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Ne manquez pas le second chapitre du deuxième tome de l'intrigue. Plusieurs sujets ont été postés, vous pouvez tous les retrouver dans la partie intrigue.

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La nouvelle période de sprint rp a débuté. Vous agnez le double de points pour tous les rp postés !

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De nouveaux dés ont fait leur apparition, pour vous aider à participer dans le grand jeu du pouvoir et de la politique. Toutes les explications se trouvent dans ce sujet.
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Palier 6

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noires
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rouges
Palier 6

les oubliés
Palier 3
les rossignols
Palier 1

propagée par les Veuves: Alors que de nombreuses personnes ont été empoisonnées à Aureus ces derniers temps, il semblerait que la contamination des eaux ne soit pas une conséquence des manifestations de ce 5 septembre mais provient de la malveillance des Perles, par désir de vengeance suite à la perte d'une part du marché sur la Capitale suite à l'instauration de la république d'Aureus. Des hommes ont été aperçus la nuit, déversant des liquides dans l'eau d'Aureus, à la peau bien trop claire et au regard mauvais.
propagée par les Perles et la population d'Aureus: Il a été raconté par ceux présents sur la scène de crime qu'une rose avec des épines a été trouvée sur le corps d'Alexandre Shelby. Quelques minutes plus tard, à peine, un malheureux homme de main des épines rouges fut trouvé non loin de la maison de l'ancien dirigeant. Il se murmure que les épines rouges seraient à l'origine de cet assassinat, énervé par les contraintes qui leur étaient imposées par le nouveau gouvernement d'Aureus.
propagée par la population de Rezbia: Voilà plusieurs semaines que les apparitions publiques de la reine Nysa Sielle se font rares. Si la famille royale n'a pour l'instant pas offert d'explications à son peuple, cela n'empêche pas certains de spéculer sur la nature de cette absence. On murmure au sein du palais que la reine serait malade, et que c'est pour cette raison qu'on ne la voit quasiment plus sortir de sa chambre et qu'elle ne semble plus s'impliquer dans la vie du royaume. Cette rumeur commence à se répandre comme une traînée de poudre à travers le royaume de Valdierva.
Vous aussi vous voulez propager votre propre rumeur? Alors rendez-vous dans le recensement général pour remplir le champ "rumeurs et informations". Vous pouvez également consulter toutes les rumeurs et informations avérées au sein du registre des informations et rumeurs.
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 PER ASPERA AD ASTRA — acheira.

 :: Rezbia :: Château des Sielle  
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AGE : [ VINGT-QUATRE ] années éparses, matins sacrifiés sur l'autel des cruels ; et la naïve innocence se meurt lentement, alors que l'enfance se fane.
STATUT CIVIL : inénarrable fleur bleue, trop vite éprise des âmes ; [ MARIEE ] à achil valeska, union politique scellée dans le sang, entérinée dans le cœur, désormais.

