We are such stuff as dreams are made on ⚔ Asher

We are such stuff
As dreams are made on

ASHER && THEMYSKIRA

Dire que, dernièrement, Themyskira dormait mal était un euphémisme qui, si vous l'énonciez à voix haute devant elle, vous faisait encourir les risques de son courroux. Elle avait parfois quelque peu les nerfs à fleur de peau, sans parler de sa gestion émotionnelle qui lui causait bien des tourments, tant, d'ordinaire, cela n'était déjà pas toujours aisé pour elle. Elle était enceinte, Themyskira, et vivait certaines des turpitudes de la grossesse de façon amplifiée, là où, chanceuse, elle avait pourtant plutôt été épargnée par de trop grosses nausées matinales qui, d'ailleurs, n'avaient parfois de matinales que le nom. Sans doute le fait d'avoir été dans l'ignorance de son état pendant de longues semaines avait-il pesé dans la balance, mettant en sourdine les moindres signes que son corps aurait pu émettre pour l'alerter, là où sa psyché avait emporté la bataille et museler la vérité. Les temps avaient été compliqués, alors, mais elle n'était pas bien sûre que la situation se soit réellement améliorée. Alors, elle dormait mal, devant reprendre l'habitude de trouver une position lui seyant suffisamment pour qu'elle n'ait pas mal au dos, ni même l'un des bras engourdis, et que son ventre de plus en plus rond ne soit ni trop écrasé, ni trop insistant sur sa vessie. Sans parler de ces bouffées de chaleur qui la rendaient parfois furieuse contre elle-même, surtout par crainte de trop gesticuler et de réveiller Asher. Car il fallait ajouter à ses propres contrariétés personnelles, dues à sa grossesse, le fait que ses nuits étaient peuplées d'un rêve étrange, et que son époux n'était pas non plus épargné, même si leurs songes n'étaient pas réellement identiques.

Alors, elle essayait de faire avec, de serrer les dents et de souvenir qu'il y avait plus à plaindre qu'elle. Après tout, elle allait de nouveau être mère, et de jumeaux, qui plus est, là où d'autres pleuraient encore leurs disparus. Ce qui était encore partiellement son cas, les évènements de la fin de l'été ayant laissé sur le carreau sanglant deux de ses cousines, ainsi que deux de ses cousins par alliance et par le sang. Cependant, même si ces deux futures naissances la réjouissaient autant qu'elles la préoccupaient quelque peu, elle ne pouvait s'empêcher de tout de même pester. Surtout quand elle était réveillée de ce rêve si perturbant, l'estomac au bord des lèvres, vraiment, comme si elle avait avalé quelque chose qui ne passait pas du tout. Au début, elle avait mis cela sur le compte de sa grossesse, mais en recoupant les faits ... Et puis, il y avait ces deux petites pointes sanglantes, qui suintaient le long de son cou et ne coagulaient pas tout de suite. De quoi l'avoir une fois de plus pousser à se glisser hors de la couche nuptiale pour se faufiler jusqu'à la salle de bain attenante, le tout en évitant de se prendre les pieds dans quelconque objet au sol, ou de se cogner dans un meuble, étant donné qu'elle avançait dans le noir pour ne pas réveiller Asher. Se passer de l'eau fraîche sur le visage n'apaisait pas entièrement ses tourments, sans parler du fait que prendre des médicaments était contre-indiqué dans son état, et surtout inefficace dans le cas présent. Heureusement pour elle, le plus gros de la nausée commençait à lui passer quand elle entendit son époux s'agiter dans le lit. Ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait, et Themyskira comprit donc alors que, lui aussi avait de nouveau été plongé dans son songe des plus perturbateurs. Reposant sur le bord de l'évier la compresse imbibée d'eau oxygénée qu'elle tenait, elle se précipita vers Asher, non sans allumer l'une des lampes de la table de chevet. Se penchant comme elle pouvait vers son mari, en numéro d'équilibriste dû à ce centre de gravité déviant, elle lui passa une main sur le front, en espérant que cela l'apaiserait. Avant de se prendre à agir avec lui comme elle le faisait si souvent avec leur fils, qui, loués en soit les dieux, était épargné par ce sommeil hanté. « Chut, tout va bien mon Amour, ce n'est qu'un mauvais rêve ... » Déposant ses lèvres sur son front, elle continuait de lui caresser le visage, maternel et aimante. « Je suis là mon Amour. Reviens-moi ... » Elle savait que, normalement, elle ne risquait pas de se faire étrangler au réveil d'Asher, là où, elle le savait, d'autres avaient bel et bien des réveils violents et quelque peu dangereux.

