pseudo - Lizelandre âge - toujours 23 ans pays - France, pays de mon enfance comment as-tu connu le forum? well well well PERSONNAGE EPHEMERE?- n o p e   smiley préféré -       (on a dit indécise ?) gif qui décrit le mieux ton personnage -

Spoiler:

Mother & Childhood
Sa mère vide son verre d'une traite avant de s'essuyer la bouche d'un revers de la main. Son shift vient de se terminer, l'Enfer de Damios débute. Un Enfer personnel semé de coups bien placés, de mots acerbes et d'injonctions paradoxales. Avec elle, l'enfant ne sait jamais sur quel pied dansé. La pire des sonates, changeante qui alterne entre les notes douces et admiratives et le tempo fiévreux et alcoolisé. « My son, you'll be a king. My son, you will make me great again. My son. My son. My son. » quand tout va bien, quand la mère fatiguée rêve aux grandeurs passées. « Idiot, you're his spitting image. His son, what am I going to do with you ? Idiot, don't talk to the clients, don't let your ears roam everywhere . Idiot, be discreet. Idiot, be invisible. » Et la même rengaine qui s'alterne d'un jour à l'autre, d'une semaine à l'autre. La première jamais meilleure que la seconde. La terreur laissant place à une pression trop insupportable pour de si frêles épaules. Son dos à la couleur du ciel après l'orage. Ses yeux ont l'éclat de la nuit noire. Vide d'amour, vide de sens. L'enfant se fait petit pour éviter les coups. Il apprend à disparaître derrière des faux sourires, des faux semblants. Il s'endurcit aussi, mais surtout, il s'échappe. Damios passe le plus clair de son temps dans la rue, il rentre de moins en moins dans cet appartement miteux, ne veut plus voir le visage de la tortionnaire bipolaire, ni entendre ses pleurs. Il en est la cause, et c'est beaucoup trop à supporter, aussi bien à six ans, qu 'à sept ans, qu'à huit. Le temps s'écoule et cette partition devient routine. Ecole, maison, cris, coups, fugue. Et ainsi passent les secondes. « Why ? Why ? Why ? » laissent la place au silence. Il n'aura jamais de réponse Damios et sa mère ne prendra jamais la peine d'y réfléchir, perdue qu'elle est dans la liqueur et l'aigreur d'un passé radieux et de son présent poussiéreux. Ce soir est pareil aux autres soirs, elle vide une bouteille, et enfin les yeux embrumés se posent sur lui. Damios est devenu habile avec le temps pour connaître les pires jours des un peu meilleurs. Il n'y a pas de bons jours. Les mains qui se referment sur la bouteilles et les rides qui apparaissent à chaque fois qu'elle le regarde ne sont que des signes annonciateurs de nuages, ou plutôt de tempêtes. « Why are you looking at me with that blanck expression. I can't stand it. Stop it, stop it. Just a mistake, you're nothing. Nothing. » Plus aucune cohérence dans ses mots, dans son venin. Et il reçoit tout ça Damios, chaque voyelle est un coup dans le bide, chaque consonne une griffure au visage. Les mots l'atteignent malgré tout. Mais de moins en moins. Sa carapace il la construit avec le temps, avec les poings sur sa peau, avec les mots hurlés à ses oreilles. Il emmagasine tout cela, aspire le mal et le fait sien. Ne dit rien, l'affronte du regard parce que c'est tout ce qu'il peut faire, l'enfant raté, l'enfant jamais désiré mais quand même gardé. « Come her', gimme anothe' bottle. Be of … Some, some use. » il ne bouge pas, ses pieds restent fermement ancrés sur le sol en bois mité. Ses mains s'accrochent à son pantalon beige, comme pour lui donner plus de courage. Quoi qu'il fasse les coups viendront, alors autant ne rien faire. Damios continue de la regarder fixement, sans un mot, le regard vide de toute émotion. Ça aussi elle le lui a appris. « Stupid, stupid, just a bastard. And a mutant. And you can't even give what I demand. Useless. » Elle se relève difficilement, et remet en place ses cheveux emmêlés, elle n'a plus rien de la belle femme qu'elle était ce matin et sera demain. Pour lui, elle est la sirène après la chanson. Il ne bouge pas quand elle lui attrape le poignet et le serre de toutes ses forces. Il ne bouge pas quand elle le secoue violemment en lui hurlant tout ce qui lui passe par la tête. Il ne bouge pas quand elle le pince. Il reste statue tout du long que dure cette dure routine. Et puis, elle tombe à genoux, ça fait un gros bruit sur le sol mais c'est rien en comparaison des larmes qui coulent maintenant sur les joues de la mère, rien en comparaison du hurlement de désespoir. Alors, le petit garçon bouge. Il bouge une main, et caresse les cheveux sales de sa mère. Le front vient se poser contre son épaule encore frêle. Et il se met à fredonner la seule berceuse qu'elle ait jamais chanté. Les pleurs se font soubresauts étouffés. « Sorry mamma. » Les gestes d'un automate et le regard toujours aussi vide, l'enfant répète les seuls mots qu'il connaisse face à elle.

