Noah était aussi imprévisible qu'ambitieux- la conquête porteuse de destruction et de batailles, à ceux qui subsisteraient envers et contre tout. Un droit de salut ou de condamnation qui, finalement, tombait entre les griffes des hommes bien humains. Les faits, évidences matérielles flottant dans l'air, bien différentes des illusions qui peignaient les rêves des mielleux- ceux qui, comme Keira, s'étaient surpris à rêver un jour. Le faisait-elle encore aujourd'hui ? Comme si s'égarer était luxe de trop ; comme si elle s'engageait en ce jour-même dans une voie où l'éclat azuré de son âme s'éteindrait dans un souffle. Et pour seuls coupables, le Valeska, les guerres discrètes et tenaces, transperçant le voile d'une imagination mise à mal : la vision d'une fin heureuse bien plus distante que jamais.

« Si c'est le cas, peut-être que tu n'devrais pas. Ce choix je l'ai fait il y a longtemps, en connaissance des potentielles conséquences. » qu'il ne put qu'assurer à la brune, un sourire conciliant léchant sa bouche, éclat d'octroi pour apaiser les inquiétudes latentes. L'oxymore, pourtant, au coin de l'esprit- avait-il vraiment choisi quoique ce soit ? Un autre sort dicté par des volontés qui n'avaient jamais pleinement été siennes. Chemin d'asphalte entre des murs de plomb, des couloirs droits comme ceux qu'ils arpentaient dans ce château- l'objectif en vue quoiqu'il en coûte. La réalité de la menace innocemment lancée par la brune, pesante depuis bien longtemps sur son échine- il y tenta un autre rictus, malgré tout. Trop souvent, trop longtemps avait-il été accompagné du voile du doute dans toutes ses relations, quelles qu'elles soient : pour les rares échappées qu'il avait eues, courses folles des sentiments, il n'y avait eu que le déni pour lui faire oublier. Avec la Gavon, si profondément ancrée dans la probité qui venait avec leurs noms et le lourd poids des alliances à leurs doigts, peut-être que ce serait toujours impossible. La fuite, synonyme d'un manquement déshonorable ; certains jugeraient qu'il avait même déjà laissé trop de permissions planer, et écrire les contours de cette relation sans nom et sans but réel qu'ils avaient aujourd'hui. La sollicitude de la jeune femme, au moins trace d'une bonne volonté quelconque- la reconnaissance de quelque-chose qu'elle retranscrivait en une affection qui ne faisait toujours pas sens pour lui. Il demeurait l'absent, étranger de bien des façons encore ; celui qui répondait à l'appel du pensum qui dévorait tout son temps. Il lui manquait, alors- et à l’écho de ces mots se répercutant sur tout son être, il n'y trouvait pas sens, encore. « Je suis sûr que ce n'est qu'un sentiment passager. J'ai cru comprendre que tu avais réussi à trouver des personnes avec qui occuper ton temps. » et pour autant qu'il se méfiait si facilement de tout le monde, Achil n'eut rien d'autre qu'une mimique sympathique à offrir-  « Je suis rassuré-... de voir que tu t'ajustes à toute cette situation. » nouveautés qui vieillissaient bien vite, la norme déjà ; eux à Valdierva, et Othinara entre les mains de la Confrérie. Le foyer, la couronne, espérances qui se perdaient avec les jours et l'éclipse infinie, rien d'autre qu'un énième précipice dans leur course à la gloire. Et dans tout ça, les pions, victimes collatérales comme Keira, l'innocente jeune épouse embarquée dans la vague de conquêtes- dressage de l'esprit qui l'avait poussée à apprécier de plus en plus le carcan doré où elle s'était égarée, si loin de tout ce qui avait toujours fait ses repères. Au moins ici, personne ne lui demandait de faire pénitence à coups de fouets mordant sa chair. Au moins ici, elle avait une relative paix qui lui permettait de papillonner encore, d'illusion en illusion.
Les touchers égarés de la brune, alors synonymes d'innocence fleurie du bout des doigts- Keira au paroxysme du dédit, désistement de volontés Gavon pour n'être qu'épouse qui faisait de trop vastes déclarations. L'étreinte qu'elle chercha auprès de lui, comme le geste d'une assoiffée d'affection embrassant le mirage d'une histoire- et pourtant, il fut bel et bien bourreau du cœur, passant une main réconfortante dans son dos fin pour l'enserrer avec douceur. Une humanité réduite à l'état simple, deux personnes perdues qui se trouvaient sur le litham d'une affinité. A la fois lésion, et union ; le béguin pour la complaisance- un torrent silencieux d'émotions contradictoires, tirant des fils invisibles dans une direction ou dans l'autre. La houle de la complexité de deux âmes qui ne s'étaient jamais cherchées, jamais voulues, mais s'étaient écrasées sur les mêmes roches tranchantes d'un désarroi sur lequel ils ne mettaient que rarement mots. C'était comme si ces rêves qui les hantaient étaient plus faciles à décrypter, à haïr et à blâmer que tout le reste qui les liait. « Oui, je l'pense vraiment. » et les ennemis tangibles et réels, de ceux qui pouvaient être pourchassés, trouvés et tués- c'était tout ce qui faisait sens quand les loyautés étaient mises à mal, que les mots manquaient et que la déroute comme une mer gelée, menaçait de tout submerger. C'était plus facile de croire à la violence humaine qu'à la Justice Divine, la main punitive et fatidique de Démiurges qui les réduiraient à néant. « Je n'essaye pas de protéger tout le monde. Mais mon devoir sera toujours celui de protéger ceux à qui je l'ai promis. Et à faire tout ce qu'il y a à faire pour les causes en lesquelles je crois. » promit-il à la brune, trop conscient d'être vision flouée pour elle, par les romans qu'elle n'avait que trop longuement lu. Il n'était pas preux chevalier promettant quelque sacrifice que ce soit pour l'humanité. Valdierva était en danger, et Valdierva était tout ce qui importait. Alors au dessin de plaie qu'elle traça sur son visage, il attrapa ces doigts salvateurs entre les siens, se soustrayant au contact sans que ça n'en ait vraiment la forme. Rien d'autre qu'une trace d'affection rassurante qu'il livra en une pression sans mot autour de sa paume. Remerciement, pour la sollicitude. « J'ai connu pire. » qu'il garantit dans un sourire gratuit ; la diatribe de la brune, aussi imprévue que démesurée. Folle, impétueuse- la déclaration qui le désarçonna. Quelque part au milieu de ces mots, le sourire s'effaça comme si une inquiétude sans nom avait déjà commencé à dévorer sa carne. Et pourtant, il ne détourna pas le regard, malgré la volonté de fuite facile- s'il avait pu se soustraire à la moindre réponse, il l'aurait fait, prétextant n'importe quoi. Le futur écrit dans un marbre lourd, une chape de plomb pour lui couper le souffle. Le sonner, presque, sans qu'elle n'ait eu besoin d'apprendre quoique ce soit de lui. La pression du palpitant contre son poitrail, comme une peine sourde vibrant dans ses os ; Achil eut un soupire, enfin ; cillant, enfin. « Ces choix étaient déjà faits pour nous, quoiqu'on en dise. » et peut-être par acceptation placide, elle s'y était juste fait, histoire de n'pas se torturer l'esprit de ce qui pourrait être, ailleurs, si elle n'avait pas été Keira Gavon. L'évidence, toujours là, tordant le myocarde alors qu'il cherchait encore ses mots- « Je sais que tu es une personne généreuse, Keira. Quelqu'un qui se plaît à rêver de certaines choses... et je sais que si cette union s'est faite, c'est parce que l'un comme l'autre, nous avions nos raisons de ne pas nous y opposer. » et peut-être elle avait-ce été la peur, l'intimidation, l'habitude du courroux vengeur de son père- tout c'qu'elle mettait sous le couvert de l'éducation aussi cruelle que les cicatrices qui ornaient encore son dos. « Ton père est quelqu'un de méprisable, et je suis désolé que tu aies dû à vivre comme ça. Et je suis désolé, aussi, d'avoir-... d'une façon ou d'une autre, été parmi ceux qui ont forcé ce devoir sur toi, alors tu n'en voulais sûrement pas. » mariage sous toutes ses formes, dans toutes ses aspérités- l'idéal encore loin d'eux. L'amour, sentiment qu'il n'avait peut-être bien jamais éprouvé, pour qui que ce soit ; c'était trop compliqué, trop prenant, trop émotionnel. Trop incompatible avec les fondations même de ce qu'ils étaient. « Je n'peux pas t'offrir plus de liberté que ce que tu as aujourd'hui... ni d'échappée à ce qui n'a jamais été notre choix. Mais je n'ai pas non plus l'intention d'abuser des sentiments que tu t'aies construits. » pour survivre, peut-être, plus que n'importe quoi. Histoire d'avoir au moins quelque-chose à quoi se raccrocher dans le vide qu'était si brusquement devenue sa vie si tranquille. « Envers et contre tout, tu es quelqu'un d'honnête, et c'est ce que tu mérites, aussi. » et à l'incompréhensible des sentiments, il mêla le réel, plus tangible, plus facile. « Un futur avec moi, ce serait ici. A Valdierva. Ou où que le Cercle aille. Avec les Sielle et non pas les Gavon. Peut-être même au détriment de ton propre sang. Un futur où la guerre sera toujours là, d'une façon ou d'une autre, pour aussi longtemps qu'elle durera. » l'avenir fait d'estafilades et de plaies plus profondes encore que celles qui l'inquiétaient tant. D'autres jours et nuits à se torturer l'esprit et l'âme dans l'imprévu de conflits dévastateurs. Et Achil, toujours ailleurs, à tracer un chemin qui avait existé bien avant eux. « Alors-... peut-être que tu devrais continuer d'y penser... à cette possibilité de sauver ton cœur ailleurs. » l'ambition du palpitant, déjà- le mot lâché comme un couperet. L'offre toujours là, pas pour lui, pas pour la prospérité- pour elle. Qu'elle sauvegarde l'éclat de grâce à son âme- l'animation vivante qui agonisait peut-être entre les murs de ce château, sous le poids de ces devoirs si nombreux. Il n'pouvait pas offrir plus, malheureusement- rien que l'espoir d'appartenir encore à un autre monde, d'y déborder un peu, quelques brins d'une utopie qui n'avait pas sa place ici-bas. Qu'elle n'devienne pas une d'eux, créatures meurtries et meurtrières- pas pour lui, pas pour ça.

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Dernière édition par Achil Valeska le Ven 20 Déc - 2:58, édité 1 fois

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Jeu 19 Déc - 2:33
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  Âmes égarées, âmes perdues ; ils n'étaient tous qu'êtres à la dérive, dans un monde qu'ils ne savaient qu'appréhender, une réalité dont ils n'effleuraient jamais que la surface, trop mortels pour comprendre. Leurs existences n'étaient qu'inlassables quêtes — le désespoir d'une lumière qui s'arrachait à leurs doigts éteints, noyée dans des yeux vides qui avaient cessé de se tourner vers l'autre, arrachés vers le ciel obscur, ombres nichées dans les poitrines gelées. Les cieux n'étaient que trop hermétiques, écran de nuit de démiurges qui avaient détourné le regard de mortels trop erratiques — le silence de prières qu'elle ne prononçait plus, murmures sourds, tournés vers des divinités cruelles en lesquels elle avait cessé de véritablement croire, l'enfant, une mort de la foi, une mort de soi. Lasse d'être jouet entre les doigts des hommes, pion entre ceux des dieux. Lasse d'être celle de tous, si ce n'était d'elle-même. Des chemins, dont elle se détournait, Gavon qui ne souhaitait plus l'être, que le fatum, dans toute sa cruauté, enchaînait à ses pas — une nuit éternelle qui n'était que son crucifix, une foi dont elle avait détourné les yeux, dont elle ne pouvait détourner les yeux. Dans les ténèbres, c'était une autre voie qui s'était dessinée, le spectre d'un sentier sur lequel s'étaient engagés ses pas — Achil, choisi contre le sang, collision stellaire qui les avait trop érodés, tout les deux ; seul big bang qui fasse vraiment sens, pourtant, comme une renaissance dans la destruction de tout ce qu'elle avait un jour été, de tout ce en quoi elle avait un jour cru. Combien s'était-ils déjà sacrifiés, l'un à l'autre? C'était sa liberté, qu'elle lui avait dérobé, astéroïde venue s'écraser dans la course de sa vie ; c'était à la pérennité de son nom qu'il renoncé, trop droit pour déroger à des serments qu'il avait offerts, inconséquent. Ils s'étaient trop pris, déjà — elle lui avait trop pris ; il avait tout offert, l'époux, du sacrifice d'une existence qu'il avait entremêlée à la sienne, alliage humain plutôt que céleste, à la possibilité d'un choix, liberté qu'elle n'avait jamais eue, nuque courbée sous le jugement de cieux impitoyables. Les rotules s'étaient trop érodées sur la roche froide des temples, la chair trop déchirée par la morsure du cuir ; mille fois brisée des mains cruelles d'un pater qui l'avait voulue à son image, qu'elle n'avait jamais su satisfaire — reflet d'un idéal Gavon qu'ils n'avaient cessé de prétendre, n'avaient jamais été, érosion de mirages qu'ils ne s'étaient lassés de tisser et auxquels elle avait tant cru, naïve. La nuit sans fin, horizon aveugle, n'était que spectre hurlants de tout ce qu'elle avait condamné sans merci — de ces paraboles d'enfant et de ces évangiles moralisatrices qu'elle avait voulu oublier, amnésique à jamais privée de l'étreinte du Léthé dans les vagues noires qui n'étaient que rappel constant qu'elle demeurait Gavon. Héritage maudit, héritage de cendres ; l'ichor terni, léché d'un infernal qui imprégnait leurs essences, de ces démons qui se nichaient dans les âmes — dans son âme. Quelque chose d'un sursis, avant le gouffre d'une folie qui n'était qu'inéluctable ; elle n'était qu'aussi monstre qu'ils l'étaient aussi, funambule valsant au-dessus des abysses de Champs de Châtiment qui étaient son enfer, sa fin. La seule croyance qui lui demeurait encore véritablement, au-delà des soupçons glacés qui gelaient son myocarde dès que les iris pâles s'assombrissaient vers la nuit d'encre — le cruor perverti, elle n'était pas différente, qu'importaient le nom et les choix ; Gavon elle était née, Gavon elle ne cesserait d'être, le prix de leurs erreurs à payer de sa raison trop fragile. Il était voix de sagesse, Achil, prophète d'un pragmatisme en lequel elle désirait tant croire ; comme si humains, force de mortalité, c'étaient les lois de l'univers qu'ils pouvaient redessiner dans leur volonté. Quelque chose d'une utopie par laquelle elle s'égarait à se préjuger, juste un instant — une liberté qui ne leur reviendrait jamais véritablement, sécheresse de cieux muets aux mille prières qui leur parvenait, mille cœurs qui avaient renoncé, cédé le pouvoir de leur responsabilité à des entités supérieures, comme si les divinités cruelles s'essaieraient encore à les sauver.
Et par-delà les différences trop acérées, peut-être était-ce là tout ce qui leur restait véritablement, dans la mascarade d'union qui était devenue tellement plus ; le sens d'un devoir qu'ils ne se lassaient d'honorer, des attentes sous lesquelles ils ne se lassaient de plier, épaules meurtries des poids d'un monde qui en exigeait trop — mais au moins supporteraient-ils la chape d'airain ensemble. Peut-être ne l'avait-il pas choisie, lui, prisonnier de l'or dont ils avaient forgé sa cage, d'une union qui lui avait tout dérobé — mais au moins pourrait-elle être soutien, alléger le poids de responsabilités sous lesquelles on ne cessait de le tuer, soldat trop noble pour seulement se dérober à des devoirs trop infinis. Quelque chose d'un nous bancal — un pas de deux hésitant et mal ajusté, un nous, pourtant, dans le ciment de promesses qu'ils ne cessaient de s'offrir, comme une inconséquente éternité. Une réalité, pourtant, moins tangible que les spectres d'un onirisme qui hantait les nuits, vague articulation d'un ensemble qu'ils bâtissaient à deux, dans les tâtonnements d'un rien qui était tout. De riens déjà trop indéniables, trop entérinés dans ce qui avait dépassé le simple devoir, lorsqu'il était concerné, Achil trop droit pour seulement admettre une valeur qui n'était qu'évidence à l’œil du spectateur ; et l'inquiétude qui noyait le cœur tendre depuis trop longtemps déjà n'était que sincère, simple conséquence d'une faiblesse qu'elle ne réalisait pas encore, aveugle à l'indéniable. Le réconfort de quelques mots, égrènement de sons dans le vide, de ces prêches qui ne savaient convaincre les cœurs, un doute douloureux inscrit dans la pâleur des iris délavés. You chose it -- and yet I am not ready to face the consequence of it. Not ready to lose you. Not ready to stop worrying. Un sourire qu'il lui offre, insuffisant à balayer le souci qui était devenu compagnon d'un quotidien obscur, qu'elle étouffe, pourtant, sous la prétention d'une légèreté qu'elle n'était que trop incapable d'éprouver. Légèreté qu'ils étaient tous deux trop incapables de feindre, trop hésitants, toujours, dans le flou de ce qui avait été condamné dans l’œuf, bataille perdue d'avance dont elle ne parvenait à accepter la défaite — parce que dans le jeu de dupes dans lequel on les avait enfermés, elle avait misé le cœur, l'inconsciente, et qu'elle avait déjà perdu. Condamnée d'une absence qui n'était que légitime, l'époux fuyant une responsabilité pour une autre, moins cruelle — une sentence méritée, de ces froids que nul ne saurait jamais véritablement combler. Il en évoque d'autres, Achil, la diligence imprégnant la voix grave, et elle se contente de hausser les épaules, l'enfant, comme de rien, les pensées un instant égarées vers Shila, les heures sacrifiées à la recherche désespérée d'une solution qui ne viendrait jamais. 'C'est différent.' Le regard s'imprègne du sérieux de non-dits dont elle ne l'empèsera pas ; mais elle se fend d'un demi-sourire, pourtant, comme pour réconforter celui qui s'était déjà trop impliqué dans une vie qu'il avait sauvée. 'Mais c'est une parenthèse agréable. Et -- ' Les mots hésitent, un instant. ' -- c'est plus facile. Sans lui.' Les yeux viennent se reposer sur les traits de l'époux, s'attendrissent, dans ce qui n'est qu'évidence. 'Cette vie, ici... Ça compte beaucoup.' Une gratitude imprégnée dans la voix, de ces informulés qui n'auraient su être mis en mots ; ainsi qu'elle s'accroche à la présence, alors que la toux délite la raison et embrase la poitrine du feu de mille enfers, dans une étreinte qui se constitue bouclier contre les griffes cruelles de démons qui ne se lassaient de la dévorer. Protégée, un instant — comme s'il pouvait seulement repousser les ténèbres, refouler la nuit, Achil, trop humain pour n'être plus qu'un port d'attache, récurrence dans une vie qu'il lui avait offerte. Trop inconsciente qu'il était boussole et chemin, présence persistante, même loin de ses yeux — jamais captive, compagne volontaire de jours dont il lui avait fait présent, de vœux qu'il faisait fleurir, imprudemment. Des promesses. Comme si elle n'était jamais que ça — quelqu'un à protéger, parce qu'il l'avait promis. Une amère réalité ; et pourtant, demeurait la sollicitude paniquée qui avait empreint les yeux de l'époux quelques instants plus tôt — quelque chose d'une preuve de réel, à peine plus que rien. Alors elle se fend de quelques mots soufflés avec douceur, la naïve, iris accrochés dans l'encre de ceux d'Achil. 'C'est tout ce que je demande.' Demander, comme si elle en avait seulement le droit ;  parce qu'il n'était rien qu'il lui devait seulement, rien qu'elle puisse seulement réclamer. N'était-ce pas ce qu'elle-même avait promis? Ne jamais rien attendre de ce qui ne serait qu'obligation, pour lui? Des choix qu'on avait fait pour eux — et, si elle l'avait choisi, lui n'avait jamais donné vie à la réciproque. Quelque chose d'une vérité cruelle, qui lui enserrait la gorge, comme un témoignage silencieux de ce qui ne se dévoilait qu'à peine, dans la faiblesse de son cœur déjà trop offert. Une évidence, dans le poignard de chaque mot — une douleur qui n'aurait dû être, parce que c'était un jeu perdu d'avance qu'ils avaient joué en prononçant les vœux matrimoniaux, l'assurance d'un désert empreint de devoir qu'elle avait accepté sans plus hésiter. Parce qu'elle avait eu ses raisons, qu'il avait eu les siennes — ce qu'elle soupçonnait confusément être le partage d'une droiture, pour honorer les attentes de familles qui ne leur avait jamais laissé le choix ; et qu'importait peu que ses propres raisons aient muté depuis, loyauté envers lui plutôt qu'envers le sang, faiblesse du cœur et de la raison. Qu'importait que tout ait changé. Ils demeuraient condamnés, des rêves exsangues à leurs pieds — parce qu'ils avaient été forcés l'un à l'autre, forcés à une existence qu'ils n'auraient jamais dû partager. 'Eté parmi ceux qui ont forcé ce devoir sur toi.' Les mots sont blessure cruelle, de l'autoflagellation qu'il s'inflige, et elle clôt les paupières un instant, en balaie le son d'un revers du menton. 'Arrête. Ne te reproche pas ce qu'on t'a imposé. Ne me prends pas mes choix. Si j'avais voulu partir, Achil -- ' C'est un rictus amer qui vient se fondre sur les lèvres pâles, dans l'ironie de l'évidence. ' -- personne n'aurait pu me retenir.' Elle s'attendrit, pourtant, allégorie de douceur soudaine en reflet aux efforts qu'il ne se lassait de laisser transparaître — comme une main tendue, comme une salvation, arche d'alliance qu'il bâtissait entre eux. Et qu'importait que la vérité la blesse, naïve trop nourrie de rêves et de fantaisies ternies dans l'irréel qu'ils cultivaient. Alors c'est d'une douce pression qu'elle étreint les doigts entremêlés aux siens, lèvres ourlées de tendre gratitude pour effacer la douleur, dans la lente agonie des mots auxquels il donnait vie — Achil, qui n'était que voix de raison, pragmatique d'une réalité qui était la leur. Sauver son cœur ailleurs. Sagesse douloureuse, sagesse raisonnable. Le refus formulé d'un plus auquel elle ignorait avoir déjà cédé, de sentiments dont il ne se constituerait réciproque, épargné d'une faiblesse à laquelle elle semblait ne se lasser de s'abandonner. C'était le glas d'un cœur déjà offert qu'il sonnait implacablement, condamnation à mort d'un crime d'aimer qui s'était déjà trop niché dans sa poitrine. Alors elle se fend d'un sourire léger, fragile, les iris empreints d'un amusement ténu de sourde douleur. 'Il n'a jamais été plus sauf. Il était temps qu'il me revienne.' Mensonge, dont elle ne réalise la réalité qu'une fois devenu tangible ; et c'est l'ombre d'une gravité empreint de reconnaissance qui vient se fondre sur les traits tirés de fatigue, iris accrochés dans l'onyx des yeux de l'époux. 'Je t'ai choisi toi. Tu es ma famille. Je ne dois rien à mon sang. Le choix que j'ai fait -- je le referai mille fois.' La sincérité, imprégnée de conviction — ce n'était là que dogme, vérité universelle pour laquelle nul ne saurait douter ; le choix était le seul qui fasse sens, sacrifice d'un sang qui n'avait jamais été que tromperie. Elle avait choisi, lui n'avait jamais eu le choix — mais ils avaient l'éternité d'un fragment d'humanité ; un temps, qui n'avait jamais joué en leur faveur. We're different -- and it's only fair to need more time. If it's time you need, I'll give you time. I could never give you a choice -- but time, I can offer you. Le sacrifice d'aimer, comme si elle n'avait jamais su aimer autrement. Alors elle s'attendrit, l'enfant, figure de commisération, l'affection sincère éclairée dans les iris qui n'avaient jamais su véritablement dissimuler. Comme s'il ne s'agissait que de temps ; comme si le père lui-même n'avait su l'aimer. 'Je n'attends rien de toi, Achil. Tu ne me dois rien -- tu ne dois rien à personne. Je ne sais pas ce que nous sommes, exactement -- mais quoiqu'il puisse advenir, je suis .' You have me. Now, and forever. Til death do us part. Alors elle hausse un sourcil faussement inquisiteur, comme pour dissiper la tension, légèreté pour effacer la gravité des échanges, un nez froncé en expression boudeuse. 'Tu ne te débarrasseras pas de moi si facilement. Mais bien tenté.' Mais la gratitude balaie la raillerie dans les iris clairs, écho d'un merci que nul mot de saurait jamais formuler. Thank you for caring. Thank you for letting me down gently. Thank you for being here. Thank you for being you. Un dernier regard, presque un défi, et elle se relève souplement, l'enfant, offre une main à l'époux pour l'aider à se redresser, comme une trêve. 'Maintenant... Tu ne me dois rien, mais il me semble que tu me devais un entraînement. Ça, ou une explication.' Un haussement de sourcil inquisiteur, le regard presque inflexible. 'Tu ne me feras pas croire que tu rêves d'Aldion. Alors de quoi tu rêves, depuis l'éclipse?' Elle se fait brusquement railleuse, l'enfant, dans une inspiration soudaine — un regard de défi adressé au Valeska, oeillade moqueuse qui faisait écho au rictus amusé qui ourlait ses lèvres. 'Faisons un deal, plutôt. Si je l'emporte, tu me dis de quoi tu rêves. Si c'est toi qui l'emporte -- tu as ce que tu veux.' Elle se fend d'une moue espiègle, la gamine, presque insouciante, brusquement ; tout, pourvu que se dissipent un temps les ténèbres et l'angoisse. L'échappée d'un instant, loin de ce qu'ils ne sauraient fuir ; et quelque chose d'une course vers lui, vers des pans d'âme noyés dans les secrets, fragments de proximité qu'elle chérissait toujours plus. S'apprivoiser, avec le temps.


