“being stuck here” & @erebe sielle - Fin janvier 2678
L’anneau métallique est posé sur sa table de chevet tandis qu’il se laisse choir sur son lit dans un soupir, ce qui a l’air de contrarier sa chouette qui l’observe d’un œil étrange depuis son perchoir non loin de la fenêtre. Toujours aucune lumière dehors, rien de plus qu’une froideur dorénavant bien installée. Il n’aurait pas cru le dire un jour mais la chaleur étouffante d’Othinara lui manque, ou tout du moins les rayons chaleureux du soleil. Allongé de tout son long sur son lit, la tête dans l’oreiller, il s’agit de l’un de ces jours où Thorn rumine à trop tourner en rond. La journée est pourtant loin d’avoir été inactive, mais l’on aurait beau dire ce château était une ville à lui tout seul de par son immensité, il n’en demeurait rien de moins qu’une certaine forme de prison. Oh il ne pouvait blâmer Noah Sielle de vouloir le garder à l’œil, loup au beau milieu de la bergerie, mais l’anneau qui se trouvait temporairement sur sa table de chevet était là une preuve suffisante que plus jamais Thorn ne pourrait faire marche arrière. Son sort, il l’a accepté et contrairement à ses débuts il s’habituait de mieux en mieux à son nouveau mode de vie. Même s’il restait encore de temps à autre ce genre de journées interminables qui ont le don de ternir ses humeurs. Peut-être devrait-il proposer une séance de combat à Erebe afin de se dégourdir les jambes ? Ou tenter le goût du challenge, à savoir le proposer plutôt à Achil ? Macanthos ne se doutait que trop bien que cela ferait rudement plaisir au Valeska. La seule idée de songer à lui demander le fait rire contre son oreiller. S’il en était réduit là, c’est qu’il était clairement temps que la journée ne se finisse. A en juger par le battement d’ailes qui résonne jusqu’à ses oreilles et le toucher des pattes qui viennent trouver son épaule, Meera avait plutôt décidé qu’il était l’heure d’aller voler faire un tour. Il n’y avait guère qu’elle qui se réjouissait de la nuit perpétuelle. D’un soupir, il se retourne et la récupère sur son bras au passage. Dorénavant assis au bord du lit, il l’observe de ses yeux bicolores et penche la tête sur le côté. « Bien, j’ai compris, mais fais attention à tes plumes s’il te plait. ». En guise de réponse, la chouette laisse échapper un petit cri puis bat des ailes quand il se lève pour ouvrir la fenêtre. « Amuse-toi bien pour nous deux. ». Il lui donne ensuite de l’élan et elle s’envole dans la noirceur de la nuit virevoltant entre les différentes tours du château.

A peine referme-t-il la fenêtre que le froid glacial paraît lui geler la peau, une sensation qui fait écho à l’un de ses souvenirs déjà lointains et pourtant encore si frais. La morsure du froid sur ses poignets. Il se demande où diable a bien pu passer Nysa Sielle, lui qui était persuadé que leurs chemins se croiseraient plus souvent et qu’elle en profiterait pour se faire un malin plaisir de lui rappeler combien sa présence ici faisait office de traîtrise à son rang et à son sang. Voilà qu’il n’avait pas droit à tout cela, non pas qu’il aille s’en plaindre bien au contraire mais il ne pouvait s’empêcher de trouver cela étrange. Dans le silence de la nuit et de sa chambre, Thorn attend patiemment le retour de l’un des seuls ici qui parviennent à lui redonner le sourire. Car il y avait bien Reyna qui était capable d’une telle chose mais il ne l’avait pas croisé non plus aujourd’hui et à cette heure-ci il avait grandement besoin de détendre son esprit et de ne plus penser aux regards en biais ou insinuations. Si bien que lorsque les trois coups significatifs retentissent contre la porte, le blond ne peut retenir le soupir de soulagement qui quitte ses lèvres quand il aperçoit la silhouette du Sielle pénétrer dans ses quartiers. Echevelé à cause de l’oreiller, il ne se fait pas prier pour attraper Erebe par le col de sa chemise et l’attirer à lui comme si sa vie en dépendait. « J’ai cru que t’allais me laisser croupir ici. » qu’il lâche en le serrant dans ses bras, nez plissé et un tantinet contrarié. « Quel piètre garde du corps je fais si je ne peux même pas te suivre à plus de 500m au-delà de ces murs. » qu’il ironise en riant jaune.    
 