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PER ASPERA AD ASTRA — acheira.  |  Jeu 30 Jan - 0:37
per aspera ad astra ★ achil & keira
   La nuit, ombre de menace, spectre d'un danger tissé dans les ténèbres, de ces impalpables que nul ne pouvait seulement s'essayer à prévoir ; le présage d'un trépas annoncé, dissimulé dans l'encre d'un ciel qui avait tué tout espoir, comme il les tuerait aussi. Vite, trop vite. Ne resterait plus rien ; le désert d'une vie éteinte, le mutisme de voix éteintes dans le néant, emportées dans l'oubli. Quel horreurs, encore, à l'aube d'un demain qui s'étirerait d'obscurité, éclaboussé d'un sang impie qui viendrait fertiliser les terres de ses ruisseaux mêlés? Combien de civières, encore, où pleurer ceux qui étaient tombés, ceux qui ne se relèveraient jamais? Akkadia, captive du marasme qui s'était accrochée à son atmosphère, anesthésie des âmes trop éreintées pour seulement se permettre de lutter encore. Nul repos, nul salut ; rien, si ce n'était l'attente angoissée de la prochaine vague de mort pour noyer leurs poumons, signer une fin qui aurait au moins le mérite d'être paix. Comme s'il n'était d'autre échappatoire que celle qu'offrait l'étreinte d'une mort bénévolente, le linceul d'une soie nuit pour bander les plaies impérissables. Le crime d'être humains ; et une ignorance à l'avenir comme éternel désavantage, nulle lumière à l'horizon de leurs présages troubles. Chaque jour, comme un peu de temps dérobé à l'infini d'un univers qui les dévorerait inéluctablement ; la survie, inlassable bataille pour un souffle de plus, une pulsion de plus à des myocardes déjà condamnés. Leur humanité, sacrifiée à l'autel des chimères qui se terraient dans le noir, fureur de démiurges vengeurs dont ils payaient le tribut des guerres ; plus rien de la compassion qui avait fait l'éloge des cœurs, jamais plus que des bêtes traquées — des plaies ouvertes à leurs âmes, léchées dans la nuit, la sauvagerie embrassée comme seule retraite à un monde qui n'en présentait plus. L'innocence, tombée en cendres, rien de plus qu'une faiblesse dans le chaos qui les engloutirait tous ; une loi du plus fort qui s'exprimait dans le sang, violence imprimée à la carne, le feu du pogrom dans les veines embrasées d'un inferno qui dévorait tout sur son passage. Ils avaient trop perdu, à la violence, trop sacrifié ; toute candeur, poignardée, immolée sur le bûcher d'illusions tombées. Paupières closes de sourde lassitude, c'est le fantôme de Reyna qui lui revient, visage diaphane maculé d'ichor impie, gueule cassée à une guerre qui n'aurait jamais dû être sienne ; Reyna, un pan d'âme abandonné à la furie des hommes, de ces précieux qu'elle ne regagnerait jamais. Reyna, qu'elle avait protégée, sans jamais parvenir à sauver le plus important. Combien en avait-elle sauvés, pourtant, dans le chaos? Combien, protégés de sa main, les flots rugissants d'une puissance avide dans les veines? L'héritage du sang, embrassé dans tout ce qu'il était ; Gavon qui ne s'était égarée, trouvée dans la tourmente — vie et mort dans le sillage de ses doigts pâles, égide protectrice disséminée sur les muscles vibrants. Insoumise, aux ténèbres qui s'étaient profilées ; fidélité à des valeurs qui avaient surplombé tous les souffles de foi, droiture de l'âme forgée de platine dans les artères pulsantes dont la force n'avaient jamais été que sienne. L'intensité, trouvée dans la mesure ; et elle, fleurie dans la tourmente, invaincue aux sirènes d'un mal qui s'était trop profilé dans les cellules, héritage d'un Pater à l'âme perverse d'un Enfer dont il était seul maître. Une seule conviction, dans les mains tremblantes de l'horreur qui s'accrochait encore aux souvenirs ; I survived this. I survived all of this. Les victoires à l'univers, écrites en lettres d'argent sur sa peau ; le bruissement de blessures anciennes sur l'ivoire, et plus encore de plaies à l'âme persistante dans l'adversité. He couldn't conquer me. No one can. Un triomphe de la compassion sur la sauvagerie empreinte dans les veines ; et pourtant, jamais de victoire contre les ombres d'un univers qui s'obscurcissait aux horizons de leur avenir — l'attente, éternel supplice accroché à sa carne, insomnie de prières qui ne glissaient plus des lèvres, silence que nul murmure suppliant ne venait plus troubler. Plus de foi en les cieux qui avaient déjà trop pris ; et la foi en l'homme, inflexible au cœur, alliage inoxydable suintant dans le platine pulsé dans les artères. L'avenir, taillé de leurs mains mortelles, un létal à la réalité dans leurs doigts ; le souffle d'une vie par lequel redessiner l'avenir, s'offrir le luxe d'un demain. Un jour après l'autre, endurance d'éternité, course éreintante à une nouvelle aube, dans l'espoir trop ténu que celle-ci verrait le ciel s'altérer. Et plus que l'astre, c'est l'homme, qu'elle attend.
La valse des minutes lentes, étirées paresseusement à son agonie, angoisse cruelle qu'il ne revienne pas. Chromin, prison implacable au devoir de l'aimé, distance venue lacérer le cœur de sa morsure acerbe, un manque en cratère dans la poitrine. Achil, trop loin ; serviteur d'une couronne qui s'étirait à l'est, lame affutée d'une conquête qui se payait de leur temps. La séparation, torture alanguie de l'idée qu'il puisse seulement être trop tard ; les secondes chances, emportées par un fatum cruel qui se repaissait de sa peine, l'époux emporté là où elle n'aurait su le suivre, sacrifié à son devoir. La foi absolue en lui ; mais l'épiderme, déjà trop balafré de cicatrices assénées d'un monde qui n'était que violence pour seulement se permettre l'ingénuité — trop consciente qu'il ne suffisait que d'un instant. Un souffle, éperdu dans le chaos, consumé à l'éternité, pour signer la fin ; et nul avenir à son horizon, perdue s'il était perdu. Achil, qui avait été choix ; la seule aspérité d'un réel dans le suffoquant de tromperies dont elle avait tissé son linceul, gemme brute à la valeur discrète. Une inspiration à l'infini, souffle de vie dans la poitrine gelée ; et le frémissement d'un impossible aux pulsations du cœur, émoi à l'illusoire de ce qu'ils ne seraient jamais, paradigme d'un jamais auquel le myocarde n'avait su se résigner. Et les mots du Thanatos sacrilège, comme une litanie cruelle, ironie macabre à son âme. L’amour triomphera toujours sur la famille. L'amertume, au niaiseux de l'axiome ; une gifle de réel au spectre d'illusions fracassées depuis trop longtemps. But it doesnt -- family comes always first. And so does duty. Un sacrifice, à leur survie ; un renoncement du cœur au profit de la raison, quête d'unité payée de sentiments. L'émotion, souffle fébrile, pourtant ; de ces liens d'argent tissés en étreinte autour de l'âme, un immuable signé en condamnation, murmure d'un présent qui n'appartenait qu'à lui. Et à l'attente, le spectre des serments noués dans le silence, jour après jour, ténèbres après ténèbres ; les mots flottants de missives qui avaient maculé les poignets d'encre noire, confessions à l'absent jamais adressées vers la lointaine Chromin. I promised I would give you time, Achil. I promised I would give us time. But I'm so afraid that time, we don't have no more. Pas lorsqu'il ne suffisait que d'un instant ; pas lorsque l'avenir n'étaient qu'adversité, menaces disséminées dans l'étoffe du monde. La vague, qui avait tout englouti ; et la folie, qui avait frappé dans le sanctum sanctorum même de l'empire bâti dans le sang — un rappel cruel que nul n'était jamais sauf. Nul refuge, nul abri ; et rien, contre lequel ils ne puissent seulement lutter. Du temps, comme seul espoir auquel ils puissent encore aspirer, fugace qui leur glissait entre les doigts, pourtant. I can't believe we've lost so much time, Achil. Can't believe I did. And time has seemed so long since you've been gone. Du temps ; plus précieux encore que les émeraudes qu'elle avait dispersées dans les mains des réfugiés —  de ces inestimables qui, une fois perdus, ne se retrouvaient jamais. I just wish we had more time. La séparation, comme une brûlure trop vive, toujours ; la plaie jamais cicatrisée de non dits qui n'avaient su se rendre tangibles, de balafres à leurs cœurs qu'ils s'étaient trop infligées. Et trop, qu'elle aurait aimé savoir dire avant qu'il ne s'évade, la conquête en troc d'une responsabilité trop pesante pour une autre.
Et le silence, seul survivant à ce qui avait déjà trop tué ; l'assourdissant de son cœur absent, rythme familier qui pulsait au loin, son harmonie paisible en seul souvenir latent à ses oreilles. La quête inconsciente, toujours, sens déployés au flux des ichors voisins ; et nul myocarde prisonnier des murs d'acier pour seulement combler le manque qui s'accrochait à sa poitrine — comme si le cœur ne pouvait pulser sans l'équilibre du sien, frémissement agonique d'un néant qui anesthésiait lentement tout le reste. Et un flux et reflux lancinant, pour percer le voile d'asthénie venu bercer ses heures ; le mirage accroché aux souvenirs, proximité feinte dans le pouls obstiné à son âme — un frisson de réel, feu céleste venu embraser les veines, brusquement, à la réalisation soudaine. Nul besoin de seulement voir ; perdue à l'abandon complet des murmures du myocarde, écho symphonique trouvé en l'essentiel. What is essential is invisible to the eye. Et la course éperdue, déjà, loin de la bibliothèque glacée venue cristalliser son souffle, paupières closes dans la quête du cœur. He's back. Trop indifférente aux regards, trop indifférente aux jugements ; une seule réalité, qui fasse encore sens : parce que le monde n'était que tragédie, il n'aurait suffi que d'un instant pour qu'il ne soit plus. Un instant, pour qu'elle ne soit plus. Leurs vies, de simples pions à l'échiquier de forces qui les dépassait. I'm not losing another second. Not today -- not ever. L'épiderme brûlant de la morsure de la bise polaire sur la peau nue, muscles embrasés d'une course dans des jardins qu'elle ne remarque à peine parce qu'il est là — sa silhouette, dessinée à l'encre de la nuit, une étoile sombre dans la gravité de laquelle elle se laisse capturer. Et le souffle court, alors qu'elle le percute, la collision en explosion à la vie, sans plus de retenue ni mesure ; une étreinte, dans laquelle noyer ses larmes, le soulagement ruisselant dans chaque perle glacée. 'Oh heavens, Achil -- You're back.' Et la compréhension brutale, en un hoquet douloureux ; I could have died out there -- just a second, and I would have bled out on this very floor. You could have died too -- never knowing what I never had the strength to say. it was never about duty, it could never be. You're not my duty, Achil. You will never be. La raison, soumise du cœur ; parce qu'elle n'avait jamais été plus, trop humaine, fleurie d'émotions qui n'étaient que siennes. 'You're back.' Tout ce qui faisait seulement sens ; il était là — et qu'importe, que la parenthèse ne soit qu'éphémère, repli momentané loin d'une guerre qui l'appelait à l'horizon. You're here now, and now is all that matters. We failed yesterday, and we don't know what tomorrow holds. But we have now -- and all of the nows that'll follow. Until death do us part, Achil.


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AGE : VINGT-NEUF ANS, et la trace de ces années comme l'usure érodant son être. un joyau aiguisé avec finesse.
STATUT CIVIL : coeurs sacrifiés à l'autel, MARI d'une femme qui l'effacerait volontiers d'sa vie, si elle le pouvait. lui, nonchalant à l'âme meurtrie qui s'est résigné à cette misère.

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Re: PER ASPERA AD ASTRA — acheira.  |  Dim 2 Fév - 20:43
(your future lies unspoken)
A world may burn as pages turn