[...] 

Le regard de la lune pour seul témoin de sa fugue, l'enfant s'échappe de l’échoppe, il passe par la mansarde et avance sur les toits. Pieds nus, il passe d'un rebord à un autre jusqu'à arriver à la fenêtre recherchée. Trois petits coups sur la vitre, puis un long avant qu'il ne disparaisse dans la nuit à nouveau, se collant contre le mur en pierres râpeuses. Leur contact froid sur sa peau olive le tient en alerte alors qu'il patiente. Des petits bruits se font entendre. À peine. Et un visage apparaît par la fenêtre grinçante. Une jeune fille de son âge s'accoude sur la fenêtre et prétend regarder le ciel tandis qu'elle chuchote des reproches. "I told you not to come anymore. My parents won't like it if they find you here." Il n'en a que faire l'adolescent, il n'a d'ordre à recevoir de personnes. Prince de la nuit, il en a le port si ce n'est l'habit. "Such a princess." Elle tique, et Damios sait qu'il a déjà fait mouche. "Come on. The others are waiting and I know you wouldn't miss it for the world." Brusquement, il s'approche du visage de porcelaine éclairé par les rayons de Prima et dépose un baiser sur une joue qui prend alors une teinte un ton plus pâle. Damios s'amuse de voir les réactions qu'il éveille en elle. La fausse princesse. "Alright, alright but only for one hour." La blonde enjambe la fenêtre, sa robe de nuit bien plus pratique que les robes qu'on la force à porter dans la journée. "My parents would kill you if they knew." Un battement de cils accompagne ses propos alors que le jeune voleur attrape sa main et l'aide à se déplacer sur les toits. Ils savent très bien qu'elle n'en n'a pas réellement besoin, mais c'est un jeu qu'ils aiment jouer. "Let them try." Tout deux s'effacent dans les ombres de la nuit, à la recherche des autres mutants qui forment leur groupe de renégats.
Le regard de la lune pour seul témoin de leurs méfaits et aventures, les enfants courent dans la

(...)