 

code by solosands

“being stuck here” & @Thorn Macanthos - DÉBUT JANVIER 2678
Une vie de prince. C'était à cela que je m'étais habitué depuis que nous nous étions installés dans cette région porteuse de nos souvenirs d'enfance. J'étais né Sielle, et notre monde avait volé en de nombreux nouveaux éclats depuis que tout s'était précipité. Mais si j'avais cru avoir abandonné un morceau de mon être dans la manœuvre... tu étais revenu, toi, l'ennemi capturé volontairement pour être mené à moi. Et malgré les craintes provoquées par ce simple fait, j'avais à nouveau eu l'impression que mon myocarde battait dans ma poitrine. Noah m'avait mis en garde, méfiant vis-à-vis de ce que tu représentais, du fait que tu pouvais te jouer de moi, m'utiliser. Mais j'en avais toujours eu la certitude, celle qui m'avait poussé à me porter garant pour toi, à plaider ta cause auprès de mon roi, mon cousin, le représentant de cette famille envers laquelle ma loyauté était acquise depuis l'enfance. Ainsi, il avait été admis que tu puisses devenir mon garde personnel... ainsi que celui d'autres Sielle lorsque je n'étais pas entre les murs du palais. C'était une autre forme de prison, mais plus luxueuse et, surtout, elle nous permettait de nous retrouver dans tes appartements... Bien plus petits que ceux que je partageais avec Irène, absolument. Mais au fond, ce n'était que le présent, et l'avenir restait des plus incertains.

Il n'y avait qu'à constater les derniers événements. Le fait que toi, tu ais eu le courage et l'audace de rejoindre le Cercle. De trahir... L'aurais-je fait pour toi ? Ou serais-je mort à force d'hésitation ? Je préférais ne pas y songer. D'autant plus que nous ne le saurions jamais à présent. Même si ma loyauté me laissait penser que non. Était-ce alors t'aimer moins ou te trahir un peu ? Un soupir à mes lèvres, tandis que je quittais les appartements de mon père, passage nécessaire après la fin de ma journée, ayant accepté de participer à un prochain convoi avec certains membres de ma famille, dont Reyna, dans le sud de notre région. Noah nous accompagnerait un temps, brièvement, mais cela suffirait. Mon père avait insisté, formulé cela comme le devoir de notre branche. Et je tenais à préserver ses fausses croyances concernant mes penchants les plus détestables à ses yeux. Mirages qui prenaient ton regard lorsque l'on se glissait dans les myriades de mon esprit. Il faudrait que j'en touche un mot à mon épouse également... elle pourrait m'accompagner quand cela ne serait sûrement pas ton cas. Quitter le château n'était pas encore envisageable, alors nous accompagner dans le sud...

Mais cela signifiait devoir te laisser ici. J'avais confiance... et en même temps, je n'ignorais rien des vieilles rancunes tenaillant ta famille à d'autres. Sans oublier que le monde restait incertain... raz de marée, et soleil inexistant nous laissant nous enfoncer dans la froideur d'une obscurité tenace. Il ne faisait aucun doute que l'avenir ne nous laisserait pas en paix si facilement. Silencieux dans les couloirs, je me contentais d'avancer jusqu'à parvenir enfin à ta porte, sur laquelle je laissais tomber trois coups significatifs, m'annonçant simplement. L'instant d'après, j'ouvrais la porte dont la poignée céda facilement, te repérant facilement, avant que tu m'attires contre toi, m'arrachant un demi-sourire sous ton geste... J’ai cru que t’allais me laisser croupir ici. et tes mots. Tes bras m'enveloppaient, les miens faisant de même. Quel piètre garde du corps je fais si je ne peux même pas te suivre à plus de 500m au-delà de ces murs. Je vins déposer brièvement mes lèvres contre les tiennes, râleuses, sans perdre ce sourire que tu m'avais redonné depuis ton retour. « Le genre ayant l'autorisation de le faire jusque dans des draps ? » soufflais-je ensuite, un éclat rieur au creux de mes prunelles. Bien sûr que je partageais ton avis, que ma confiance t'était acquise, mais je n'étais pas celui qu'il fallait convaincre en l’occurrence. « Est-ce que le prince dois se faire pardonner pour l'attente ? » murmurais-je contre tes lèvres, loin de vouloir commencer à aborder le sujet qui fâche. Mes doigts jouant sur ta nuque, dans la fraîcheur ambiante de la pièce, marquant déjà l'absence de Meera.

