INTRIGUE Ne manquez pas le second chapitre du deuxième tome de l'intrigue. Plusieurs sujets ont été postés, vous pouvez tous les retrouver dans la partie intrigue.
période sprint rp La nouvelle période de sprint rp a débuté. Vous agnez le double de points pour tous les rp postés !
nouveaux dés De nouveaux dés ont fait leur apparition, pour vous aider à participer dans le grand jeu du pouvoir et de la politique. Toutes les explications se trouvent dans ce sujet.
Vous ne trouvez pas chaussure à votre pied? Venez demander de l'aide pour créer votre personnage! Vous ne pensez pas pouvoir vous investir à long terme? Pensez aux personnages éphémères!
rappel du réglement: vous avez une question d'ordre administratif (lancer de dé, mouvements politique, actions qu'il est possible de faire ou pas, métier possible de faire ou non, etc) ? Vous pouvez la poser via mp au pnj (the parcae) uniquement, ou via le sujet des questions et suggestions. N'hésitez d'ailleurs pas à nous faire part de toutes vos suggestions pour améliorer le forum !
recensement rp: nous vous rappelons qu'il est de votre responsabilité de recenser au moins un rp au cours de la période de recensement de deux semaines actuellement en cours. La période actuellement est du 21/02 au 08/03 non inclus. Les membres qui ne se recensent pas sont automatiquement placés dans les membres en danger.
lancé de dé obligatoire si votre personnage fait partie d'un mouvement (le gouvernement compte comme un mouvement), veuillez lire ces explications sur les dés des traitres, et ensuite vous recenser le plus rapidement possible
Ce recensement est obligatoire et doit être fait avant la prochaine maintenance.
propagée par les Veuves: Alors que de nombreuses personnes ont été empoisonnées à Aureus ces derniers temps, il semblerait que la contamination des eaux ne soit pas une conséquence des manifestations de ce 5 septembre mais provient de la malveillance des Perles, par désir de vengeance suite à la perte d'une part du marché sur la Capitale suite à l'instauration de la république d'Aureus. Des hommes ont été aperçus la nuit, déversant des liquides dans l'eau d'Aureus, à la peau bien trop claire et au regard mauvais.
propagée par les Perles et la population d'Aureus: Il a été raconté par ceux présents sur la scène de crime qu'une rose avec des épines a été trouvée sur le corps d'Alexandre Shelby. Quelques minutes plus tard, à peine, un malheureux homme de main des épines rouges fut trouvé non loin de la maison de l'ancien dirigeant. Il se murmure que les épines rouges seraient à l'origine de cet assassinat, énervé par les contraintes qui leur étaient imposées par le nouveau gouvernement d'Aureus.
propagée par la population de Rezbia: Voilà plusieurs semaines que les apparitions publiques de la reine Nysa Sielle se font rares. Si la famille royale n'a pour l'instant pas offert d'explications à son peuple, cela n'empêche pas certains de spéculer sur la nature de cette absence. On murmure au sein du palais que la reine serait malade, et que c'est pour cette raison qu'on ne la voit quasiment plus sortir de sa chambre et qu'elle ne semble plus s'impliquer dans la vie du royaume. Cette rumeur commence à se répandre comme une traînée de poudre à travers le royaume de Valdierva.
Vous aussi vous voulez propager votre propre rumeur? Alors rendez-vous dans le recensement général pour remplir le champ "rumeurs et informations". Vous pouvez également consulter toutes les rumeurs et informations avérées au sein du registre des informations et rumeurs.
And I ask for no redemption In this cold and barren place. Still I see the faint reflection And so by it, I got my way.
Aussi dangereux que salutaire, être à Beniria, si proche d'Ornixa, laissait un goût amer dans la bouche d'Altan. Si près et pourtant si loin de la ville qui l'avait vu naître, grandir. Le danger la guette et elle le sait. Chaque jour passé ici est une journée gagnée. Un jour de plus à vivre. La faucheuse dans le dos, elle se sait en sursis Altan. Mais ne pas se rendre auprès de son amie Carlotta n'avait jamais été une option. Elle avait fait son choix sans y réfléchir à deux fois. Consciente des risques. Sûre de ses mensonges. Alek ne devait pas savoir. Pas dans l'immédiat. Un jour peut-être. Il aurait alors gagné le droit de lui hurler dessus, de la secouer un bon coup. Elle encaisserait sans broncher. Du moins c'est ce qu'elle se disait.
