trois décembre de l'an de grâce 2677
@marcus gavon, aldion.

mon frère,
je ne sais quand cette lettre te parviendra. je crains que notre situation actuelle n'en complique singulièrement l'acheminement, malheureusement. qu'importe. mille fois, j'ai songé prendre la plume pour t'écrire, mille fois, la prudence a retenu ma main ; je ne saurai attendre plus longtemps, cependant. la fête du froid approche, et avec elle, tant de souvenirs et de nostalgie qui m'étreignent ; et je ne saurai trouver les mots pour exprimer combien je regrette que nous ne puissions la célébrer ensemble, cette année encore.
tu me manques tant, mon frère. ton absence demeure une douleur de tous les instants, et le souvenir de notre dernière dernière entrevue l'est plus encore ; si j'avais su, alors, que ce serait la dernière fois que nous nous verrions... je suis si inquiète pour toi, et tu ne quittes jamais véritablement mes pensées ; je me consume dans l'espoir que tu ailles mieux, que tu aies réussi à trouver un peu de paix. j'en doute tant, pourtant, et mon cœur se déchire de ne pouvoir être près de toi et de te protéger. j'ai failli à ma promesse, mon frère, et c'est là la seule chose que je regrette. je t'aime au-delà des mots, pourtant, et il n'est pas une distance, une frontière, pas un roi ni un empire qui ne sauraient nous garder éloignés. je serai toujours avec toi.
ne réponds pas à cette missive, je t'en conjure — ce serait préférable, au regard de nos situations respectives.
sache que je t'aime, au-delà de tout. prends soin de toi, et prends soin de notre sœur ; si tu ne peux le faire pour toi, fais le pour moi. je chéris l'espoir de te revoir bientôt, puissent les cieux nous être favorables.
avec tout mon amour,

k.