 

code by solosands

“being stuck here” & @erebe sielle - Fin janvier 2678
L’attraper  par le col, geste futile dans le fond car il serait venu vers lui à peine quelques secondes après son entrée. Geste nécessaire aux yeux du Macanthos pour s’assurer que c’est bien réel et qu’il est enfin rentré de sa journée. Si on lui avait demandé à l’adolescence s’il pensait être capable de s’accrocher à ce point au Sielle, il aurait probablement ri au nez de celui qui aurait osé lui poser la question. Pourtant, déjà à cette époque, c’était bien Thorn qui s’était mis à flirter. C’était bien Thorn qui avait engagé le premier baiser qui a voué Erebe à quitter le parcours militaire. C’était encore lui qui s’était remis à flirter dix ans plus tard alors que leurs chemins s’étaient séparés. Rien ne le prédestinait à finir ici, en plein territoire Sielle, à  finalement céder à la requête du blond faîte en catastrophe lorsque la capitale était mise à feu et à sang argenté. Encore aujourd’hui, il se demande parfois comment il a pu en arriver à une telle envie d’émancipation. Un risque inconsidéré, c’était une certitude, mais en observant Erebe esquisser son demi-sourire, l’ancien militaire sait pertinemment qu’il n’aurait pu s’en passer, que sur les terres chaudes d’Othinara il ne faisait que mourir lentement. Toutefois contrarié par son ennui, Thorn ne peut s’empêcher de râler. Il s’agit de l’une de ces journées devenues rares où sa condition le rattrape, où les regards en deviennent insupportables quand bien même il ne s’en offusque guère d’ordinaire. L’arrogance des Macanthos juste sous la langue, il ne se laisse respectueusement pas faire, dans la limite de ce que sa condition lui permet. Ni un prisonnier ni un éminent invité, il ne peut néanmoins en vouloir aux Sielle.

Chaste baiser échangé, il garde le nez plissé encore un moment mais n’est pas un boudeur convaincu. Le genre ayant l'autorisation de le faire jusque dans des draps ? Le blond roule des yeux tout en sentant ses lèvres s’étirer d’un sourire amusé. Bras enroulés autour de son ennemi amant il demeure parfaitement immobile et pose son regard étrange dans le sien avant de rétorquer, narquois. « Dit comme ça, si certains t’entendaient ils pourraient croire que garde personnel est un nom de code pour en réalité suggérer prostitué personnel. ». Il ricane. « Quel veinard je fais… ». Taquinerie qu’il lui rend juste avant d’entendre la suite de ses mots. Est-ce que le prince doit se faire pardonner pour l'attente ? Souffle qui se heurte à ses lippes, Thorn sourit en coin et penche la tête sur le côté. Puis, il hausse un sourcil et laisse traîner le silence pendant quelques secondes, signe d’une fausse réflexion tandis que le derme frissonne au contact de ses doigts. « Le prince pourrait en effet. C’est une idée intéressante. ». Ses mains remontent le long de son dos sans qu’il n’en fasse mention ou ne sourcille. « Le Prince compte-t-il rester ici cette nuit ? ». Question qui se veut innocente mais également sérieuse. Non pas que Thorn ne sache pas se débrouiller seul mais si cela ne tenait qu’à lui et si Erebe n’était pas aussi sévère avec lui-même, il attraperait sa main et ils partiraient d’ici, le plus loin possible sans plus aucune contrainte ni jeux de politique. La bague temporairement posée sur sa table de chevet ne serait plus un gps ambulant sur ses épaules, leurs épaules. « Comment s’est passée ta journée ? ». Doigts remontent jusqu’à sa nuque, glissent jusqu’à ses joues avant qu’il ne se décide enfin à l’embrasser lentement puis s’écarter pour s’assurer que la fenêtre était correctement fermée car la fraîcheur trônait encore dans la pièce malgré le peu de secondes où la fenêtre avait été ouverte. Il ignore qu’il n’est pas au bout de ses peines, que bientôt il devrait affronter la salle du trône bondée de réfugiés officiellement aux côtés de la famille d’Erebe. Il ignore qu’alors il ne pourrait plus jamais espérer un quelconque bénéfice du doute auprès des siens, même s’il n’en avait déjà eu aucun et que la chose resterait amère un moment. Prenant la direction de l’un des fauteuils pour s’y mettre assis, il jette quelques coups d’oeils au blond resté debout non loin de là et attend la réponse, réellement intéressé de savoir. « Est-ce qu’il y a seulement eu des délinquants à attraper, ou à interroger qui ne soient pas moi ? ». Nouveau sourire en coin qui se glisse à son visage, tel un vulgaire clin d’œil aux interrogatoires qu’il avait enchaîné il y avait de cela plusieurs mois maintenant. A Aureus, à Drinvi, et ici-même… A Rezbia.    