A l'abris au cœur de la demeure de Carlotta Luci, elle attends le retour de son amie, prisonnière volontaire. Pas de soleil pour réchauffer sa peau, pas de lumière pour éclairer ses journées moroses. Rien qu'une nuit sans fin. Altan perd doucement tout espoir d'un jour revoir l'astre du jour. Les cauchemars avaient finalement disparus, seule lueur d'espoir, source infime de joie. Elle gardait en mémoire les images douloureuses de ces maudits rêves. Gardait au fond de l'âme les blessures physiques. Un souvenir qui la fait encore tressaillir. Et si ses nuits n'étaient plus perturbées par ces mauvais rêves, Altan ne dormait pas mieux pour autant. Désormais habituée à la présence rassurante d'Aleksander, elle avait à nouveau perdu ses repères en quittant brutalement son protecteur. Elle avait choisi. Elle ne pouvait blâmer personne d'autre qu'elle. Pauvre sot. Elle croit dur comme fer être dans le vrai, avoir raison de tout lui cacher. Elle qui n'a pas de secrets pour lui. C'est mieux ainsi. Il n'a pas besoin de savoir, pas besoin de s'inquiéter. Pas quand sa famille, sa chair et son sang, a besoin de lui. Elle n'est rien. Rien qu'une gamine qu'il suit par devoir. Un poids. La pensée lui sert le cœur. Gamine qui se réveille peu à peu, prend enfin conscience qu'il est bien plus qu'Aleksander, protecteur, ami. Tellement plus.
Plongée dans ses pensées, un livre ouvert entre les mains, Altan lève la tête alors que la sonnette de la porte d'entrée retenti. Elle laisse quelques secondes s'écouler avant de prendre la direction de la porte, hésitante. Quand elle daigne enfin l'ouvrir, son visage s'illumine, rassurée. Mais bientôt elle fronce les sourcils, mille et une questions se bousculant au fond de sa boîte crânienne. « Ethel ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Tout va bien ? » C'est la panique qui envahit Altan, le ventre noué à l'idée que quelque chose, n'importe quoi, soit arrivé.
STATUT CIVIL : les déboires amoureux qui s’enchaînent, elle esquive à merveille les alliances matrimoniales dénichées par son géniteur. amante éprise et maudite est-elle.
« Trust is fragile. Secrets and lies jeopardize trust and can damage us and our relationships — sometimes irreparable. »
Tout autant insensée qu’irraisonnable, la présence d’Ethel au sein de sa terre natale n’est que pure folie dictée par un simple coup de tête. L’impulsivité, encore et toujours, guidant dangereusement ses pas. Elle ne devrait pas être ici, le risque est grand. Pourtant, elle ne regrette pas, pas vraiment, malgré les représailles qu'elle ne manquera guère de subir à son retour, les foudres d'Hector déjà prêtent à s’abattre sur elle. Elle n'y pense pas, elle essaye du moins. Elle lève les yeux, Ethel, incapable de discerner l’astre solaire inscrit aux abonnés absents depuis ce qui lui semble être une éternité. Beniria lui est difficilement reconnaissable sous cette couche de noirceur. L'humeur n’en est que plus amère. Les semaines, les mois, défilent jonchés de mauvaises nouvelles. Et, lorsque les cauchemars cessent enfin, octroyant un semblant de répit, c’est la réalité qui heurte de plein fouet, s'obstinant à chambouler son existence. La silhouette figée, l’aigreur lui nouant les tripes, elle observe la bâtisse se dressant sous ses yeux. Lorsqu’elle songe à Carlotta le myocarde s’apaise. Mais, l’image d’Altan, sacrée illusionniste de renom, s’impose inlassablement à elle. La colère est tenace, la déception poignante. Les sentiments exacerbés, peut-être son jugement n’est-il qu’altéré, troublé par une dose d'amertume trop profonde. Des souvenirs fugaces l’assiègent, souvenirs d’une enfance révolue, heureux sont-ils, désormais entachés par le mensonge. Elle a ce besoin vital d’entendre la vérité s’extirper des lèvres de la principale concernée. Pourquoi lui avoir dissimulé son identité ? Cette question tournoie au cœur de son esprit depuis l’instant même où elle compris. Elle lui en veut pour ce mensonge. Elle lui en veut pour être désormais prise entre deux feux, entre elle et lui, entre l’amie et l’amant. Altan ou Hector. En vérité, il y a bien plus que cela en jeu, il y a sa famille également. La fidélité mise à rude épreuve, maintenant se voit-elle dans l’obligation de choisir à qui cette dernière revient.