Le subconscient s'agite et la mémoire cogite.
Les vagues sont brumeuses mais grondantes de sons et détails à l'écho lourd. L'aura qui embaume un rêve né d'un cauchemars n'est nullement étranger mais quotidien. Toujours la même ronde d'une boucle qui n'en finit pas d'être jour après jour car tu refoules les ondes d'un marchand de sable dont tu sembles être devenue la cible – pour ne pas dire la victime. L'image d'une évidence, celle de la marionnette que l'on fait sienne à manipulé avec aisance lorsque le sommeil ferme la porte d'un tunnel à double tour. L'obscurité a étendu son voile d'un satin où le clair-obscur ne laisse filtré qu'une mince luminescence à la hauteur du parfum apaisant de celle qui détient la clé du myocarde. Ce dernier est la dynamique du mouvent d'un rêve mouvementé alors que les battements martèlent avec puissance et raison l'ensemble de ta cage thoracique. Plus tu avances dans les limbes de inconscience plus la chute est conséquence. C'est comme avancer à la certitude de l'étoile polaire au sein d'un dédale grec, la boussole de ton intuition perd le nord et les méandres du songes deviennent une bête noire contre laquelle tu ne peux rien, strictement rien. Pris dans le tourbillon de ce cercle vicié, ton regard aussi perçant soit-il fusionne avec l'horreur d'une vision où des corps jonchent le sol de pierre et où les pleurs tétanisés de ton fils résonnent dans la salle du trône. Tu tonnes l'appellation de ton gamin mais aucun son ne sort de tes lippes. Elles demeurent comme scellées par cet attrait mutique que tu dépeins souvent en société. Tu ne peux rien faire, cavalier. Le conte des rêves n'est qu'une trame que t’insuffle ton subconscient. En dépit des piqûres de rappel tangibles de ta conscience, seule la profondeur fourbe de ton subconscient semble prendre le dessus. Tes paupières semblent aussi lourdes que du ciment, une pesanteur qui s'alimente à dose d'anxiété dont les craintes révèlent biens es non-dits et des faiblesses. Difficile de remontrer à la surface lorsque l'abysse s'impose en unique maîtresse mais la sensation sécuritaire du toucher ravive des flammes antérieures, un feu où le foyer ardent ne cessera jamais de brûler. « Chut, tout va bien mon Amour, ce n'est qu'un mauvais rêve ... Je suis là mon Amour. Reviens-moi ... ». Puis vient le sens de l’ouïe qui se pare tel un bouclier pour te venir en aide. L’intonation d'une voix qu'on tu ne saurais occulter même avec la meilleure volonté du monde. Un voix qui serait la tienne si tu étais complètement aphone. Soudain, sans crier garde tu sens ton torse se plier sous le poids d'une angoisse à laquelle tu n'as jamais laissée aucun droit. Aujourd’hui, à mesure d'être trop brimer, ton corps s'exprime. Reviens-moi … L'ordre tonne tel le glas de la dernière heure. Rien est joué, cavalier. Réveille-toi !