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Re: GRAVITY — acheira.  |  Ven 20 Déc - 14:54
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'Cause we need each other in the dark

Une première rencontre dans le satin tendu des apparats- Achil se souvenait encore de la première impression qu'elle avait abandonné à son esprit. Trop jeune s'était-il dit quand il l'avait dévisagée pour la première fois ; épouse aux grands yeux nimbés d'innocence, d'une pudeur qui n'avait plus sa place dans sa réalité depuis si longtemps maintenant. Elle avait été comme agneau livré en pâture- sacrifice égorgé sur l'autel d'accords qui l'avaient toujours dépassée. Jeune femme vouée à devenir épouse pour bâtir un empire aux racines qui encercleraient son cœur – et de l'autre côté de l'échiquier, un fiancé qui n'avait que trop bien compris les calculs des autres pour s'y perdre complètement. Il n'avait jamais su penser à l'abandon avec elle- à y croire d'une quelconque façon, si ce n'est dans les confessions sans mot d'iris qu'il avait appris à décrypter avec le temps. La vérité peut-être inconsciente, même- une probe coulant en cascade comme les larmes qu'il avait trop souvent vu salir ces joues graciles. Keira, poupée gracile qu'on avait livré entre ses mains sans un regard en arrière : qu'il ait été cruel possessif enfermant une poigne destructrice sur elle n'aurait eu aucune importance pour les autres. Pour sa famille à lui ou la sienne à elle ; tyrannie du sang qu'elle n'aurait jamais méritée- proie donnée par les loups eux-mêmes à qui voudrait la prendre. Tant d'évidences qui continuaient de hanter sa conscience : toutes ces fois où il l'avait sentie si fragile, prête à se dissoudre complètement sous le moindre toucher non désiré ou à fuir quelque regard trop insistant qu'il aurait pu poser sur elle. S'il s'y était fait, insensible pantois depuis trop longtemps, l'adaptation avait été plus complexe pour la Gavon- machination du cœur et de l'esprit pour mieux se fondre dans un moule hermétique qu'on avait refermé sur elle. A défaut d'avoir quelque échappée que ce soit, elle s'y était acclimatée- un réflexe d'accoutumance, dressage de toutes ses volontés pour qu'elle en arrive là. A Valdierva, à n'plus avoir de choix- aujourd'hui moins qu'avant encore. L'époux, seul salut qui lui avait permis de trouver refuge jusqu'ici, alors que le reste de sa famille avait été déclarée traître par la Couronne elle-même. Il avait été la poigne qui l'avait sortie d'Aureus, une ligne de survie dans le chaos- alors quelque part, elle s'était persuadée que c'était tout ce qui comptait. Qu'ça suffisait. Que ça faisait sens. Des mots douloureux même pour lui, auxquels il n'voyait guère de profondeur au cœur – un palpitant né dans un univers trop étranger au sien pour qu'ils puissent un jour véritablement se trouver. Si Keira rêvait de Princes Charmants, il n'y avait que déception qui l'attendrait au tournant avec lui : une évidence forgée par l'expérience, Achil plus soldat que héros. Plus exécutant, que sauveur. Fils d'une idéologie où vengeance et justice étaient les mêmes, où la valeur morale se dictait par ceux qui tiraient les fils à l'âme des autres. Peut-être alors était-ce la présence rassurante, comblant la solitude, qui lui manquait – la silhouette trompant le vide quand elle ouvrait les yeux, tiédeur de l'autre côté du lit alors que si souvent, ils ne faisaient que s'endormir l'un à côté de l'autre, avec rien d'autre à offrir qu'une formulation polie. La couche à laquelle il se dérobait volontiers- à cause des cauchemars, à cause d'elle aussi. De l'eux qui demeurait gêne, une boule de culpabilité fichée dans les entrailles, les reproches insidieux qu'il ne pouvait que deviner, et s'répéter à l'infini, à défaut qu'elle ait la rectitude de les mettre en voix, elle-même.
Il n'pouvait que deviner, alors, de ces conclusions qu'il avait tirées depuis longtemps : la véracité de regards qui n'avaient jamais trompés, les désirs ailleurs, toujours ailleurs. A Aldion, ou n'importe où pourvu que ce soit loin du poids de la bague qui avait pesé sur son doigt fin. Comment croire que quoique ce soit avait changé ? Ce qui était devenu habitude à laquelle il s'était familiarisé pour n'pas attendre plus- n'pas désiré quoique ce soit, venant d'elle ou venant de ce mariage : l'attente pataude de quand on le presserait encore, quand le destin lui forcerait la main. Bien assez tôt, peut-être qu'on finirait par lui demander ce qu'il advenait de sa jeune épouse, de l'héritage qu'ils étaient censés construire à deux. Il n'aurait aucune réponse à donner ce jour-là, aucun argument pour esquiver à présenter- mais pour l'temps que ça pouvait durer, le désaveu devrait suffire. S'ils arrivaient à s'apprivoiser, lentement- à s'accepter au moins, tout le reste manquait : désir et envie, appétit et affection. L'amour, mot si peu tangible pour une réalité que rares connaissaient. Une sagesse qui ne pourrait naître du rien qu'ils étaient. Peut-être alors, que s'acclimater, dociles et sages, était tout c'qu'ils pouvaient faire. Une marche de destinée dans laquelle elle s'était déjà engagée, alors- semi-misère, toujours, qu'il n'voulait pas lui infliger pourtant. C'était trop tard et c'n'était même pas de son ressort : mais survivait chez lui la certitude qu'elle méritait mieux. Qu'elle nécessitait mieux, telle une fleur qui se flétrissait sous le ciel sans soleil, l'air sans le miel d'une flamme tiède brûlant doucement en elle. Il n'était pas assez et il ne l'serait jamais. Une vérité absolue qu'il avait lue dans ses yeux à elle- l'indéniable savoir qu'elle avait eu dès le moment où ils s'étaient rencontrés pour la toute première fois. « Tant mieux. Si tu as trouvé de quoi... être contente, ici. » qu'il souligna d'un regard fuyant, se dérobant à l'aura d'une vérité à laquelle il n'pouvait appartenir- la frustration d'avoir perdu Karez toujours là, intacte dans l'asphalte du calme calculateur qu'il affichait jour après jour. Une fissure aux fois de toujours- et rien d'autre que l'inconnu. Quant à l'avenir. Et avec elle. Peut-être qu'un beau matin elle ouvrirait les yeux, que les mots chargés de mensonges poétiques ne seraient plus, taris à ces lèvres trop sensibles, et que ne resterait que l'indifférence de deux âmes qui n'auraient jamais su se trouver. « Peut-être que Valdierva s'avérera plus généreuse qu'Aureus. » pour elle au moins. Il y avait ici des jardins dans lesquels elle pourrait s'égarer, absorbée par ces rêveries qui embellissaient le monde si blême. Une certaine quiétude ouatée à l'Ouest, là où la capitale n'avait été qu'explosions et discorde. Ou peut-être que Valdierva deviendrait leur clapier, prison d'argent où ils se retrouveraient condamnés, la terre que d'autres ravageraient en faisant verser leur sang : tous les deux des déracinés des terres de leurs cœurs, sans retour possible vers un autrefois plus facile. Ces temps où ils n'avaient pas été l'un avec l'autre, mêlés dans trop d'attaches- des filaments de cœurs meurtris comme des lianes étouffantes. C'était mille fois plus facile, de parler de politique que de ces aléas de sentiments, les carences évidentes au feu chatoyant d'un éros né dans le noir.