Le poing s’abat frénétiquement contre le battant de la porte. Le pouls s’accélère, tantôt comprimé, désormais emporté, Ethel redoute cette confrontation tout autant qu’elle l’attend. Elle en tremble, trop émotive, ulcérée à l’idée qu’elle ait pu lui mentir de la sorte, quotidiennement, sous ses yeux et sans regret. L’attente lui semble durer des lustres quand soudainement le regard imprégné de surprise d’Altan croise le sien. La tristesse ressentie par l’enfant qu’elle était autrefois à l’annonce de la disparition de son amie lui noue les entrailles, la blesse désormais. Elle ne répond pas, pas tout de suite, pénétrant sans invitation au sein de la demeure tout en ignorant éhontément les questions posées à son intention. Au diable les convenances, elle n’a pas dans l’idée de passer par quatre chemins, hors de question. « Il faut qu’on parle. » Pour sûr le ton est donné. Elle sonde la brûleuse de ses prunelles empreintes de déception, incapable de rester de marbre face à cette dernière. « Est-ce que tu comptais seulement me révéler un jour ton identité, Altan Naaji ? » La mâchoire se crispe, elle en retient même son souffle. Elle connaît d’avance la réponse. Non, jamais n’a-t-elle eu l’intention de lui avouer la vérité salvatrice. Maintenant ne peut-elle songer qu'à la succession de mensonges et de désillusions sur le point de se profiler à l'horizon.
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Douloureuse incompréhension. Ethel ne lui offre aucun indice. Pas de répit non plus. La jeune femme s'engouffre à l'intérieur de la demeure sans donner la moindre réponse aux interrogations de son amie. Altan perd pieds, la surprise et l'inquiétude grandissant dans son esprit. La porte claque et finalement les mots fusent. La voix d'Ethel fendent l'air. Altan se fige, la respiration coupée, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine, résonnant à ses tempes. Le sang pulse dans ses veines et la chaleur de son feu intérieur se répand jusque dans son cerveau. Finalement piégée. Prise à son propre jeu. Nier maintenant serait pure folie. Elle le sait. Elle peut lire les signes sur le visage d'Ethel. Sa vielle amie sait. Rien de ce qu'Altan pourra dire ne changera cet état de fait. Il n'y a pas d'issues. Le poids de ses mensonges pèsent désormais lourd entre elles. Le nom de Naaji résonne à ses oreilles. Mélodie maudite. Des années s'en entendre son prénom accolé à ce nom si cher à ses yeux. Des années à prétendre ne pas être celle qu'elle est. Autant de mensonges accumulés, de non dits et autres faux semblant. Autant d'erreurs. Un cercle sans fin.