Chromin et sa poussière, l'âcre du sang qui collait aux narines, mers de carmin qui dansaient avec l'Argent et la saleté dans chaque pli de peau. Chaque cerne aux traits fatigués, des yeux tournés vers l'horizon bloqué : une résistance tenace matérialisée sur la ligne étendue à quelques centaines de mètres de là. Une frustrante réalité noyée dans les ténèbres de la nuit éternelle ; et s'il n'y avait plus de cauchemars ici-bas, les insomnies étaient rythmées d'autres événements les rappelant à leur condition. Victimes et coupables ; le feu ardent d'une haine tenace, brûlant comme l'astre absent : étaient là les seules valeurs qui demeuraient. Une frontière nette et inchangeable – alors que les Trinitaires aujourd'hui se mêlaient à ce qu'était devenu le Royaume du Cercle, il était parfois difficile de délimiter les différences. De celles qui ne changeraient jamais, un ordre vieux comme Akkadia elle-même et trop d'orgueil et de traditions anciennes pour y changer quoique ce soit. Les Rouges qui avaient pris la capitale, l'habitaient comme si elle méritait d'être leur et en avaient changé l'aspect sans vergogne ; eux tous restaient les mêmes adversaires. De vicieux antagonistes à une narration claire : l'Histoire qu'ils écrivaient des filaments restants à leur énergie, la cause comme tambour de guerre au creux des tripes. S'il devait rester une chose qui fasse sens, que ce soit ça : la conquête, reine des destinées – instigatrice d'un instinct de survie on n'peut plus simple. C'était tuer ou être tué, ici. Chaque estafilade abandonnée sur l'épiderme, un rappel inquiétant d'un baiser de la Mort : celle qui les prendrait tous tôt ou tard, architecte des choix qui se faisaient ici-bas. Ordonnatrice de ceux qui tomberaient, ceux qui continuaient. Jamais assez de guérisseurs pour répondre aux demandes, jamais assez de mains livrées à la cause pour qu'elle soit simple et évidente. Prendre une cité comme Chromin semblait se faire sur le dos de trop de sacrifices – des calculs inénarrables qui n'appartenaient qu'à eux : Rois, commandants et leaders, avec dans leur paume, tout un futur. Une observation neutre de desseins qui se profilaient à chaque aube où le soleil ne se levait pas, à chaque crépuscule qui ressemblait déjà à l'obscurité la plus épaisse qui soit. Et le froid et la faim, la soif et l'épuisement comme seuls vrais maîtres de combats qui se suspendaient dans le silence : des troupes de semi-cadavres qui déambulaient, à la recherche de sens. Il y avait toujours Rezbia dans un coin de la tête, la pensée parasitaire pour le lointain inaccessible, la liberté piégée dans une stase glacée : les volutes d'air comme les songes, qui s'envolaient pour mieux disparaître. Home ; pour trop longtemps il n'savait plus ce que ça voulait dire – Aureus, Karez, ces appartements impersonnels dans lesquels il n'avait que trop peu gravité dans la capitale, entre son travail et ses devoirs immuables, au Cercle. La demeure de son enfance, murs imprégnés des siens depuis si longtemps – ancestrale possession chargée de mensonges qu'il n'avait découverts que récemment. Paradoxalement, il avait passé ces semaines-là à attendre de retrouver un foyer qui n'était pas. Ni vers l'avant, ni vers l'arrière ; une assurance partie en cendres, suffoquée par des incendies d'un réel brûlant. Seul l'oubli aurait pu faire encore sens ; le déni des déceptions et des hantises, ces instants trop courts où il lâchait les armes, délaissait le soldat pour n'être qu'homme. Un luxe qui n'existait nulle part peut-être – Achil la corde qu'on avait déjà trop usée. Achil, un poing armé nimbé d'ichor.
Il avait arrêté de compter les jours, à force ; entraîné à une rigueur froide comme l'eau endormie : patience usitée qui était brusquement entrée en collision avec le visage grave de ceux qui étaient venus après. L'annonce comme un coup de canon résonnant à la voûte céleste sans étoiles ; les mots revenus de Rezbia et d'une attaque qui s'était passée là-bas. En plein dans les murs du château, de ces maux mystérieux qui n'avaient ni coupable, ni raison. Et pour la première fois depuis bien longtemps, son sang n'avait fait qu'un tour : une pulsation éclair dans le poitrail, l'instinct qui l'entraîna vers le souvenir de trop de faciès abandonnés là-bas. Le Roi qui était retourné à sa capitale un peu plus tôt. La famille, ancre dans l'océan changeant de destins dictés par tant de mains. L'alignement de noms, fondation à l'univers auquel il avait déjà tant dévoué. Et une balle de plomb dans l'estomac pour le ramener douloureusement sur terre : le gravitas du firmament qui s'effondrait sur lui-même brutalement – le vide devenu chape de plomb sur la nuque. Et un songe parasite vers Keira ; l'épouse refoulée dans le silence de l'exil – de ces réflexions qui n'appartenaient qu'à lui, dans les temps de trêve où les responsabilités le désertaient pour le laisser seul. Incapable de savoir s'il maudissait ces moments, s'il en survivait un tant soit peu : la rancœur anesthésiée par la distance et le temps, ne demeurait qu'une meurtrissure qui ne pouvait guérir aussi loin. Akkadia trop petite et trop vaste à la fois ; personne n'avait protesté quand il avait ordonné à ce qu'ils retournent au château le plus vite possible. Une évidence qui relevait de la tâche la plus élémentaire qui soit : la lente remontée vers l'Ouest fut l'épreuve aux nerfs, bras de fer entre patience et impatience. Une dichotomie de sentiments passés sous silence qui se faisaient la guerre : là-bas, personne n'avait dénié décrire plus avant le drame, les conséquences qui avaient secoué le sol de la capitale, l'intérieur même de la cour. Les fondements de ce qu'ils construisaient si difficilement, encore – balbutiements de leur société idéale, seulement les premiers contours d'une victoire qui n'était pas encore totalement leur. Alors toujours la main d'un Destin pernicieux pour se rappeler à eux, une couche de non-dits devenus frustration dans le crâne ; un rappel constant de l'aisance avec laquelle ils pourraient ployer le genou, face à des menaces venues d'ils ne savaient où. Victimes des tsunamis qui ravageaient le Sud du pays ; et trop de réfugiés pour enfler les couloirs – Chromin semblait presque être la quête arbitraire et pourtant, ils ne lâchaient rien. Un combat de volontés qu'ils ne perdraient pas – était bien la seule assurance qui survivait au chaos. Dans l'opacité complète d'une longue nuit sans chaleur, il fut impossible de vraiment compter les heures, les jours dont ils eurent besoin pour retracer tout le chemin ; kilomètres avalés avec l'inquiétude en guise d'adrénaline, quelque-chose d'une énergie nouvelle pour remplacer l'éraillement.

Un battement constant avec les secondes, et dans la neige familière de l'Ouest, presque un réconfort de voir se tenir encore le fier château des Sielle ; fief de leur héritage, siège de trop de plans érigés pour l'éternité. La survivance de tout ce pour quoi ils avaient toujours vécu. It's not home, but it's something ; étranger toujours un peu, invité par une destinée qui n'était pas la sienne: et maintenant, l'antre de doutes dans laquelle il avait presque peur de mettre les pieds. Comme si un nouveau cauchemar l'attendait au tournant, comme si l'échec, ses manquements, ses erreurs n'étaient là que tout ce qui l'accueilleraient : l'absence qui l'avait trop éloigné de ces responsabilités qui avaient fait pulser son cœur pendant si longtemps. Valdierva, si silencieuse en comparaison du chaos qui s'étendait à l'Est, mordait les terres et faisait trembler les corps. C'était comme un autre monde, une séparation nette qu'il avait franchie à il n'savait quel moment. La bataille le retrouverait bien assez vite. Dans le néant, la tornade de cheveux noirs fut à peine reconnaissable, l'apparition soudaine qui le prit de court quand elle s'abattit contre lui ; un corps allié contre le sien, presque un contact oublié. Briséis? Pour un court instant, peut-être, il aurait pu penser à l'arrivée brusque de sa sœur, un élan désespéré l'amenant jusque-là, la prescience d'une mauvaise nouvelle pour venir en avalanche, noyer les certitudes branlantes qui restaient encore à son monde. Mais non, cette odeur- parfum accroché presque à lui aussi ; réminiscences de temps meilleurs, rappels de la fracture du myocarde, une disjonction à elle toute seule. Keira. You're alive, at least ; au soulagement se mêla la peine trop familière, survivante tenace d'un abîme duquel il s'extirpait si difficilement encore. I just arrived, and already too many bad news ; qui sait, possiblement une à l'orée des lippes de l'épouse également. Une main malgré tout, qui vint tomber sur l'épaule, l'enlacement d'un bras autour de la frêle silhouette de la jeune femme laissée là des semaines plus tôt ; le visage criminel qu'il avait quitté presque sans un regard en arrière, sans chercher à y sonder d'ultimes réponses aux questions qu'il n'avait pas encore eu la foi de poser. « Find the King. Tell him we'll report to him as soon as possible. » il ordonna au militaire juste là, la quelque poignée d'hommes qui était revenue avec lui- libérés pour quelques jours des paysages froids sur lesquels ils s'écrasaient inlassablement. « What happened here ? We received words of an incident but nothing more- » probably for the best, encore un secret bien gardé, le carcan de mots qui ne glissaient pas entre les rangs, à Chromin ; maybe some of them will come back here just to find that they lost everything. Peut-être était-ce un sort qui lui était encore réservé. « Is everyone alright ? » le pressant d'une question aisée, des yeux fuyant encore sur les lumières qui filtraient à travers les fenêtres ; « Are you okay ? » déférence d'une question évidente – importante ; isn't it part of our duty ? Délimitations trop floues d'un équilibre remis en péril – pourtant, c'est sans cruauté qu'il l'écarta d'elle, entoura son visage d'une de ses mains comme pour l'inspecter. C'était presque comme si rien ne s'était passé, à l'extérieur, comme ça. Keira, si similaire à ce jour-là où il l'avait laissée ; toujours aussi jeune, toujours synonyme d'une blessure lancinante – des ressentis qui n'avaient pas leur place ici et maintenant, émotions sangsues à l'âme, pourtant. Is there any peace left in this new world of ours ? Quelque répit que ce soit dans les murs familiers de ce qui était devenu leur ultime refuge : Karez aux Zarkari, Drinvi sous les flots – l'Est dévoré par des conflits qui ne pourraient que gonfler. Le réel était plus prescient que jamais ; even with you, Keira. La froideur du vécu dans les iris de jais- tomorrow probably holds other nightmares. Ou peut-être l'attendaient-ils déjà maintenant.