« Je sais que tu as voulu partir... plus d'une fois. » qu'il confessa alors, le recueil de paroles qu'elle n'avait jamais dites autrement qu'avec ses yeux. Des prunelles inconnues qu'il avait appris à décrypter comme part de son travail, une fausse ignorance de laquelle il avait dû se parer pendant si longtemps avec elle. Mais il les connaissait, les relents de haine passive que certains éprouvaient. L'inconscience avec laquelle ils livraient tous, plus en un regard, que tout c'qu'ils pouvaient soupçonner. Il y avait toujours eu la façon dont ses azurs s'étaient détournées sur l'horizon, le vide glacé qui s'était emparé de ceux-ci quand elle l'avait regardé, parfois. La politesse qui s'était lue partout sur le visage de porcelaine, sauf dans ces yeux qu'il avait appris à connaître par cœur. Une dichotomie entre les mots qu'elle lui donnait, alors- mensonges peut-être inconscients et inconstants ; et ce qui était la vérité que son corps lui-même avait révélé. L'horreur qui avait pressé le cœur dans sa poitrine, parfois- faiblesse qui était du jour au lendemain devenue sa condamnation, alors qu'elle n'avait pas été assez forte pour tenir tête. Ni à son père, ni au fiancé, ni à qui que ce soit d'autre, de tous ceux qui s'étaient trop pressés autour de son âme fragile. Il n'la jugeait pas pour ces émotions-là, sentiments qui l'auraient volontiers amenée ailleurs si elle en avait vraiment eu le courage- il n'y eut aucun reproche dans la voix, juste l'assentiment passif qui s'était ancré en lui depuis qu'il avait compris. Compris l'impact de la prescience qui ne laissait aucun choix. Compris que ce n'serait toujours que comme ça, que ça s'passerait dans les mariages comme le leur- comme celui de ses parents qui avaient tant cherché à s'appartenir l'un l'autre, qu'ils s'étaient dévastés finalement. Tous les deux, ils n'avaient pas la moindre valeur repère pour savoir comment bien faire et au fond, sans doute que cela voulait dire que c'était impossible, tout simplement. I'll never hold it against you, to try and find the best. But don't lie- supplique qu'il aurait bien besoin de prononcer à haute voix – lâche, pour la première fois depuis toujours. A quoi bon ? L'ombre d'un sourire pour répondre à ses déclarations à elle- son cœur, qui lui appartenait enfin, une course difficile déjà, l'indépendance une valeur trop rare dans ce que la société était devenue autour d'eux. Il n'pouvait que consentir, alors, inclinant doucement la tête comme acte miséricordieux pour qu'elle n'pense à rien d'autre que ça. Au bonheur auquel elle aurait droit. La chimère d'utopie qu'elle aurait toujours la possibilité de poursuivre, où qu'elle veuille murmurait le myocarde altruiste, meurtris par la certitude que ce n'serait jamais assez, ici. Tant de paradoxes, entre paroles et sentiments- entre c'qu'il n'disait pas et c'qu'il parvenait à mettre en mots : au moins avait-il encore ses yeux, capables de chercher fuite et oxygène ailleurs, dans le décor autour d'eux, le sol sous leurs pieds, plutôt que de s'écraser contre trop d'axiomes pénibles.
Elle lui filait le tournis, de contraires qui n'voulaient presque plus rien dire- Achil relâchant ses mains à la recherche d'une contenance qui lui remettrait l'esprit clair. Ils avaient le talent de trop parler, et pas assez à la fois- de chercher pour mieux fuir. De s'esquinter à coups de mensonges qu'ils prétendaient vérité. I don't think you know yourself, what you're saying- comme s'il la sous-estimait, Keira. Comme s'il la croyait incapable d'faire ses propres choix. Si seulement ça pouvait être si simple que ça, il n'serait qu'un connard forçant un tout nouvel univers sur elle. Mais non- il était le précautionneux qui n'voulait pas la blesser, qui savait qu'il lui ferait du mal un jour- à coups de déceptions ou de désillusions. Avec sa réalité, avec c'qu'il était vraiment, si différent des mots qu'elle utilisait pour le décrire, elle- jeunesse fleurie de romans où la ligne toute tracée entre méchants et gentils était si claire. For your sake- « C'n'est pas de moi dont il est question-... tout est tellement différent d'avant, de la simplicité que ç'avait été-... Si c'est un choix, je n'veux pas qu'un jour celui-ci se révèle être une erreur. » I hope you know what you're doing. Une bienveillance simple, à défaut que l'reste fasse sens. « Ce mariage n'aurait jamais dû forcer un choix de c'genre sur toi. » que ce soit de ceux où ils auraient voulu avoir eu leur mot à dire, ou ceux qu'ils auraient préféré ne jamais avoir à faire. Un songe qui s'égare vers Edel, le temps que les iris de jais du brun ne dérivent encore- comme si elles cherchaient une solution miracle à mi-chemin entre l'attention brûlante de la brune et le sol. Elle avait déjà abandonné une part de fragilité, une sensiblerie qu'elle laissa dans le brouillard de non-dits invisibles flottant autour d'eux- quand elle se releva, Achil se laissa emporté par le mouvement, bien content d'abandonner ces confessions trop compliquées à dire et à comprendre, là où elles avaient été. Au passé. Parce qu'à quoi bon ? A quoi bon essayer d'expliquer ou d'éveiller ce qui n'avait jamais existé, n'existait pas, et n'existerait jamais ? « Loin de moi l'idée de paraître présomptueux et de révéler mes défauts comme ça, mais ce deal me semble assez audacieux de ta part. » peut-être trop audacieux, même. Une raillerie dans un rictus, pour cacher une vérité simple : il préférerait ne pas en parler, de ces cauchemars voilant ses paupières et hantant son esprit, qu'il soit endormi ou éveillé. « Et même, ce que je veux- tu paries beaucoup. Est-c'que t'es sure de tes termes? » provocateur, ce fut à son tour de hausser un sourcil fureteur- bravade brillant dans les prunelles alors qu'il défaisait la chemise qui collait à son corps, limitait ses mouvements dans les murs formalistes du château. Les apparats étriqués auxquels il préféra la souplesse d'un tee-shirt. « Commençons par les bases. Qu'est-c'que tu sais déjà, exactement ? Fais voir ta position, si t'essayes de m'attaquer de front, par exemple. » qu'il se présenta à elle, se tenant au centre de la pièce, lui signifiant à deux mains de s'approcher jusqu'à devant lui.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Lun 23 Déc - 16:09
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  La nuit avait toujours été compagne, de ces voiles familiers aux heures d'oubli qui avaient toujours eu l'arôme de la liberté, échappatoire salvateur dans le carcan d'une existence trop guindée d'une feinte perfection — mais Aldion était loin, les chevauchées grisées dans l'euphorie de la délivrance, désormais que la nue sombre n'était plus que prison, jours effacés dans les abysses de ténèbres sans fin. Ne demeurait qu'une lune muette, comme une unique constante dans un monde qui n'avait plus de sens, le désordre des lois naturelles rendu trop évident dans la douche argentée de ses rayons. Il était si facile d'oublier, pourtant ; amnésique dans l'égarement des brumes d'un sommeil à peine dissipé, dans le froid paisible des heures nocturnes, condamnée à se perdre dans un avant qui n'était que souvenir — l'écho d'instants volés, rencontres dérobées dans la lumière bienveillante d'une lune qui s'était élevée en chaperonne, témoin silencieux de tout ce qu'ils avaient été, tous les deux. Il avait abattu mille murs, Achil, avait brisé mille chaînes ; et ne lui demeurait que l'idée douloureuse qu'elle seule avait condamné toutes chances, réfugiée dans la retraite d'un silence qui n'était que poison. Jamais assez égarée pour le blâmer de la sentence perpétuelle à laquelle on les avait condamnés — jamais assez éclairée, pourtant, pour lui offrir le présent d'une main tendue, d'un pont érigé pour tuer la distance, construire ensemble. Ils n'avaient plus que l'arôme des occasions perdues, tous les deux ; du temps, qui leur avait glissé entre les doigts, des chances qu'ils n'auraient plus jamais. Trop tard. Les mots avaient quelque chose d'une fatalité meurtrière, clous enfoncés dans son myocarde sanguinolent alors qu'elle agonisait sur le crucifix de sa culpabilité — comme un premier regret humain, loin des péchés d'impiété dont elle avait trop longtemps déchiré sa chair ; et l'acide corrosif qui venait ronger le cœur à la simple idée des chances condamnées était torture plus douloureuse que tout ce qu'elle saurait jamais s'infliger. Ne demeurait que le poids cruel des et si?, comme une tragédie trop poétique qui ne se signait que dans la perte et le sacrifice ; l'évocation cruelle de ce qu'elle aurait pu faire différemment, mille réalités qu'elle avait tuées de ses choix — ne l'avoir laissé demeurer inconnu, l'étranger aux yeux trempés d'onyx qu'on avait enchaîné à elle, homme froid et réservé qui était devenu sa vie. Trop loin de ses rêves, trop loin de ses attentes — le crime d'être trop réel, trop tangible, trop vrai, lorsqu'elle n'avait été que naïve pétrie d'illusions, incapable de saisir la valeur de celui à qui on dévouait ses jours. Trop hermétique, trop résignée à simplement honorer un devoir qui avait toujours été son seul chemin — comme s'il n'était pas désormais au-delà de tous les devoirs, choix, plutôt qu'obligation. Comme s'il n'était pas liberté, lui, plutôt que les brumes de nuit auxquelles elle ne s'était lassée de l'associer, fragments épars sous la lune, témoignage d'un rayon d'argent qui ne quittait jamais l'ivoire du poignet. Comme si elle n'avait pas tout condamné, dans la sécheresse d'une distance dans laquelle elle s'était cru protégée, aveugle à l'évidence.
C'était trop tard — et c'était là fatalité à laquelle elle refusait de plus se soumettre, un inéluctable qu'elle ne savait accepter ; parce qu'il en valait la peine, qu'ils en valaient la peine. L'érosion de foi n'avait épargné que lui ; découvert, dans l'acceptation des secrets, révélé, dans ce qui ne le serait jamais. Époux, par le sceau d'un choix tardif, de vœux humains pour transcender ceux des cieux — comme si les seules promesses terrestres, tangibles, étaient ciment pour pérenniser ce que le récital de mots qu'on avait placés sur leurs lèvres n'avait jamais pu faire. I will stay by your side, always — elle avait promis, et c'était lui qui fuyait, comme un juste retour de bâton, comme une sentence méritée ; la couche froide, et le cœur glacé d'une absence trop palpable, le manque sourd d'une compagnie qu'elle avait appris à chérir, dans sa réalité et son imperfection. Parce qu'il n'était pas ce dont elle avait rêvé, Achil, parce qu'il était lui — et qu'en un sens, pour ça, il était plus ; et qu'elle n'avait pas été assez. Un spectre pâle, pour hanter sa vie ; quelqu'un en qui il n'aurait jamais véritablement foi, pragmatique trop réaliste pour simplement croire. Sauver son cœur ailleurs — comme s'il n'était pas déjà trop captif, emmêlé dans les filaments fragiles d'un lien qu'elle s'était laissée à tisser. Mais il comptait, Achil — et lui venait la naïve conviction que peut-être elle comptait aussi, témoignages de sacrifices et d'attention qu'il ne s'était lassé d'instinctivement offrir, sa vie offerte en bouclier pour la sienne, l'inquiétude panique de ce que les rêves venaient déchirer dans la nuit. Quelque chose qui dépassait le simple devoir, le simple respect d'une promesse offerte en frénésie inconsidérée — quelque chose d'une confiance, scellée dans des doutes muets qu'ils n'offraient que l'un à l'autre, trahison silencieuse à une couronne qu'ils avaient érigée en cause ; quelque chose qui ne lui permettrait jamais de croire, pourtant. Fatum tragique, qui était le leur, ironie cruelle de ne leur avoir jamais laissé de chance — et parce qu'elle avait perdu ce qui n'avait jamais été, tué ce qui ne serait jamais, au fond, ne saurait-elle jamais être contente. Elle ne nie, pourtant, les iris posés vers un regard qui la fuit ; comme s'ils ne pourraient jamais que se fuir, dans un cycle cruel à la périodique trop éternelle. Trop indifférente à la générosité d'une Valdierva qui ne serait jamais véritablement son foyer — une flamme domestique qui s'accrochait à ses pas fuyants. Déracinée, parce qu'il était trop hors de portée, toujours ; apatride, parce qu'il ne serait jamais sien. I could never truly enjoy what Valdierva has to offer -- not if you're away. Here is not my home -- you are. De ces confessions, qu'elle ne savait offrir ; plutôt se taire, que de mentir, plutôt se taire, que de l'effrayer, dans la grandiloquence d'une déclaration dont il ne saurait jamais croire en la vérité. Alors elle se contente d'étreindre ses doigts, l'enfant, d'étreindre son regard, la sincérité d'un merci accroché à ses cils. Comme si c'était assez ; comme si une simple gratitude pouvait panser les plaies qu'elle ne pouvait que deviner, le manque évident d'une Karez qui lui resterait trop close. Le prix à payer de conquêtes et de choix qu'ils avaient faits pour les autres ; le prix du devoir et de la droiture d'un homme, qui, de ses failles, était tout.
Partir ; ce qu'elle ne désirait plus nier, ce qu'il avait compris — fuir la prison d'une existence qui ne l'avait jamais laissée fleurir, fuir les obligations qui s'accrochaient aux arabesques de son nom. La faiblesse, de n'avoir su s'opposer à une destinée qu'on avait choisie pour elle, lutter pour une existence qui aurait dû être sienne, qu'on avait offerte à un autre. Faiblesse qu'elle ne regrettait plus, depuis trop de semaines — parce que c'était lui, qui lui avait permis d'être sienne. Alors elle soutient le regard sombre, honore la promesse qu'elle lui avait faite, dans le chaos d'une Valdierva dérobée pour une couronne ; never again am I going to lie to you, never again are we coming back to what we were. 'Avant le mariage, parfois. Ce n'est pas toi, que je voulais fuir. Aldion -- Aldion, ta visite, cette nuit... Aldion avait tout changé.' Achil, révélé dans ce qu'il ne révélait pas ; une mansuétude au creux de la main salvatrice qu'il lui avait offerte, le sacrifice de refuser la porte de sortie que sa déchéance lui avait offerte. Une promesse de liberté, qu'il avait écartée d'un mot. Alors elle hausse légèrement les épaules, adoucit la gravité de ses yeux dans la légèreté d'un sourire vaguement amusé, aveu d'un caprice presque puéril de ridicule. 'J'y ai pensé, le jour-même. Avoue que tu l'as pensé aussi -- que tu étais surpris que je sois là.' La malice se ternit, alors qu'elle se rembrunit, l'enfant, les yeux vibrants d'une supplique désespérée noyés dans l'encre des siens. 'Est-ce que tu l'espérais?' Les mots ont quelque chose d'un poison, sur ses lèvres ; la douleur à l'idée d'un assentiment. Would having been left alone at the altar less painful than being married to me? Would humiliation had been a sweeter fate than sharing my life? Une inspiration, un silence, et c'est sa propre mise à mort qu'elle prononce alors, torture des mots et maux du cœur. 'Et si c'était le cas, et si on pouvait tout refaire -- est-ce que tu l'espérerais encore?' Because I wouldn't -- if I could go back and do it all again, knowing what I know now, knowing you, I would never have even thought about leaving. Lâche, de ne savoir le dire ; lâche, de ne savoir formuler l'évidence, si ce n'était dans l'éclat éteint d'iris pâles et tourmentés noyés dans les siens, l'attente muette d'une mise à mort par le glaive d'une vérité qu'elle ne souhaitait véritablement entendre. I wouldn't, because you're my fate, and I'm not sure if I'm yours. Alors elle se tait, l'enfant, le cœur serré dans l'expectative, cœur sauf, parce qu'il lui était revenu, pourtant — un cœur qui était sien, et sien seul, libre de toutes contraintes, offert, pourtant, dans l'établissement d'un lien qui lui était trop précieux. Un spectre de sourire, auquel elle fait écho avec diligence ; des mots qui ne se prononcent pas, des non-dits ténus, duo peut-être trop altruiste pour seulement tolérer d'être prison pour l'autre. Pour seulement tolérer de blesser.
Trop attachée, désormais, inéluctable perdante d'un jeu qu'elle ignorait avoir seulement joué. La simplicité de l'indifférence, la simplicité d'avant, perdue depuis trop longtemps ; et le mot avait quelque chose d'un poignard, comme si elle ne souhait plus seulement que ce soit simple. La réalité avait été maîtresse cruelle ; et dans l'univers, il n'était nulle dichotomie, nulle blanc ni noir, seuls mille gris disparates dont les nacres façonnaient la beauté du monde. Ils n'étaient pas un tout, n'était pas un rien, n'était qu'un quelque chose, si loin de la perfection, distants de failles — si précieux, pourtant. Rien d'une erreur — et si elle avait déjà trop perdu foi, c'était là conviction inébranlable ; il était le bon choix, et elle l'était aussi. Se choisir elle, dans une démonstration d'égoïsme salvateur — libérée, parce qu'il l'avait permis. Alors elle secoue la tête, dans une négation muette, les iris empreints de conviction, de ce dont elle avait toujours été trop consciente, n'avait jamais su véritablement lui dire. Une évidence. 'Tu ne comprends pas. Ce mariage n'a pas forcé de choix -- il a permis un choix. Achil, sans toi, sans tout ça -- je serais à Primania, en ce moment-même. Il ne m'aurait jamais laissée partir -- et peut-être que je ne l'aurais même pas envisagé. Et même si j'avais fui, même si j'avais survécu au voyage -- ' Les yeux se font graves, plantés dans les siens, alors qu'elle se penche vers lui, tue quelque peu la distance, en assénant ce qu'elle savait être la vérité. ' -- sois honnête avec toi-même. Ce n'est pas une vie, qui m'aurait attendue ici. Je suis déjà la fille d'un traître maintenant, en ayant ton nom. Tu n'aurais rien pu faire, même si tu l'avais voulu -- et tu n'aurais rien eu à faire. Ça n'aurait même pas été un choix.' Alors elle laisse son regard de détacher, suivre la ligne de ses doigts qui glissent sur le dos de la main de l'époux, s'arrêtent sur le cercle d'or qui avait trop longtemps été prison, les condamnait toujours sans merci, pourtant. 'Tu es le premier à m'avoir laissé le choix. Le seul.' La voix s'enroue, sur le dernier mot, rauque d'une gratitude qu'elle ne sait plus formuler ; alors elle dissimule le trouble dans une toux légère, si loin de celle, impitoyable, qui lui déchirait la poitrine. Si loin de la douleur qui lui meurtrissait quelque peu le cœur, aussi, masquée sous un voile de légèreté comme s'il n'en était rien — tout, plutôt que de l'assaillir lui sous le poids de ce qu'il n'était prêt à entendre, tout, pour honorer sa promesse muette. If it's time you need, I'll give you time. I'll wait for you all my life if I have to. You deserve it -- and the best things take time. We have all the time in the world, after all. Une éternité, devant eux, l'écho de mille vies. Alors elle se fend d'un sourire qui fleurit seul, radieux de sincérité, à la seul perspective. We have all the time in the world. C'est la légèreté, qui la submerge brusquement, vague de soulagement qu'elle accueille avec reconnaissance au spectacle de l'arrogance de l'époux ; et elle hausse un sourcil vaguement dubitatif, un rictus amusé au coin des lèvres. 'Tellement d'arrogance. Tu devrais arrêter de me sous-estimer. Mais hey, je vais te faire une fleur --' Les paumes se lèvent, ouvertes, comme une reddition, alors que ses iris ancrés dans ceux de l'époux brillent d'une malice non dissimulée. ' -- pas de thanatos. Promis. Sur Reyna.' Tout, pourvu qu'il retrouvent ensemble quelque chose d'un équilibre, d'une connivence lentement tissée ; et elle brûle de savoir ce qui l'assaille, brûle de savoir ce qu'il craint, se contente des miettes d'instants qu'il lui offre, moments chéris dans leur préciosité. Ce que tu veux — et un instant, elle songe que les termes avaient quelque chose de dangereux, la crainte de ce qu'il pouvait désirer sans elle, le frisson d'expectative de ce qu'il pouvait souhaiter avec elle. Ce qu'elle pouvait vouloir offrir. Et elle se fige, au spectacle de la disparition de sa chemise, joues brûlantes de trouble — coupable de n'être véritablement soulagée du vêtement révélé dessous, d'un frisson le long de l'échine alors qu'elle détourne les yeux, trop captive de la prison de chair et des souhaits trop humains. Alors elle feint l'indifférence, l'enfant, doigts tremblants alors qu'elle s'acharne sur les boutons de sa propre chemise, l'épiderme brûlant trop exposé sous un caraco ourlé de dentelle qui ne protégeait pas du froid. Un haussement d'épaules, et elle se prétend figure d'assurance, presque frondeuse. 'Ce que tu veux. Je reviendrai pas dessus. J'en ai assez d'être prudente.' Alors elle fait craquer ses jointures, se place face à l'époux, déjà concentrée ; trop consciente qu'il lui était supérieur, figure de force imprégnée de l'entraînement martial, lorsqu'elle n'était que fragile. Élève obéissante, élève docile, trop avide d'apprendre ; et elle se plie aux instructions, s'avance vers lui, un grommellement au bord des lèvres. 'Je sais que le sol, ça fait mal, que le métal, ça fait mal, que Noah, ça fait mal, et que les guérisseurs sont les gens les plus merveilleux du monde. Et je sais encaisser des coups, aussi, je suppose.' Un rictus sardonique, pour souligner les mots ; elle obéit, pourtant, un pied glissé vers l'avant pour ancrer sa posture, le centre de gravité fixé solidement sur les appuis. Et déjà, elle clôt les paupières, s'attelle à ralentir les battements de son cœur, flot organique de ses veines dont elle se fait chef d'orchestre ; et déjà, c'est toute sa conscience qu'elle ouvre à la présence de l'époux, alerte à chaque vaisseau, à chaque muscle, comme une prescience du moindre mouvement. Un poing, qu'elle expédie vers le plexus ; feinte pour dissimuler le second, en suspens, dans l'attente d'un mouvement de riposte et de blocage dont elle attend l'annonce dans les veines pâles, trajectoire révélée dans les vibrations des muscles.
Et un apaisement, soudain ; un équilibre, trouvé dans l'échange, comme une communion, au-delà des mots, trop consciente de tout ce qui le faisait lui, dans chaque pulsation et chaque vibration, immense réseau de vie et de cœur.
Tout ce qu'il ne savait admettre, tout ce qu'elle ne savait que voir.


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Re: GRAVITY — acheira.  |  Mar 24 Déc - 4:39
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'Cause we need each other in the dark

Cœur de turquin qui ne s'était jamais dévoilé, l'habitude de dévotions pragmatiques et réelles : le devoir comme alcool dans les artères, la richesse qui y avait donné toute son épaisseur. Une légitimité qu'ils avaient arrachée de l'indifférence, Argents parmi tant d'autres, déterminés à tirer l'aiguille salvatrice. L'amour, l'sentiment lui-même une cage dorée qui refermait des serres assassines autour de l'âme ; l'esprit indomptable qui pourrait encore aller ailleurs, victime de ses propres caprices et propres vices. Une ritournelle contée depuis naguère- périodes immémoriales retranscrites dans ces récits qu'il avait entendus de loin. Même les drames des Dieux et du sang qu'ils avaient fait couler, n'étaient nés que de ça- la velléité qui les avait réduits à néant, des fautes qui n'appartenaient qu'à eux. Et le ciel noir, comme un miroir rejetant les péchés et les indignités- une chape de plomb sur les frêles silhouettes humaines : si même les Démiurges n'avaient su triompher du chaos des sentiments, qu'en serait-il d'eux tous ? Des blessures plus tenaces que les plaies des chairs, traumatismes sur le voile d'un jugement égaré pendant trop longtemps ; et le Valeska, pour qui ç'avait été si infiniment clair. La facilité avec laquelle on pouvait vivre en s'y éloignant- fuyard des vacillations de la flamme : il y avait cependant eu le réel pour la faire suffoquer, l'oxygène manquant dans une vie à mille à l'heure, déchirée entre responsabilités et mensonge. Le gouvernement et le Cercle : Valeska et tout le reste ; filins tranchants de danger et brûlants du fanal de la famille. Cette même sphère d'assurances qui aujourd'hui s'était percée : pensées qui fusaient vers Anja- vers c'qu'elle était devenue – Heza. Vers Keira, traîtresse de par l'engeance, le nom attaché à son dos voûté, héritage qui remontait aussi profondément que les veines dans sa carne. Et toujours des doutes, toujours des évidences- toujours le cadre défini, valeur qu'il avait crue stable et inaltérable, aux frontières qui se craquelaient aujourd'hui. Dans les coupables trajets les plus sombres de ses pensées, il y avait déjà songé, à l'épouse qui se jouait totalement de lui- ennemie logée juste sous ses yeux, lovée dans ses draps, et quelque-chose d'une cécité l'empêchant de saisir. De voir un serpent dormant sous ses couvertures, les dents en avant, plantées dans sa chair déjà- Achil pris à un jeu devenu brimade, où il n'était nul stratège. Rien d'autre qu'un aveugle tâtonnant à l'affection qui n'existerait jamais- des mots si difficiles à croire dans la dichotomie d'un monde qui avait assidûment été si clair. L'univers de la guerre, où les ennemis ne franchissaient jamais la ligne en alliés, où on n'changeait pas d'avis, on n'défiait pas le cosmos et où tout était possible parce que tout était réaliste. Et l'Akkadia baignée de sève vermeil ou grise n'semblait guère être terreau à quelque joie- un canvas au cataclysme, une course vers l'oubli de la fatalité, épée de Damoclès sur leurs crânes. Peut-être que s'ils s'perdaient à s'aimer, ce n'serait que pour mieux se briser complètement. Le sacrifice naturel et inévitable avec Edel- évidence sous la peau qui avait motivé leur choix ; l'incompatibilité, finalement devenue un gouffre glacé où ils avaient crevé. Et il y avait une ombre, maintenant, peine lancinante courant sur l'échine, pour mieux illustrer l'ampleur du désarroi. Pas juste vis à vis d'eux deux et de leur course inconsidérée, trop longue. Pas juste parce qu'il l'avait perdue, elle- mais parce qu'il n'y aurait plus personne d'autre. Pas d'place, pas de temps, pas de récit romanesque à écrire avec la niaiserie d'êtres consumés par l'indocile.
L'axiome criant dans le silence, à chaque fois qu'ils se dévisageaient, à chaque fois qu'ils se taisaient- baignés de noir, dans la fragrance du froid si familier à ce mariage. Il y avait quelque-chose qui était mort sur l'autel avant même d'avoir existé : là résidait la seule explication qui s'était accrochée à son crâne. La clarté pour rendre le fardeau plus facile à porter. Peut-être ne l'avait-elle pas voulu, Keira, peut-être n'était-elle qu'innocente dans le drame lent et douloureux qui s'était joué ce jour-là, l'impassible indifférence qui avait collé leurs êtres dès le moment où ils s'étaient rencontrés. Et aucune flamme, aucune importance, aucun espoir en lueur à la surface du précipice où on les avait poussés. L'assurance, stalle entre eux deux, qu'il y avait une part d'elle qui avait bel et bien fui avant que le piège ne s'referme sur elle ; qu'l'acceptation douce était devenue illusion au goût d'eros, un miel qui peut-être, la sauverait de la totale perdition. Qui sait, probablement devrait-il être assez généreux pour la laisser y croire, valser de ça au moins, un bonheur aussi factice qu'accroché à lui, comme s'il avait quoique ce soit pour elle. Il n'avait été rien d'autre que l'étranger dans les bras de qui on l'avait jetée : trop jeune fille pour résister, trop dépendante pour piper mot. Il n'y avait toujours que son corps, ces tics nerveux, caresses sur son visage ou sur sa peau, pour illustrer ce qu'elle-même fuyait. Gavon depuis trop longtemps pour au moins lui offrir la salvation d'une vérité qu'il mériterait. Car qui sait, si elle se taisait pendant des années entières, si elle devait s'enfermer dans ce mutisme chargé de conciliations qui assassinaient son être, elle finirait bien par l'détester, détester tout c'qu'il représentait et c'qui deviendrait inéluctablement, le tous les jours qu'ils partageraient. Il était ligne de survie par défaut, parce qu'il n'y avait personne d'autre, et dans un océan où elle avait perdu ses repères, il avait juste été le premier là. Et si concentré à rationaliser les va et vient houleux à l'humeur de la mariée, il n'avait guère pensé aux siens, de sentiments. Un cœur anesthésié depuis ses jeunes années, l'organe devenu siège imprenable, que lui-même n'parvenait à décrypter la plupart du temps. Il vibrait pour elle avec la même énergie qu'il vibrait pour les siens- Valeska, pour Noah, pour les Sielle, ceux pour qui il avait été trop habitué à parier jusqu'à sa vie entière. Une aumône, encore et encore sacrifiable s'il le fallait, la mort pour le devoir, comme cadeau le plus honorable qu'on lui ferait. C'était si facile de voir comme ça, de s'limiter à ça- l'appétit d'une couronne d'or non pas juste pour lui mais pour le lignage des siens, les racines si viscéralement enfoncées en Akkadia, une reconnaissance qu'ils mériteraient tous. Héritiers qui n'existeraient pourtant pas, si Keira et lui, ils n'demeuraient que ce rien qu'ils n'avaient pas l'coeur à définir- à croire qu'ils savaient tous les deux que s'ils s'y risquaient, ce serait juste la fin. Une mort naturelle et corollaire de c'qui n'avait même pas eu le temps d'exister- au moins l'entité trichant le destin que tous connaissaient un jour ou l'autre. Des cœurs qui auraient balancé le jeu sans en souffrir les conséquences. S'ils étaient contenants chez qui on prenait et prenait encore, ils éviteraient de s'blesser l'un l'autre, comme tous les autres, au moins. We're just vessels. Even if we are told we are special. We still are just vessels for them to take and take. Et Keira, trop fragile pour ça- un peu larguée, un peu seule sur terre. Until we're empty and alone. Était-ce ce qu'ils étaient devenus, déjà ? Seule, nitescence d'un mot qu'elle n'avait jamais dit, et dont la froideur corrodait les iris. On vit toujours sur des moments défendus ; bien content de fixer le sol, Achil eut une inspiration aux confessions de la brune. Souvenirs d'une Aldion qui n'avait été que synonyme de retenue pendant si longtemps. Quelques rares instants de vérité et de sincérité – un carnage aurait-il jugé. La reconnaissance de l'innocente, déplacée ; il en roula même des yeux, une main passant sur son visage fatigué. Surpris qu'elle soit encore là, meurtrissure invisible comme confession, le faciès silencieux, il ne releva pas, le brun. « Peut-être que tu aurais dû. » si ç'avait vraiment été c'qu'elle avait voulu, elle n'aurait pas dû penser à lui- à quoi bon, si c'n'était pour trouver que misère dans l'acte. Si c'n'était que pour obéir à des fils de destinée creusés dans l'épiderme ? Un injuste désir de fidélité et d'affinité dans l'acte. Autre chose que l'évidence de chaînes les encerclant totalement.  « Après avoir appris à te connaître-... ce dont tu pouvais avoir envie. Peut-être que je l'espérais. Pour toi. » toujours les deux mêmes mots qui revenaient ; pour elle, toujours trop conscient de la condamnation qu'il avait représentée, plus que celle qui s'était abattue sur ses épaules à lui. Le devoir, constante main le poussant dans une direction courue d'avance. « Ça peut paraître facile à dire-... une fausse considération. Mais-... d'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai été entouré de femmes qui faisaient partie du même monde que moi. Ce décor politique et stratégique... c'était couru d'avance, comment ça se terminerait, le mariage, pour moi. » le courage de l'observer dans la véracité de ces mots, les connivences qui l'avaient toujours habité quand il l'avait dévisagée, innocente- elle a le regard qui tue d'une douceur qui n'avait jamais existé, à Aureus, là où il avait toujours vécu. Même en Edel, même en Briséis. Surtout pas en Heza. « J'aurais toujours pensé que des gens comme toi, méritaient mieux que ça. » mieux que d'être propulsés dans un cosme de chaos. Mieux que d'hériter d'une âme meurtrie en guise de moitié factice avec laquelle imaginer l'avenir. Mieux que d'être une pièce d'échiquier placée avec stratégie. Elle était Argent pourtant. Mais pour aussi arrogants qu'ils étaient tous, affamés de pouvoir, affamés de toujours plus, il aurait cru que quelques uns auraient le privilège d'être saufs. « Ok, peut-être que l'embarras général n'aurait pas été spécialement agréable à digérer. » qu'il choisit de plaisanter, de fuir l'impact de mots prononcés, levant les yeux encore dans un rire simple, à demi-sincères, le retour de la logique à l'honneur ou au déshonneur, plutôt que les cordes sensibles des myocardes écorchés.