 

code by solosands

“being stuck here” & @Thorn Macanthos - DÉBUT JANVIER 2678
Voilà ton regard qui s'évadait à ma remarque, mais tes lèvres trahissaient cependant le jeu de mes mots. J'avais bien conscience que tu désirais plus que ce qui t'était accordé. Que si, au moins, tu devais être mon garde du corps, tu désirais le faire jusque dans les rues et bâtisses dans lesquelles il m'arrivait de me rendre pour réaliser mon propre travail. Je ne réclamais pas ta présence à chaque instant du jour ou de la nuit, mais je la savourais lorsque tu te trouvais près de moi, dans cet appartement aux allures d'alcôve pour ce que nous pouvions ressentir. Ici aussi la religion nous poursuivait, mais elle se faisait moins oppressante à mon sens depuis l'affaire des menottes. Le poids s'avérait moins lourd, la culpabilité plus douce, bien que je m'étais déjà résigné à la damnation de mon âme pour la simple et unique raison que je t'aimais et que je m'y étais volontairement noyé. Jusqu'à mes mots soufflés à mon roi pour te sauver des geôles. Le silence narquois de ton regard revint vers le mien qui riait sans un bruit. Dit comme ça, si certains t’entendaient ils pourraient croire que garde personnel est un nom de code pour en réalité suggérer prostitué personnel. Tu ricanes et je laisse un rire amusé franchir mes lèvres. Parce que si tu avais traversé une partie du monde pour moi, j'avais mis la mienne en jeux pour protéger la tienne. Mais tu avais fait bien plus au fond, l'anneau abandonné en était une preuve indéniable. Chose que j'aurais bien eu du mal à réaliser... Je me serais laissé mourir de l'intérieur, j'imagine, plutôt que de trahir les miens. Mais tu étais venu, tu étais ici, et à la suite de mes mots, si quelqu'un m'avait entendu, ce ne serait pas tant toi que l'on aurait imaginé comme le prostitué de l'histoire, crois-moi. Nous n'étions pas cela, car si ce monde nous y autorisait, si mon destin n'était pas déjà lié, tu aurais hérité de l'anneau d'une toute autre manière.

Mes lèvres contre les tiennes, mon souffle s'attardant contre tes lippes, mes doigts caressant paresseusement ta nuque, je te vis sourire, hausser un sourcil, pencher la tête. Et le silence, familier, tentateur, vint précéder tes mots. Le prince pourrait en effet. C’est une idée intéressante. Petit sourire amusé à mes lèvres, tandis qu'un frisson gravissait mon derme sous la caresse suggérée de tes doigts. Le Prince compte-t-il rester ici cette nuit ? J'aurais pu te répondre que si cela te faisait plaisir... que si... mais la vérité était que oui, je comptais passer la nuit ici, avec toi, dans tes bras, à boire l'ambroisie de tes lèvres jusqu'à plus soif. Aussi, plutôt que de laisser le moindre mot s'évader des miennes, je capturais le derme de ta gorge de mes lippes, petits baisers à la fois tendres et passionnés, mes doigts se pressant sur ta nuque. « Est-ce que cela répond à la question du garde ? » Si je le pouvais, je t'accorderais bien plus, mais il n'en était pas question. Tu le savais aussi bien que moi, si j'avais anéanti un certain nombre de murs à tes côtés, il ne faisait aucun doute que certains ne s'effondreraient jamais. Comment s’est passée ta journée ? me soufflas-tu avant de m'embrasser, brève étreinte qui n'était ni la première ni la dernière entre ces murs.

Malgré tout, tu ignorais encore que je devrais m'éloigner un temps, alors que tu vérifiais la fenêtre, avant d'aller t’asseoir sur l'un des fauteuils. Je te suivais des yeux, comme pour mémoriser ces secondes, avant de devoir quitter la capitale un temps. En compagnie de Reyna et de mes parents.  Est-ce qu’il y a seulement eu des délinquants à attraper, ou à interroger qui ne soient pas moi ? Je laissai un premier rire te répondre, avant de m'avancer dans la pièce, lentement, sans me presser nullement. « Bien sûr qu'il y en a, sinon je serais au chômage et tu le sais bien. Et disons qu'elle a été. » Je m'assis sur l'un des fauteuils, celui qui faisait face au tien, tout en me passant une main dans les cheveux, signe de réflexion, d'hésitation peut-être. Je surveillais moins mes manières lorsque je me trouvais auprès de toit. « Mais je vais devoir quitter Rezbia quelques jours. Je vais revenir, mais nous devons descendre aider la population. » Et tu ne peux pas venir. m'abstiens-je de te préciser. Nous en étions conscients tous les deux, si tu ne pouvais déjà pas simplement quitter le palais pour aller dans les rues, ce genre de voyage était tout simplement proscrit.

 

code by solosands