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Re: PER ASPERA AD ASTRA — acheira.  |  Lun 3 Fév - 14:03
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   La nuit, sourde menace insufflée aux poumons trop morts, bouffée d’un zéphyr d’ombres ruisselant dans les veines comme extinction à tout espoir qui pouvait encore subsister ; plus rien, à l’horizon noir, pour seulement croire à une échappée loin de ce qui ne saurait se fuir, chimère sans visage masquée de ténèbres venue planter ses crocs avides dans les artères pulsantes de mortels qui ne pourraient lutter. Le palais d’acier, rien de plus qu’une prison aux murs glacés, bronze terni d’obscurité qui n’était refuge, simplement cage. Une égide dans la nuit, où ils s’étaient trop cru saufs, à couvert de ce qui se terrait dans le néant ; le cœur pulsant d’un royaume où nul n’aurait dû savoir les atteindre, frappé d’un trait trop précis, pourtant. Une couronne des hommes, qui n’avait su protéger, contre ce qui se revendiquait des cieux ; parce que nul homme n’avait de sens au joug des rois, nul roi au joug des dieux. Pas un abri, qui puisse seulement les sauvegarder encore ; parce que la menace s’étirait dans la nuit coulante, son omniprésence comme une condamnation à mort — elle les engloutirait tous, la sorgue, noyade dans une noirceur qui s’accrochait à leurs âmes. Ne demeurait que la conscience cruelle que ce n’était plus là qu’une affaire de temps ; une échappée d’instants dérobés à la fin trop inéluctable, course contre une montre qui les avait déjà égorgés de ses aiguilles létales. Ils s’effaceraient, noyés à l’oubli, balayés de la vague de nuit qui ne laisserait nul indemne. Des noms supplémentaires, sur une liste déjà trop longue ; parce que le trépas ne se soumettait à nul trône, ne se revendiquait de nul homme ; pas une frontière, qu’il rebuterait à franchir de ses voiles d’ombres, ses doigts glacés inlassablement apposés à toutes les gorges. Et personne, pour seulement espérer fuir ; nulle lutte, à amorcer à ce qui s’accrochait au souffle même de leurs existences, la défaite déjà signée dans le platine et le carmin ruisselant sur les terres englouties. Thanatos, pourvoyeurs de vie, pourfendeurs de mort ; une progéniture de Qaan, l’âme empreinte de la marque d’Enfers qui était leur malédiction, chefs d’orchestres des sèves qui coulaient aux veines des hommes — trop impuissants, pourtant, à repousser la nuit qui éteignait leurs flammes. De ces adversaires contre lesquels ils ne pourraient jamais lutter ; la fin, empreinte à leurs ichors depuis les premiers instants, course précipitée vers le néant par un univers qui ne leur offrirait de salut. Qu’elle le soumette, l’indigent au souffle de Qaan qui s’était élevé dans la salle du trône, menace trop tangible à ceux qui s’y étaient réfugiés ; contre l’ennemi réel, elle ne pouvait rien. Sa mortalité, éternel désavantage à l’opposition d’un céleste forgé de toute-puissante. Seulement humaine, et jamais rien de plus ; c’était assez, pourtant — et malgré tout incapable de protéger, résistance infime à la bestialité du ciel. La force, tissée dans le nombre ; et pourtant, l’humanité toujours trop divisée, corps fragmenté contre le joug du divin. Comme si les frontières faisaient encore sens ; comme si les allégeances étaient seulement susceptibles de s’ériger en religion, lorsqu’il ne demeurerait plus que de cendres, et nulle âme pour plier le genou à l’ombre des trônes. Rien de plus qu’une gosse écœurée au difforme de couronnes qui n’étaient rien ; le seul royaume d’une humanité morcelée aux ambitions de quelques-uns, faiblesse insufflée dans l’orgueil venu gangrener leur unité. Ne subsisteraient que des empires de poussière et des sceptres rouillés, s’ils n’étaient capable de triompher de compassion, triompher d’humanité. Des conquêtes futiles, campagnes ridicules à sacrifier toujours plus de pions à des règnes éphémères, chair à canon à l’inutile, vies tombées dans la boue d’une Chromin lointaine, comme si trop n’avaient pas déjà été emportées dans le chaos qui avait tout englouti. Trop de pertes, déjà ; et un éternel élan à l’avidité, comme si ça n’avait pas suffi, comme si les couronnes n’avaient pas été déjà trop trempées d’argent et de rubis liquides, comme si trop de voix ne s’étaient pas déjà éteintes, comme s’il en fallait toujours plus. Rien de plus que des règnes de rapacité lorsqu’ils auraient dû être unité, front de résistance implacable d’une humanité face aux cieux barbares qui ne feraient cas ni des sangs, ni des noms, ni des loyautés, lorsqu’ils les étrangleraient de l’apogée de leur nuit sans fin. Plus d’importance, aux orgueils, lorsque ne triomphait que le désespoir latent de ne savoir lutter ; la conscience amère que ce n’était là que bataille perdue d’avance, seule guerre qui aurait dû faire sens, défaite signée de disjonction. Ne demeurait que la distance, aux aubes noires ; l’angoisse de ne voir naître un jour nouveau, éloignement à ceux qui ne reviendraient pas, le spectre d’ultimes rencontres, d’ultimes mots, accroché à la venaison. Le crime d’avoir cru, naïvement, que le temps était un infini entre leur doigts, essence d’une réalité pour façonner le monde ; un inépuisable à leurs âmes, ressource dispendieuse qu’ils avaient trop gaspillée. Le temps, rien de plus qu’une brume légère dont ils ne pouvaient se saisir, éperdus, alors que leur glas se sonnait à l’horizon, un sablier vide d’instants, tout espoir tué dans les regrets. Ils n’étaient jamais plus qu’un battement fugace à l’échelle de l’univers ; et leur fin, déjà trop amorcée dans le néant auquel ils reviendraient inéluctablement — vite, trop vite. Et Achil, trop loin, à jamais ; l’ignorance en fardeau implacable, la vie en suspens en un souffle figé dans l’air — parce qu’il suffisait d’un instant, pour souffler la flamme de vie, et qu’ils n’avaient jamais assez de temps. L’attente agonique d’un écho porté de l’orient, attente d’une fin qui les unirait tous d’égalité dans le trépas qu’annonçait la nuit ; et l’espérance naïve, toujours, lame cruelle enfoncée dans le myocarde, qu’il revenait déjà. La peur d’y croire, pourtant ; la perte, déjà presque trop acceptée à l’âme, dans le silence d’un Est qui se taisait trop, dans l’expérience d’un monde cruel qui avait déjà trop pris.