Et il devine des histoires défendues, aveux qu'elle n'avait pas faits encore, la terre fertile de ces pensées qui n'avaient toujours été que siennes- Keira qui n'lui devait rien, pas même d'ouvrir son cœur comme un organe saigné à blanc. Et dans les doutes, peut-être le réel qui lui échappait ; elle le lui rappela, avec la conviction d'yeux francs. Elle a les yeux revolver, chargés d'une éloquence roulant jusque sur sa langue : des paroles claires et précises, indéniables. Oui, peut-être qu'il lui offrait meilleure destinée que celle que son père aurait écrite de son sang- les desseins qui se devinaient chez les fanatiques à Primania. L'obscurité d'un fanatisme qui avait déjà marbré la peau blanche de la trop jeune femme. Il soupira un soulagement, alors, juste un souffle entre les lippes comme une libération du poitrail, libation offerte à son essence- « Peut-être que c'est les autres, alors, qui auraient dû mieux faire. » et quelque-chose d'une amnistie pour tout ce qu'ils étaient, tout ce qu'ils avaient été, jusque-là. « Le monde autour de toi ne semble pas t'avoir laissé beaucoup de chances. » Do you even know yourself what a choice is, Keira? aurait-il été tenté de demander. L'interrogation, presque hypocrite s'il devait regarder dans un miroir- l'affection qu'il vouait au spectre d'Anja – seul choix qu'il avait vraiment fait depuis longtemps - une traîtrise coupable qui l'assassinait d'une honte insidieuse. L'oubli de ces pénitences bienvenu, dès lors qu'elle se leva, qu'il suivit le mouvement- ils n'étaient pas là pour ça, réécrire un permanent plus profond qu'eux. Le visage pâle, les cheveux en arrière, la Gavon prête pour une bataille des corps – ces domaines où il avait toujours excellé, maître de chacun de ses muscles sauf celui caché sous le poitrail. Achil qui avait appris à dominer chaque part exposée de lui- les chairs taillées par des expériences rien qu'à lui : les images, secrets encore emprisonnés dans sa tête. « C'est pas une fleur, ça. C'est une obligation ; pas de pouvoir. » un ordre clair, une assurance dans la voix comme il n'en avait que trop manqué jusque-là – rassasié enfin d'assez de sentiments imprévisibles. Ils étaient sur son terrain, là, le tangible et le patent : la vérité d'un coup qui pourrait voler dans la gueule ou d'un geste assassin qui pourrait tout détruire. La physique palpable, plutôt que l'alchimie de sens invisibles. Il était meilleur à ça, soldat au corps d'asphalte, sculpté de cicatrices faites dans l'imprudence- erreurs qui avaient forgé une résistance toujours plus forte. « Je suis sûr que tu peux faire mieux que ça. » l'appréciation comme un sceau de confiance pour effacer les peines qu'elle avait déjà connues dans ses quelques entraînements. D'un regard de haut en bas il analysa la position dans laquelle elle se trouva face à lui- Keira, éduquée dans la politesse quand il avait été élevé au combat. Elle était l'éternelle gracile créature aux membres fins, des muscles ignorés sous la contrainte de robes de toutes les splendeurs. Elle se révélait sous un nouveau jour, tellement si belle quand elle sort- la certitude que c'n'était pas sa place habituelle, de balancer des poings.
Ce fut plus fort que lui, alors- dès qu'elle eut un geste d'attaque, il dévia l'allonge d'une riposte sèche, balayant l'élan sur sa droite. L'autre tentative, il la devina d'instinct. D'une clé de bras, il bloqua l'avant-bras sous son aisselle, sa paume s'écrasant contre la fine épaule de la Thanatos. Une oscillation dans les appuis de l'élève, ouverture dont il profita, d'une prise le pied se fichant dans le creux de son genou pour la faire tomber jusqu'à ce sol qu'elle connaissait si bien. Et pourtant, plutôt que de l'abandonner, un bras bienveillant autour de la taille de Keira pour ralentir la chute, qu'elle touche par-terre avec une douceur lui sauvant les os et les chairs de quelques douleurs sonnantes. « Reprends la position initiale. » exigence dès qu'elle se retrouva sur ses pieds à nouveau, Achil abandonnant sa place pour venir tourner autour d'elle ; fiché dans son dos, il fut l'observateur silencieux pendant quelques longues secondes. « C'n'est pas une position d'attaque, mais une position de défense. Le plus important reste de te protéger. » la voix, indication qu'il se rapprocha, pour venir tout contre elle pour empoigner ses avant-bras, les rapprocher du visage. Des mains qui remontèrent pour analyser les poings, l'emplacement des doigts, s'assurant que les pouces étaient au bon endroit. « Cette jambe en avant- » l'acte devenu instinct déjà pour la brune, un apprentissage clairsemé dans les muscles ; et pourtant, il s'assura qu'elle était ferme, bien ancrée dans le sol pour un équilibre idéal. « le secret est de réussir à avoir une prise assez ferme sur le sol pour ne pas être déséquilibré, et assez légère pour riposter. » instructeur dans l'habitude, quand il la relâcha, ce fut pour descendre jusqu'au sol, empoignant la cheville. « Et quand tu veux attaquer, ça commence de là. Il faut engager tout ton corps dans le coup : d'abord le pied, la jambe- le bassin, et l'épaule. » et au fur et à mesure des mots, il était remonté, tentant d'ignorer la gêne instinctive qui pourrait venir de chaque contact, quand ses mains s'ancrèrent aux hanches fines de la brune, ou quand elles trouvèrent ses épaules. « Et la main qui ne frappe pas, reste toujours en position. » il la ramena d'un geste ferme, jusqu'à devant le visage- se jeter dans le coup, toujours si naturel pour certains. Elle avait la forme, les bases- l'oubli qui venait avec une tentative presque désespérée de toucher quelqu'un. « Toujours protéger tes côtes. » l'esquisse d'un geste sur celles-ci, juste sous ses bras en position initiale. « Ce sont des choses que tu as probablement apprises déjà-... mais si tu les retiens dans toutes les circonstances, tu as déjà fait une grosse partie du travail. » et toujours replié derrière elle, par-dessus son épaule, il lâcha avec malice- « Et n'arme pas ton poing avant d'attaquer-... ça rend tes coups prévisibles. » alors il vint ouvrir les mains, replier les doigts dans une position de défense. Et quand il revint devant elle, pivotant pour se trouver face à elle, c'est par les épaules qu'il la prit, encore- sa jambe se fichant entre les siennes, jusque dans le creux de son genou à nouveau, comme quelques secondes plus tôt. « Le rôle de tes appuis est de t'aider à rester debout peu importe ce qu'il se passe. Si tu perds l'équilibre, l'autre jambe doit rester ferme et s'adapter. Tu tombes, tu perds, c'est simple. » l'enchaînement rapide, quand il attrapa son poignet, ficha un coup du plat de la main dans son avant-bras replié ; « Ça, ce sont les barrières de sécurité dont tu dépendras le plus, elles doivent rester infranchissables. » un regard franc dans ses yeux clairs, alors qu'il la relâchait, s'écartait. « Il n'faut pas avoir peur de la confrontation, il n'faut pas essayer de trouver une combine pour l'éviter. Ce qui te sauvera la vie, c'est d'avoir confiance dans tes appuis et tes capacités. » un trait de caractère arrogant dont elle manquait grandement, affamée d'arrogance, ruinée par tant déjà. « Qu'est-c'que tu as déjà appris, alors ? » il demanda enfin, croisant les bras en l'observant ; comme s'il avait eu besoin d'un bilan général avant de poser la question fatidique.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Jeu 26 Déc - 21:54
gravity ★ achil & keira
   Un royaume de vide, des cendres sur les paumes et dans le cœur ; elle n'était que depuis trop longtemps consciente de l'évidence, n'en appréhendait qu'à peine la tragédie — nulle place pour les sentiments dans la cruauté de l'univers, filaments de fragilité que la violence assassinait sans merci. Ce n'était là que pragmatisme comme une vague meurtrissure, l'acceptation d'une réalité qui n'était jamais été taillée à sa mesure ; elle avait trop cessé de rêver, dans le renoncement douloureux à d'utopiques fantasmes qui ne seraient jamais — et l'univers n'était que territoire inexploré, sublime de chaos nimbé de violence, la promesse du réel à portée de doigts, comme si la beauté ne pouvait jamais éclore que dans la destruction. Et au chaos du monde s'ajoutait celui des cœurs ; des atomes disparates qui ne se lassaient d'entrer en collision, fusions et fissions en valse éternelle de création d'un quelque chose de différent — de nouveau. Dans les flammes de l'enfer, elle en était venue à renaître — fleur plus si immaculée dans les nappes de cendres, moins fragile qu'ils l'avaient tous prétendue être, pas engagés sur un chemin qu'elle avait choisi. Ils n'étaient que filaments ténus, tous les deux, des égarés condamnés l'un à l'autre, qui ne se devaient jamais rien, dans le spectre de promesses offertes inconsidérément — un serment d'aimer qu'ils ne s'étaient jamais fait la folie de sceller, la déraison de ce qui ne serait jamais. Le sentiment lui avait trop longtemps paru familier — éprise de l'idée de s'éprendre, une autre illusion parmi toutes celles qui l'aveuglaient ; le cœur n'était jamais resté que vierge de l'étreinte d'un éros qui ne l'avait jamais atteinte de ses traits, mirage d'aimer qui n'avait jamais été que fantasme, pourvu qu'elle se persuade que quelqu'un, n'importe qui, puisse en venir à chérir ce qu'elle-même n'avait jamais que honni, répugnance marquée dans les balafres de sa chair. Trop incapable d'aimer, finalement ; l'ichor terni de traîtres qui demeureraient sa naissance, condamnée à aimer trop fort, à aimer mal. De ces fers dont ils s'entravaient trop volontairement les poignets, humains avides d'appartenir ; des filaments tenus qui se dessinaient de cœur à cœur, comme pour éteindre la solitude et le silence d'existences condamnées dans l'éternité d'un univers qui ne serait jamais à leur mesure. Elle avait trop cessé de chercher l'illusion, l'enfant, dans une épiphanie de réalité ; avait renoncé au cœur sans même réaliser l'avoir seulement cédé, abandonné aux paumes rassurantes du seul qui ait jamais pu le recevoir, seul à le mériter. Un responsabilité dont il ne voudrait pas — une obligation de plus, lorsqu'elle lui en imposait déjà tant ; un dû qu'il ne lui devait pas, ne lui devrait jamais, trop condamnés dès la naissance pour seulement espérer la futilité de sentiments, là où ils n'étaient jamais que devoir. L'épouse n'était qu'un serment, qu'il honorerait comme il avait honoré tous les autres, trop juste, trop droit, pour seulement se départir de ses chaînes. Une présence, attachée à ses pas ; un nom, lié au sien, jamais assez intime pour véritablement effacer les doutes. Pour jamais leur permettre d'oublier qu'ils n'auraient jamais la moindre chance — oublier qu'en cette bataille, elle signait déjà sa défaite, jeu de dupes perdu avant même que ne soient jetés les dés. Ce n'était là que divine tragédie — s'enliser d'aimer dans ce qui ne serait jamais réciprocité, trouver quelque peu d'une liberté dans l'abandon d'un cœur qui lui était enfin revenu ; tragédie de n'être en rien âmes sœurs, rien des fatalités et des écrits divins, juste mortels sur des chemins entremêlés. Tragédie d'être tombée d'un gouffre dans lequel il ne s'élancerait jamais, trop raisonnable, trop pragmatique pour seulement souffrir une telle bêtise. Sacrifiés, sur l'autel de leurs vœux ; le gâchis d'un hypothétique qui aurait pu être, ne verrait jamais le jour — comme s'ils avaient déjà perdu trop de temps, comme si c'était là juste reflet de la malédiction humaine ; courir derrière des bribes d'instants, comme si le sablier n'était pas déjà brisé, comme si l'éphémère parenthèse de leurs brèves existences ne s'était déjà pas envolée.
Il n'avait jamais été qu'étranger, Achil, figure d'ombres dont ils avaient fait sa cage, dont ils avaient fait son prisonnier ; de ces austères figures bordées de silence, le témoignage d'un réel érodé de violence dont elle avait fui les balafres pour le cocon niaiseux de fantaisies naïves, spectre de yeux noirs comme l'éternelle nuit, noyés d'indifférence dans les regards qui suivaient ses pas. I'd rather have you hate me, Achil -- anything, but the silence we used to call a home. Anything, but what I used against us -- what will always prevent you from believing how you you matter. Trop de mots qu'elle voudrait prononcer, qui meurtrissent sa gorge trop serrée ; tout ce que, trop lâche, elle ne sait dire — terrorisée à l'idée qu'il fuie, comme ils fuyaient tous, trop consciente qu'elle partirait, si là était son souhait. Un sacrifice, pour la liberté dont elle l'avait privé ; un mot, pour qu'elle le rende à ce qu'elle lui avait pris, à ceux qui comptaient réellement. L'étreinte d'une autre — et la perspective a quelque chose d'un poison corrosif dans la poitrine, comme un poignard abattu sans merci sur l'altruisme cultivé dans tous ses jours. Le renoncement trop douloureux à ce qui n'avait jamais été sien, à ce qu'elle chérissait au-delà des mots, pourtant. Il ne croirait jamais, Achil — trop pragmatique pour la déraison d'une foi qu'il ne lui avait jamais due, trop érodé des horreurs d'une humanité égarée pour s'offrir la promesse de la déception qu'elle portait entre ses doigts. Des plaies à l'âme dissimulées loin des regards, qu'elle devinait, pourtant ; cicatrices plus cruelles que celles qui ornaient l'ivoire de son propre dos, balafres de trahisons et de l'abject d'un monde qui ne se lassait de trop en demander. Des fêlures qu'elle ne saurait panser, comme la plus cruelle des malédictions ; condamnée à voir, sans jamais savoir apaiser — trop incapable d'offrir ce que lui-même lui avait offert, main salvatrice qu'il ne prendrait jamais, trop de fois déçu. Et peut-être aurait-elle dû partir — mais ce n'était là que perspective aberrante, trop consciente de s'être enfin trouvée. Non plus seule spectatrice, seule passagère — engagée sur un chemin qui ne menait qu'à lui, parce qu'il était destination. Le cœur serré de sourde émotion, dans l'étreinte de ses yeux, alors que résonnent les deux mots. Pour toi. Comme si elle méritait le sacrifice de son honneur et de sa dignité ; comme si elle méritait le renoncement à ses valeurs, dans la poursuite d'une protection que la distance n'aurait jamais pu lui offrir. Différente ; et pour la première fois, la notion a un autre arôme, loin de l'irréprochabilité trop polie de Gavon menteurs, comme si c'était là compliment — un quelque chose de suffisant pour justifier tout ce qu'il lui avait sacrifié, encore et encore. Elle se fend d'un rire, pourtant, mêlé au sien dans ce qui semble être éphémère harmonie ; comme si l'écho pouvait seulement balayer la tragédie du jour qui les avait condamnés, tout chance de plus tuée dans l’œuf. 'Je n'aurais pas pu aller très loin, de toute manière. Je ne sais pas si tu as déjà essayé de courir en robe de mariée mais... c'est pas facile.' Une œillade malicieuse, qui vient frissonner jusqu'au coin des lèvres ; le cœur serré, pourtant, de mots qu'elle ne prononce pas, de mots qu'il refuserait d'entendre. But I wouldn't have tried to run, Achil -- even then, I knew you were a good man. You may not see it, but I do -- and there are no men like you. I noticed then, and I still do now. Elle s'adoucit, l'enfant, pietà peinte des mains tendres de divinités paisibles, les traits empreints d'une gravité mêlée d'affection dans une confession qu'elle se force à offrir — comme un énième saut de foi. 'Je ne souhaite pas partir, Achil. Si je l'avais voulu -- tu n'aurais pas pu me retenir. Et au fond, je ne pense pas que tu aurais essayé. Tu m'aurais laissée faire, n'est-ce pas?' Les mots n'étaient que rhétoriques — rien d'une question, tout d'une conviction ancrée dans le cœur. 'Mais je le veux pas. Je sais que tu doutes. Mais je ne veux pas partir.' Parce que c'était lui, parce que ce n'était qu'évidence ; que nulle place ne serait sienne s'il n'était là, que nul jour ne trouverait jamais de lumière s'il n'était là — trop éprise, déjà, pour ne souffrir de l'absence d'un homme qui, pétri d'imperfections, pétri d'humanité, avait soufflé le vide de son âme meurtrie. Non parce qu'il avait fait mieux que les autres — simplement parce qu'il était Achil. Elle hausse vaguement les épaules, alors, comme pour balayer un passé qui s'était déjà noué, qu'ils ne sauraient plus réécrire. 'Ce qui compte, c'est que toi, tu m'as laissé une chance -- et plus encore, que je m'en sois laissé une. Je ne serais pas là, si ça avait été plus facile.' Les iris pâles viennent trouver les siens, lacs délavés noyés dans la marée d'encre sombre, comme un implicite qu'elle ne communiquera pas réellement en mots. 'Les choses qui comptent ne sont jamais faciles.' And you matter, Achil. What we have, it's not much, it's not easy -- but it matters. Un souffle de quelque chose qui méritait que l'on se batte — de ces affrontements, de ces victoires et de ces défaites qui ne se signaient pas la précision des coups qu'il enseignait, façonnées de patience et de persistance. De ces batailles, qui se réservaient pour un plus tard — c'était l'éreintement du cœur qu'ils balayaient dans celui des autres muscles, une défaite qu'elle troquait pour une autre. Comme si les rictus amusés sur le canvas de ses traits juvéniles pouvaient effacer le reste — dissiper la lourdeur d'un univers qui les avait déjà égorgés tous les deux, l'ichor d'argent répandu sur l'autel marital comme offrande à des démiurges indifférents. Comme si prétendre pouvait seulement effacer la réalité du cœur — une douce chaleur, fleurie dans la poitrine au témoignage de confiance, preuve qu'il croyait en elle ; et s'il ne croyait pas eux, illusion naïve d'un impossible dont ils étaient tous deux conscients, c'était là trésor précieux, pourtant. Une appréciation, qu'il lui offrait ; comme si elle était seulement digne de sa foi.
Trop empressée, trop imprécise ; l'étreinte du sol n'a rien d'une surprise, alors, son élan neutralisé dans l'efficacité de l'époux — des mouvements dont elle avait perçu l'écho, dans les pulsions de ses muscles puissants, trop inexpérimentée pour seulement savoir correctement réagir, neutralisée dans la douceur. Et son souffle se dérobe, lorsque les paumes l'étreignent sans violence pour la céder à une défaite qu'elle n'avait pu qu'anticiper — la réalisation brutale de ce qu'ils étaient semblables, une communion des êtres dans tout ce qui les opposait, pourtant ; unis dans la maîtrise et la retenue, un fragment d'humanité envers l'autre lorsqu'ils auraient pu détruire d'un geste, la compréhension de ce qu'ils pouvaient exécuter, de ce qu'ils refusaient, pourtant. Une même appréhension du monde, dessinée dans la douceur de ses paumes — comme s'ils n'étaient pas, finalement, si différents. Comme si la miséricorde n'était pas faiblesse, quelque force de l'âme offerte dans la merci. Alors elle se relève, la poitrine étreinte, glisse dans la stabilité d'appuis ancrés dans le sol sous l'ordre asséné par l'époux — immobile, lorsqu'il observe, juge intransigeant, son échine frissonnante sous le regard, docile, lorsqu'il remodèle la position de ses doigts experts, sculpteur d'une argile de chair trop avide d'apprendre. Un hochement de tête, à chaque enseignement, témoignage de l'attention absolue qu'elle dévouait à l'époux ; mais elle se trouble, pourtant, le souffle dérobé à la poitrine, alors que les doigts glissent sur sa jambe, une ligne de lave tracée dans le sillage du contact léger — effleurement pratique, seulement platonique, comme un témoignage d'une faiblesse égarée qu'elle dissimule, feint de rien alors que le sang s'emballe dans les veines pâles et que le myocarde succombe de mille tambours de guerre. Comme si elle pouvait simplement prétendre ignorer le tremblement léger de ses paumes, alors que l'époux les replace en bouclier devant ses traits ; comme si elle pouvait seulement ignorer l'écho sourd du cœur dans ses poignets dociles. Comme si elle pouvait ignorer la réaction instinctive à chaque contact, alors que ses mains étaient partout, spectres dansant sur les muscles, comme pour attester de sa simple faiblesse humaine, comme pour attester de l'évidence. 'Bien noté.' Les intonations lui semblent quelque peu étrangères ; la voix rauque du trouble de l'âme, dissimulée dans un toussotement qui se voulait innocent — et la tension dissipée, dans l'écho du sourire qu'il lui offre, alors qu'elle plisse le nez en une expression faussement vexée, sans savoir réellement dissimuler l'amusement. 'Tu vas voir, si je suis prévisible.' Une arrogance feinte, simple plaisanterie — trop consciente de l'évidence, trop inexpérimentée pour seulement prétendre surprendre le glaive affuté qu'était Achil, lorsque lui-même ne cessait de la déstabiliser, toutes barrières effacées dans la proximité de l'enseignement. Elle s'abreuve de chaque mot, pourtant, chaque contact brûlant contre ses nerfs ; et les yeux de l'âme ouverts, tous les instants, vers la silhouette de l'époux, vers le réseau infini de ses veines, cartographie organique d'un royaume dont elle connaissait tous les chemins — lorsque l'âme lui demeurait éternellement terre inconnue, hors de portée, hors de compréhension réelle. Le coup porté à son avant-bras l'ancre dans la réalité, pourtant, la chair vibrante sous l'impact ; et c'est quelque chose d'un regard dur qu'elle lui offre, soutient les yeux francs plongés dans les siens, comme un assentiment silencieux, témoignage muet de tout ce qu'elle avait compris — parce que lui avait tout compris. La fuite n'avait jamais été que la seule solution ; s'évader, hors de portée de toute confrontation — éviter, à tout prix, de se fondre dans la violence de l'univers, comme si elle pouvait seulement en être préservée. Comme si fuir avait jamais été refuge — lâche, se refusant l'égalité des armes, lorsqu'eux n'avaient jamais hésité à frapper. Alors elle hoche la tête, comme une promesse muette — un renoncement à un étendard de docilité, de pacifisme, dans lequel elle s'était toujours abritée. 'Je peux au moins essayer.' C'était peu, mais c'était déjà beaucoup.
Alors elle le contemple, la stature solide qui lui fait face, soutient le regard attentif, quelque peu déstabilisée de ses mots. Comme un bilan, comme une mise à l'épreuve — comme si elle pouvait seulement le décevoir, terrorisée de la simple perspective. Mais c'est l'écho de ses mots qui lui revient, quelque peu d'une foi en son regard. Avoir confiance. Un hochement de tête, pour se plier à l'exercice ; et elle brise la distance, tend une main timide vers l'époux, s'empare d'un bras. 'Est-ce que tu veux bien -- ' Un regard offert vers lui, en quête d'un assentiment ; et déjà, c'est une cage qu'elle forme autour de sa propre poitrine dans l'étreinte de sa prise, captive entre les bras solides et le torse sur lequel reposait son dos. 'Modifie ta prise si tu veux. Ce que tu préfères, tant que tu tiens bien. Normalement, c'est plutôt par surprise, mais pour te montrer... Quoiqu'il advienne -- ' Le visage s'incline, comme pour trouver le sien dans son dos, en quête de ses yeux, le souffle hésitant du contact. ' -- ne me lâche pas.' Alors sans prévenir, c'est les hanches qu'elle bascule vers la droite, pieds solidement ancrés dans le sol. Tu tombes, tu perds. Un coude replié, glissé dans l'ouverture, comme pour protéger son visage, alors qu'elle pivote vers l'époux, les muscles du second bras contractés dans la préparation du coup à porter. Et elle évite sa garde soudaine, rapide lorsqu'il était puissant, maladroite dans la feinte, pourtant — et le plat de la main vient frapper dans un point précis du biceps , asséné dans le nexus de nerfs conjoints, sur le sillage de l'artère brachiale qu'elle entendait rugir dans le cœur de l'époux. Une ouverture, dégagée par l'engourdissement du bras anesthésié sous la stimulation du point nerveux, dont elle saisit l'opportunité sans plus hésiter, ancre son pied dans la courbe du genou pour le faire plier et se dégager, enfin. Un déséquilibre dans les appuis, une défense de l'époux, et elle vacille, pourtant, s'écrase au sol sans plus de grâce, et c'est un grommellement non plus gracieux qui s'échappe de ses lèvres. 'Tu tombes, tu perds, je sais, pas la peine de te moquer.' Un ronchonnement supplémentaire, et elle se relève, qu'importait peu la douleur lancinante qui venait naître à l'impact de son dos ; un écho de la première leçon que lui avait enseignée Noah. Get back on your feet. Always. Quelques doigts, posés sur le bras engourdis de l'époux, comme une trêve, et c'est des iris hésitants qu'elle lève vers l'époux, une question muette inscrite dans leur éclat. 'Est-ce que je peux -- ?' Elle se mord la lèvre, l'enfant, presque fragile au souvenir de ce qu'elle avait failli faire, emportée dans la violence d'Aureus, brusquement noyée de culpabilité. 'Ça ne fera pas mal, promis. Juste histoire de désengourdir tes muscles. Je ne voudrais pas -- Si tu es d'accord, seulement.' Des doigts légers, sur le bras solide, prêts à se mêler à l'influx sanguin pour défaire ce qu'elle avait infligé. 'Je suis désolée.' Des mots, presque soufflés sur ses lèvres dans la proximité, l'air fragile, haletant dans l'effort ; la culpabilité brusque de s'être laissée dépasser dans le feu de l'instant, dans le désir insensé de l'impressionner — et c'est pour Aureus, aussi, qu'elle s'excuse, muette. Un haussement d'épaules, comme pour balayer ce qu'elle ne dit pas, comme pour faire refluer le poison qui lui dévore la poitrine. 'Tu tombes, tu perds, pas vrai ? Je suppose que tu as gagné, du coup.' Elle hausse un sourcil, feint le détachement alors que tout son épiderme brûle de frissons sourds. 'À moins que tu ne veuilles une vraie manche. Histoire de gagner encore plus vite.' Le sourire fleurit sur ses lèvres, large d'un amusement qui allège quelque peu son myocarde, dans l'acceptation tranquille de sa défaite. Tout ce que tu veux. Trop convaincue d'avoir un peu gagné, pourtant — un peu de distraction, pour repousser la nuit, quelques instants dérobés avec lui, pour embraser l'âme, dans ce qui ne se dessinait qu'à peine.


