I — THOU SHALT NOT SEEK REVENGE

don't do love, don't do friends
i'm only after success

TWENTY-ONE YEARS OLD | Une larme coule sur sa joue. Puis deux. Puis trois. Ça ne s’arrête plus, ça glisse, ça tombe sur le pantalon magnifiquement bien repassé et ça déforme un visage pourtant habituellement souriant, même si défiguré par un rictus. Le rictus aujourd’hui n’est pas là, il est absent, parce qu’il n’y a rien de quoi rire, il n’y a rien de quoi être fière, il n’y a que le néant d’un cœur battant à présent brisé. Quel enfoiré ; qu’elle crache dans ses pensées, ses poings à présent serrés, et prêts à être dégainés. Il ne lui a donné aucun signe de vie, aucune nouvelle, rien. Et elle dupe, stupide a attendu, attend toujours qu’il revienne vers elle des fleurs dans la main, un grand sourire mué sur les lèvres. Mais lycoris sait, elle sait que c’est peine perdue, que l’homme qu’elle aime s’est joué d’elle, que l’homme qu’elle a presque adulé s’est lassée d’elle. Un toquement à la porte la fait sursauter alors qu’elle essuie ses larmes avec rage. Elle se lève, inspire, expire, puis ouvre la porte pour y retrouver son père. Il entre sans même demander sa permission et s’assoit sur le divan tel le roi qu’il pense être. Si lycoris veut toujours son attention, si elle veut toujours son approbation, il n’en est pas moins que cette phase est passée. Elle ne pourra jamais l’impressionner tout du moins jamais assez. Alors, l’attention qu’il lui porte aujourd’hui l’étonne, elle arque un sourcil et s’assoit en face de lui attendant qu’il justifie sa présence dans ses appartements. Cela l’étonne même qu’il sache où elle se trouve dans le manoir, ce n’est pas comme s’il était déjà entré ici. « I have found you a good match. » Qu’il réplique alors qu’une grimace se forme sur le visage de la Montgomery. Ah. C’est donc ça qui l’amène ici, c’est donc le châtiment d’une vie scellé à celle d’un autre qu’il souhaite lui annoncer. Non pas qu’elle ne s’y attendait pas, au contraire, ce n’était qu’une question de mois avant que les fiançailles ne lui soient balancées à la figure. Elle se redresse et hoche négativement de la tête. « I told you father, I will not marry, at least not for now. » Son père rit de ces rires sans émotion, dégoulinant de sarcasmes qui la mettent en rage. Il tapote ses doigts contre l’accoudoir du divan et vrille son regard dans celui de sa fille. « What makes you think that you have a choice ? » Elle grince des dents et sent la colère monter, cette rage qui lui pompe l’estomac, qui fait bouillir son cœur. O, elle sait son père intransigeant et difficilement satisfait, mais à force de l’idolâtrer elle a oublié l’enflure qu’il est véritablement. À force d’avoir voulu l’impressionner, elle s’est presque oubliée, oubliée tout ce qu’il lui arraché, tout ce qu’il lui a pris et cracher à la figure quand il ne la pensait pas assez bien, passez présentable, pas assez avenante face aux hommes auxquels il voulait la marier. Il n’y a pas de doute là-dessus, son père l’a toujours vu, mais pas pour ce qu’elle voulait : une future alliance politique scellé par un mariage non-voulu. « I’m an adult father, I have a job, a life, you can’t possibly force me. » Le rictus, dont elle a vraisemblablement hérité, revient faire son apparition sur la bouche de son père, alors que ses mains s’arrêtent de taper impatiemment le divan. « While you still live under my roof, you’ll do what I tell you to do. » Elle serre les poings, ne cherchant pas même plus à cacher son mépris. Elle le hait, et ça depuis toujours, pour ne jamais l’avoir entendu, pour n’avoir jamais essayé de l’écouter et surtout pour avoir voulu la contrôler. L’empêchant presque de se tourner vers la politique, de faire de son statut professionnel quelque chose de signifiant. Son père était là, pendant toute son absence, mais juste pour la freiner, jamais l’épauler. Et aujourd’hui, aujourd’hui est la goutte qui fait déborder le vase, l’ordre de trop, une demande de trop. « Then I’ll move out, I don’t care. I will not marry him. » Son père lève les yeux au ciel comme exaspéré par les dramaturges de sa fille et se lève dans un bond. « You will, the choice isn’t yours to make. It’s your duty, know your place daughter. » Lycoris