Le tsunami avait englouti son existence, la faisant basculé dans un monde où elle n'était plus une môme, mais une sœur à part entière. La vérité était tronquée, puisant de ses souvenirs des brides d'histoire à leur servir, pour devenir celle que les araignées avaient toujours désiré qu'elle devienne, un mensonge éhonté, ou plutôt, des vérités dissimulés, la douce Opaline se hissait sans en avoir réellement l’étoffe. Furieuse imposteur qui se dissimulait sous les traits d'une tueuse de mari, alors qu'elle n'avait eu qu'à laisser les éléments se déchaîner sur son époux, l'emportant de vie à trépas sans qu'elle n'ait eu à bouger le petit doigt. Ses sœurs avaient-elles besoin de le savoir? Sa mère devait-elle être informé de ce nouvel échec? Non. La Fraser créait sa propre destiné, usant les cartes que le monde lui offrait sans se soucier de s'il s'agissait d'un heureux hasard ou d'une intervention divine. A peine arrivée et déjà repartie. L'hybride venait d'arriver à Karez, dans la cité des ombres, là où certaines de ses sœurs rescapées avaient été accueillie. Elle avait beau avoir été missionnée par sa mère, la copieuse ne pouvait s'empêcher au roi Magnetron, à sa mission avortée. Elle avait fuit et finalement, elle se retrouvait exactement là où elle aurait dû être, chez l'ennemi du Sielle. Elle laisserait ses oreilles traîner, dans l'éventualité ou elle apprendrait l'une ou l'autre choses qui puissent intéresser le souverain de Valdierva. La danseuse contemplait les lieux, ses iris céruléennes guettant d’ores-et-déjà la présence de celle pour lequel elle était venue et qu'elle devrait prendre sous son aile. Elle avait endossé son nouveau rôle avec la prestance qu'on lui avait enseignée, troquant ses incertitudes de gamines pour enfiler un tout autre costume. Elle se sentait pousser des ailes, la rouquine, le cœur gonflé d'une fierté absurde et démérité, elle était enveloppé d'un aura particulièrement savoureux. Ses mains viennent camper dans ses poches. Elle est vêtue d'une pantalon taille haute, coupé dans un tissus jaune ocre, fluide et aérien, il se mouve gracieusement à chacun des pas, trahissant la danseuse en elle. Sa blouse blanche était entrée dans son pantalon, mettant en valeur sa silhouette longiligne.. Son port de tête était mis en valeur par un colle roulé et une queue haute qui se terminait en une tresse. Sa veste était ouverte et son écharpe dénouée, trahissant son inconfort. La maudite n'avait jamais supportée être enfermée dans des tissus, elle n'avait jamais aimé la chaleur, préférant le froid mordant de cette nuit interminable. Elle devait être l'une des seules à apprécier cette noirceur qui avait éclipsé le soleil. Un sourire vient fendre les lèvres de la veuve lorsque son regard se pose sur la môme Macanthos. Elle la détaille, l'analyse, elle prend son temps, ce n'est que lorsque le regard de cette autre vient à croiser le sien qu'elle s'approche de la délicieuse recrue. Cora, c'est ça? Je suis Opaline Fraser, j'ai été envoyé par le Triumvirat. Elle n'en dit pas plus pour le moment, elle a cette lueur malicieux qui pétille dans son regard, curieuse de découvrir ce que la poupée face à elle lui réservait.