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Achil Valeska
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Re: GRAVITY — acheira.  |  Ven 27 Déc - 22:42
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'Cause we need each other in the dark

Énigme abstruse que celle du cœur ; simple organe voué à une cause bien définie- destin qui s'était fait épeler dans chaque goutte de sang qui filtrait dans les veines. Et les sentiments, presque folklore humain d'une évolution qui ressemblait à contagion. S'ils l'écoutaient tous, le capricieux en leur sein, sûrement que le monde serait devenu cendres depuis longtemps- l'érosion d'un émotionnel qui se fichait de tout- un astéroïde de déraison dans une atmosphère déjà si difficile cependant. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Achil se voulait ciment coulé avec froideur, l'être hermétique aux inflexions auxquels d'autres s'autorisaient tant : ces inconnus si humains qu'il avait disséqués comme un art. Un sacrifié sur un crucifix de responsabilités, le devoir pour fardeau et libération tout à la fois. Ç'avait toujours été plus facile comme ça ; l'élan d'une fuite en avant avec quelques compagnies coupables, et toujours, la rectitude si rationnelle pour l'ancrer les pieds sur terre. Ne restaient que regrets éhontés de ces erreurs qui marquaient jusqu'au voile de ses paupières- la sécheresse d'un jugement asséné sur lui par des voix familières, portées par des cauchemars avides. Avec le temps, le Valeska était devenu amnésique du myocarde, les tendons réduits à leur fonction la plus élémentaire qui soit : la conquête d'un réel où il était resté soldat si nettement, sujet et victime de ces vastes ambitions tout autant. Il n'avait jamais eu la frénésie à aimer- la recherche demandeuse d'une âme qui en cherchait une autre, sœur ; son appartenance s'était limitée aux siens, la sève de l'ichor dans ses racines- l'arbre héritage établi dans les terres du Sud. Tout ça pour ça, cuisant échec planant comme les ténèbres de ses délires endormis- le déséquilibre entre diligence éternelle à la couronne, servitude à un patronyme qui n'était pas le sien, et ce qui n'était pas juste. Quelque-chose d'une punition assénée dans le dos, une ignorance générale en guise d'air : qui sait, peut-être qu'un jour les siens retourneraient-ils à Karez, étrangers plutôt qu'enfants du pays, les oubliés, les éradiqués de terres qui ne leur revenaient de droit que sur les lippes d'un couronné flou. Noah- l'ami depuis assez d'années pour que le brun en ait saisi les contours et les aspérités- la stabilité et l'opaque d'une âme qui n'était jamais réellement offerte. Ç'avait été son univers, toujours : la rugosité d'un canvas de politique, de manipulations et de coups portés dans le noir, loin de ce naturel organique qui habitait de rares êtres parsemés à Akkadia, comme l'épouse qu'on lui avait si brutalement jeté dans les bras. A la fois malédiction, à la fois preuve de foi ; quelque-chose d'une créance calculée de la part des Gavon- erreur de jugement qu'ils regrettaient à l'évidence aujourd'hui. Elle restait la femme qu'il n'avait pas choisie, celle qu'il n'avait pas eu l'temps de connaître, d'appréhender ; ni même de comprendre. Arcane faite illusion, chaque confession comme un rébus qu'il n'aurait su décrypter aussi évidemment que les yeux fuyards, les lèvres pincées ou ces tics nerveux qui avaient pu courir sur le visage pâle. La prescience de l'horreur quand l'étau autour d'eux n'avait eu de cesse de se resserrer. Et qu'est-ce qui avait pu changer de cette époque-là ? Quel miracle aurait pu changer le poison en vin, l'âcre en doucereux, le désespoir en espoir ? Rien d'autre, sans doute, qu'une vieille fermentation du cœur, un vieillissement poli par les épreuves : dans les paysages désolés et gris d'une Aureus sans cesse menace ou d'une Valdierva sans sa famille, il avait été seul secours. Rien d'autre que l'ultime, le dernier- résistant bon gré mal gré dans un champ de ruines. Au moins un faciès connu auquel elle s'était raccrochée, la trop jeune enfant qui confondait désarroi avec quelque choix que ce soit. Le fait était que quand il avait été humain parmi tant d'autres, une option dans la marée de possibilités à ses égards, il n'avait été que cage dorée, qu'omniprésence non-désirée- fiancé et époux qu'elle aurait volontiers fui. Encore et encore. Achil pourtant, n'était pas un habitué à la complainte, martyr de sorts d'affectivité dont il n'aurait dû avoir cure : pourquoi les inclinations d'une mariée forcée, à peine décryptée et comprise, n'devaient avoir quelque intérêt ? Ces émois tortionnaires qui lui murmuraient qu'envers et contre tout, c'en avait, ils le répugnaient- l'indomptable d'une âme en recherche d'une acceptation qui n'aurait jamais dû importer. Il était au-delà de ça trop profondément, désormais. Aurait dû l'être en tout cas ; peut-être lui aussi trop esseulé pour s'contenter d'ignorance et d'indifférence- l'abandonné d'une tangibilité qui avait déserté, un équilibre des choses qui n'faisait plus sens, à l'aube d'un nouveau temps. Comme si quelque compagnie, n'importe laquelle pourrait être antibiotique à la froideur insufflée dans leurs veines- l'omniprésence de ce qui avait toujours été, toutes les fois où ils s'étaient retrouvés en tête à tête. La consécration d'une importance quelconque qu'il pourrait trouver avec quelqu'un, peut-être ; des illusions d'un temps mielleux avec Edel éclatées en mille morceaux. Probablement n'avait-il jamais été inestimable pour elle non plus ; rien d'autre qu'un vaniteux de l'écueil dans ses bras- une course contre des commandements devenus lois du cosme.
Une dépendance avec un fumet de souffrance, tourments de l'exil qui les avait abattus là- ensemble, une chimère de consolation à ces plaies invisibles qu'ils ne seraient jamais capables de panser, l'un chez l'autre. Car Keira demeurait lointaine figure qu'il n'avait jamais pensé laisser entrer dans sa vie. Et qu'il n'était ni preux chevalier, ni héros, ni archétype de ces idéaux qu'elle avait toujours vu exister quelque-part. Ailleurs. Loin des bourreaux qui l'avaient persécutée, corps et âme- la foi mise à mal et l'échine marquée de cicatrices rosées. Il était mieux que ça, au moins ; étranger malgré tout à l'idéal qui pourrait la combler, si tant est qu'elle l'acceptait. La jeune orpheline de ses racines, rien d'autre qu'une aveugle qui confondait instinct de survie, adaptation pure et dure, et quelque attache que ce soit. Please stop lying, des mots en houle sur l'esprit, constant rappel dans une froideur déjà vue dans les iris fouillées déjà. Toujours l'indicible et l'inavouable, peut-être parce qu'il serait trop douloureux simplement, d's'avouer vaincu par les dés décideurs de desseins. Stop lying to yourself, stop lying to me. Des rôles si clairs sur une terre où ils auraient pu être moins que ça, encore. Un continent tout entier où ils auraient pu n'jamais se rencontrer, s'connaître- et toujours, le murmure que, possiblement, ç'aurait été pour le meilleur. Maybe there are truths we can handle better than illusions. Maybe it would be easier this way. Il n'avait pas envie d'la blesser. Et tout autant, il n'comprenait pas pourquoi elle lui imposait ça, alors- le fardeau d'une utopie où ils n'étaient pas, la duperie d'un éros factice et d'une dévotion qui errait simplement, sans famille. Il n'voulait pas s'y perdre, pas y croire- pas s'y attacher pour quelques graines de magie phantasme qui s'envolerait trop vite ; la tromperie de la détresse, un quelconque besoin d's'accrocher à n'importe qui pour éviter l'angoisse de la déréliction. Une dichotomie cœur et raison qui faisait mal- de ces mots si clairs qui auraient pu endormir la réserve, quelque vertu au réel ; Keira une poète sur les filins de cœur, il commencerait presque à croire qu'elle s'plaisait, de s'jouer de lui comme ça. « J'n'ai pas envie de vivre dans un mensonge. » qu'il asséna, donc- un jugement contre elle qu'il aurait voulu, de quoi couper court à une conversation qui avait emballé son cœur d'une peine sourde. I don't want to end up like my parents- cachotteries vieilles de plusieurs décennies, implantées dans la famille délitée maintenant. « Je n'sais pas si l'un de nous est capable d'être honnête-... après tous ces mois à se forcer. Ou à se sentir coincés. Tout ce qu'on a accepté parce que c'était plus sage de faire ça. Plus simple de n'pas se rebeller... » et peut-être l'avait-elle fait avant lui, elle. Peut-être que le carcan familier des obligations était tout c'qui faisait sens. « Mais je sais que tu n'es pas honnête avec moi. Pas quand tu dis que le choix était facile ou évident, ou que tu ne regrettes rien. Peut-être que tu as choisi de venir- et que tu choisis de rester. Mais cette 'vérité' n'change pas à toutes ces choses auxquelles tu as dû renoncer, aussi. Et peut-être que si les choses avaient été plus faciles, ton cœur se serait exprimé, et il serait parti loin d'ici. » tant d'hypothèses reflétées sur un visage devenu connu ; Keira entourée d'une famille éparpillée à travers Aldion- il les avait vus, tous ces cousins, un noyau autour d'elle. D'aucun n'était là aujourd'hui.Because I too, regret some things. A part of me, wandering somewhere else- loin d'elle, presque sans y penser, presque comme s'il pouvait l'oublier. Vers Edel, vers Heza, toutes ces âmes accrochées à une part d'esprit, la préoccupation de savoir les personnes perdues vivantes et sauves, si tant est que ce soit possible. Un repentir qu'elle devait offrir à d'autres, des oreilles qui étaient habituées à ses états d'âme, de ceux qui étaient vrais et authentiques, et qu'elle masquait à lui derrière le récit poli d'un soi-disant choix évident.   « Je n'demande pas beaucoup, Keira-... je n'te demande même pas de me parler de ces choses. Mais ne prétends pas que tout n'a été que décision claire. On a tous laissé une part de nous derrière. » we- une révélation qu'il faisait à demi-mot, l'acte de foi qu'elle n'lui avait même pas offert à lui, encore, malgré ses bonnes paroles et les prétentions qu'elle avançait avec tant d'audace. « Tu sais qu'on a dit qu'on arrêtait de se mentir. » la conclusion, lâchée sans jugement, rien d'autre que le goût de la défaite sur la langue, Achil fuyard à nouveau. Il n'pouvait nier, que peut-être il comptait pour elle, d'la même manière qu'elle comptait pour lui- une pièce d'échiquier fichée à l'attention de l'autre, à l'avant-scène d'une destinée qui s'écrivait de là. Unis par les liens de serments qui faisaient sens sur l'instant- une loyauté portée par des anneaux inaltérables. What we have, it's not much- but if it matters as you say it does, don't spoil it with lies- parce qu'irrémédiablement, ils étaient seuls si souvent, juste l'un avec l'autre.