Si elle rêve d'enfin révéler son identité au grand jour, de redevenir Altan Naaji, elle n'avait jamais vraiment osé imaginer ce jour. Chimère inatteignable, la jeune femme s'était presque interdit d'y penser. Elle reste de marbre, figée, la bouche à moitié ouverte à la recherche de la bonne réponse. Il n'y en a pas. Rien de ce qu'elle dira ne justifiera ses mensonges. Pas auprès d'Ethel. La douleur lui glace presque le sang. Leur amitié était une constante rassurante, un élément essentiel de sa vie. Passée et présente. Elle expire enfin. Lentement, laissant par la même occasion le flot de ses pensées lui revenir. « Le moment venu oui. » Un jour. Elle n'avait pas prévu que la vérité s'impose. Ce face à face la déstabilise Altan, complètement perdue, pas sûre d'avoir les bonnes réponses, de faire ce qu'il faut. Et pourtant elle a l'air naturel, de savoir ce qu'elle fait. Maîtresse du mensonge. Princesse des apparences. Reine du jeu. « Il fallait que le moment soit juste Ethel. » Sa voix trahie une forme de détresse, une tristesse mal dissimulée. L'idée de perdre son amie la ronge de l'intérieur. Risque mal calculé, à peine réfléchi. Elle n'avait pas le choix. Altan Naaji n'a jamais eu le choix. Et si la confrontation la terrorise, elle se sent aussi soulagée. Un poids finalement de moins qui pèse sur sa poitrine.
Elle se souvient de leur enfance commune, des deux gamines insouciantes qu'elles étaient. Elle peut presque les entendre, leurs rires innocents qui s'envolent. « Crois-moi, te cacher ce secret m'a toujours pesé mais quel autre choix avais-je ? » Aucun. Elle le sait. Et Ethel devrait également. « Tu devrais comprendre ça. » Elle s'entête, pauvre gamine bercée d'illusions. Le ton monte entre elles. Le venin des secrets entachant finalement leur belle amitié. Elles sont désormais deux étrangères. Tout un monde les sépare. Et le regard qu'Ethel pose sur Altan dit tout. L'écart se creuse, les mensonges finissent d'enterrer leur complicité. La confiance s'effrite. Altan se risque à un pas en avant, à la recherche de la main de son amie. A la recherche d'un être qui n'est plus vraiment là. « J'ai fais ce que j'avais à faire pour survivre. » Froide, distante, Altan reste pragmatique. Pas question de s'effondrer maintenant. Il n'y a pas de place pour la faiblesse.
STATUT CIVIL : les déboires amoureux qui s’enchaînent, elle esquive à merveille les alliances matrimoniales dénichées par son géniteur. amante éprise et maudite est-elle.
« Trust is fragile. Secrets and lies jeopardize trust and can damage us and our relationships — sometimes irreparable. »
Le mensonge est une chose perfide. Lorsqu’on s’y engouffre, nous voilà perdu, pris au piège au cœur d’un océan de faux-semblants qui ne cesse de s'accroître au fil du temps. Cercle sans fin. Peut-être que la vérité blesse, heurte. Mais, le mensonge, lui, vous brise. Les affres de ce dernier ne lui sont pas inconnus bien qu’elle aimerait pouvoir prétendre le contraire. Qui est-elle alors pour jeter la première pierre ? Personne, si ce n’est une amie froissée, guidée par la déception ainsi qu’un soupçon de colère. Pour être honnête, elle aurait préféré ne rien découvrir, ne pas être ici. Parce qu’elle connaît la suite des événements, parce qu’elle n’a pas d’autre choix que de trahir Altan, cette femme au double visage qu’elle ne peut cependant s’empêcher de porter dans son cœur malgré tout. Elle sait déjà que la déception sera terrible, qu’elle deviendra alors une traîtresse aux yeux de cette dernière. C’est ça qui l’enrage. Elle en veut à Altan. Elle en veut à Hector. Et, par dessus tout, elle s’en veut à elle-même. Elle ne souhaite strictement rien de tout ceci. Elle exècre cette situation.