Le palpable, à sa chair, pourtant ; un tangible dans l’étreinte, souffle de vie dans sa chaleur venue repousser un instant le gel du froid. You’re here. You’re here, and it’s all that matters. You’re alive. Un sanglot, gonflé dans la poitrine brusquement, vague de soulagement abrupt venue l’emporter sans ménagement, toute tension effondrée à ses veines ; chancelante, soudain, les forces épuisées à un corps trop bordé d’insomnie et d’angoisse. Parce qu’elle avait trop tenu, trop longtemps ; funambule sur un fil effrité au-dessus de l’abîme, à avoir trop prétendu que tout allait bien — protéger l’autre, au tribut de sa propre raison, parce qu’ils avaient tant besoin qu’elle soit forte. Quelqu’un, pour affecter, un masque d’espérance dépeint sur les traits, lorsqu’elle n’était jamais que dévorée de l’angoisse sourde, jamais plus épuisée d’un monde qui n’avait été taillé pour elle. Et l’abandon, soudain, le soulagement venu balayer les derniers fragments d’une résistance éparse ; aveugle aux soldats et sourde aux mots, l’univers réduit à lui seul, harmonie d’un rythme de vie à ses veines pâles. Un témoignage tangible qu’il persistait, qu’il était ; et rien d’un mirage, dans l’étreinte qui se coule à sa silhouette, stature forte sur laquelle se reposer, juste un instant. La présence, comme seule salvation à une existence qui n’en connaissait plus ; le parfum, trop prégnant pour seulement douter, lorsque l’arôme s’était effacé de la chambre, jour après jour — le foyer, retrouvé dans son essence, attache à l’être qui n’avait été que spectre incertain sur le front de la cité insoumise. I’m home, finally. Home. Le sentiment de sécurité, qui s’accrochait à sa présence ; l’époux, seul réel à avoir jamais eu de sens, refuge lorsque le monde n’en offrait plus aucun. Foyer fragile, foyer ténu ; des fondations qu’elle avait ébranlées inconsidérément, sur lesquelles elle avait trop peur de seulement reconstruire. Un rien, pourtant, face au possible d’un instant qui aurait pu tout arracher ; un fragment d’inattention, assez pour qu’il tombe dans la boue noyée de platine de Chromin, un pion de plus sacrifié à la guerre vaine, assez pour qu’elle s’efface, diaphane poupée exsangue, sur le sol d’acier d’un palais noyé dans les flaques de son ichor. Incident. Le mot lui arrache un frémissement, parce qu’il n’est pas suffisant à décrire le chaos ; parce que nul verbe ne serait jamais assez à trop d’horreur. Et l’inquiétude qui s’enchaîne, reflet d’une angoisse qui s’était accrochée à son propre cœur ; le poignard d’une réalité amère, dans son propos, la danse de ses yeux attirés par les lucarnes d’un palais dans l’ombre. Une quête de l’autre, dans l’onyx de ses yeux ; famille, au nombre duquel elle ne savait se revendiquer, de ces devoirs qui l’emporteraient inlassablement. La gorge serrée, pourtant, au spectre de sa sollicitude, délicatesse du contact à sa joue, alors que les mots ne viennent plus, étouffée de trop d’émotions, soulagement empreint de peine et d’un plus qui n’aurait jamais dû être. 'Everyone is safe and sound. None of your family were there.' Le souffle de voix, rauque d’un émoi qui ne se restreint que difficilement ; la perte, en deuil de ce qui avait subsisté, pourtant. ’I’ve heard that both Briseis and your mother intended to come later, and I believe -- I believe you father was busy somewhere else at that moment. They were not there. All of them -- all of them are safe.' Et l’écho de sa question, valse douloureuse dans ses pensées, meurtrissure profonde à l’innocence de celle qui avait trop perdu, trop vite. Trop sacrifié, à l’ambition d’autres. ’I’m fine.' La façade, qui se craquelle, brusquement ; masque tombé en poussière, alors que les larmes serpentent en rivières adamantines sur l’ivoire, ruisseaux trop longtemps retenus pour simplement prétendre. Fine, comme si elle pouvait seulement l’être ; Reyna, barbouillée de sang, engramme imprimé au fer rouge à son âme, et l’écho des cris d’horreur en hantise perpétuelle de chacun de ses souffles. I don’t want to be strong no more. I can’t. Un hoquet, qui s’arrache à ses lèvres, vague rire désillusionné alors qu’elle force les mots, aveu d’un épuisement qui avait fleuri dans le désespoir, témoignage d’honnêteté en vestige d’un serment terni. ’I’m not fine fine, obviously, but I -- ' Un soupir, alors qu’elle clôt les paupières, tente de reprendre un soufflé qui ne lui appartient plus. ’I’m uninjured. I got out safely and I -- ' L’hésitation, pour tuer les mots, alors qu’elle le contemple ; et un frisson venu courir sur l’échine, morsure du froid sur la peau nue, tandis qu’elle croise les bras sur sa poitrine, comme si elle pouvait seulement se protéger de la nuit vorace qui les emporterait, comme elle avait emporté tous les autres. ’We should get inside and I’ll tell you all of it. But Achil, I -- ' Une main, venue se poser sur son bras, comme pour le retenir, comme pour s’assurer qu’il était bien tangible, un réel à portée de doigts. ’We did not hear anything from Chromin in days, and I thought -- I thought you were -- ' La gorge, brusquement nouée de larmes, sur les mots qu’elle ne sait prononcer ; l’indicible de la tragédie la plus cruelle en stigmate balafré à son âme — l’idée qu’elle puisse seulement vivre dans un monde où il ne serait plus. ’I just -- I just wanted to tell you how sorry I am and I -- I couldn’t have lived with myself if -- if those were the last moments I had spent with you. The last words. I’m sorry and I -- I don’t want to live in a world where you’re not.' I can’t live without you, Achil. I can’t no more. So leave, if you’d like. Leave as many times as you want. But please -- always return. L’aveu, accroché de désespoir, résipiscence au plus abject de ses crimes ; parce qu’ils n’avaient pas assez de temps, qu’ils n’en auraient jamais assez. Ne demeurait que le présent — le précieux d’instants qu’elle ne voulait plus sacrifier. All we have is here and now. And maybe there’ll be no tomorrow -- but at least we have now. I won't lose this now.