Quelque-chose à sauver envers et contre tout ; ils le savaient assez tous les deux pour vouloir s'y perdre. Emportés dans un genre de déni qui les faisait s'échapper aux mots- trop de paroles échangées, écorchées au marbre du réel si omniprésent. Ils n'étaient pas venus pour ça, à ressasser ces tourmentes palpables comme les chairs qui se fuyaient. Un gant de responsabilité à la pulpe des doigts pour ignorer le sillon de feu qu'il abandonnait sur une silhouette qui n'avait jamais été sienne. Keira, qu'il n'avait jamais touchée de la sorte- l'intimité inexistante entre eux, pas même dans le platonique d'une amitié sincère et avouée. Deux entités coincées dans une même chambre, des mêmes draps qui demeuraient froids dans la nuit- la passion ailleurs, toujours. Il en demeura intransigeant, alors, l'instructeur précis de mouvements minutieux- l'époux qui n'prétendait pas à trouver quelque confort que ce soit dans ces instants suspendus dans le temps, les yeux accrochés aux grains de peau pour mieux analyser la position des doigts, ou celle de ses jambes stables appuis sur le sol. Toujours une part d'elle sanctuaire intouché et intouchable, de ces recels d'âme qui n'existaient qu'avec une honnêteté entière qu'ils ne partageaient pas. Sa faute à elle. Sa faute à lui tout autant ; Keira qu'il prétendait Valeska pour certaines choses mais pas tout- la gaine indélicate de secrets qu'il portait seul, encore là. Le poids plus facile à oublier dans l'asphalte des muscles- tout le corps mieux sculpté que le cœur lui-même, une pompe à sang qui n'fonctionnait que pour ce rôle unique. C'était plus simple comme ça : même plus simple de s'concentrer, de n'pas essayer de décrypter ou deviner c'qui n'était pas- vagues impressions flottant dans l'air pour mieux y mourir. N'importe quelle femme comme elle serait dérangée par quelque proximité avec quelqu'un comme lui- plus encore dans les aspérités si compliquées de leur lien. Sûrement ce pour quoi elle s'était tournée vers Noah, plutôt que de lui confier à lui quelque confidence prématurée. « Il n'est pas question de juste essayer. A Aureus, c'était nous ou les autres- il n'y avait pas d'autre issue possible que ça. Peut-être que quelque part, au détour d'une autre manifestation sanglante tu trouveras quelqu'un qui changera les règles pour toi, t'aidera pour te sortir de la merde. » l'anomalie dans un océan d'indifférence, où seuls comptaient les êtres qui tenaient le coup, envers et contre tout ; « Mais ces gens-là sont assez rares pour que tu te fasses tuer avant. La seule façon dont tu peux prendre ton sort entre tes mains, c'est si tu arrives à te débrouiller. » ne compter que sur soi- un mantra insidieux dans ce monde-là ; « C'est aussi comme ça que tu auras la possibilité de choisir tes propres règles. » une porte ouverte à l'humanité, offerte pour elle- Achil, l'éternel conscient d'à qui il s'adressait. Keira, la jeune Gavon qui avait aidé une inconnue presque au prix de sa vie, la culpabilité, un nœud coulant autour de son cou. Le symptôme d'une main tendue à déraison- la générosité trop rare dans cette Akkadia morcelée. L'acte qui lui faisait défaut même à lui, emporté toujours ailleurs, vers des préoccupations bien égoïstes.
La proximité imprévue, quand elle vient jusqu'à lui ; la présence soudainement intrusive, l'Argent logée étroitement dans ses bras alors qu'il suivait ses quelques directives hésitantes. Il eut un rictus dans sa direction, prêt à déjà admettre que la prise était prévisible ; il se laissa entraîner pourtant, plus volontaire qu'il ne devrait l'être en situation réelle. Elle eut quelque-chose d'une force surprenante, rapidité agile, celle d'un toucher perçant la peau pour venir jusque dans les nerfs- un grognement qui lécha sa gorge alors que le prit l'instinct. L'assurance d'une poigne pour répondre à la sienne, plus indécise- Keira encore vacillante malgré les fausses assurances dont elle se grimait à l'instant. Il la fit tomber sans difficulté- plus légère, plus fluette et moins stable que lui. « Je sais pas ce qu'on t'a raconté à mon sujet, mais j'n'ai pas l'intention de me moquer. » qu'il sourit pourtant, amusé envers et contre tout de l'agacement palpable chez la jeune femme. Quelque-chose d'humain et de simple et de primal chez elle- l'arrogance qui venait avec chaque espoir d'être meilleur. Si moquerie il y eut, celle-ci mourut avec le spasme qui courut dans son bras, les nerfs mis à mal par le toucher précis de la Thanatos, Achil lâchant un soupir d'agacement et d'une douleur sourde qu'il n'arrivait ni à arrêter, ni à ignorer. « Les appuis sont la base, ça semble idiot comme ça, mais quelles que soient les conditions, il n'faut jamais les oublier. » releva-t-il, prêt à repartir dans l'instruction pure et dure. Ce n'fut que quand elle s'approcha, elle, doigts tendus vers son bras qu'il la laissa venir : il aurait pu trouver ses prunelles, mais il les fuit une nouvelle fois, baissant volontiers son regard vers ce bras ankylosé. « Sympa, le petit tour, cela dit. » un léger rire, modicum de complaisance avec son adversaire du moment- une concession pour mieux supporter la proximité et le malaise électrique qui courait dans son bras. Et au-delà. Et peut-être le sentait-elle même juste sous la pulpe de ses paumes- le confidentiel, profond livré à l'Argent. Il aurait voulu que ce soit simple, impersonnel et fixe comme la force de muscles s'envoyant des coups. Mais Keira avait frappé dans la carne, sous l'épiderme- dans les fibres privées qui dictaient les pulsations versatiles du cœur, des rivières de sang clair qui dictaient sa survie, tout simplement. Subitement la conviction qu'elle pourrait, à tout moment tout stopper ; qu'elle pourrait lui faire mal plus que n'importe qui n'l'avait jamais fait déjà. Que de quelques touchers comme ça, elle pouvait se lover là où il n'irait jamais, en elle. Alors dès le contrôle de son bras retrouvé, il s'y soustrait, à cette main à moitié familière, prétendant de replier ses muscles tendus pour mieux essayer de les détendre avec sa poigne. « T'en fais pas-... c'est pas une histoire de gagner, on peut oublier ça. » une concession à l'arôme rauque, rejet d'une offre qui serait aussi imprévisible que les corps dans toute leur complexité. Achil préférant le familier d'un cadre défini depuis bien longtemps ; il n'voulait rien lui demander, de toute manière, habitué à n'attendre que trop peu. Plus particulièrement quand il était question de l'âme : plus adroit dans l'art de sonder des ennemis que quelque allié que ce soit. « Si tu veux y arriver, il faut que tu casses les appuis de ton adversaire. Ton premier objectif devrait toujours être d'essayer de déstabiliser l'autre avant de faire quoique ce soit d'autre- » composition retrouvée, la concentration airain dans les muscles, il lui fit signe, enfin, et quand elle revint vers lui, d'un bras l'agrippant il l'invita à reprendre sa position. Et à nouveau il l'emprisonna de ses bras, « Dégager tes hanches sert à te donner des points de frappe- » qu'il la laissa faire le mouvement, « Mais d'abord, pour avoir plus d'appui » il la fit revenir en position initiale, « Attrape mes bras, et sers t'en pour descendre du point de gravité en pliant les jambes. » et elle fit l'enchaînement, lui se fondant dans chaque geste jusqu'à arriver à la suite ; « Le but c'est de me déséquilibrer et de dégager ma prise avant de te retourner. Sur le long terme ça n'servira à rien de viser le bras comme ça, alors pour plus d'efficacité, tu as le pied, le tibia ou l'aine. » s'il la relâcha pour se reculer, abandonnant la prise, ce fut pour l'observer ; « Les coups, toujours avec le talon, ou avec le poing-... le but est non seulement de déséquilibrer mais de faire en sorte que l'autre n'ait pas le temps de récupérer ses moyens avant que tu ne te dégages complètement. Alors si ça doit te sauver la vie, tu frappes autant de fois que nécessaire, et aussi fort que possible. » mais s'il la dévisagea avec un sourire, il arqua un sourcil ; « Et si jamais tu veux garder tes manips de nerfs, ici- » il désigna une ligne le long de la cuisse. « C'est le nerf sciatique. Avec assez de pression à un point le long de celui-ci tu peux déstabiliser ton agresseur, te retourner et te dégager avec un coup, généralement dans la gorge ou dans la mâchoire. » et pour meilleure démonstration, il se rapprocha, attrapant fermement son poignet entre ses doigts ; « Ton point sur l'artère brachiale marche mieux sur une attaque de front, c'est un moyen rapide de se dégager, comme là. » il lui montra, ses doigts roulant au creux de l'endroit où elle avait asséné son coup quelques minutes plus tôt- zone encore tendue, ou peut-être marquée dans l'inconscience, la marque indélébile et inapparente d'une proximité encore récente. Quelque-chose d'une empreinte déjà figée dans la venaison.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Dim 29 Déc - 3:18
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  Trop fragiles, trop faillibles ; ils n'étaient tous que mortels pétris d'imperfection, une faiblesse imprimée au sein même de leur noyau, comme la prophétie d'une chute qui leur serait inéluctable. Egarés, dans l'insoluble de leur cas et de leur malédiction, comme une fin écrite dans les vibrations régulières de leurs veines — trop condamnés à aimer, Icares à la poursuite d'un astre inatteignable qui leur consumerait les ailes et l'âme, signerait leur perte d'avoir trop désiré. Des sentiments qui étaient faiblesse, un talon d'Achille porté comme une balafre dans la poitrine — comme s'ils étaient programmés pour l'autre, une force d'humanité trouvée dans le nombre, ultime témoignage d'une grégarité niaiseuse qui avait été survie depuis l'origine des temps. Comme si l'autre n'était que besoin, et non simple désir — quelque chose d'une erreur écrite dans leurs essences, un rappel de tout ce qu'ils n'étaient pas divins, juste mortels, juste imparfaits ; jouets de passions qui étaient leur naissance et leur fin, fièvre de l'âme et des cœurs comme tourbillon de violence au sein même de leurs poitrines. Le myocarde n'était que chaos, ouragans déchaînés d'haïr ou d'aimer, des soifs de pouvoir ou des soifs de l'autre qui faisaient plier les réalités et redessinaient les frontières — quelque chose de l'humanité dans ce qu'était la fougue d'émotions qui les définissait, une preuve absolue de tout ce en quoi elle n'était pas différente, Gavon qui s'était crue au-delà, dans tout ce qu'était l'héritage menteur des siens. De ceux qui aimaient trop, trop grand, sans mesure ni retenue ; de ceux qui aimaient dans le sacrifice, un abandon tout entier de l'être dans le lien à l'autre. Amours naïves, amours aveugles — une arme plantée dans le myocarde exsangue, gamine rêveuse qui avait trop chéri l'humanité, trompée dans l'infini de sentiments pour des Gavon qui en étaient trop indignes. Rien de plus qu'une enfant stupide qui s'était laissée à croire en la niaiserie de romances romanesques transposée sur le spectre de ceux, qui, un instant, s'étaient fendus d'un regard, du miel de mots trop sirupeux — quelque chose d'un incendie dévastateur, dans les yeux des trompeurs, à mille lieues de ce qui se dessinait dans l'arrière-cour de son cœur, avait lentement remplacé le devoir. L'écho de sentiments justes, comme un frémissement, à la vue d'un époux qui ne lui devait rien, plus inaccessible que ne le seraient jamais ceux qui s'étaient joués de sa crédulité, malédiction d'une distance hermétique née dans ce qui ne s'effacerait jamais — car il ne serait nulle salvation d'un amnésique pour réécrire ce qui ne saurait l'être, souvenir d'un contrat qui avait été crucifix d'une relation tuée dès le premier souffle. Il demeurerait à jamais l'inaccessible, Achil — son cœur comme terre insoumise à celle qui n'avait jamais rêvé ni de batailles ni de conquêtes, son âme nappée d'ombres et de secrets pour des pans qui ne seraient jamais qu'à lui ; trop réaliste, peut-être, trop pragmatique pour s'offrir l'erreur de croire qu'ils puissent avoir une chance, là où ils n'étaient qu'articulation hésitante de liens fragiles et maladroits. Elle n'était qu'astéroïde venue percuter son existence, redessiner la surface de son univers d'aspérités qui n'auraient jamais dû être ; un lien du cœur et du devoir pour l'emprisonner un peu plus, là où il ne cessait de sacrifier tout ce qu'était son être à des serments qui l'enchaînaient en trop de lieux. Ne demeurait que la solitude d'une nuit qui s'éternisait, de mots qui s'éteignaient alors que s'éteignaient les astres — et elle, électron égaré dans un monde qu'elle redessinait à sa mesure, un peu trop seule dans un galactique qu'elle n'appréhendait qu'à peine, les yeux détournés du silence des cieux pour s'offrir à celui des hommes. Elle ne serait jamais que la Gavon sans racines ; l'ichor terni des traîtres dans les veines, l'infamie des siens comme une sourde menace dans le cœur, vils présages qu'ils ne cessaient tous de guetter dans leurs œillades inquisitrices, tous jaugeurs d'une damnation qu'elle lisait trop dans les ténèbres de ses propres rêves — à jamais celle qui avait aimé au détriment de la raison, celle qui n'avait pas aimé assez. Rien qu'une gamine d'Aldion, apatride qui s'était rendue parjure, avait abandonné les siens dans la frénésie d'un monde qui l'avait emportée sans merci — des fragments de sang, des fragments d'âme laissés dans le bastion de naissance, comme cédés à la cruauté d'un oncle dont elle avait entrevu les traits écœurants sous le masque. Et l'idée, persistante, cruelle, que peut-être, elle aurait pu sauver les égarés, aimer suffisamment pour arracher ceux qui avaient un jour été siens à des ténèbres qui imprégnaient leurs veines — comme s'il était seulement possible de repousser les ombres qui avaient façonné leurs essences, Gavon fils de mort, descendance d'un Qaan qui n'avait jamais trôné dans l'éclat des astres. Trop, qu'elle n'avait pas su sauver — trop, qu'elle avait abandonnés à leur sort, parce qu'elle s'était enfin choisie, parce qu'elle s'était sauvée elle-même ; quelque chose d'un égoïsme noyée de regrets épars, face à un carrefour qui mènerait inlassablement à une même issue — une décision, qu'elle prendrait encore et encore, la seule qui fasse sens, la seule qui soit seulement juste. Achil était quelque chose d'un risque peu calculé, d'un acte de foi — un saut dans le vide, vers l'inconnu d'un avenir brumeux, une possibilité empreinte de mille chances, assez pour qu'elle choisisse de s'élancer par-delà le gouffre. Tout ce qu'elle avait connu, misé sur un hypothétique, pari qui avait dépassé la simple raison — un chemin, emprunté plutôt que l'autre, Achil choisi plutôt que le sang. Et le poids permanent de ce à quoi elle avait renoncé, lorsque l'univers s'était effondré — un jeu qui n'avait jamais été que perdant, le prix à payer d'une autre chance, d'une renaissance dans les cendres de ce qui avait un jour été et ne serait plus jamais ; le prix d'un temps qui lui avait manqué, du sable égrené entre ses doigts alors que les secondes fuyaient. Comme si ce n'était toujours qu'une affaire de temps ; comme si, pour quelques heures dérobées au monde, c'étaient Marcus et Lys qu'elle aurait pu arracher aux murs d'Aldion, comme si pour un peu plus de temps, c'était un peu plus qu'un rien qu'elle aurait pu tisser avec un Achil empesé de sa compagnie, le spectre d'un avenir qui aurait eu plus de sens que la mascarade que le tourbillon avait emporté. Peut-être, alors, aurait-il seulement désiré qu'elle suive le sillage de ses pas dans l'horizon d'une couronne qu'il avait forgée dans le sang ; peut-être, alors, auraient-ils pu être quelque chose, ensemble, si ce n'était le prix de tout ce qu'ils ne savaient se dire, malgré l'indéniable de liens du cœur qu'elle s'était trop laissée à tisser autour du sien, malgré la naïveté d'une âme trop habituée à parier sur les chances — un possible, qui en valait la peine, qui méritait qu'on en paie le prix.
Un prix, qu'elle avait déjà trop payé — payé du sang, payé d'illusions, payé d'innocence ; une transmutation de toute son essence, dans les flammes qui avaient dévoré Aureus, sacrifice d'une elle-même qu'elle ne serait plus jamais, qu'elle avait enfin trouvée, alors que tout s'effondrait sous ses pas. L'âpre d'un choix qui avait morcelé l'âme et laissé exsangue le cœur — qui avait libéré, pourtant, chaîne après chaîne, un déploiement de tout ce qu'elle était sans considération pour les frontières d'illusions fracassées. Trouvée, dans l'égarement de tout, dans la dissolution de ses repères ; et l'infime qui se dessinait à l'époux était quelque peu d'une lueur dans la nappe de ténèbres qui avait effacé tout le reste, sa présence en espoir qui redorait quelque peu de chaleur dans sa nappe thoracique gelée. Un rien, pourtant, à ses yeux à lui — et elle se fige, sous le coup de poignard du mot qui frappe sans merci, stupéfaite d'incompréhension à ce qu'il évoque. Mensonges. De ces prêches impies auxquels elle se refusait, dans une quête de réel pour submerger tous les mirages — un crime de tromperie dans lequel s'était forgé l'argent des siens, qu'il attribuait à ses pas, comme s'il l'avait toujours refusée Valeska, ne l'avait jamais vue que Gavon. Indigne, à ses yeux, comme à ceux de tous — pas moins traîtresse de sang dans le regard de l'époux qu'en les œillades des anonymes qui croisaient sa route. Une condamnation sans appel, pour l'héritage qu'elle aurait voulu n'être jamais sien — et qu'il soit juge était sentence plus cruelle que toutes les pénitences qui avaient un jour déchiré son épiderme. Un anathème de toute sa lâcheté ; parce qu'elle n'avait su s'opposer, alors, refuser ce contre quoi le cœur s'était tant rebellé — parce qu'elle avait laissé le froid naître dans les instants dérobés, la distance s'entériner dans tout ce qu'ils n'étaient pas. Une malhonnêteté, qu'il blâmait sans merci, pour condamner la foi — et brusquement, c'est tout ce qu'elle est, qui s'insurge, se rebelle contre l'injustice de mots qui lui déchiraient la carne. Un doigt, pointé vers le torse de l'époux, comme un sentencieux adouci par l'expression de ses traits empreints de miséricorde, embrasé dans la flamme bleue d'iris trop délavés de larmes qui ne coulaient plus. 'Tu m'énerves, Achil Valeska. Je pourrais aller te décrocher le soleil que tu ne croirais toujours pas. Je n'ai jamais prétendu que c'était facile -- ' Elle déglutit, l'enfant, la gorge douloureuse au souvenir de yeux éteints entre ses bras lourds, d'une promesse brisée sur l'autel d'un choix qu'elle ne regrettait pas. 'J'ai laissé des gens, derrière moi -- j'ai trahi des gens, en venant. Je t'interdis de prétendre que c'était facile -- mais je t'interdis de me prendre le poids de ce choix-là.' C'est une main vaincue, qu'elle se passe sur le visage, comme pour refuser l'instant, refuser le présent — mais c'était tout ce qui lui restait, pourtant ; le pouvoir de décider de chaque instant, la réalité d'un maintenant qui faisait sens au-delà de tout. 'Je ne sais pas ce que tu as dû laisser. Tu n'as pas à me le dire.' Whether it was now or before -- what left you scarred in ways I could never heal. And I'm sorry that, in all you had to sacrifice -- I'm the one you were condemned to keep. Un soupir défait, qui s'échappe de ses lèvres alors qu'elle relève les yeux vers lui, tend une main pour s'emparer de la sienne, en déposer la paume sur les pulsations sourdes nichées dans son thorax, comme un témoignage de sincérité dans le rythme organique. 'Mais je ne te mens pas, Achil. Je te l'ai promis. Te suivre -- ça a été le choix le plus difficile de toute ma vie. Mais crois-moi quand je te dis que je ne regrette pas. Ce qu'on a, ici, toi et moi -- ce qu'on pourrait avoir... je crois que ça en vaut la peine.' Un haussement d'épaules léger, alors qu'elle attend le regard qui la fuit, ainsi qu'elle l'attendrait toujours, l'époux qui ne serait jamais sien. 'J'ai foi en toi. Et tu mérites d'avoir quelqu'un, ici, sur qui tu puisses compter. Même si tu refuses de le voir.' La simple assurance d'une vérité tranquille, inébranlable de conviction dans tout ce qu'elle était de foiils avaient le temps, après tout ; la perpétuité d'une condamnation à vie qu'ils étaient l'un pour l'autre. Alors elle relâche la paume déposée contre son cœur, troque une bataille de sentiments pour celle de raison — un contact échangé contre un autre, comme pour fuir ce qu'ils ne savaient réellement épeler, dérivation vers la simplicité d'un échange loin de la tension de cœurs qui n'avaient jamais su communiquer. Quelque chose de pratique, dans l'enseignement, comme s'ils pouvaient seulement balayer la complexité de tout ce qu'ils étaient — parce qu'ils n'étaient pas, n'avaient jamais été, ne seraient jamais faciles. Et peut-être était-ce là tout ce qui en faisait la valeur. Comme un présage de tout ce qu'elle ne réalisait pas elle-même — prophète, dans les frissons qui naissaient en sa présence, le souffle d'une proximité en révélateur de ce qui ne serait jamais que tragédie. Une faiblesse du cœur, en l'évocation de tout ce qu'il représentait — un époux qui était déjà plus, ne se laisserait jamais à l'être, trop pragmatique pour seulement s'autoriser un écart à l'évidence. Ils ne seraient jamais que secrets quelque peu dissimulés, une communion qui n'attendrait jamais le cœur ; nulle réciprocité, pour ce qui fleurissait loin des regards, une erreur d'humanité pour le seul qui fasse seulement sens, un instinct qui l'entraînait toujours sur sa route. Alors elle hoche la tête, iris ancrés dans les siens, un assentiment léger à l'inflexibilité de ses mots — comme un écho de réalité dans la voix grave de l'époux. 'J'ai déjà trouvé quelqu'un qui les a changées pour moi.' You did. You were there. You changed everything. 'Mais il est temps que ce soit moi, cette fois. Mes règles.' Un sourire léger, qui vient flotter au coin des lèvres, quelque peu d'une détermination muette inscrite dans les traits. 'Alors je ne me contenterai pas d'essayer. Et qui sait -- ' Elle se fend d'un haussement de sourcil amusé, dévoile ses dents dans un rictus élargi. ' -- peut-être que c'est moi, qui les changerai pour toi, la prochaine fois.' Redessiner le monde à son image, à sa mesure — se targuer d'humanité, dans un monde qui n'en connaissait plus la lueur vacillante, choisir quelles seraient ses lois, ses valeurs. Une foi, écrite à l'écho de son essence.
Comme s'ils pouvaient écrire un avenir, à l'encre de leurs ichors mêlés. Et qu'importait, qu'elle échoue, le dos éreinté contre le sol froid, une sourde douleur dans les reins meurtris par la chute — au moins avait-elle essayé, une défaite qui imprégnait d'amertume ses lèvres pâles, dans la déception de n'avoir su être à la hauteur. Pour la première fois, c'est elle-même qu'elle déçoit ; trop avide de réussir à impressionner, comme un début. Mais il sourit, l'époux qui la surplombe ; un spectacle de bienveillance, comme une absolution — alors elle se fend d'un grognement qui ne dissimule en rien l'amusement, alors qu'elle se redresse. 'On dit que tu es un horrible vieux grincheux qui aime te payer de la tête de tes pauvres épouses. Même si elles sont nulles.' D'une paume, elle effleure la naissance de l'hématome qui fleurira entre les balafres de ses reins, en masse délicatement la douleur sourde, toute son attention dévouée à un Achil qui était tout. Elle hoche la tête, lorsqu'il se fait instructeur ; trop incapable, pourtant, de faire taire l'épouse, cœur compatissant à des dommages qu'elle avait causés de ses doigts — une commisération toujours empreinte à l'âme, un regret sourd d'avoir blessé. Mais la fierté qui fleurit en sa poitrine à l'écoute de son rire eut quelque chose d'un pardon muet — le spectre d'un rire léger qui s'échappe en écho, alors qu'elle se fait chef d'orchestre, fait danser le sang dans le bras offert, de la délicatesse empreinte dans les veines pâles, Thanatos d'humanité lorsqu'ils étaient tous allégorie de pouvoir. Alors elle hausse les épaules, légère, une humilité trop ancrée dans l'âme pour véritablement trouver de gloire dans le compliment. 'Le corps humain n'a plus beaucoup de secrets pour moi, je dois dire. Mais plutôt efficace, pas vrai?' La paume se libère de sa prise, et elle fait jouer ses propres jointures, comme pour en balayer les filaments d'électricité ; une œillade offerte, pourtant, au refus dont il empreint ses mots, Achil insaisissable de secrets, ses pensées à jamais fermées aux siennes, une fuite inlassable de tout ce qu'elle était. I don't know what you fear -- I just regret that you have to find it in me. Elle hausse les épaules, pourtant, feint de rien, se fend d'un coup d'oeil adjacent dans l'espoir d'accrocher ses yeux. 'On dirait que c'est toujours une histoire de gagner. Mais ce n'est que partie remise, disons.' Comme une absolution, qu'elle lui offre dans le spectre d'un sourire léger, alors qu'il fuit encore, fuit toujours, s'enferme dans le refuge d'un rôle d'enseignement qui bannissait toute connectivité. Alors elle se fait élève studieuse, docile, alors qu'il façonnait les positions de ses mains et de ses mots, prisonnière à jamais de sa présence ; un nez froncé de concentration, c'est de chaque mot qu'elle s'abreuve, de l'écho de chaque flux sanguin dans les veines, de la valse de chaque mouvement dans les muscles, un familier dessiné dans le ressenti et l'expérience. Un hochement de tête, à la désignation du nerfs qui courait dans sa cuisse, quelque chose d'une connivence à son sourire ; son poing, tout entier abandonné au contrôle d'un époux à qui elle avait cessé sa vie, alors qu'il sculpte le mouvement, qu'elle répète, pour l'imprimer dans sa chair, en retenir chaque vibration, chaque souffle. Elle se fend d'un sourire léger, alors, inverse les rôles en venant glisser ses doigts autour du poignet solide, dans l'ambition timide d'être utile ; une paume, qu'elle dirige en douceur vers sa propre gorge exposée, l'appuie sur la ligne de son menton, les iris en quête de son regard à lui. 'Un coup léger ici, et l'adversaire tombe inconscient. Pas besoin de force -- juste de précision.' Ses doigts s'entremêlent à ceux de l'époux, pour mieux raffermir sa prise, les guident jusqu'à la courbe de son oreille, une grimace légère venue ternir ses traits. 'Celui-là, ici, juste derrière l'oreille -- Je n'ai jamais testé. C'est atrocement douloureux -- et ça peut tuer. Il paraît. Et quant à celui-ci -- ' Le poing soigneusement refermé sur son poing à lui, c'est presque impitoyable qu'elle en assène la force brute sur la chair tendre de sa clavicule, nexus de nerfs en carrefour vers le bras — un sourire léger, et elle lève une main inerte vers l'époux, avant de relâcher sa prise, faire courir le flux de sang dans ses propres membres sous le souffle d'un Qaan dont elle ne cesserait jamais d'être progéniture. 'Plexus brachial. Ça engourdit la main. Si tu frappes fort, tu peux briser la clavicule et complètement paralyser la main. Mais on va éviter de tester, hmm.' Un rictus amusé, et elle balaie la tension qui se niche dans sa poitrine, feint un détachement qu'elle n'est pas tout à fait sûre d'éprouver — et retombe dans le naturel d'une sincérité tendre, une question empreinte dans les iris. 'Est-ce que tu veux bien me remontrer ton enchaînement du début? Lentement.' D'un geste, elle essuie la sueur qui perle à son front, attache les cheveux en un chignon désordonné pour libérer les joues des mèches sombres qui s'y accrochaient, fait craquer ses jointures avec souplesse. Comme un renoncement complet à tout ce qu'elle aurait dû être — jamais plus Gavon, créature fragile cultivée dans le silence des boudoirs. Elle était plus — quelque chose de révélé par un Achil qui avait probablement déçu toutes les expectatives de ceux qui avaient fui dans leur fanatisme inconsidéré, qui l'avait libérée d'elle-même. L'époux, empreint dans la chair et le cœur au-delà même de tout retour possible, un chemin qui ne permettrait pas de retour en arrière — un gouffre, dont elle avait déjà sauté.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Ven 3 Jan - 21:41
(you can strip down without showing skin)
'Cause we need each other in the dark