"Come with me." Aucune question, ce n'est pas une demande ni même une supplique, mais un ordre que lance le jeune adolescent à sa petite-amie. Aucune promesse, ce n'est pas par amour ni même par affection, mais bien par désir de posséder que la requête est lancée. Il lui en a déjà tellement demandé, mais jamais Damios n'avait proposé l'impensable, jamais un tel test. Jamais l'abandon de tout ce qu'elle a connu. Et il le sait, car elle a une famille qui l'aime et qui ont une place respectable dans le monde, plus protégée que protectrice elle n'aurait jamais manqué de rien. La jeune mutante n'a aucune raison de le suivre dans cette quête de pouvoir. Et c'est bien là qu'est le test. À quel point m'appartiens-tu demande-t-il derrière ces trois mots. Tous tes serments d'amour ont-ils un sens, sont-ils plus que cela. Elle se fait silencieuse la captive, prisonnière de l'emprise que le solitaire a tissé pour ne plus jamais être seul. "I won't try to convince you. Either you come with me or you'll never see me again." Ultimatum lancé dans la nuit à celle qui ne peut rien lui refuser. La main calleuse du mutant caresse les boucles blondes de son amie, son nez vient se coller contre sa joue, et le renard glisse son museau le long de son visage, l'empêchant ainsi de réfléchir alors qu'il voit des millions de frissons apparaître sur ses épaules dénudés. Damios ferme les yeux et se laisse convaincre que sa demande provient de son myocarde amoureux et non pas du désespoir d'être seul à nouveau, de l'échec de perdre celle qui a toujours tout fait pour lui. Mais sa mécanique rouillée grince et s'arrête, il ne se ment pas qu'à lui-même mais aussi à la belle qui perd pieds dans les délicats baisés déposés sur la peau d’albâtre. "Yes." Promesse déposée sous le regard de Racana, que pense l'amante maudite de cet échange ? Pense-t-il un instant avant d'envoyer cette questions rejoindre les centaines d'autres qui ne trouveront jamais de réponse. Ses lippes s'étire en un sourire victorieux qu'elle doit sentir contre sa peau malléable seulement par lui. Il a gagné le jeu, et une alliée qui lui sera toujours fidèle. Damios est joueur, surtout quand il a la certitude de ne pas échouer.


La main de Talia vient s'accrocher à son poignet. Ses ongles s'enfoncent dans la chair du mutant, le tiennent, le contraignent à se retourner vers le visage poupin qui ne lui arrive pas même à la taille. Un éclat pétillant apparaît dans son regard d'ordinaire si terne. "Are you leaving me ?" Elle est si petite et déjà si intelligente. La réponse se coince dans sa gorge, se perd dans sa tristesse. Il revoit encore le jour où elle est née. Damios ne pensait pas qu'il pourrait un jour aimer quelqu'un autant que lui même. La pompe qui active son sang ne battant que pour ses intérêts. Il lui avait été ardu d'apprendre à aimer alors qu'on ne lui avait jamais appris comment faire. Alors songer aimer quelqu'un d'autre. Impensable. Impossible. Toutefois, impossible n'est pas Akkadien, et la petite a vu le jour. Si fragile dans ses bras, si importante pour sa vie. Le mutant l'a tenu durant toute une soirée alors qu'elle dormait paisiblement. Et son monde s'est inversé. Avant il n'y avait que lui. Maintenant il y avait elle aussi. Ça l'a pris au plus profond de ses tripes, un besoin féral et viscéral de protection. Jamais leur mère n'aurait pu toucher sa poupée. Jamais le père n'aurait pu hausser le ton. Gardien silencieux à l'oeil perçant et à la rage en fond sonore, il ne la laissait presque jamais seule.

Jusqu'à ce soir.

"Yes I am." Les ongles s'enfoncent un peu plus dans sa chair et il se baisse, visage contre visage. "I will be back soon, in the blink of an eye." Sourire fatigué sur les traits de l'adolescent, petit rire silencieux alors que Talia tente de cligner de l’œil et ne parvient qu'à les fermer tout deux brusquement. Il lui ébouriffe les cheveux "and I'll be here." Deux doigts tapottent le coeur, "and here" puis les tempes de celle qui est sienne pour toujours. "Don't be stupid Damdam. You're too big to fit in my heart." Elle lui fait les gros yeux sa guerrière et ne se laissera pas convaincre si aisément. Si elle est tout son univers, il est son repère. " You cannot leave me. I haven't finish my drawing." A ces mots, Damios la prend dans ses bras et la serre aussi fort que possible. Son visage s'enfonce dans le cou de la petite créature, "So bossy." Qu'il murmure, il n'a pas envie de partir. Ne voudrait jamais la quitter. "I'll be back every month Talia. But I have to go, and you know I do." Il ne parle pas du fait que sa mère l'a plus ou moins mis à la rue, n'insiste pas sur sa décision de rejoindre les Silences pas plus que le poste d'élèves auprès des Marrow. Elle est si jeune, et c'est son rôle à lui de la protéger des terreurs qui subsistent à l'extérieur. Elle grandira bien assez vite. Trop vite. "Swear." Les petites mains s’agrippent à ses cheveux alors qu'elle le force à la regarder dans les yeux. "Aye. I swear."