voit rouge, elle a envie de lever son bras et le gifler, elle a envie de puiser sa force du soleil et exploser, le prendre dans sa chute, le voir ramper. « Why do These, Ulysses or Paris don’t have to marry, why do I have to do it? » Un rire moqueur s’échappe de la bouche de son père. « Because you’re a girl. » Lycoris se lève dans un bond. « I am a women. » Son père tourne les talons en direction de la porte, comme pour faire comprendre à sa fille que cette discussion est close, mais elle est loin d’être terminée, elle vient tout juste de débuter. « You will marry him, you will make him happy and you will bring honor to us all. Do you understand? This is your place, this is how you contribute. Don’t talk about nonsense like politics or work, this is how you help your family, this is how you enrich yourself. Understood? » Elle grince des dents, mais n’acquiesce pas, les temps où elle lui obéissait aveuglement sont passés, morts, enterrés. « This conversation isn’t over. If you force me you’ll regret it, I swear you’ll regret it. » Lycoris suit son père, mais il passe déjà l’embrasure, prêt à quitter la chambre de sa fille, mais surtout fuir sa colère. « Then so be it. He’ll be here tomorrow, be presentable. » Elle attrape un vase qu’elle jette contre la porte. Les bouts de verre éclatent le long du sol de ses appartements, mais cela ne fait pas revenir son père, ça ne le fait pas même réagir ; parce qu’il est déjà loin, parce qu’il a répandu son poison et qu’il peut vaquer à d’autres occupations à présent comme favoriser ses fils.
Elle le hait.
Hait, hait, hait.

II — Thou shalt not lie

i know exactly why i walk and talk
like a machine

THIRTY YEARS OLD | « I know what you did sister. » Sourcils faussement arqués, marquant un point d’interrogation sur son visage, Lycoris feint l’ignorance. Elle, qui n’a jamais été innocente, jamais tout du moins en présence de son frère, parce que These sait exactement qui elle est ; et Lycoris sait exactement qui il est. Un jeu, une rivalité qui n’a fait que les déchirer comme à la fois les rapprocher. Une rengaine qui ne s’arrête jamais, qui ricoche contre leurs caboches et qui ne s’atténuera que quand l’un ou l’autre sortira vainqueur. « And what would that be? I do a lot of things brother, one being beating your ass in the senate. Are you still mad about that? » Il roule les yeux et s’approche d’elle. Assise sur sa chaise face à son miroir, appliquant son maquillage sur son visage, elle a l’air pouponne dans la lueur matinale ; le regard presque naïf, voir innocent, qui ne trompe pourtant en rien le frère qui connaître cette valse que trop bien. « You killed him didn’t you ? » Un rictus endiablé se mue sur les lèvres de la vipère alors qu’elle attrape son mascara et le dépose plus que lentement sur ses cils. Elle fait mine de réfléchir, mais inutile de mentir, ou de jouer à ce jeu qui ne prendra de toute façon jamais fin. These n’est pas un homme qui croit et crie, non These parle, avoue quand il est sûr, quand ses preuves lui sont assurées. Alors non, Lycoris ne jouera pas cette rengaine, elle ne lui offrira pas l’envers du doute. « I did yes. Poor man was already dying anyway, I took him out of his misery. » Le frère soupire et s’assoit lourdement sur le fauteuil non loin de Lycoris, ses yeux rivés vers la silhouette de sa sœur. « You did it for them didn’t you ? What did they offer you, for you to become a murderer? » Elle lève les yeux au ciel et lui offre un geste vague de la main comme pour le faire taire. Lui et ses grandes accusations ; meurtrière, le mot est grand, pullulant de mauvaises intentions, terriblement accusatoire. Il est vrai aussi, une vérité que Lycoris préfère ignorer en rayant le mot de son vocabulaire ou en reformulant les choses qui ne lui conviennent pas : Lycoris n’est pas une meurtrière, mais une opportuniste, quelqu’un qui n’aime pas laisser sa vie entre les mains d’une destiné toute tracée. En réalité, cet homme elle l’a aidé en le poussant de la falaise. Il était misérable, malheureux, promis à un futur amer ; elle l’a sauvé, à sa manière. « You’re being a tad too dramatic for me right now These. Normally that's my thing, stop trying to copy me. » Il soupire à nouveau et grogne de frustration.