Talent d'aimer, poison aviné- des demandes tacites que personne ne mettait en mots. Et avec Keira, toujours l'évidence qu'on attendait plus que ça encore, d'eux. Elle avait été à la fois investissement et prise de pouvoir, l'acte stratégique commis en toute connaissance de cause : la belle innocente offerte en pâture entre des mains vieillies par le monde. Un Achil à l'âme déjà usée et une fleur trop longtemps conservée sous un globe de verre qui l'avait presque faite suffoquer. Pas étonnant, alors, qu'il soit synonyme de liberté conquise- soudainement un monde qui s'ouvrait sous ses pieds, au moins là le seul réconfort qu'il pouvait offrir à l'orpheline de tout. Depuis longtemps déjà, avait-il deviné le décor chaotique de leur alliance si soudaine : l'enfant Gavon gardée comme dans un musée, pièce maîtresse pour les siens, une docilité épaisse dans les veines, et à peine assez de voix pour protester à quoique ce soit. De bien des égards, l'épouse facile par excellence, celle qui aurait su en satisfaire plus d'un : une colombe aux ailes brisées avant d'avoir goûté à quelque échappée que ce soit. Et de profondes cicatrices à la carne ou à l'âme, offrandes à une existence vouée à d'autres. Il n'avait que trop peu connu les Gavon, lui, ces faciès vaguement reconnaissables qu'il était censés appeler famille, à cause de vœux factices scellés dans une bague d'or. Le centre de gravité n'avait toujours été qu'elle- abysse à ses attentions, des craintes insidieuses et de l'inassurance ; il avait recueilli les vestiges d'une personnalité qu'elle ne lui avait jamais offerte à bras ouverts, confidences d'infimes signes qu'il avait appris à récolter dans les prunelles d'autres. Et partout où son regard s'était posé, le Valeska y avait toujours trouvé le gouffre de leurs différences immuables : l'idéalisme d'un univers auquel il n'appartenait guère, les passions pour une humanité dont il n'faisait pas partie. Et dans tout ce qu'ils ne s'étaient pas dits encore aujourd'hui, demeuraient ces inégalités évidentes- une réalité qu'ils fuyaient, faute de mieux, parce qu'ils étaient là, à Valdierva, poussés par leurs choix respectifs. Il était, lui, récit de la guerre, mémoires d'un guerrier jusque dans ces rêves qui aujourd'hui nimbaient ses paupières : si on devait raconter son histoire, ce serait celle des rivières d'ichor qu'il avait faits couler dans le sol, les pactes scellés depuis bien longtemps. Et la loyauté pour couverture, l'excuse de ces masses assassines qui s'escrimaient à changer le monde ; Akkadia, jamais assez bien. Akkadia, jamais aux desseins clairs et nets : ils n'étaient là qu'au début de cette glorieuse guerre qui devrait tout leur donner, ou tout leur prendre. Et plus que jamais, malgré les demandes déterminées de la brune, l'impression qu'elle était de trop- l'innocente mise sur les lignes de front, alliée à un camp par la force d'un marchandage qui n'avait jamais été sien. Keira, avec une cible dans le dos, épouse d'un homme qui devenait lui aussi destin, un autre clapier de volontés plus hautes qu'elle, se refermant sur sa frêle silhouette : et de ces terres d'autrefois qui avaient perdu leur liberté limée d'antan. Il avait été acteur dans la mise en branle de toute cette situation nouvelle, acteur pour faire vaciller le gouvernement d'avant- un de ceux qui avaient toujours voulu tout réécrire, avec bien peu d'égard pour les conséquences ou les montagnes de victimes qu'ils pourraient créer dans leur sillage. Une brusque évidence, balancée dans sa gueule par des images qui passaient en boucle- l'arôme du sang jusque sur sa langue quand il rouvrait les yeux, après ces nuits tortionnaires. Il les fuyait, reflets d'une culpabilité abyssale, miroir dans les iris familiers de ces spectateurs, comme l'épouse. Et trop de secrets, trop de non-dits qui pourraient être appelés traîtrises à certaines bouches- encore et encore, le nom d'Anja aux bordures de ses lippes et le silence de plomb qu'il se forçait à garder. La promesse faite à la Madone- l'évidence d'une sécurité offerte ainsi ; la sœur esseulée il n'savait où aujourd'hui, perdue, encore, dans la marée d'inhumanité. Sang dilué dans l'oubli, la Rouge qui titillait les filaments de convictions de toujours. Tant de vérités inavoués, parjures à lui-même. C'était une facette qu'elle voyait, Keira, l'à-pic d'un iceberg sur lequel elle se trancherait la peau- l'abandonnée désespérée qui avait besoin d'un quelconque refuge sur l'abîme d'ombres nouvelles. Et il était là, omniprésent avec le poids des alliances à l'annulaire, la déférence de vœux faits à des Démiurges omniscients.
Et il n'savait c'qu'il attendait d'elle- peut-être rien, lui, acclimaté à cette idée-là depuis longtemps déjà ; depuis les premiers instants où il avait vu les silencieuses empreintes d'un recul poli en la jeune femme. Quelque-chose qu'elle ne lui offrirait jamais vraiment, une fidélité qui ne serait que forcée, un cœur plongé dans un ciment glacé pour mieux supporter la condition qu'on lui infligeait. Don't lie, then- don't pretend it could be something else ; peut-être était-ce ça, l'erreur des autres. Se prendre au jeu, un quelconque miel doré à l'arôme d'une routine qui faisait peu à peu sens. Un visage trop souvent vu, avec le sentiment de s'acclimater, l'assuétude pour affection forcée- une adaptation pour n'pas complètement dépérir sous le poids d'une obligation trop évidente. Maybe- don't lie to yourself, then ; it's too cruel of a fate for someone with a gentle heart : Keira, le palpitant dans la main, besoin de faire sens de tous les gestes commis, du temps qui passait ou même du fait qu'elle soit contre toute attente. Que le renoncement du sang et de l'héritage Gavon ait un sens, une raison d'être quand le chaos à Aureus ne leur avait qu'à peine laissé le moindre choix. Comme si le mot n'existait plus, comme si seul l'oxymore du choix unique subsistait. « Je n'crois pas que tu devrais essayer de décrocher le soleil quoiqu'il en soit. Pour qui que ce soit. » le sarcasme pour vague raillerie, de quoi se redonner contenance- une bouffée d'oxygène désuète dans le sérieux du débat. Achil, faussement pragmatique pour le coup, comme si la symbolique aurait pu lui échapper- et pourtant, un fond de vérité. Sans doute ne le mériterait-il pas. Ni les efforts qu'elle faisait, ni le choix dans lequel elle croyait s'être si volontairement engagée. Capitulard en puissance, alors, il préférait détourner le regard aux déclarations de la brune, jeune Keira muse de mots trop grands même pour elle, le vibrato de regrets dans sa voix, sonnant avec gravité sur les tympans du Valeska. What will happen then, when the weight of these choices will be too heavy? Comme si c'était inévitable, une force plus grande qu'eux, désespérément humains- la logique universelle qui avait même ébranlé l'alliance si forte de ses propres parents. Les siens, ombres vraiment de ce qu'ils avaient projeté des années durant ; et le plomb de mensonges trop lourds à porter, de mystères comme fumée dans les poumons. What will happen if I ever regret my own choices?- joug auquel il n'avait jamais pensé avant ici, Rezbia profondément étrangère, cérémonieux siège de destins qui n'étaient pas siens. Et sous sa paume des pulsations d'un cœur qui jurait trop, de ces serments dans les veines d'Argent- d'une personne à une autre, comme il n'en avait jamais été. L'engagement trop vaste, d'elle pour lui, une vie toute entière pour quelque-chose sans nom qu'il n'se savait pas capable de redonner. Achil, siège d'une destinée depuis aussi longtemps qu'il était homme ; un frère que de nom, un fils que pour porter le patronyme, et un époux qui ne saurait même pas dessiner les contours de son propre cœur. Ce qu'ils pourraient avoir, alors, c'était un océan de confusion, d'inquiétantes profondeurs d'un futur pour lequel il n'avait eu que peu d'égards ; un lointain si lointain qu'il y croyait assez peu pour qu'elle soit tranquille. L'épouse qui restait simplement femme, celle qui n'avait aucun devoir conjugal à accomplir, comme aurait pu l'exiger la nuit de leur mariage, dans tout le scabreux d'une tradition trop demandeuse. Il était heureusement distant, heureusement peu exigeant- heureusement absent, l'attention tournée ailleurs que sur le poids d'un héritage qu'il voudrait faire tomber sur les épaules d'une génération future à laquelle ils n'offriraient peut-être que chaos. Une croix solitaire, de questionnements qu'il ne murmurait que dans son propre crâne, et sans doute un jour, trop qu'il demanderait à l'épouse qui se croyait si dévouée. « Je suis désolé. » qu'il préféra abdiquer, à retrouver le cadre de bienséances qui leur allaient si bien- de quoi lui offrir un sourire salvateur alors qu'il laissait retomber sa main, prétextant une pression sur son poignet pour mieux fuir. « Je n'avais pas l'intention de dénier la difficulté des choix que tu as faits. » and maybe I can hope you won't wake up one day to find out it was all for nothing. Le sort d'une incompatibilité de cœurs pourtant, déjà scellé depuis longtemps avant qu'ils ne se connaissent- il y croyait ainsi, lui. I don't even know when I'll betray you ; comme si c'était un destin déjà écrit dans le marbre ; si différents qu'ils étaient, dans la foi aveugle qu'elle semblait lui avoir déjà vouée, ce serait presque trop facile de provoquer leur ruine. « Ces choix sont les tiens, Keira. » un titre de propriété qu'il lui remettait, assez brave dans sa tentative pour supporter son regard, avoir le courage de se perdre dans cette sincérité limpide quand il n'était honnête qu'à demi-mots, entre convictions et évidences. I hope you can live with them. « J'espère que pour aussi longtemps que tu en porteras le poids, ils feront sens, alors. » I hope not everything will turn to dust, rotten hearts put on trial, one against the other. L'âpre jugement, décadence synonyme de ceux qui se juraient trop ; c'étaient ainsi que des bâtards Rouges voyaient le jour, fossés à la loyauté et à l'unité, et le mensonge comme canvas à l'héritage avili.

La tendresse pourtant, sillon de feu sur la peau- l'émotion nouvelle, une sincérité sous la plume des doigts de Keira ; et quelque-chose de mots qu'il n'pouvait tout simplement pas balayer d'un revers de main. Il pourrait si facilement y croire, à un poison glissant dans les artères, le venin de mots bien choisis pour arracher un frémissement traître à un myocarde solitaire. Une gêne, qui lui fit dévier le regard, céder encore dans le camouflage d'un silence où aucun mot ne ferait sens. « Si quelque-chose arrive, tu te sauves toi, avant toute chose. » l'assurance du devoir de retour, Achil immuable force d'yeux qui cherchèrent un assentiment dans les siens à elle : elle était la Thanatos trop généreuse qui se faisait dévorer par les serpents de ce monde. La main tendue à qui on avait attrapé le bras, déjà trop souvent ; un crime dont il serait coupable, peut-être, lui un jour aussi. Une garantie à l'humanité qu'il n'pouvait lui faire, quelle que soit la candeur avec laquelle elle y croyait, elle. Existence et sécurité trop souvent troquées, comme si elle n'valait pas mieux que ça- la conviction trop profondément ancrée à son essence, Keira l'agneau sacrificiel depuis toujours, déjà. Et aussi jeune qu'elle était, cela faisait des jours, des semaines, mois et années consacrés à d'autres, trop peu à elle. S'il fallait qu'il soit précepteur sévère, alors, à la pousser encore et encore jusqu'au sol pour qu'à chaque fois elle se relève plus déterminée, il le ferait- la dureté d'un apprentissage qui l'avait sculpté lui, et beaucoup d'autres aussi. « Mes épouses ? Tu vois, on t'a clairement menti. J'ai déjà assez à faire avec une. » l'humour facile, pour se délester du poids de mots encore récents. De quoi lui arracher un ricanement, encore, un souffle de naturel qui survivait difficilement dans l'étau d'une politique demandeuse et chronophage, et la prescience indélicate de rêves bourreaux. Ils n'étaient que va et vient de volontés et de distractions, des moments volés dans l'oubli de responsabilités qui allaient toujours partout ailleurs : le mari trop souvent absorbé par d'autres devoirs, et elle gravitant dans son propre univers où il n'aurait que peu de place. Pour quelques minutes, un commun-accord, terrain neutre de rencontre qui n'avait ni nom, ni réelle fondation. Rien d'autre que quelques minutes à la volée, secondes suspendues avant qu'ils ne s'éloignent encore. Des aimants qui dansaient, se fuyaient- rarement s'entrechoquaient avec force, presque de quoi créer quelques étincelles : Achil, fautif d'une distance tout autant qu'elle l'avait été, elle, à une époque pas si vieille que ça. Et tous ces moments où il n'avait été qu'inconnu imposé par sa famille, encore là, frais à la mémoire, les prunelles délivreuses d'autres messages que ceux qu'elle disait de ses mots. Un paradoxe dont il l'acquittait, le Valeska, comme si le prétexte qu'ils n'avaient jamais assez de temps pourrait éternellement servir. Elle avait encore tout d'une énigme, l'épouse qui dormait nuit après nuit à ses côtés- une évidence soulignée par chaque geste commis, duquel elle accompagna sa main à lui. Il resta silencieux observateur de tout c'qu'elle eut à dire, des doigts marionnettes sous ses instructions- la Thanatos dans toute sa splendeur. Presque menaçante, un instant ; et l'égarement d'une confiance assez tranquille pour n'pas éveiller les soupçons du soldat. Tout ce qu'elle pourrait faire, si elle le décidait ; le corps humain, une carte à la mort sous la pulpe de ses doigts, et Achil rien d'autre qu'un assesseur sans mot. L'esprit ne rattrapant les pulsations du pouls que lorsque leurs mains se détachèrent, qu'il cilla, partagé de sentiments contradictoires : le seul qui fit sens le poussa à replier son bras vers lui, esquissant un massage sur les muscles qui, quelques secondes plus tôt, avaient complètement échappé à son contrôle. « Okay- » un soupir pour s'éloigner, se remettre face à elle pour l'inviter à refaire les gestes du début. Le premier poing qu'elle envoya, il le dévia, accrochant ses doigts autour de son poignet. « Si quelqu'un t'attaque de front comme ça, ton premier objectif, c'est de bloquer l'attaque pour protéger ton visage. N'importe quel coup au visage, dans le nez, au menton ou à la mâchoire va te mettre au sol si tu ne bloques pas- » d'un commun-accord silencieux, elle envoya la deuxième attaque, qu'il balaya de son deuxième bras, démontrant la clé de bras avec laquelle il l'avait coincée un peu plus tôt. « Maintenant que je suis à l'intérieur, que je peux attaquer, je peux virtuellement faire ce que je veux tant que je te tiens. » d'un geste vif, il tira sur sa prise pour la faire vaciller sur ses pieds, Keira, retenue debout non pas par sa simple volonté mais par l'emprise du soldat. « Tu peux envoyer un coup sur les appuis- » matérialisé par son pied allant dans le creux de son genou, lentement, recréer le mouvement dans sa cuisse ou dans son tibia, mimant un coup de genou dans l'aine. « Ou tu peux attaquer. » une autre action rapide pour dégager le bras fin de la jeune femme, dévier l'élan de son attaque à elle pour venir arrêter un coup dans son visage. « C'est une question de réflexes. Et quand tu ripostes, il faut toujours que tu t'assures que l'autre ne peut pas t'envoyer un coup. Que ce soit en le bloquant ou en gardant bien ta garde. » quand il la relâcha, se remettant face à elle, bras en avant pour se défendre : « C'était la longue démonstration pour te faire tomber cela dit, y'a beaucoup plus direct. » un autre geste des doigts pour l'inciter à attaquer, sa main défensive venant dégager le coup de poing droit qu'elle tenta d'envoyer- une tape dans le poignet, presque, c'est tout ce dont il eut besoin, la même main remontant jusqu'à son visage pour libérer la voie à une allonge, les jointures de ses doigts s'arrêtant tout juste contre sa mâchoire. « Dans l'idéal, ne sois pas la première à attaquer. Balancer des coups dans le vent ne fera que te mettre en situation compliquée. » quelques pas en arrière et il l'observa, la face concentrée, déterminée la créature qui s'était trop souvent retrouvée sur la ligne de front. Une faute qui, peut-être, lui revenait en partie. L'hésitation culpabilisée ne dura que quelques secondes, le temps qu'elle reprenne son souffle, chasse une mèche de cheveux de son front, l'opalin de sa peau, une intimité offerte à l'airain de sa poigne. « Allez, on inverse les rôles. » il dit, enfin, rassemblant sa concentration si diffuse pour revenir se mettre en position, prêt à attaquer, leur pacte implicite à l'esprit.