Il n'y a que son professeur et lui dans les bois aujourd'hui. Et cela convient très bien à Damios, c'est un des rares Silences qui trouve grâce aux yeux exigeants du jeune mutant. Il reste la plupart du temps dans l'horlogerie avec son maître, et ne sort que pour prendre ses cours d'Animosis. « You have to make a bond. It's easier to controll the animals who know you. And it's even easier to control the stupid one : Tell me which are the easiest and which are the hardest. Now. » Intraitable en affaire comme en cours, Marrow – Damios ne peut se résoudre à l'appeler par son prénom impressionné qu'il est par cet homme droit – est aussi sévère que son élève est retors. Il a tout de suite percer à jour le tempérament de la recrue et n'a jamais essayé de le changer. Pourtant, il y a parfois de l'espoir dans les yeux éclatants du professeur. Si seulement il savait que rien ne pourrait altérer les objectifs fixés par Damios. Etre un Silence n'est qu'une étape, pas question de rejoindre un mouvement rebelle et de se salir les mains pour un camp qui ne lui apportera rien d'autre que de la sueur et du sang. S'il est là, c'est pour acquérir du pouvoir, de la force. Ne plus simplement recevoir les coups de ce père de substitution, de cette mère de pacotille. Il est là pour devenir plus fort. Point. C'est implicite, c'est tu par le professeur qui croit encore pouvoir l'atteindre, cacher par le minot qui pense tous les berner et sait bien qu'il ne ressortirait pas vivant si son secret était éventé. Le Marrow ne dit mot, pas même à sa femme pourtant la directrice des Silences. Surtout pas à elle. Idéaliste, il pense pouvoir le changer. Il n'a jamais eu aussi tort. « Snakes and Birds are the easiest, more intelligent creature are the hardest, especially dogs then cats who have been our pets for centuries and centuries, their brain evolved and they have a more « independant » state of mind if I may say. » Hochement de tête appréciateur alors que les deux hommes sont accroupis autour d'une empreintes. « You may. You need to know the animals. Know their strenght and their weaknesses, to really know what you can make them do, and what is cannot possible. You can't make a snake fly and a bird swim. » Damios acquiesce, l'information n'est pas des plus étonnante, mais il se fait studieux, seulement pour un temps. Jusqu'à ce qu'il considère avoir atteint son but. Alors, ce sera au revoir et merci pour tout. Il pense à ceux qu'il a laissé derrière, à Qhaleesi et Talia principalement. Jamais à sa mère, jamais à celle qui l'a accompagné. Il est ainsi l'animosis, cruel en amour, froid en amitié, manipulateur en tout. Rien ne pourra altérer cet état de faits. Il s'est forgé ainsi, avec les bleus de son corps et le noir de son esprit. You'll never see me cry. You'll never see me beg. You'll never see me dead. Le même mantra répété chaque jour, qui le façonne et le transforme. Chaque jour un peu plus éloigné de l'enfant fragile qu'il était, chaque jour un peu plus proche de l'homme arrogant qu'il deviendra.