L’effet de surprise est à son comble. Ethel pourrait savourer ce moment, pourtant il n’en est rien. Elle préférerait encore oublier ce qui l’amène à Beniria en ce jour. La brûleuse semble tout à coup inanimée, paralysée. Peut-être aurait-elle pu prendre des gants, l’envie n’y était cependant pas. Elle a besoin de savoir pourquoi. Elle a besoin d’obtenir des réponses bien qu’elle ne mérite absolument rien après tout, elle en a parfaitement conscience. Finalement, le silence s’efface, laissant place à une tirade pour le moins insatisfaisante. Le bon moment n’est qu’une pure invention. Il n’existe pas, n’existera jamais. Elle en sait plus que quiconque à ce sujet. Voilà des mois qu’elle attend le bon moment afin de révéler l’existence d’Hanae à Hector. Plus le temps passe, moins l’occasion lui semble juste, appropriée, plus la peur s'empare de son être. Tout ceci n’est que foutaise. « Parce que tu penses qu’il y aurait un jour eu un bon moment ? » La question est purement rhétorique. Un moyen comme un autre de lui faire ouvrir les yeux, d’essayer du moins. « C’est faux, tu le sais aussi bien que moi, ce fameux moment n’existe pas, ne se présente jamais. Tu te fourvoies si tu penses sincèrement le contraire et ça aussi, tu le sais pertinemment. » Le fait est que tout ceci est beaucoup trop difficile à admettre, pour Altan comme pour elle.
Elle cherche la vérité dans le regard de son amie, tente en vain d’y déceler des réponses. Elle se sent étrangement attaquée, piquée au vif. Peut-être devrait-elle comprendre, mais l’envie n’y est pas. Elle veut des explications. Trop blessée est-elle pour se montrer empathique ou ne serait-ce que compréhensive. « Je ne sais pas quel autre choix aurait pu se présenter à toi, je ne sais plus rien de toi. » Elle était cette fillette, cette amie ayant partagé son enfance, trônant au sein de ses plus beaux souvenirs. Elle était aussi cette femme rencontrée par hasard au cœur d’Aureus, une nouvelle alliée, une confidente. Deux personnes réunies au sein d’une seule et même entité. Maintenant, elle est le mensonge. La confiance perdue. Non, en espionnant Altan, Ethel ne s’attendait pas le moins du monde à découvrir un tel secret. Elle ne s’attendait à rien d’ailleurs, elle pensait presque tout connaître d’elle. « Comprendre quoi ? Que tu n’es qu’une illusion ? » Le myocarde se serre. Elle déteste déjà cette confrontation. Pourtant, elle ne pouvait guère se contenter de ne rien faire, d’accepter, de se résigner, il fallait qu’elle vienne ici, à sa rencontre. Démêler le vrai du faux, en voilà une quête perdue d’avance. La main s’empare doucement de la sienne, avec précaution presque. Ethel semble rester de marbre, rongée de l’intérieur, pourtant elle ne s’y soustrait guère à ce contact. « Comment suis-je supposée deviner ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, Altan ? » Les mains s’étreignent, pourtant la distance se creuse, les éloignant aussi soudainement qu’indubitablement. Le lien est rompu.
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Tout vole finalement en éclats. Le sol s'ouvre sous ses pieds et Altan ne peut qu'admirer le vide béant qui l'attends. Comme paralysée par la réalité, la vérité des mots qu'Ethel emploie. Des poignards enfoncés dans sa poitrine. Des poignards qu'elle a elle-même façonné. Altan est son propre bourreau. Impossible d'en vouloir à cette amie désormais perdue. Impossible de ressentir la moindre colère, encore moins de la rancoeur. Il n'y a que de la peur, une tristesse qui lui noue l'estomac. Des sentiments qu'elle déteste. Altan peut enfin baisser sa garde, montrer à Ethel qui elle est. Il n'y a plus de secrets. Elle comprend la violence des paroles qui l'assassine, comprend qu'Ethel a besoin de faire son deuil, d'être en colère. Il n'y a plus rien à sauver. Impossible de répliquer. C'est à peine si elle reprend son souffle. Pourtant, pas question d'abdiquer complètement, de laisser l'autre gagner. Elles ont chacune leur tord et Altan ne l'oublie pas. Des secrets, Ethel en a tout autant et Altan s'est porté garante. Gardienne silencieuse des hontes et autres erreurs de son amie. Autant de choses qui les lies, les rend indispensables l'une pour l'autre. Peut-être n'y a-t-il pas de bon moment comme Ethel le soutient. Peut-être s'est-elle fourvoyée, enfoncée dans son propre mensonge, perdue dans une autre réalité. Pourtant Altan veut encore y croire. Elle s'accroche, pauvre gamine à la recherche de la vérité. « Au contraire, tu sais tout désormais. » Il falait qu'Ethel le comprenne. Peut-être valait-il mieux que la constatation vienne d'elle-même. Que la femme et l'enfant se rejoignent, prennent conscience ensemble de la réalité. « Tu es la seule à tout savoir de moi. » Le bon comme le mauvais. L'avant et l'après. Le début et la fin. Elles forment un cercle, un tout. L'une ne va plus sans l'autre.