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Re: GRAVITY — acheira.  |  Lun 6 Jan - 1:30
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  Des mots dans le vent, des offrandes éphémères, comme si c'était par des serments vapides que l'on redessinait le monde, faisait plier le tissu même de la réalité sous le joug d'une volonté trop humaine — comme si le simple fait de le vouloir, juste un instant, de le promettre pouvait seulement changer quoique ce fût. Ils n'étaient jamais que mortels enchaînés par des mots offerts inconsidérément, emprisonnés dans le réseau arachnéen de liens ténus de cœurs qui les capturaient dans leur argent ; une fragilité des attaches qui ne savait en masquer la puissance, pourtant, de ces forces dissimulées à l’œil qui renversaient les trônes et sacrifiaient les allégeances. Humains, dans tout ce qu'ils étaient d'égoïsme ; un renoncement de soi, un renoncement au bien commun pour simplement préserver l'autre. Comme si le cœur n'était jamais qu'abandon, un sacrifice tout entier de l'essence pour un prochain qui ne serait jamais véritablement familier, une âme qui ne serait jamais véritablement sienne ; comme si nulle humanité ne pouvait se trouver autrement que dans le don. Se perdre, pour trouver ; écrire le salut de l'autre à l'encre de ses propres veines, comme si ce n'était jamais que commerce, une vie pour une vie, le tribut éternel d'un prix qu'il faudrait toujours payer. Ils s'étaient trop donné, tous les deux, s'étaient trop pris ; la peau marquée par les stigmates de sacrifices qu'ils s'offraient trop, au prix de tout ce qu'ils étaient, comme s'ils pouvaient seulement défaire ce qui avait été gravé dans le marbre depuis trop longtemps. La promesse de protéger, que ce soit les jours ou le cœur ; ils avaient été trop inconsidérés, de s'engager dans le ciment de serments humains, lorsqu'ils avaient toujours été trop conscients de combien ils étaient condamnés. Idiots, de se laisser à croire que les évangiles humaines pouvaient effacer le fatum cruel qui avait été écrit pour eux — quelque chose d'une tragédie à laquelle elle ne pouvait se résoudre, pourtant, comme si chaque choix, chaque décision pouvait encore peser, dans la balance céleste qui dessinait le monde en reflet de leur humanité, un refus de croire plus longtemps que tout n'était que jeu entre les mains de démiurges impitoyables. Comme s'il n'était pas déjà trop de chances, qu'elle avait laissé glisser entre ses doigts, dans la peur de ce qui pourrait être, rendue tout à la fois captive et geôlière dans une prison de fantasmes qu'elle avait crue refuge, trop effrayée par l'inconnu d'une réalité qu'elle ne savait appréhender. Il avait été trop réel, Achil, trop brut, le reflet d'un présent trop dichotomique qui ne laissait que le choix entre tué ou être tué ; survivre, dans le sacrifice d'un pan de soi déposé aux pieds des trônes, une érosion de l'âme dans la brutalité de ce qui était. Trop abîmé, déjà, loin des rêves lisses que lui offraient les menteurs aux mots de miel dans les illusions desquels elle s'était trop perdu ; authentique, pourtant, dans tout ce qu'il était de failles qui en faisaient la beauté de l'être. Tout ce qu'elle avait laissé s'échapper, aveugle, consciente trop tard du parangon qu'elle avait refusé ; et combien de choix avaient-ils déjà scellés ensemble, combien de possibles avaient-ils tués dans leurs pas, silence après silence, secret après secret? Ils s'étaient condamnés mutuellement, dans la fuite incessante de tout ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre ; bourreaux, prisons, une cage aurifère, la mort de tout ce qu'ils auraient dû choisir. Ne demeurait que l'amertume de ce qui aurait pu être ; et la réalisation soudaine de tout ce qu'elle ne savait regretter. Condamnés dès les premiers instants, avant le premier regard ; et pourtant, c'était là le témoignage d'un condamnés l'un à l'autre, d'un condamnés ensemble — parce qu'il n'aurait été rien, Achil, personne, le souffle d'un nom entendu au hasard, s'il n'y avait eu l'union. Personne. Où serait-elle, alors, si ce n'était avec lui, s'il n'avait été ? Une traîtresse, dans le giron d'hérétiques qui avaient cru pouvoir s'approprier la foi dans le sang ; une victime qu'il aurait vite oubliée, un nom parmi mille autres, dans ceux qui étaient tombés dans la tourmente d'Aureus. Peut-être ne seraient-ils jamais rien de plus que l'infime qui s'était dessiné envers et contre tous les pronostics ; demeurait pourtant le fragment ténu d'un quelque chose qui avait tout changé. Tout ce qu'elle ne saurait jamais regretter. Pas après pas, choix après choix, tout ce qui les avait amenés sur cet ensemble qui ne valait rien, valait tout, l'inlassable fuite qui ne les protègerait jamais de ce qu'ils étaient, et de tout ce qui s'était déjà signé. Un contrat, un marchandage ; et trop de distance, déjà. But, tell me, Achil. Who, between us both, was offered as a tribute to the other? Who really paid the price of our fathers' greed? I chose to be here. You never chose to have me here. Une simple évidence, qu'elle ne formule pas, alors qu'elle le contemple ; presque trop effrayée de ce qu'il pourrait répondre. Trop habituée à ne pas être assez — trop habituée à détruire, horrifiée à l'idée que le lien ténu macule de cendres ses doigts, pour un mot de trop. Tout détruire, les détruire, comme elle ne se lassait jamais de le faire. Gavon, jusque dans le sang, l'annihilation dans les veines, comme une malédiction, un rappel cruel de tout ce qu'elle était. Incapable d'oublier ce qu'ils étaient ; une danse prudente de relations fragiles, empreinte de non-dits substitués aux mensonges, quelques railleries au bout des lèvres pour dissimuler ce qu'ils n'exprimeraient pas. Alors elle se fend d'un rictus vaguement railleur, un haussement d'épaules léger pour balayer la provocation, ne relève pas ; parce qu'ils savaient, tous les deux, qu'il y avait plus que ce qui imprégnait le silence — trop conscients de l'implicite qui courait dans chaque mot, de ce qu'elle-même n'appréhendait qu'à peine, dans les tréfonds d'un myocarde trop éprouvé. Pour qui que ce soit. Quelque chose d'un avertissement, dans ce qu'il ne disait qu'à demi-mot. But maybe you deserve it, Achil. Dans les illusions brisées, ne restait que cette sourde conviction, ancrée à ses veines et à son âme: il méritait mieux — plus que le fardeau d'une éternité condamnée à la présence d'une autre, plus que les bribes de gloire qui s'accrochaient à une couronne pour l'or de laquelle il avait sacrifié son foyer, plus que ce qu'ils lui avaient déjà trop pris dans le culte du devoir. Plus qu'elle.
Des bribes de choix — ils n'avaient jamais eu le droit à plus, comme résignés à ce qui ne serait jamais leur volonté ; pourtant, c'était lui, qu'elle avait choisi, son chemin sur lequel elle s'était engagée lorsque c'était sa propre libération qu'elle avait décidée. Il avait présenté la clé ; mais c'était elle, qui avait ouvert la cage, brisé les barreaux aurifères parce qu'elle l'avait souhaité — quelque chose d'une prison, dans laquelle elle l'avait enfermé lui, lorsqu'elle s'était départie de la sienne. Une vie pour une vie, un sacrifice ; en s'arrogeant le choix, c'était le sien qu'elle avait dérobé. La possibilité d'un autre départ sans elle — la chance de faire mieux, sans le fardeau d'une Gavon qui ne serait qu'étrangère, traîtresse en sursis tapie dans l'ombre. Ne demeurait que l'idée que peut-être, il ne l'avait jamais désirée — quelque chose d'une ironie cruelle, lorsqu'elle-même ne réalisait qu'à peine combien il lui était devenu essentiel, terrifiée de ce que le cœur tissait loin des regards, comme la plus tragique des malédictions. L'erreur d'aimer, lorsqu'il ne saurait jamais en offrir de réciprocité, trop raisonnable pour s'égarer dans ce qui ne serait que folie. Et c'est le froid qui s'installe dans les veines, lorsque les doigts se détachent de sa peau, un effleurement de l'or froid sur son épiderme, comme un rappel cruel qu'ils n'étaient que ça. Un contrat. Une condamnation. Alors elle accepte les excuses, d'un vague hochement du menton, la gorge trop étreinte pour seulement émettre un son ; la gratitude accrochée aux yeux fuyants, alors que les mots sont quelque chose d'un apaisement, quelque chose d'une douleur sourde. I hope so too. I can only believe it'll keep on making sense. Une foi en lui, en un possible dessiné à deux. I hope someday -- you find some meaning in all of it too. Choisir, dans un univers qui ne lui avait jamais laissé le choix, prisonnier du devoir lorsqu'elle l'était du cœur, quelque chose d'une prison plus cruelle encore dans le pragmatisme de ses frontières — une prison taillée pour deux, dans tout ce qu'ils étaient de réserve, le seul fait de se dévouer de sollicitude à l'autre comme une condamnation à mort. Un faible sourire, qui lui échappe, face à l'ironie du monde, alors qu'il guette l'assentiment dans ses yeux, qu'elle ne peut qu'offrir la fuite d'un haussement de sourcil vaguement amusé. Se sauver elle, avant quiconque — comme si elle en était seulement capable, trop martyre, pétrie de sacrifice là où les hommes avaient érigé l'égoïsme de leurs ambitions en religion. De celle qui s'était effondré, dans la pénombre d'un Aldion au printemps, ses crimes déposés aux pieds souverains de ceux qui deviendraient époux, il ne restait rien, ne restait que si peu ; détruite dans les flammes d'un univers, une renaissance dans les cendres, comme une révélation — défunte, la naïve innocente, perdue, la confiance égarée envers ceux qui n'en avaient jamais été dignes ; et dans les braises fumantes, n'avaient subsisté que les valeurs et la morale. Quelque chose d'une conviction en l'humanité, perpétuée, lorsque la foi s'était éteinte ; et l'éternel altruisme, ancré dans chaque cellule, une empreinte profonde dans la venaison, sacrifice de l'âme pour le salut du prochain — comme un vestige de ce qu'ils auraient dû être, Gavon indignes, un pont vers le céleste pour offrir à l'humanité sa rédemption. Tout ce en quoi elle ne croyait plus — tout ce qui demeurerait inlassablement dans son essence, altruisme comme une direction de tout ce qu'elle était, tout ce qu'elle ne cesserait d'être. 'Tu sais que je ne peux pas, pas vrai? Je peux me défendre, défendre quelqu'un, tout ce que tu veux -- mais je ne peux pas laisser quelqu'un derrière moi.' Et les iris s'embuent, au souvenir d'une Aureus qui avait révélé le pire — un monstre niché dans sa propre poitrine, dans son âme même. 'Je ne peux pas me sauver en laissant quelqu'un qui compte derrière. Je n'ai pas pu te laisser toi.' Les corps effondrés sous sa volonté, comme un cauchemar venu danser sur sa rétine ; des vies qu'elle avait écartées pour le prix de deux autres, juste parce qu'elle les aimait. 'Je ne pourrais pas vivre avec moi-même, si je me sauvais d'abord. Alors ça -- je ne peux pas te le promettre. Mais je peux te promettre de faire le nécessaire pour me mettre en sécurité le plus vite possible. Ça, c'est dans mes cordes. Ça te convient, comme deal?' Un sourcil, haussé en quête d'assentiment ; trop consciente, pourtant, que ce n'était pas si simple, le cœur trop important dans l'expression de ses largesses, une spontanéité qui s'exprimait sans réfléchir lorsque l'autre était en danger. Le sacrifice, toujours, pourvu que l'autre vive, biche immolée sur l'autel d'une violence qui ne se lassait d'imprégner le monde. Trop faible ; comme si l'altruisme était quelque chose d'un crime, dans les yeux d'un père qui n'avait su l'exploiter qu'en arme — quelque chose, qui, elle le sentait confusément ne le serait jamais entre les mains de l'époux ; Achil, assez droit pour la souhaiter égoïste, une protection qu'elle ne saurait jamais s'offrir. L’altruisme, comme un fragment de son essence, comme un fragment de tout ce qu'elle était.
'Comme si tu pouvais seulement te plaindre, tu n'es jamais là pour en juger.' Un regard noir feint, asséné sans pitié, alors que c'est une moue boudeuse, teintée d'amusement, qui vient couler sur ses traits ; la plaisanterie, comme une fuite, comme s'ils ne se lassaient de chercher des échappatoires à la gravité de tout ce qu'ils étaient, de tout ce qu'ils représentaient. 'Je suis une épouse parfaite, avec un pedigree parfait.' Un mensonge, une cruelle ironie ; trop de devoirs conjugaux, qu'elle n'avait pas su assumer, un sacrifice de la dynastie qui l'avait accueillie en son sein — et le rappel cruel qu'ils s'étaient tant prétendus irréprochables, Gavon immaculés de tous défauts, lorsqu'ils en étaient l'allégorie faite chair. Une divine comédie de l'univers, face au spectacle de leurs crimes ; quelque malice du fatum, dont il valait mieux rire, puisqu'il n'y avait plus de larmes à verser. Une simple acceptation de ce qui était, de ce qui ne saurait plus être défait ; et ainsi qu'elle ne pouvait lutter contre la nuit qui avait noyé l'horizon, elle ne pouvait s'opposer à la résurgence d'un passé déjà écrit, qui avait déjà tiré tous les dés d'un jeu perdu d'avance. Ne restait qu'à avancer, pas après pas, construire chaque instant dans l'ambition naïve qu'ils puissent survivre à la mémoire d'un univers qui les oublierait, comme s'ils n'étaient pas tous condamnés à se perdre dans les eaux d'un Lethe qui effacerait tout. Pas après pas, instant après instant ; et la chute, vers un Achil qui s'était tant entremêlé à son existence qu'il en était devenu indissociable de sa définition même. Un secret du cœur, dissimulé à ses yeux aveugles, comme une évidence, pourtant, un murmure dans le souffle d'émotions qui effleuraient l'épiderme, le froid tangible de l'absence, le bruissement de non-dits qui s'accrochaient aux iris et aux contacts dérobés. Un rien, un tout, pourtant ; des sentiments qui dépassaient les frontières même de la raison, force plutôt que faiblesse, un enracinement dans tout ce qu'elle était de liberté. Il demeurait spectre, l'époux, niché dans les brumes de ses secrets, imparfait dans tout ce que l'existence avait façonné, dans tout ce que la vie avait érodé ; ne demeurait qu'un étranger, de ces énigmes qui ne trouveraient de solution, comme celle qui se nichait dans sa poitrine tambourinante — un mystère, qu'elle acceptait dans son entièreté, qu'elle aimait dans tout ce qu'il était. Une vie, qui lui appartenait déjà depuis tant de mois ; une vie, qu'il n'avait cessé de préserver, sans réellement réaliser combien elle était sienne. Et tous les jours, qu'elle avait offerts pour honorer un devoir, elle les offrait désormais pour honorer le cœur ; un choix inconscient, d'aimer celui qui ne l'avait jamais désiré, ne le désirerait jamais — et chaque contact, chaque geste avait quelque chose d'une bataille muette. Elle se fond dans chaque mouvement, pourtant, la Valeska, s'abandonne aux prises solides qui guidaient les siennes, la confiance absolue envers celui qui lui avait tout donné, perdue dans ses mots et les tensions des muscles, comme si elle le redécouvrait — soldat, qu'elle avait vu se dévoiler lentement, dans l'adversité du monde, une arme entre les mains de rois qui se voulaient dieux ; et quelque chose d'une noblesse, dans tout ce qu'il était d'honneur à la cause qu'il avait embrassée. Et elle n'était que proie, dans la prise experte qu'il déroulait lentement, soumise à tout ce qu'il était de force et d'expérience ; du sang, qui maculait les mains, et maculait l'âme, pour honorer ses serments, honorer ses choix. Tout ce qu'elle ne pouvait plus reprocher ; parce que la vie n'était nulle dichotomie entre bien et mal, et que tout se payait toujours dans le prix du sang. Le souffle coupé, pourtant, dans l'exercice de sa confiance aveugle, alors que le poing projeté interrompt sa course si près de sa peau qu'elle en ressentait l'électricité dans chacun de ses nerfs ; trop figée, face au geste, le cœur en suspens dans le spectacle de sa maîtrise. 'Je m'en souviendrai. Attaquer, pas bien.' La voix a quelque chose d'un couinement, aigüe de la proximité du poing ; elle toussote, pourtant, feint le détachement alors que le cœur se déchire dans la poitrine, un hochement de tête comme assentiment silencieux. 'Si je dois me battre, quoiqu'il advienne, ce sera pour me défendre. La fuite sera toujours la première solution.' Une moue embarrassée, comme pour s'excuser de tout ce qu'elle était de lâcheté, dans l’écœurement de l'aveu ; fuir, parce que c'était tout ce qu'elle avait jamais su faire. Elle se tient ancrée dans ses appuis, pourtant, le souffle court dans l'effort, déterminée face à lui alors que c'est l'affrontement qu'il suggère ; et elle ne fuit pas, pour la première fois, comme un ultime renoncement à tout ce qu'elle aurait dû être, si elle s'était choisie Gavon. Et lorsque le poing s'élance, sans avertissement, c'est avec un brin de retard qu'elle arme les coudes devant son visage, essuie le coup du bouclier de ses bras présentés, la chair vibrante sous l'impact. Elle ne dit mot, pourtant, l'observe, les pas glissant sur le sol en reflet de ses gestes, toujours enracinés ; et elle s'abandonne, alors, saisie par l'étreinte de sa présence, la symphonie organique de tout ce qu'il était, la régularité des rythmes du cœur et les tensions affutés dans les fibres des muscles — cartographie de l'être, lorsqu'elle ne saurait atteindre l'âme, comme un réseau d'argent éblouissant dans la nuit ; et bientôt, il n'y a plus que lui, le monde réduit à sa seule présence, les seules vibrations de son être sur lequel s'offrait toute sa concentration. I just feel you. You're everywhere, Achil. Une harmonie, trouvée dans les gestes, alors que les mélodies des myocardes se synchronisaient l'une sur l'autre ; et le souffle s'apaise, dans sa propre poitrine, alors qu'elle se perd dans le son de l'ichor courant dans les veines pâles, le temps ralenti entre ses doigts — quelque chose d'une danse, lorsqu'il arme le coup, annoncé dans la tension des muscles, dévié presque avec douceur. Une défense légère, délicate ; assez, pourtant, pour s'offrir le luxe d'une ouverture, planter sans violence le pied dans le torse solide pour le repousser ; et c'est un vague sourire satisfait, qui vient flotter sur ses lèvres, la distrait juste assez pour qu'elle manque d'amortir un poing. Un déséquilibre, et elle se stabilise ; le coude enfoncé dans le creux du sien, comme pour neutraliser ses mouvements, alors que s'étire la valse souple des coups portés, comme une routine. Une poigne, venue effleurer sa joue dans une trajectoire à peine esquivée, et elle tressaille, arme de nouveau les coudes devant son visage ; et c'est la menace d'un coup de pied circulaire qu'elle repousse, la jambe écartée sans ménagement de sa course pour tenter de le déséquilibrer. Et le souffle court sous l'effort, elle s'abandonne à la danse martiale, chaque mouvement murmuré dans les veines, l'esprit d'airain dans tout ce qu'elle était de concentration, la peau brûlante de chaque contact, pourtant, l'épiderme luisant de sueur qui avait détrempé la dentelle. Et les poumons, toujours plus malmenés, souffreteux dans ce qu'elle choisissait d'ignorer ; l'anoxie, pourtant, venue empreindre la venaison, comme le rappel tragique d'une nuit éternelle qu'elle avait trop oubliée — et trop vite, c'est un voile noir qui vient ponctuer sa vision troublée, comme une promesse d'inconscience à laquelle en refusait de céder, sans savoir complètement s'en arracher, cependant. Un coup porté, qu'elle ne sait appréhender, qu'elle ne sait parer vraiment ; et elle en essuie le choc atténué, déséquilibrée tant par l'organisme que par l'impact, rappelée vers un sol où elle reste un instant prostrée, funambule en valse au-dessus des abysses de l'oubli. Un regard relevé vers la silhouette qui la surplombe, et c'est un rictus frondeur qu'elle s'essaie à offrir, comme pour dissimuler la brûlure de sa poitrine malade. 'Hey, c'était pas si mal. J'ai tenu quoi -- deux minutes? Tout à fait respectable.' La toux vient taire les mots, un instant, une quinte rapide, brûlante, pourtant ; et d'un haussement d'épaules, elle signe la défaite, le cœur en berne de n'avoir su faire mieux. 'Un deal est un deal. Tu as gagné. Tout ce que tu veux, Achil.' Un fin sourire, et elle achève de s'affaisser en dos contre le sol, les yeux offerts vers le plafond, la respiration sifflante d'un souffle qu'elle tentait encore de reprendre. C'est la malice, qui vient empreindre le rictus, comme si elle pouvait seulement dissimuler la lutte de conscience qui s'accrochait aux iris — une pointe d'humour, comme pour se mentir à elle-même, repousser les limbes qui s'accrochaient à sa peau. 'Ca fait toujours moins mal que Noah.' L'écho de trop de roulades dans la poussière, de trop de plaies ouvertes, de trop d'hématomes ; une émancipation, trouvée dans chaque défaite qu'elle avait essuyée auprès du Sielle, pourtant. Et la liberté, trouvée aux côtés d'un Valeska qui l'avait laissée la prendre, se conquérir elle-même — Achil, qui était tout, parce qu'il n'avait rien demandé, qu'il était devenu plus qu'un simple devoir ; liée à lui, par le choix du cœur, par l'expression de ce qui ne serait jamais faiblesse, des filaments d'argents tissés dans le myocarde, empreints d'un réel plus précieux que tout ce qu'elle avait jamais possédé.


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