“to the future” & @noah sielle - 8 janvier 2678
Il ignore le tumulte de certains des couloirs du château où le personnel s’active en vue de déplacer le trône. Le choc des récents évènements amène avec lui du remue-ménage dont il se serait bien passé. Le soleil, toujours aux abonnés absents et le chaos qui commence lentement mais sûrement à s’installer un peu partout rend les choses plus compliquées. Caellum lui-même paraît définitivement bien pâle au beau milieu de la nuit, mais il commence lentement à s’habituer au froid, n’ayant pour ainsi dire plus besoin de justifier le haut col qu’il porte constamment ou même encore ses gants. Dans l’obscurité il faut toujours savoir trouver un brin de positivité. S’il foule le sol du château des Sielle qu’il connaît indéniablement, ce n’est pas pour aller quémander refuge au roi, et ce n’est pas non plus pour demander conseil, quoi que… Sur ce plan, sans doute en aurait-il peut-être bientôt besoin. S’il est là, c’est parce qu’il souhaite être utile, d’une manière ou d’une autre, mais aussi parce qu’il a une annonce à lui faire, comme si cette annonce pouvait lever un tantinet le voile obscur qui s’abat sur tout Akkadia depuis plusieurs mois maintenant. D’un geste habitué, il resserre le nœud de sa cravate et tire sur sa veste, sans doute accorde-t-il un peu trop d’importance à l’idée de camoufler sa peau et ses hématomes constants, à moins qu’il ne s’agisse là que d’une envie narcissique d’être toujours sur son trente-et-un, sûrement y a-t-il un peu de cela dans cette habitude. Toujours est-il qu’il parvient jusqu’à la porte voulue et se fait annoncer sans sourciller. Entre ces murs, c’est comme si un fantôme le poursuivait sans cesse dès lors qu’il en franchissait le seuil, ce genre de souvenir qui meurtrit l’âme et lui rappelle encore combien le deuil serait difficile à faire, et combien, quatre mois plus tard, il continuait de se dire que tout ceci était injuste.

Ses pas le mène au creux de cette pièce, prunelles turquoises scrutant quelques secondes le tigre qui y prend ses aises. Nullement affolé, Caellum ne craint pas ces félins majestueux dont il arbore lui-même l’emblème de par son nom de famille, honneur qu’il hommage de par le nom également choisi pour son hôtel de luxe. Un nom sûrement aisément choisi diraient certains, mais ce genre de langues de vipères n’ont encore jamais osé tenter de le lui dire en face. Pas membre de l’armée, l’Oaklong, condamné à ne voir la guerre que de loin, mais il a la langue aussi affûtée qu’une épée envers quiconque chercherait à le contrarier. Une langue qui sait toutefois se faire doucereuse dans les affaires et lors de mondanités au sein desquelles il se sent libéré de toute entrave. « Mon Roi. » qu’il articule d’un léger sourire en s’approchant davantage du frère aîné d’Eliot. « Je me doute que tu as énormément à faire et je te remercie d’avoir accepté de me recevoir. ». Il se sait toujours le bienvenue en ces murs mais Caellum n’est pas idiot et sait ce que le rôle de Noah implique et ce temps qui lui est précieux, tout comme le sien l’est également dès lors qu’il concerne les affaires. « Je ne suis pas porteur de mauvaise nouvelle, simplement venu te demander s’il y aurait quelque chose que je puisse faire pour me rendre utile. ». Aller au combat lui est impossible, il n’est pas Naegel et n’est pas un combattant quand bien même il sache se débrouiller avec son pouvoir, mais Cael a bon espoir de pouvoir être utile sur un autre plan. « J’ai toujours de quoi délier les langues au Tiger & Swords. » qu’il ajoute, cette fois-ci dans un sourire. « Je songeais d’ailleurs à t’informer que je dispose de certaines réserves alimentaires que je suis prêt à partager avec les réfugiés qui parviendraient jusqu’ici. ». Il marque un temps d’arrêt sans quitter le magnetron du regard. « C’est là ce que je peux faire ici pour les habitants de Valdierva. Pour ce qui est de toi et la cause, sache que mon envie de venger Eliot est toujours présente. ». La rage est toujours là, mêlée à la colère, la tristesse en revanche semble s’être légèrement tamisée et aujourd’hui une autre forme d’inquiétude règne dans l’esprit et le cœur de Caellum. Celle de ne pas être assez bon pour ce que l’avenir lui réserve. Sûrement est-ce pour cela qu’il s’interrompt, ne sachant comment annoncer que pour lui la vie continue alors que celle de son meilleur ami s’est achevée bien trop tôt…      


 

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