« N'oublie pas que je sais tout de toi également. » Tranchante, Altan abat ses dernières cartes. Atout qui la dégoûte. Là non plus il n'est pas question de choix. « Je ne suis pas la seule à garder des secrets. » Les mains s'éloignent brutalement. Lien brisé à tout jamais. Il n'est question que de survie. Toujours. Louve solitaire qui se détache de sa meute, laisse derrière elle les éléments capables de la blesser. Et tant pis si elle doit abandonner ceux qu'elle aime. « Je ne mens pas pour le plaisir. Tu connais mon histoire, tu sais d'où je viens. Tu sais que mon amitié pour toi a toujours été sincère. » Une constante immuable dont elles ont besoin. Pourtant, cette constante perd de son intensité, menace d'éclater. Ethel lui glisse entre les doigts. « Cherche au fond de toi Ethel. Nous avons toutes les deux changées pour survivre. Mais au fond, ne sommes-nous pas toujours ces gamines perdues dans la chaleur de l'été ? » Elle se souvient très bien Altan. Ces journées entières passées à rire, insouciantes, innocentes. Bien sûr qu'elle regrette cette époque bénie. Elle s'en veut d'avoir compartimenté sa vie de la sorte, d'avoir induis Ethel en erreur. Elle déteste ses mensonges et toute la distance qu'ils mettent entre elles. Mais elle déteste encore plus l'avenir. Elle craint les jours à venir. Ethel détient la vérité et cette simple pensée la fait trembler.
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La menace est tangible, déployée telle une arme. Riposte comme une autre. Peut-être qu’Altan est sur le point de lui faciliter la tâche en fin de compte. Peut-être les regrets seront-ils moins présents lorsque viendra l’heure de révéler la vérité concernant son amie à Hector. Elle exècre tout ceci, Ethel. Mais, ce qu’elle déteste de surcroît n’est autre que l’idée même que l’on puisse utiliser Hanae, enfant innocente, contre elle. Elle est son secret le plus terrible ainsi que le plus douloureux. Une partie d’elle regrette d’avoir abandonné son sang, l’autre a pertinemment conscience qu’elle a fait le bon choix, le seul. Elle n’était guère en mesure, ni même prête, de s’occuper de cet être fragile et vulnérable, elle l’aurait brisé à coup sûr, elle en est persuadée. Le secret lui pèse, alourdit ses épaules, au fur et à mesure que le temps s’étiole. Elle s’enlise de jour en jour, suffoquant de plus en plus. Elle déteste lorsqu’on lui remémore cet état de fait et c’est ce qu’elle fait, Altan, c’est exactement ce qu’elle fait d’ailleurs, appuyant là où le cœur faiblit. « Il ne s’agit pas de moi en l’occurrence et encore moins d’Hanae, mais de toi. » Ni plus ni moins. Hors de question qu’elle laisse le contrôle de la situation lui filer entre les doigts. Elle n’est guère ici pour ressasser ses propres tourments. Les mains se délient alors, comme si le contact était soudainement devenu insoutenable. La colère, l’incompréhension et la déception animant les âmes, dévastant le reste.