« Don’t you think you’re sacrificing a bit too much of your humanity for this? » Humanité. Morale. Deux mots qui n’ont jamais fait partie de son vocabulaire, deux mots qui ne veulent rien dire. Pas quand l’on s’appelle Montgomery, pas quand on veut avoir le monde à ses pieds. Des sacrifices sont nécessaires, Lycoris a fait les siens sans jamais regretter. S’il lui faut torpiller, étrangler, égorger, effacer ou gommer pour régner, alors qu’il en soit ainsi. « Clearly brother you don’t know me well if you’re not aware of the lengths I’m willing to go to obtain power. » Elle fronce les sourcils dans sa direction un petit rictus mué sur les lèvres. Elle l’aime These, peut-être parce qu’il lui est si semblable et à la fois si différent. Né dans un même moule, celui d’une politique pure et dure, ils s’aiment comme se détestent. Si These est le plus présent, le plus reconnu chez les Montgomery, c’est Lycoris qui fait tourner les têtes au sein du sénat. Si These est calme, réfléchi, Lycoris est l’ouragan qui engloutit tout sur son passage. Autrefois peut-être les mots de son aîné l’auraient apaisé, aujourd’hui ils ne savent faire que le contraire. « I’d sacrifice you in a heartbeat if I had to. » Elle s’applique à mettre son rouge à lèvre, regardant pourtant à la fois le reflet de son frère dans son miroir et le sien. O ces rivalités futiles, ô cette arrogance familière, ce poison imbibé en eux. Cette compétition qui ne sait jamais se taire. Des secrets imbibés de jolis mots, un amour fraternel invoqué par des fissures malencontreusement rafistolées. These et Lycoris, deux contraires trop fiers ; leur différence reste pourtant dans la morale que l’un a, et l’autre n’a jamais eu. Ici, le grand méchant loup n’est pas le frère parfait, le préféré, non, ici sur cet échiquier, le grand méchant loup c’est l’arrogance féminine qu’émane une sœur bien trop ambitieuse.
« Liar. » Il marque une pause, laissant sa tête tombée entre ses deux mains. « You made this an entirely different game sister. I’m not sure I can keep this a secret. » Il relève le menton et ne manque pas un battement, alors qu’il dépose ses prunelles identiques dans celles de sa sœur. Lycoris ne sourit plus, elle jauge et calcule l’ambition de son frère. Si These est plus pacifiste et s’il est plus responsable qu’elle, il est parieur, flambeur et fier, si fier. Il veut gagner cette joute, ce jeu tout entier, rétablir les règles, tourner cette manigance à son avantage et faire taire la petite sœur qui n’a jamais été qu’un problème. « Who would you tell ? » C’est sur les lèvres de l’aîné cette fois-ci qu’un rictus assuré se forme. « Father of course, he has a right to know that you gamble with his alliances for the sake of yours. » Il se tapote le menton faisant mine de réfléchir comme l’insolent qu’il a toujours été. « I’m sure he won’t be thrilled to discover that his daughter has an entirely different agenda that doesn’t match his. » Elle ferme quelque peu trop brusquement son tiroir à bijou avant de se tourner en direction de son frère. « You would'nt dare. » Lycoris lève les yeux au ciel face au sourire carnassier de son aîné répondant à sa question sans avoir à utiliser ses mots. Elle se rapproche de son lui tout en refermant son bracelet sur son poignet. Le click résonne dans la chambre à présent silencieuse alors que ses yeux fusillent These. « Threats float both ways brother, are you sure you want to play this game ? » These la fusille du regard à son tour, et se lève d’un bond. O ils n’en parlent jamais, jamais de ce secret qu’il garde bien ancré en lui. Mais Lycoris sait, et il sait qu’elle sait. Il sait qu’elle n’utiliserait jamais cette arme contre lui, mais la limite de leur bataille est à présent floutée, horriblement carnassière et terriblement ambitieuse. « We’re both not telling everything to father, we wouldn’t want your little secret to get in the way of your perfect little reputation would we now? » Les lèvres pincées, les