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Re: PER ASPERA AD ASTRA — acheira.  |  Jeu 20 Fév - 20:46
(your future lies unspoken)
A world may burn as pages turn

Épuisement, fidèle compagnie sur la ligne de front ; le flou qui avait fini par rendre la ligne d'horizon moins facile à lire : sous un firmament plongé dans les ténèbres, revenir en arrière avait presque semblé inutile. Impossible, même. L'espoir, finalement, rien d'autre qu'une minuscule lucarne accrochée au lointain d'encre : le spectre dans les nuits d'insomnie solitaire, un murmure fugace à l'orée de l'esprit, bien vite oublié. C'n'était que lentement mais sûrement qu'ils réalisaient tous à quel point ils avaient tout chamboulé ; une Akkadia morcelée qui se faisait la guerre de bout en bout, des paix passagères pour distiller la solitude, un marasme de loyautés qui ne faisaient que rarement sens. Trop peu de trêves pour comprendre, trop peu de jours ensoleillés pour voir au détour des lendemains, un avenir un tant soit peu réconfortant. Dans les abysses suspendues sur la ligne de vue, il n'y avait que le flou insaisissable d'un avenir indistinct ; la passation d'une destinée à une autre, où il n'serait jamais rien d'autre qu'un pion sur l'échiquier d'une destinée plus vaste. Des doutes difformes dans le crâne, une tumeur grossissant avec les jours- fautes qu'il ne pouvait que répugner sans pour autant les calmer : dans le mutisme où il n'était que son seul allié, il n'y avait que sa voix pour répondre à ses questions. Et revenir jusqu'à Rezbia ne rendrait aucunement les choses plus claires : l'attendaient ici d'autres devoirs, des houles de préoccupations noyant toute conscience – l'inconstance était devenue gouvernance au fil des mois. Trop souvent, ils n'avaient été que victimes là, de circonstances ; des proies pour un adversaire qui n'avait rien d'humain ou de tangible : et haut perchée, la lune blanche, gouvernante de tout, pour se foutre de leur gueule. Une ascendance divine qui se jouait d'eux tous- chaque illusion de pouvoir, un crime sévèrement puni. Il avait été loin – trop loin. Délaissant quelques uns de ses devoirs au profit d'autres, un choix soupesé avec les jours, volonté des tripes à une fuite qui avait été facile, sur l'instant. La netteté clair-obscur de la guerre, d'ennemis dans des tranchées, à la vie à la mort ; une dichotomie troquée, maintenant qu'il était là. Soi-disant entouré d'alliés, soi-disant à sa place : et chaque nouvelle journée qui n'faisait que prouver qu'ils devraient douter plus encore. De tout, de chacun – chaque faciès, armure à des secrets inavoués. Chaque regard, miroir de fautes qui deviendraient bien assez tôt, celles de chacun. On les jugeait bien pour quelque-chose, coupables exposés à un courroux qui avait drainé de leurs chairs, chaque arôme de mielleuses attentes. Maintenant qu'il était là, il n'savait pas pourquoi il était revenu ; le geste d'une dévotion inaltérable pour le sang qui battait en torrent assourdissant dans ses veines. La course d'un pouls qui avait battu pendant si longtemps pour d'autres. La Madone aux lippes empoisonnées de mensonges vieux de décennies entières. Le père et ses pulsions destructrices. Sœurs,  images diaphanes d'une affection qui ne serait jamais sienne. Et l'épouse avec tant de promesses déjà pesant sur sa conscience – tant d'hypocrisie instillées dans un ichor d'argent, illusionniste de cœurs qui avaient été désespérément à la recherche de quelque connexion : et avec Keira désormais, plus aucun serment de fidélité, de vérité ou de respect n'avaient de sens- une étreinte de l'âme qu'elle avait si brusquement desserrée avec des griffes acérées, une marque logée dans les chairs, invisible à l’œil nu.
A croire que c'était l'habitude alors, qui l'avait fait accourir ; aspérité à l'esprit d'airain qui s'était effrité en quelques heures à peine. Un trajet désespéré, course à la vérité qu'on n'osait lui avouer. Il n'avait pas eu la patience de sonder les visages des messagers, de ceux qu'il avait croisés dans le chaos de l'Est. Rezbia et ses drames récents l'avaient attendu, et il était arrivé aussi vite que possible. C'était comme s'il avait retenu son souffle jusque-là ; la capitale, offrant une oxygène nouvelle dans les poumons, des particules de froid suspendues dans le vide, porteuses de l'adrénaline. L'émotion qui manquait presque au nerf de la guerre- la stagne gelée qui avait paralysé Chromin et les troupes tout à la fois. Tout était différent, ici ; observation placide d'un château où rien ne semblait avoir changé : symbole de la stabilité qu'ils avaient réussi à instaurer dans les limites sécurisées de leur territoire. De hautes parois de pierre et de métal pour masquer les drames qui s'y étaient joués : aux récits qui étaient remontés jusqu'à leurs oreilles, là-bas, à des centaines de kilomètres, ils n'pouvaient qu'imaginer. Imaginer le chaos qui continuait de lécher les murs, l'imprenable danger dormant dans les couloirs- quelques soupirs de sanglots tus par l'hiver. A combien d'inconnus avaient-ils promis sécurité et refuge dans la salle du trône ? Comme si on les condamnait du sacrifice calculé, de l'offre marketing faite sur les populations froidement sinistrées du sud du pays. Des fautes bien à eux, tentatives vaines d'une rédemption qu'ils n'auraient jamais cru avoir besoin d'obtenir ; et encore maintenant, qui pouvait bien se permettre d'les blâmer de quoique ce soit ? Ils n'étaient qu'acteurs d'histoires écrites des centaines de fois déjà, bâtisseurs de voies d'ichor, les sacrifiés comme des pavés à des causes pour lesquelles ils avaient perdu tout autant. Derrière le cadenas de sa propre solitude, tout ce qu'Achil avait trouvé, étaient les réminiscences de choix qu'il aurait pu faire autrement ; une pensée coupable vers Edel, l'abandon d'une Akkadia où ils seraient toujours sujets d'un pitoyable gouvernement dirigé par un Rouge. Paradoxalement, un carcan de convenance qui aurait presque pu être réconfortant aujourd'hui : ils auraient au moins eu un bouc-émissaire tout désigné, sur lequel blâmer les ténèbres qui engloutissaient leur cosme tout entier. Soudainement, le pouvoir était devenu un tout nouveau désavantage ; la prescience d'un poids sur les épaules qu'ils ne pouvaient porter qu'en solitaire.

Et ici-bas, personne pour alléger l'invisible de sa charge ; une fatigue jusque dans les os, la moelle vieillie par les heures passées éveillé. Et l'illusion doucereuse d'une étreinte alliée, vite étouffée par la réalité : un mirage qui s'envola dans les effluves de parfum de Keira. L'habitude qu'il avait presque reniée déjà, perdue à Chromin ; une senteur de fleurs combattant le noir, accrochée aux draps où elle n'avait été qu'invitée. Intruse, finalement – la condamnée à une place qu'elle n'avait jamais voulue, jamais choisie. Jamais acceptée. Et toutes les promesses d'acceptation, d'acclimatation ou même d'affection n'avaient été que poudre aux yeux ; le repos, arraché à la carne comme un pansement sur une cicatrice encore saignante. Un palpitant à vif, au bord de lèvres sèches d'où les mots se firent hésitants, distants : une résistance tirant un brusque trait infranchissable entre eux deux. Why did you stay ? Il avait eu le dos tourné des jours, des semaines durant – pour tout c'qu'ils s'étaient dit, il aurait pu jurer qu'elle aurait pris ses jambes à son cou, qu'elle aurait embrassé cette liberté enfin offerte : un chemin grand ouvert vers cette Aldion où tout avait été mieux. « Good. That's-- good. » la froideur de la neutralité d'un mot qui voulait tout dire et n'rien dire à la fois. Good. La barrière d'un verbe d'asphalte alors que ses yeux fuyaient inlassablement. S'il avait quelque pensée parasitaire que ce soit- quelque confession à offrir, ce n'serait pas à elle. Not anymore, que répétait l'organe au poitrail, l'estafilade dans les chairs. Who knows who will get to hear them if I tell you anything ? Who knows who got to hear yours? Le rappel du prisonnier, toujours bel et bien présent, toujours bel et bien vivant, quelque part dans les geôles d'une Rezbia qui ne pardonnait guère. « I'm sure-... whatever happened, if everyone is safe now, it's all that matters. » and maybe none of us gets the luxury to be fine-fine. Un jugement trop âpre, même pour lui, même pour eux. Le silence qu'il troqua à l'offense, un spasme courant dans la mâchoire, jusque dans sa gorge pour y garder l'épaisse boule de non-dits. What would be the point ? Le temps, allié de l'ignorance et des plaies qui se soignaient à l'insu- maybe one day, we will have learn to live without trust, sans affection, sans espoir ; peut-être était-ce là tout ce qu'ils pouvaient espérer : l'anneau au doigt, devenu un vrai fardeau. Peut-être qu'au moins, à s'y acclimater le plus vite possible, il n'deviendrait pas comme son père. Peut-être qu'elle n'deviendrait pas comme sa mère. Maybe being miserable is possible, maybe it's all there is. Parfois, il était bien difficile de voir les choses autrement, de là où il était. Quand elle le retint alors, une main sur son bras comme ancre à un face à face qu'il aurait voulu esquiver le plus longtemps possible, il aurait presque voulu pouvoir juste s'en défaire. L'audace d'une rixe sans mot pour appuyer ces sentiments encore logés dans les entrailles. Il n'en fit rien, pourtant – la politesse, qui sait – quelques craquelures d'un épuisement abandonné avec les secondes qui s'étalèrent avec les mots. « I didn't die. » il signifia simplement à la jeune épouse ; and I thought you'd leave. Elle n'l'avait pas fait non plus. Et il n'savait même plus c'que ça pouvait vouloir dire. Il n'savait plus grand chose, rien d'autre que la tenace hargne qui revint piquer ses nerfs à la diatribe de la brune- de ces mots mielleux qui n'faisaient plus sens, poésie de sentiments qui n'avaient jamais existé- n'existeraient jamais. « I thought I made myself clear, before leaving. You do whatever you want, stay here if you think it's of any use. But I thought we agreed on stopping with these-... speeches. » la cruauté d'une sévérité de marbre, jusque sur le visage : because why would you do that so soon after my return, if not just to hurt even more ? A croire qu'elle s'assurait déjà à rouvrir une plaie que la distance ni les semaines n'avaient su refermer. « Our last moments wouldn't be counted amongst my biggest failures if I had to die on this battlefield. » at least I would have known the truth ; un jugement qu'il ne souligna que de ses prunelles, s'échappant à la paume de la jeune épouse pour mieux les fracturer de cette distance glacée. « If guilt is making you talk or try to mend things... don't. I don't have time for that. » et la fatigue, encore dans les veines pour refroidir la peau. « I'm sure you'd be able to make your way into this world without me. » and maybe thinking you'd make it even better is what drove you so far ; parfois, il était coupable de lui imaginer les pires desseins qui soient, des idées tordues dans le crâne d'une bien jeune fille qui avait toujours semblé si innocente. Honnête. La cruelle erreur des masques portés par tous ; I should have known. Mais il avait été aveugle- aveugle à une évidence on n'peut plus humaine, les lois d'un monde écrit depuis bien longtemps.