Le souffle erratique, le muscle primaire souffre malgré tout en silence. Encore allongé, les paupières closes, tu saisis doucement mais fermement le poignet de Themyskira dont les traits sont tirés par le stress tandis que les tiens se lissent d'une expression faciale imperméable. Ton torse se soulève frénétiquement à l'effort d'un souffle beaucoup trop court. Tu te redresses en position assise, tes perles océaniques toisant avec une attention brûlante celle de ta compagne. Ta main tenant le poignet de ton phœnix glisse avec douceur le long de ton bras pour venir se poser sur son cou. Tu penches légèrement la tête sur le coté tout en caressant sa peau hâlé. Le contact de vision rompu, tu sors du lit afin de ta rendre dans la salle de bain attenante à votre chambre. Tu tournes le robinet d'eau froide, recueillant l'eau limpide au creux de tes paumes souillé d'un liquide qui pour être connu. Malgré un coup d'eau glaciale sur le visage, la brume de cette bribe tourbillonne en boucle dans ton esprit. L'incertitude d'être parvenue à faire la lumière sur un tel songe te turlupine au plus haut point, t'inquiètes. Les deux mains posées sur le rebord du lavabo, tu prends le temps nécessaire pour tempérer un myocarde entravé d'un ressenti qui t'est totalement inconnu. Pour la première fois, un spectre est à l'assaut de ton sommeil, tellement que tu repousses au possible le besoin de t'endormir. Si tu t'étais assoupi cette nuit c'est sans doute parce que Themyskira était à ton coté. Tu secoues la tête d'un mouvement négatif afin de rafraîchir tes idées quand bien même tu sens les prunelles de l'être aimé te sonder sans la moindre équivoque. Les bras croisés sur ton torse nu, tu l'observes à ton tour, lui fait face. Dans ses yeux, la lumière de la vérité attendent une réponse dans les tiens dansent les ombres macabres. Légèrement appuyé contre l'encadrement de la porte de la salle de bain, tu ne peux t'empêcher de songer à ce qui est en train de se passer autour de vous et l'attraction malsaine que cette entité à sur vous. Tu t'avances vers la grande armoire coulissante, prend un t-shirt bleu marine que tu enfiles avant de venir t'asseoir en face de ta femme. Ta main droite vient délicatement chasser l'une de ses mèches rebelles tandis que ton autre main se pose à nouveau sur son cou. « Tu subis également les stigmates du sommeil. Depuis combien de temps ? ». Ton timbre est calme, peut être trop calme. Tu as conscience de feinter ce qui vient de se passer mais tu en déduis rapidement que ta moitié est aussi victime de cauchemar.

We are such stuff
As dreams are made on

ASHER && THEMYSKIRA

Il lui en fallait beaucoup pour flancher. Quand on vient du Nord, de Hiokuri, on sait s'endurcir dès le plus jeune âge, et le fait d'avoir vu le jour dans des draps de soie n'y avait strictement rien changé pour elle. Peut-être même s'était-elle elle-même mis une pression plus intense, ayant toujours refusé de trop devoir quoi que ce soit à trop de passe-droits. Elle avait sa fierté, Themyskira. Et elle refusait de se laisser marcher sur les pieds ou bien encore de donner trop de grains à moudre à des détracteurs qui n'avaient déjà pas besoin de ça pour baver, vilipender et persifler. Dès lors, elle avait toujours voulu être plus que ce qu'elle laissait paraître, ce qui tenait autant de la nécessité que de son caractère propre. S'effriter à la moindre anicroche, s'effondrer à la première brise, ce n'était pas pour elle, et cela ne le serait sans doute jamais, si cela ne tenait qu'à elle. Cependant, être éprouvée était une option dont elle se passerait bien, certes, mais qu'elle savait tout de même ne pas entièrement pouvoir éviter. Elle savait encaisser, mais cela lui coûtait tout de même. Cependant, ce qui lui coûtait sans doute encore plus, c'était de voir Asher lui aussi manger chaud, sans qu'elle ne puisse exactement mettre un mot sur ses soupçons. Ils n'en avaient pas encore parlé, sans que cela ne signifie que le débat, les échanges et la discussion étaient rompus entre eux, loin de là, même. Mais sans doute cela allait-il changer, maintenant. Concernant le fait qu'ils en parlent, enfin, de ça. Le fait de rester aussi proches et honnêtes l'un avec l'autre n'en serait à rien détériorer. Elle le sentait, Themyskira, tout autant qu'elle le voyait, que quelque chose n'allait pas pour son époux. Le fait était, d'ailleurs, qu'elle n'avait pas besoin qu'il ouvre les yeux pour saisir à quel point la situation était visiblement tout autant anormale pour lui que pour elle. Et lorsque leurs regards se croisent, alors qu'il ouvre enfin les yeux, elle est presque saisie à la gorge par l'intensité qui se dégage de cet échange. Alors elle ne dit rien, tout autant émue que déstabilisée. Et elle se mord la lèvre, distraitement et doucement, quand elle sent la main de son époux se glisser sur son cou quelque peu meurtri. Il ne dit rien, Asher, mais la jeune femme comprend bien qu'il a parfaitement noté le détail non anodin, là, sous la pulpe de ses doigts. Et elle reste muette et immobile alors qu'il rejoint la salle de bain. L'une de ses mains, par réflexe, s'appose sur l'arrondi de son ventre, alors que son regard se perd quelque peu dans le vague, avant qu'elle ne remette un peu d'ordre dans sa chevelure, la tressant sans même y réfléchir, là où la pointe de ses pieds affleure doucement le sol, dans une sorte de mouvement de balancier quasi mutique.