sourcils indéniablement froncés, These se tait, reste immobile et calcule à son tour l’ampleur de ces menaces balancées à la figure. Elle ne dira jamais rien, mais Lycoris aime mentir, elle aime bluffer ; et à la guerre tous les coups sont permis. Si These commence à mener ce jeu vers un territoire bien plus rocailleux, alors elle le suivra. Elle n’aime pas perdre, mais sait aussi que lui ne connaît pas le mot échec. Face à une impasse, il laisse échapper un soupir résigné. « You can sometimes be a cold-hearted bitch you know that? » Un sourire ravissant se forme sur les lèvres de la Montgomery alors qu’elle s’approche de son frère et dépose un baiser baveux sur la joue de son aîné. « Ah, but this we both have in common brother. Plus, you started it, what did you expect? That I’d cave in and accept defeat? Please, you know me better than that. » Un sourire se mue à son tour sur les lèvres de These, alors qu’il ébouriffe les cheveux de sa cadette dans un geste qui se veut fraternel, presque familier, aliénant la discussion qu’ils ont eu il y a quelques secondes. « Fine. Let’s say those are the limits of our little game. You don’t tell and I won’t either. » Méfiance et non-dits accumulés, c’est dans un silence et dans une promesse qu’ils scellent un futur qui se veut scabreux, presque incertain. Si l’un dérape, l’autre dérapera avec lui. Mais Lycoris ne réplique rien de tout ça, elle se contente de lui offrir son plus beau sourire et de tendre sa main dans sa direction. « Of course. I’m sure we’ll both find other things to throw in each other’s way. » Il attrape sa main, la serre plus que nécessaire, tourne les talons et s’en va, laissant une cadette pensive dans son antre.
Les dés semblent être joués, à voir où son frère voudra bien les lancer.

III — Thou shalt not commit treason

one track mind, one track heart
if i fail, i'll fall apart

THIRTY-THREE YEARS OLD | « What are you doing, dear husband ? » Les mots langoureux peinèrent à quitter sa bouche. Elle ne tentait pas même plus de voiler son sarcasme ou l’ironie qui l’éprenait dès qu’elle se trouvait face à son mari. Quelle bonne grosse blague. Il n’était pas l’homme qu’elle avait épousé, il était en réalité tout le contraire. Si elle l’avait cru stupide, naïf, amoureux, il semblait à présent aigri, mordant, pessimiste mais parfois si éloquent qu’elle s’en voyait déroutée. Elle, elle qui ne perdait jamais le nord, ne savait jamais sur quel pied danser en sa présence. « None of your business, dear wife. » Un rictus se mua sur les lèvres de l’homme, alors qu’il daigna enfin levé les yeux dans sa direction. Plongé dans un document qui sans nul doute, devait avoir à faire avec ses petites magouilles à peine dissimulées, elle tendit le cou pour avoir une meilleure vue des écrits. Mais Damios, dans sa splendeur la plus extrême, mit le rapport de côté pour qu'il lui soit impossible de le lire. Elle fît la moue, alors qu'il lui offrit son plus beau sourire. « I want to do something. I’m bored. » Elle soupira et s'assit non loin de lui. Elle joua avec quelques mèches de ses cheveux et fît mine d'être pensive. Quelques semaines déjà qu'ils étaient femme et mari, une alliance réfléchie, stratégique, surtout pour elle. La raison pour laquelle il avait commencé à jouer ce jeu avec elle, lui échappait encore grandement. Elle voulait espionner ses faits et gestes et repayer sa dette auprès des Veuves, ce pour quoi elle avait joué à l'amoureuse éberluée. Mais lui aussi avait joué, lui aussi avait prétendu et Lycoris ne savait toujours pas pourquoi. Ca l'angoissait parfois, de savoir qu'elle s'était mariée à un homme intelligent, un homme qu'elle avait malheureusement très mal cerné. « Work maybe? Or is the parliament done doing all the senates work that you're left with nothing to do? » Lycoris leva les yeux au ciel et se redressa. Elle refusait d'être ainsi critiquée, sa place de sénatrice lui était importante, elle se dévouait à son travail et aux plaisirs