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Re: PER ASPERA AD ASTRA — acheira.  |  Dim 23 Fév - 12:36
per aspera ad astra ★ achil & keira
   Ne demeuraient que des regrets, à l'heure où l'univers se parait de nuit, une fin annoncée dans le triomphe des ombres qui s'accrochaient à ses cieux ; le sublime d'une tragédie d'humanité, chape d'airain d'instants tangibles d'amertume, de ces possibles qui n'avaient jamais pris corps, condamnés d'un souffle, condamnés d'un mot. L'existence, infernal chemin de croix en souvenir de tout ce qui aurait pu être ; une réalité qu'elle avait trop cru tisser de chacun de ses fragments de vie, glaise fertile forgée de choix entre les mains d'un genre humain dévoué d'acharnement à la face d'un univers qui ne s'était jamais targué de seulement offrir le spectre d'une chance à ceux qui n'étaient que pions sur l'implacable de son échiquier. Cruelle erreur, que de seulement s'illusionner à le croire ; humains, et rien de plus, de ces fragiles flammes balayées d'un revers de la main par des démiurges qui ne s’embarrassaient de la compassion trouvée dans l'humanité. Rien, pour seulement s'acharner à croire, la foi morte en cendres brûlantes répandues sur la neige sale ; et nul, vers lequel se tourner — plus rien d'un espoir envers les cieux, plus rien d'un espoir envers l'homme. L'existence, rien de plus qu'une bataille perdue d'avance, son issue inéluctable ancrée dans chacun des souffles de vie qu'exhalaient leurs poitrines ; l'une de ces courses vaines à l'assaut de forces immuables qui ne se laissaient étreindre de l'emprise d'une simple humanité, lutte à l'éternité, payée d'ichor ruisselant sur les pavés, tribut trop élevé à une guerre dont l'issue n'était déjà que trop connue. La défaite, signée dans les veines, signée dans chaque inspiration d'une vie trop fugace, l'essence même de leurs êtres marquée du sceau de l'éphémère — irrévocable sentence prononcée dès le premier atome, la vie en simple sursis aux ténèbres qui les engloutirait tous. Et les pouls sourds dans les veines multiples n'étaient que le dissonant compte à rebours organique vers une fin qui ne les laisserait fuir, faille inscrite dans leur humanité en rappel persistant qu'ils n'étaient rien. Des électrons libres, des égarés, de ces forces négligeables qui ne sauraient réécrire un réel qui ne s'était jamais constitué à leur mesure. Comme s'ils pouvaient seulement affronter l'ire de démiurges implacables qui ne s'embarrassaient de pitié, victimes collatérales à l'horizon d'une fureur qui les emporteraient tous ; comme s'ils pouvaient seulement s'opposer à l'ombre d'un mal instillé dans leurs veines même, joug obscur d'une sauvagerie accrochée au sillage de leur mortalité. Ils n'étaient jamais que condamnés, en l'attente angoissée de la sentence qui punirait leur crime de simplement exister ; et le simple fait de vivre, devenu précieux fardeau qui éreintait les épaules et tirait les traits, morsure d'un jour après jour qui ne laisserait jamais nul indemne. Trop lasse, de s'acharner en une lutte qui avait trop coûté, déroberait jusqu'à l'essence, un dernier fragment de cœur emporté par un zéphyr infernal ; trop incapable d'admettre la défaire, pourtant, la main toujours trop tendue vers l'autre, pourvu qu'ils subsistent au prix de son sacrifice. Une vie pour une vie ; le seul axiome qui fasse encore sens, troc altruiste désécré de tromperie dégueulasse — ils perdraient tous, lorsque sonnerait le jugement dernier de leurs existences vapides, témoignage silencieux de la fragilité d'une humanité qui s'éteindrait toujours. Comme la flamme avait besoin de combustible, ils n’étaient jamais que de pâles spectres, leurs essences consumées in extenso dans le sacrifice, la vie offerte à l'autre pourvu qu'il soit possible de n'en sauver ne serait-ce qu'un. Et les mains trop vides, la mort accrochée aux doigts pâles, alors que la liste ne se lassait de se prolonger, nécropole de perte creusée dans le cratère du cœur.
Ne demeurait plus rien — la naïveté fanée d'une foi en l'humanité, morcelée de la volonté d'un univers trop abrupt au spectre de rêves d'enfant ; et la chape implacable d'une asthénie glacée à ses épaules, mort instillée dans les veines, dans la réalisation cruelle de ce qui était, et de ce qui n'était plus. Le myocarde n'était que trop éteint, aiguilles d'airain à chaque battement, agonie de vivre à l'horizon de fantômes qui s'accrochaient à son sillage mortifère. Dmitri, emporté dans la cruauté d'un revers de l'existence, aléa d'un jeu dont les démiurges se gaussaient avec trop d'engouement ; rien de plus qu'une victime collatérale sur des listes déjà trop longues, et nul à blâmer, si ce n'était la tragédie de vivre. Rien, à espérer, à l'orée de la nuit qui les saisirait tous, inéluctablement ; rien, l'oubli, l'effacement d'une réalité qui ne leur appartiendrait jamais vraiment, et seules quelques balafres à l'âme à emporter vers le néant. L'existence, seul purgatoire qui fasse sens, finalement ; neuf cercles d'un inferno parcourus jour après jour, inlassablement, dans l'agonie d'un univers qui n'offrait que pour mieux reprendre ensuite. Combien avait-elle sacrifié, déjà, dans la vaine ambition de sauver, espoir naïf persistant au cœur? L'âme effritée d'avoir trop perdu, des pans d'humanité tombés en cendres avec ceux qui n'étaient plus qu'absents, le demeureraient à l'éternité d'une ligne du temps qui les effacerait sans pitié ; des spectres, pour hanter chaque jour, engrammes ternis du deuil de ce qui ne serait plus jamais. Et elle-même, trop changée, dans le reflux d'une année ; l'enfant naïve, poignardée sans merci, laissée agonisante dans les cendres brûlantes de ses rêves massacrés. Égorgée, la foi tragique en des cieux sourds à toutes suppliques, érodée, la confiance aveugle en un avenir plus doux ; ne persistait que l'angoisse imprégnée dans chaque instant, une lassitude permanente imprimée à la venaison. De ceux qui avaient trop donné, s'étaient dilués dans les offrandes du cœur, sauver l'autre pour se sauver soi-même ; mais il n'était nulle échappatoire à une sentence imprimée dans le sang même, nulle excuse aux fautes de son humanité égarée. Rien, si ce n'était du temps, et la conviction sourde que les instants égrenés se faisaient trop rares, la fin trop proche à leur course vaine. Quelque chose d'un soulagement abject, dans le repos qu'offriraient les bras d'un Qaan venu saisir ses enfants, achèvement de la torture sans fin d'une existence qui n'était que longue agonie. Do not pity the dead. Pity the living. Et pourtant, vivre, trésor trop précieux pour seulement accepter de s'en départir ; sa valeur trouvée dans ceux qui demeuraient, malgré les plaies sanguinolentes du souvenir de ceux qui étaient partis, hémorragie du cœur dans le deuil répété.