Elle ne sait plus si elle doit écouter, prêter attention au moindre mot. Elle n’est plus certaine de vouloir être ici. Peut-être devrait-elle tout simplement renoncer à sa quête de réponses. « Je ne connais qu’une partie morcelée de ton histoire, rien d’autre. » Véritable puzzle géant comprenant d'innombrables pièces manquantes. Elle est catégorique, Ethel. Comment pourrait-elle s’y retrouver au juste ? Elle n’est même pas persuadée qu’Altan elle-même est capable de s’y retrouver dans le chaos auquel semble s'apparenter sa propre existence. « Tu as raison sur un point, j’ai changé, bien sûr. » Elle y a été contrainte. Elle ne s’est cependant guère transformée en quelqu’un d’autre. « Mais non, nous ne sommes plus ces gamines. Elles étaient innocentes, prêtes à croire que rien ne le séparerait et que la vie leur offrirait un avenir sans embûche et sans mensonge. » Elles ne sont plus ces petites filles, loin de là. Elles sont là, face l'une à l’autre, se jaugeant du regard, sur la défensive, enlisée au sein de problèmes qui les dépassent. Elles ne sont pas innocentes, elles ne sont pas insouciantes, elles se mentent éhontément, s’affrontent. « Dis-moi seulement pourquoi. » Le reste n’a plus vraiment d’importance, du moins c’est ce qu’elle ressent maintenant, à vif, sur le coup. En réalité, elle n’est pas certaine de vouloir tourner le dos à Altan, mais le choix s’offre-t-il réellement à elle ? Non, bien sûr que non, car elle connaît déjà la suite des événements et ce que son retour à Karez signifie, autrement dit l’arrêt de mort de leur relation.
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Un rire triste quitte ses lèvres, tique nerveux, indomptable. La gorge pique, irritée par les mensonges, les secrets. « Tout est lié. » qu'elle crache, venin mortel. Nier le contraire n'est que folie. Elles ont tissés un fil entre elles. Fil ténu, désormais trop tendu, prêt à rompre. A tout jamais liée. Elles détiennent chacune un bout de ficelle, tirant chacune de son côté dans l'espoir de faire tomber l'autre, gagner la partie. Le jeu est dangereux et Altan en voit désormais les limites. Si proche d'en payer le prix. Dans d'autres circonstances elle aurait peut-être envisagé de laisser parler sa rage. Elle se serait enflammer. Elle aurait laissé sa colère la consumer. Et elle aurait tué Ethel. Mais Altan n'était pas une meurtrière. Pas vraiment. L'idée n'avait même pas germé dans son esprit. Trop abasourdie, trop déçue. Elle n'éprouvait aucun sentiment violent, seulement une grande tristesse d'ainsi perdre une amie proche. Destin cruel. Les dieux ont décidé.
Impuissante, finalement battue, Altan baisse les bras. Aucune explication ne saurait satisfaire Ethel dont l'idée est déjà toute faite. Il n'y a plus rien à dire, plus de défense à construire. C'est à peine si elles s'écoutent encore. Chacune enfermée dans ses croyances, si sûres d'avoir raison, d'être meilleure que l'autre. Submergées par une vague destructive, elles ne sont plus capable de réfléchir, encore moins de prendre du recul. Il n'y a que l'instant qui compte. Et en cet instant, Altan n'aide pas Ethel à comprendre. Énigme après énigme, la situation empire et les secrets s’amoncellent. Il n'y a pas d'issue favorable. Altan le sait : elle est condamnée. Son bourreau ne prend pourtant pas les traits de son amie. C'est elle-même qu'elle voit. Altan est encore en mesure de changer la donne. Elle peut encore choisir de survivre. Fuir. Ne pas regarder en arrière. Oublier les gamines qu'elles étaient, voir Ethel telle qu'elle est aujourd'hui. Regarder la menace en face. Accepter. « Tu as raison. Nous ne sommes plus si naïves. » Il n'y a plus le moindre espoir.
Elle abdique Altan, acceptant presque la sentence. Pauvre folle ! Gamine fatiguée, rattrapée par ses vieux démons. Les secrets et les mensonges lui serrent le cœur, l'empêchent de respirer. Peut-être qu'avec le départ d'Ethel, elle s'en trouvera libérer. « Pour survivre. » qu'elle souffle comme une évidence. Elle devrait comprendre. Le regard implorant Altan expire doucement, cherchant à éviter la vague de nausée qui lui fait chavirer le cœur, tourner la tête. « Et toi, dis moi comment tu l'a découvert ? » Elle doit savoir si Ethel est la seule. Savoir si elle doit se méfier d'autres protagonistes. Ou si elle doit encore donner la mort pour se protéger.
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