qu'il lui offrait; ce genre d'offense la mettait de mauvaise humeur. Elle fronça les sourcils. « Do I hear jealousy ? » Il rit sarcastiquement avant de reporter son regard vers le rapport à ses côtés. « Not one bit. I just feel like the senates is kind of.. useless compared to the other instances. » il marqua une pause théâtrale. – But that is only my point of view of course. » Lycoris lui rendit son sourire froid tout en envoyant des dagues avec ses yeux; if looks could kill. « You seem interested in politics husband, is that a new hobby of yours? » Il grimaça, mais outre cette réaction, Damios savait rester stoïque, immobile comme une statue, il était terriblement neutre, terriblement lui. Un livre dont les pages étaient scellées, impossible à lire. « Oh no, of course not, politics is for the wicked and the corrupt, it’s much more your field than mine. » Au tour de la belle de rire, il n'avait pas tort, la politique était le secteur de tous les pourris, et Lycoris ne niait en rien qu'elle en faisait partie. Elle travaillait pour ses propres intérêts, pour l'argent que cela pouvait lui apporter, le reste, lui était égal. Elle se jetait corps et âme dans l'art économique du pays, mais jamais dans le peuple. Opportuniste, comme tous les autres, elle ne pensait qu'à elle, elle seule. «  Ha, I’d almost take it as an insult if it wasn’t so true. » La Montgomery n'était pas une déviante, elle était prête à se remplir les poches sur le dos des autres. Mais n'était-ce pas ça le jeu que le monde entier jouait? A faire croire que l'on était bon, on était finalement pas mieux qu'un autre et lorsque cette réalisation avait frappé la jeune fille elle avait compris: valait mieux nourrir son propre égoïsme, plutôt que celui des autres. « What's that thing you were reading? You seem so tense, is work keeping you from sleep? » Un rire échappa les lèvres de l'homme, alors qu'il leva les yeux au ciel. Prévisible comme toujours, Lycoris se transformait en prédateur quand elle fourrait son nez dans les affaires de son mari. Elle voulait des informations, quelque chose à rapporter aux veuves. Pupille d'un homme connu pour avoir tué ses soeurs, elle se doutait que Damios n'était pas non loin placé de la source. Cette source qu'il asséchait pourtant à chaque pique qu'elle envoyait dans sa direction. Damios ne lâchait jamais le morceau, n'offrait jamais d'informations importantes; il était un parfait petit soldat, un homme composé de secrets, des secrets qu'elle tentait tant bien que mal de décerner. « You really must be bored if you're asking me about the company. Maybe you should consider converting yourself to business as you seem so interested in mine. » Lycoris fît un vague mouvement avec sa main comme pour lui faire comprendre qu'il ne lui fallait pas jouer avec les mots. « Why would I do that when I can make the rules for companies like yours? » Ton qui se voulait innocent et naïf, mais qui cachait derrière des crocs soigneusement acérés. « As if we were not making the rules for you. You can play big boss as much as you want but you and I both know that the money flowing into the governement comes from us. » condescendance innée, elle avait envie de lui écraser son poing dans la figure; mais Lycoris, dans sa sagesse la plus extrême, se contenta de hausser les épaules. « Tell yourself that if it makes you feel better. » Elle avait voulu être sénatrice, elle l'était devenue et elle faisait une différence, elle le savait, en était convaincue. – So sure of yourself, it's almost endearing. » Il lui rendit son sourire, attrapa le rapport entre ses doigts, comme pour lui faire signe que cette discussion était terminée. Et peut-être qu'elle l'était mais jusqu'à quand? « I am so much more than just endearing, soon you'll find out. » Sourire sardonique muées sur leurs lèvres, une animosité plantée dans l'air; mari et femme et pourtant qu'un seul pouvait sortir vainqueur. Il mourrait ou elle perdrait tout au change.