Et Achil, toujours là ; survivant au sort qui s'accrochait à l'épiderme de tous ceux qu'elle avait l'heur d'aimer, invaincu aux voiles d'une mort qu'elle dissipait de ses doigts. Achil, toujours là, seul port d'attache dans le tumulte d'un monde qui l'érodait sans merci, fragment d'un intouchable qu'elle seule avait jamais su effriter de son contact, épouse indigne qui n'avait su préserver ce qu'il y avait de plus précieux dans l'or terni de leur lien, comme elle n'avait su sauver tout le reste. Dmitri, emporté trop tôt vers l'oubli parce qu'elle n'avait été ; Reyna, l'innocence sacrifiée sur l'autel d'un fatum cruel parce qu'elle n'avait su agir assez vite ; Marcus, abandonné à la merci des démons nichés à son âme parce qu'elle n'avait rien vu — et la terreur de le perdre lui, dans le silence d'une Chromin lointaine, Rezbia trop occupée à lécher ses plaies pour ouvrir son tumulte aux murmures de l'Est. Vivant, pourtant ; comme s'il n'était pas trop tard, une opportunité de réparer ce qu'elle avait brisé, de le réparer, panser des plaies qu'elle avait assénées inconsidérément. As long as there is time, there is hope -- and it's all I have left. Hope. You and I. Des électrons libres, qui avaient persisté malgré tout, une collision de leurs existences qui s'était perpétuée dans son retour, comme elle se perpétuerait inlassablement, comme s'il ne pouvait en être autrement. Et qu'importe, alors, qu'ils soient un peu plus fracturés, un peu plus délavés de tragédie ; I'm sure you know just as I do that none of us are truly good, Achil. Personne, qui soit réellement sauf, parce qu'il n'était nulle part où fuir ; et le monde n'était plus que lame de Damoclès au-dessus de leurs nuques, rappel inlassable qu'ils n'étaient jamais qu'en sursis. How would you have felt, if you had came back to learn they had all survived -- all but me? You'd had been a free man, Achil -- free from the one wife who betrayed you before you left. And maybe it would have been for the better. I swore to myself, the day we got married, that your happiness was the one thing that mattered the most -- and I can't believe I failed that one oath. That I'm the one who took it away from you. Who's still taking it away from you. Alors elle ne sait blâmer la réserve, la trop jeune fille, ne sait blâmer la gifle de ses mots ; quelque chose d'une sentence trop méritée à l'élan de mots échappés inconsidérément, aveu qu'elle ne parvient réellement à regretter. You should always tell your loved ones what they mean to you before it's too late. Les paupières un instant closes, dans une inspiration douloureuse, alors que ce sont les traits de Dmitri qui viennent se peindre sur l'écran de sa mémoire. You should always tell them. Alors elle rouvre les yeux vers lui, ses traits tirés, noyés de froideur, comme pour empreindre son souvenir à l'éternité à sa mémoire, se perdre dans chaque instant que le fatum leur offrait encore. You never know how much time you have left. Do not let me forget, you, ever, neither your face, nor your voice. Vivre, rien de plus qu'une lente agonie, si son cours n'était marqué que de sa perte ; de ces épreuves qu'elle ne saurait tolérer, frappe mortelle pour achever de lui porter le coup de grâce. Bury me, my love, for living without you is something I can't fathom. 'They would have been one of my biggest regrets.' And heavens know I have many. 'And sure, I could fend off without you -- doesn't mean I want to.' It's the last thing I want. La voix, rauque d'une sourde peine qu'elle ne cherchait plus à dissimuler, rauque d'un silence qui s'était trop accroché à sa gorge depuis que le deuil avait fleuri dans la poitrine, tuée d'une flèche acerbe assénée depuis Hidter. Break my heart, Achil. Break it a thousand times. If it can still be broken, it means you're still alive -- and that there is still a heart to break. Elle inspire, pourtant, laisse le chagrin refluer, trop concentrée sur un now qui était la seule chose qui face encore sens. Here and now. 'But you're right. It's -- It's an habit I should get rid of.' It's not easy, Achil. It's not easy, getting rid of twenty years of education if lies in deception. But I'm trying. I swear I'm trying. Elle se fend d'un demi-sourire timide, des yeux pâles posés sur lui, presque suppliants, pensées affichées sans dissimulation dans le reflet clair des iris trop délavés. 'Forgive me.' Trop consciente, brusquement, que ce n'est pas que pour l'égarement de ses mots qu'elle implore son pardon ; sa faute entière, pour laquelle elle ne pouvait espérer de clémence, seulement gagner lentement la considération qu'elle avait perdue, la mériter d'efforts qu'elle n'avait jamais su offrir jusqu'alors. 'I'm just glad you're back.' I missed you -- so much. Un sourire sincère, ténu, venu fleurir sur ses lèvres alors qu'elle le contemple ; tout de sa présence, comme un baume à son âme, baume à son cœur, rappel incarné que tout n'était pas perdu. Alors elle essuie les sillons de larmes d'un revers du poing, épaules plus solides parce qu'il le fallait ; Valeska, parce que c'était tout ce qui comptait, un devoir embrassé sans plus de retenue. 'Regarding what happened -- we were all in the throne room, taking care of the refugees. And there was that guy -- a Thanatos. He attacked a guard, killed him. I wasn't fast enough to counter him.' La voix, factuelle, sourcils froncés de sérieux alors qu'elle se remémore les faits ; trop incapable de restreindre la grimace coupable qui vient s'afficher sur les traits juvéniles au souvenir de l'homme qu'elle n'avait su protéger. 'I was able to fend off his attack when he targeted me, though. Knocked him out in reverse. And then more and more started to get mad and attack people that were there and I -- I took some refugees with me and got them out before it got too dangerous.' Les yeux clos, alors, tandis qu'elle se souvient le sang et les cris, la décharge d'adrénaline à ses veines lorsqu'elle s'était enfuie. 'Achil -- ' La gorge serrée d'émotion, brusquement, alors qu'elle relève les yeux vers lui, plonge les iris dans l'onyx froid des siens. 'I wouldn't have gotten out if it wasn't for you.' Because of that day -- before any of this happened. When it was just you and me. Because I promised you that I would try. Save myself, if anything was to happen. Because I promised you, and I'll never cease trying, Achil. For you, I'll always try. Les yeux accrochés aux siens, dans l'espoir qu'il comprenne ce qu'elle ne formulait en mots ; et la gorge trop serrée pour seulement s'offrir le luxe de plus parler, alors que dans une hésitation, elle tend la main, le souvenir de son geste de recul trop frais à la mémoire — une brève pression à son bras, témoignage d'une gratitude muette, alors qu'elle laisse retomber la main, s'arrache seule à la chaleur de son contact. I'll give you all the time you need, and I'll never stop trying.


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