Elle est au première loge pour admirer la décomposition de ce visage noble. Un sourire narquois vient fendre ses lèvres, alors qu'elle se laisse entraînée, accrochant à ses souvenirs l'expression de sa jeune sœur araignée. Ses orbes translucides restent ancrée sur la créature argent dont elle copie déjà le pouvoir. La rouquine avait appris à ne jamais être désarmée, alors, elle clonait les habilités de tout ceux qui se risquait à la toucher. L'hybride était devenue experte dans l'art de jongler entre ses différents talents, douée et habile, mais pas excellente. Elle les enviait, ces autres au pouvoir unique, qui pouvait se focaliser sur leur maîtrise, sans avoir jamais à se soucier à en manquer. C'était sa malédiction, sa plus grande frustration. « Désolée… Il ne vaut mieux pas parler de certains sujets trop fort. Tu as été envoyée pour quoi exactement ? Je croyais qu’une seule veuve suffirait. Bien qu’un peu de compagnie ne puisse pas faire de mal. » Elle la contemple, la divine, alors que ses traits se fige, redevenant une statue qu'aucune émotion ne vient froisser... Oh mais Opaline s'accroche à la fragilité qu'elle avait perçue lorsqu'elle l'avait prise par surprise. Ses lèvres se pincent légèrement, elle écoute, attentive, presque docile, illusion fébrile. L'hybride se redresse légèrement, amoindrissant la distance qui les sépare, flirtant avec cette proximité enivrante. « Ma douce, je vais te dispenser ta première leçon. Si tu désires dissimuler tes secrets, n'agit pas comme si tu avais quelques choses à cacher... C'est au grand jour qu'ils seront le plus à l'abri... Enfin si l'on peut dire. » Sourire énigmatique alors qu'elle soulève ses iris vers le ciel, rongée par l'obscurité depuis bien trop longtemps déjà. Sa main se soulève, se doigts venant effleurer le menton de la fille Macanthos. « C'est pour ça, que je suis ici, petite sœur. » Un murmure doucereux. Elle s'écarte finalement pour venir s'adosser au mure le plus proche, imposante, nonchalante, elle retrouvait de son essence, embrasait son nouveau rôle, pour écarte ses mensonges et sa trahison. « Tu n'auras qu'à me présenter comme une amie danseuse, rencontrée à Aureus... De passage, à la recherche de la prochaine étoile.  » Elle hausse vaguement les épaules, c'était simple pour Opaline, car elle avait grandit dans cette sphère, elle avait passé sa vie à suivre les préceptes des sœurs pour être à la hauteur de ses aînées.

« Seulement si cette amie danseuse promet de ne pas ouvrir trop grand la bouche » Elle attrape une clé invisible faisant mine de sceller sa bouche peinte d'un carmin délicieux. théâtrale et dramatique, l'aliénation ancre son regard dans celui de la fille du ciel. Une prétendue oreille attentive, alors que tout en la rousse joue. « Je n’ai pas besoin de cacher qui je suis ici, mais tu pourrais avoir des problèmes. Flirter avec une princesse n’est pas du meilleur gout dans les hautes sphères… » Sourire carnassier qui éclaire le visage de l'araignée alors qu'elle penche le minois, détaillant la créature d'argent en face d'elle sans la moindre gêne.Elle attend, patiente, elle écoute, se délecte des mots, pour les retourner à l'envoyeuse plus tard. Elle la laisse croire qu'elle prend le dessus, qu'elle mène la danse, sans se douter que l'étoile en connaît déjà l'issue savamment chorégraphié. Elle l'approche, sans qu’Opaline ne scie, elle se joue de cette proximité nouvelle et imposée. « Du moins pas quand on se trouve être une autre jeune femme... » Elle pince ses lèvres, suit le regard de la femme enfant. « qui porte l’attachement ? » Qu'elle finit sans émouvoir un tant soit peu la fille de la reine des arachnées. Elle ne comprend que trop bien l'ignorance de leur nouvelle recrue face à un signe auquel aucune de ses sœurs ne porteraient réellement de valeur. Elle la toise, reprendre le masque des apparences, s'enfermer dans le carcan des idéaux familiaux. Elle ne les connaît que trop bien la Fraser. « Un conseil pour un autre. » C'est au tour d'Opaline de se redresser, elle ne s'approche que pour rôder autour de la sublime Macanthos. Elle la toise, passe derrière elle et se penche par dessus son épaule pour lui susurrer, ses lèvres caressant volontairement le derme de l'aigle. « Encore faudrait-il que je flirte avec toi, petite sœur. » Un souffle, un murmure, elle la contourne et se plante devant elle, agitant ses doigts et, de ce fait, la bague qui y trône, promesse d'un mariage, d'un amour éphémère, à l'image de la destiné de celui auquel elle est promise. « Ce n'est que de la poudre aux yeux, tu l'apprendras bien assez tôt. » Elle revient s'adosser contre le mur, toisant la fille du soleil.  « Ne crois pas ce que tu vois... Et ne fais surtout pas confiance à ce que tu ressens. Pas quand tu es une veuve. » Elle est sérieuse, Opaline. Elle aime cette place, cette position qu'on lui offre... Elle aime également ce jjeu qui s'instaure doucement entre elle et celle qui était encore une inconnue quelques minutes auparavant.

@Cora Macanthos