Onyx

« Why would we take you in our ranks ? » L'homme demande, il l'observe mais rien ne transparaît dans son visage qui reste de marbre. Damios est assis en face de cet homme, ce n'est que grâce à son beau-père qu'il a pu avoir un entretien. C'est du moins ce que pense le jeune adulte. A l'intérieur, il transpire, le moment est fatidique. Il espère que ce recruteur n'en perçoit rien. « I lived in the street all my childhood. I know how to take what isn't mine, I know people. » L'homme ricanne, bien sûr qu'il ne lui a pas donné de prénom, et son visage est à moitié recouvert. « Isn't it a little presomptious of you ? You're only 17 after all. » Mais Damios ne se démonte pas, il veut en être, cette pensée tourner dans sa tête depuis tant d'années déjà. Depuis cette promesse faite à Talia, il veut la protéger, des coups de sa mère et des coups du sort. S'il devient riche, ils n'auront plus jamais peur. « I may be presomptuous, but it is curiosity that kills the cat, not this. In the contrary …  » Ses mains se croisent sur son menton alors que le jeune prend une posture plus détendue. A l'inverse de tout ce qu'il ressent intérieurement. Il se croit maître dans l'art de donner le change, mais s'il croise ses doigts c'est pour en cacher le tremblement, s'il se montre détendu c'est parce qu'il est tout le contraire. « Hmm. Let's assume for a minute that I say yes. What's in it for us. » Une pause. Une seconde. Et le monde change. Et des perspectives s'ouvrent. « Me. Money. Children. Whatever you need. Whatever you want. And so much more. » Damios croit apercevoir l'esquisse d'un sourire derrière le visage impassible. Il ne saurait dire si c'est de l'appréciation ou de la moquerie, mais il ne peut s'arrêter, il en a trop dit. Et pas assez. « I know how they think and what they want. I know what they need because I used to be them. » Et soudain il comprend que quoi qu'il dise cela ne suffira pas. Il ne s'adresse pas à un ami, ni à sa sœur, la personne en face de lui n'a aucune raison de lui accorder sa confiance. les mots mentent et trompent, il est d'ailleurs le fruit du plus amer des mensonges. Et soudain, Damios sait ce qu'il doit dire. Ce qu'il doit faire. « But what are word if only empty promises. I can do better than mere words, I can show you. I will. » Hochement de tête. « Ah. Now we are talking. You have one month.» C'est peu, mais rien ne sert de négocier. C'est une épreuve que Damios doit réussir. Il frôle de sa main la cicatrice sur son torse, signe indélébile de son entêtement, l'adolescent n'est pas homme à échouer facilement. un mois, c'est peu, mais il fera avec. Comme toujours.


Les deux enfants le suivent comme le feraient des canetons avec leur mère. Un garçon et une fille, ils n'ont même pas dix ans à eux deux. Des proies parfaites en somme. Damios pourrait en éprouvait une certaine culpabilité, on lui a dit que ça faisait comme un coup de poing dans le ventre, que ça tordait les boyaux, que ça rongeait le cœur. Pourtant, il ne ressent rien de tout cela. Au contraire, depuis qu'il sait sa victoire proche et sa récompense à portée de main, il ne peut empêcher ce sourire carnassier d'apparaître sur son visage. Ces enfants doivent réellement être à bout de force pour ne pas prendre peur devant une telle expression. « Dam, are you it's safe to leave the repair today ? She is still injured. » Il se reconnaît dans la voix protectrice du petit qui ne cherche qu'à protéger sa sœur. Ils n'ont plus qu'eux et ne peuvent se permettre de se perdre. Heureusement que ce n'est pas dans son plan, ils auront un toit, de quoi se nourrir et vivre bien plus que s'ils n'avaient pu compter que sur eux et les rues sordides d'Ibao. S'ils se montrent forts. Akkadia n'est pas un monde pour les faibles. Motivé par cette seule pensée, Damios ne ralentit pas au contraire, il attrape la plus jeune et la porte comme une princesse. Le dragon déguisé en valeureux prince. La comparaison ne manque pas de mordant. « Yes little one. She needs drugs. And I know where to find some, so keep walking and stop talking please, you have to learn when to use your mouth and when to keep it shut or you'll never be able to protect her. » Il ne s'arrête pas mais tourne son visage vers le garçon qui les suit et un sourire encourageant adoucit ses traits. Un sourire qui n'atteindra jamais ses yeux. Un sourire aussi faux que ses paroles sont vraies. Le grand-frère des perdus, voilà ce qu'il peut devenir pour servir sa cause. Ce qui leur arrive après n'est que le cadet de ses soucis. Il leur rendra visite oui, mais pour s'assurer du bon comportement de sa marchandise. Rien de plus et rien de moins. « I guess you're right. » Le sourire se fait plus véritable « Of course. I am always right little one. » Damios ajoute sur le ton de la blague, et les deux enfants se détendent en pouffant comme seuls les petits savent le faire. Mais derrière son masque, le grand n'en pense pas moins. Il a toujours raison, si les autres pensent le contraire c'est qu'ils n'ont rien compris.


