“things getting harder” & @airen lokarth - Janvier 2678
Egalité des sangs. Un sujet des plus épineux, surtout depuis les récents évènements qui s’affolent. Entre une explosion qui provoque un tsunami ratissant une partie de ses terres natales et la tension grimpante contre le gouvernement au sein même de Beniria, Nikolai ne sait guère que penser de ce monde. Ce n’est pourtant toutefois pas l’heure de se défiler et il le sait, ne se le permettrait pas de toute manière, car il y croit, en cette égalité des sang finalement. Peu importe ce que les autres disent, Hallaryn a pris conscience en quelques mois qu’il ne partageait plus cette même vision argentée depuis une éternité en vérité. Comment pourrait-il simplement penser meurtres en observant le rouge monter aux oreilles de son amant ? Comment pourrait-il simplement voir une menace en les particules scintillantes présentes dans le sang d’Elyor – s’il ne l’apprécie pas, c’est uniquement à cause de ses tendances cleptomanes. Comment pourrait-il seulement regarder son fils adoptif dans les yeux s’il ne pensait pas qu’au fond la différence était une force ? Excédé par une nouvelle rude journée, il tente de se frayer un chemin hors du château des Macanthos, propriétaires supposés légitimes de cette ville que la chaleur a déserté depuis longtemps maintenant, à l’image du royaume tout entier. Remontant le col de sa veste et resserrant son écharpe autour de son cou, Nikolai a toujours préféré la fraîcheur à la rude chaleur, toutefois il doit bien admettre que le soleil lui manque et que le froid glacial ne lui va pas franchement au teint. Armé de ses gants et des dossiers qu’il ramène chez eux, il évite les ruelles bondées et de plus en plus animées l’hypothétique soir venu. Rapidement arrivé à leur domicile, il pousse la porte qu’il referme aussitôt derrière lui pour ne pas laisser le froid rentrer et glacer les os de ses habitants. Sur le meuble de l’entrée, il laisse gants et dossiers, fait glisser sa veste de ses épaules pour l’accrocher négligemment au porte manteau puis se libère de l’étreinte de son écharpe quand il foule enfin le sol du salon.

« Par les dieux quelle journée. » qu’il souffle en avançant sans attendre vers Airen pour lui subtiliser leur fils, lèvres déposées rapidement sur la joue du brun car il avance déjà vers l’une des fenêtres tout en portant Alek et lui souriant. « Hey you. » qu’il murmure au bambin occupé à babiller et agiter ses jambes dans les bras de son autre père. Une chose qu’il ne nie plus : ce sont ses tendances mère-poule avec Aleksander. Au fil des semaines, il est devenu la deuxième prunelle de ses yeux, Airen étant indéfiniment le premier quoi qu’il advienne. Il ne saurait plus se séparer d’eux, quand bien même son instinct de stratège sache pertinemment que s’accrocher c’est s’affaiblir. Malheureusement pour le blond, celui-ci avait été heurté de plein fouet par des sentiments qu’il n’aurait jamais soupçonné, qu’il s’agisse de son cher et tendre ou de leur fils, ou encore de Lucky qui venait se frotter dans ses jambes en ronronnant. Une véritable vie de famille bien particulière qu’il ne pensait pas avoir si vite, lui l’insaisissable. Qu’à cela ne tienne, il y était habituée dorénavant et semblait parfaitement se fondre dans le décor, telle une évidence.  Pensif, regard bleu perdu dans la nuit noire, il continue de bercer Alek gentiment, ignorant qu’il était arrivé comme un voleur et avait peut-être rompu le moment privilégié qu’Airen était en train de vivre avec leur bambin. « Un jour, je veux t’épouser. » que ses lèvres articulent comme ça, sans plus de cérémonie ou même raison spécifique. Une envie qui s’échappe à haute voix comme une véritable révélation tandis qu’il se détourne de la vitre pour observer enfin son amant probablement resté assis. « J’en ai rien à faire des convictions, de la religion ou même de ce qu’ils pensent. Un jour si tu veux de moi, je t’épouserai. ». Car le monde était de plus en plus incertain, étrange et voué à la violence. Parce que chaque moment se faisait de plus en plus précieux. Parce qu’il garde en mémoire ce rêve qui était revenu encore et encore le tourmenter bien des nuits durant. Cette mort omniprésente et le vide creusé au fond de sa poitrine. Il en avait toujours peur, de ce rêve. Terriblement, peur.  