« Mister Pernington is on the other line. » La voix de sa secrétaire se fait entendre à l'autre bout de la pièce, elle n'a passé qu'un pied sur le pas de son bureau. Damios repose les papiers qu'il lisait nonchalamment, et son sourcil se soulève jusqu'à former un arc de cercle parfait sur sa peau d'ambre. « Five minutes please. Tell him I'll have to call him back. » Il entend la secrétaire refermer doucement la porte derrière elle pour sans doute répéter à toute vitesse les mots de son boss. Un soupir, puis sa main qui se passe sur ses yeux fatigués. Il ne dort que peu le self-made man depuis qu'il est devenu vice-président de l'entreprise Pernington, à tout juste 25 ans. Mais aucun exploit là-dedans, quelques pièces bien placées sur l'échiquier de sa vie. Et le tour était joué. Il prend un temps pour se composer, revêtir un des masques de sa collection, celui du confident, du meilleur ami. C'est là sans doute son rôle le plus accompli. Avoir injecté sa vision à coup de chuchotements et de promesses, il a dosé le bon et le mauvais, le doux et l'amer. Son meilleur rôle très certainement. Le plus faux aussi. N'ayant rien du meilleur ami, il se fait plutôt geôlier de l'agneau, chien surveillant la bergerie. Sous les ordre de son mentor, mais amusé tout de même par ce rôle, par le pouvoir qui en découle. C'est presque aussi facile que de contrôler l'esprit de ses bêtes, cela demande seulement plus de mots, plus de douceur que Damios n'en n'a jamais usé pas même pour séduire une femme. Des dents blanches apparaissent derrière un sourire de conquérant. Le jeune homme se retourne et contemple par la baie vitrée la ville qu'il croit être sienne. Il a des rêves de grandeur et n'a pas fini de s'élever, il en a bien conscience le jeune. Mais c'est si revigorant que de s'imaginer Dieu contrôlant les masses, il en serait presque plus excité que par toutes les courbes féminines qu'il touche. Presque. Il ne maîtrise pas encore à la perfection son rôle mais ne cessera de se perfectionner, comme pour tout le reste. Il se montre parfois un peu trop cavalier, trop direct dans sa façon de manipuler la brebis. Castiel est si docile pourtant. Une âme en peine qui se trouvait si perdue, un vrai gentil. Et ils ont écrasé tout cela, lui et les Perles, ils l'ont libéré de ses chaînes. D'une certaine manière le président Pernington devrait les remercier, leur baiser les pieds... Et il n'est pas loin de le faire.
Damios se lève et referme le bouton de son veston, observe sa tenue d'un œil appréciateur avant de quitter son bureau. Il y a une telle grâce et détermination dans sa démarche qu'on ne pourrait croire qu'il vient d'un autre monde, de tout en bas, qu'il a dû se battre et se débattre pour arriver au sommet. Mais derrière ses cheveux rejetés en arrière, derrière son sourire charmant et ses beaux habits, en dessous des apparats et apparences, il y a sa cicatrice héritée de son premier lien avec un animal, il y a la peau musclée de celui qui a appris à se battre, les mains rugueuses du travailleur, il y a le véritable Damios, celui qui ne disparaîtra jamais complètement et qui contrôle cette marionnette d'hypocrisie depuis le centre de son esprit. « Close my office and if anyone should call, tell them I am with the president. » Il est plus que temps de jouer son rôle, les bureaux sont attenants il ne lui faut que quelques pas pour arriver jusqu'à celui de son « ami » et toquer doucement à la porte. « It's Damios, I heard you needed me so I came as fast as I could on my white horse, you know to kill the dragon and save the princess and such. » La porte se referme derrière le monstre déguisé, le mascarade continue.