 

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“things getting harder” & @airen lokarth - Janvier 2678
Comme un besoin viscéral de tenir leur fils dans ses bras, tel un moyen d’apaiser les tourments et la pression d’une énième journée sans soleil. Un murmure glissé à l’attention du bambin tandis qu’il sent bientôt les bras d’Airen venir s’enrouler à sa taille. La manœuvre lui arrache un sourire en coin même s’il n’en montre rien, seule sa peau traîtresse se met à frissonner au contact des lèvres du brun contre sa nuque. « Hey babe. » qu’il répond dans un nouveau murmure en se serrant contre lui par réflexe sans cesser d’observer Aleksander continuer de babiller comme s’il lui racontait véritablement l’histoire de sa journée. Attendri par cette vision, il sent chaque membre de son corps de se détendre, chaque muscle qui avait pu demeurer crispé toute la sainte journée se voyait dorénavant  de plus en plus léger. Index serré par les petits doigts de leur fils, Nikolai relève les yeux vers le paysage sombre où seules les rares lumières de réverbères permettent de voir plus loin que le bout de leurs nez. Longue journée ?. « Terriblement longue. » qu’il rétorque du tac au tac tout en continuant à fixer le noir horizon. Un instant son esprit se met à voguer, parti au loin vers un avenir qu’il est incapable à dessiner. Même ses modestes espionnades ne mènent à rien, et c’est avec la claque au visage qu’il se rend compte qu’il s’assagit. En un rien de temps sa vie semble avoir pris un tournant qu’il n’aurait pas cru être capable de choisir un jour. Sûrement était-ce là la faute à ce petit être qui battait des pieds gaiment dans ses bras. Ou peut-être Hallaryn finissait-il enfin par montrer son véritable visage au beau milieu de leur cercle très fermé. Car en dehors, les habitudes sont tenaces et les regards toujours aussi glacés qu’un lac gelé d’hiver. Il ne laisse guère de place à autrui, barrière monstrueuse érigée depuis trop d’années pour qu’il en soit différent au beau milieu des gens. Une manière à lui de se protéger lui mais surtout les siens. Fou à lier serait celui qui tenterait de toucher à un cheveu de sa famille. Il l’avait prouvé en ce triste jour où Airen avait dû souffrir le martyr. Il l’avait prouvé peu de temps après, le jour où Aureus a éclaté en une myriade de protestations féroces et auréolées. Ce jour où ils ont dû tout quitter. Nikolai était capable du meilleur tout comme il était capable du pire.

Et en parlant du meilleur, les mots qui s’envolent de ses lèvres se font surprise inattendue. Lui-même ne parvient pas vraiment à se rendre compte de la vitesse à laquelle ils s’échappent. Lorsqu’il réalise avoir parlé tout haut, il ne peut plus faire marche arrière, n’en a de toute manière pas envie. Pire encore, il poursuit dans cette même voix, aveu qu’il serait capable de cracher au visage de tous les passants, toutes les familles de sang jugé pur et qui prônent les arrangements stéréotypés. Il s’apprête à se retourner vers le Rouge, bien décidé à observer sa réaction mais il n’en a pas le temps, sent tout juste le souffle d’Airen dans son cou lorsqu’il prend la parole à son tour. Cette fois-ci, c’est le blond qui se fige, Alek toujours accroché à son index. Le baiser déposé le fait frissonner de plus belle alors qu’il hausse les sourcils, ses yeux bleus écarquillés sur ce qu’il vient tout juste d’entendre. « Tu… Quoi ? ». Incrédule, il n’ose se détacher du Lokarth mais ne s’attendait pas à pareille révélation, ils n’en avaient jamais parlé, pas même évoqué une seule fois l’idée. « Comment ça… ? Mais… Quand ? ». Incapable d’articuler une seule phrase cohérente, Nikolai finit par tourner sur lui-même, leur fils lové contre lui pour regarder le brun. Ses yeux bleus luisent presque, chevelure dorée toujours en bataille à l’image de la vitesse avec laquelle il était entré. « Tu es… Sérieux ? ». Il n’y avait que Ren pour savoir comment lui couper le souffle, pour savoir comment le couper dans un élan qui pourrait donner une longue, très longue tirade. Nik n’en était pas à son premier coup d’essai et malgré cela, Airen parvenait toujours à le prendre de court. Dans ses bras, Alek se met à éclater de rire et c’est l’un des sons les plus adorables qui soit, même si cela force Hallaryn à baisser les yeux. « Je rêve où tu te moques de ma surprise Alek ? ». Large sourire aux lèvres, c’est bientôt lui qui se met à rire un instant avant de reporter son attention sur le Rouge. « Par Valdios, Ren, comment diable as-tu réussi à cacher cette bague de ma vue ? ».  Nikolai ne jurait quasiment jamais sur les dieux, mais il fallait croire qu'aujourd'hui était la meilleure occasion pour cela.


 

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