Tout ceci ne lui convient guère. Cela ne lui plait pas, alors qu'elle a l'estomac une nouvelle fois au bord des lèvres, fermant les yeux et se concentrant fort sur une pensée positive pour ne pas se laisser aller. Il était hors de question pour elle de vomir. Hors de question, aussi, de devoir se précipiter pour rejoindre Asher dans la salle de bain histoire de monopoliser les toilettes pour y verser le contenu de son estomac. Cela n'avait pas été aisé, au début, et cela ne l'était toujours pas. Elle hésitait encore quant à savoir si ces nausées étaient uniquement dues à ce rêve qui hantait ses nuits, si cela tenait plus à sa grossesse, ou si c'était plutôt la résultante des deux données assemblées. Et pendant ce temps là, seul le bruit de l'eau et du robinet se faisait entendre, alors qu'Asher ne parlait pas, et qu'elle, elle commençait doucement à respirer par la bouche pour apaiser le malaise nauséeux. Et finalement, son regard s'accroche de nouveau sur la silhouette de son époux, chargé de sens mais aussi de questions. Ils n'avaient pas tant besoin de se parler pour se comprendre, mais il n'en demeurait pas moins que certaines vérités ne pourraient jamais mieux se révéler qu'en prenant le temps de les évoquer, publiquement, et oralement. Elle l'observe attraper un t-shirt dans l'armoire, alors qu'elle se redresse quelque peu, chassant presque du plat de la main, mentalement, une petite pointe douloureuse qui menace de lui parcourir le bas de l'échine. Pour le coup, sans doute sa grossesse était-elle seule responsable. Et elle penche la tête face à ce contact retrouvé, peau contre peau, avec l'être aimé. Pour épouser au mieux la douceur ressentie, mais également parce qu'elle y sent la possibilité d'un appui non négligeable. Et elle soupire. Elle soupire, Themyskira, parce qu'elle sait déjà d'avance que la réponse qu'elle a à donner ne plaira en rien à Asher, et qu'elle ne le satisfera pas, du moins pas totalement. D'ailleurs, la première partie des propos ne tient même pas de la question, Asher semblant pleinement conscient qu'il s'agit d'une évidence ne pouvant être niée ou refoulée. « Très probablement depuis aussi longtemps que toi ... » Elle soupire, de nouveau, la jeune femme, avant de reprendre la parole, quelque peu lasse, du manque de sommeil comme de la torture mentale que peuvent se révéler être les phases de sommeil traversées. « Dans quelques heures, on n'y verra plus que du feu. Les plaies vont se refermer, il suffit juste de bien désinfecter. » Comme pour accompagner le geste à la parole, et pour le rassurer, elle se saisit de la main libre de son époux, non sans y observer cette incrustation carmine qu'il n'est visiblement pas parvenu à faire disparaître. Une vision quelque peu inhabituelle. Un instant, un sentiment étrange s'empare d'elle à la simple perspective que, puisqu'il a son autre main sur le flanc de son cou meurtri, cela signifie que du sang argenté viendra prendre le dessus sur l'épiderme de la paume et des doigts d'Asher. Comme une fierté de supériorité et de domination de l'argent sur le carmin, mal placé. Très mal placé, même, sans doute. « La situation est autant sous contrôle que possible. Il y a du désinfectant et des compresses dans le tiroir de la table de nuit, pour ... Pour pouvoir faire ce qu'il faut avant que tu ne t'inquiètes de la situation, au matin. Mais, si cela ne tenait qu'à moi ... » Si cela ne tenait qu'à elle, un rêve comme ça, il ne se reproduirait pas. On n'a malheureusement pas toujours tout ce que l'on désire. « Cela ne semble pas avoir d'incidence sur les bébés, si cela t'inquiète, même si mon teint peut laisser présager l'inverse. J'ai ... J'ai la malchance de devoir compter des nausées supplémentaires au rang des stigmates. » Un instant, elle plonge son regard dans celui de son époux, aussi profondément que possible, comme pour s'y laisser happer mais également s'y exposer aussi nue qu'au premier jour. « Je n'aime pas te voir aussi agiter dans ton sommeil, c'est ... Ce n'est pas toi, d'être aussi anxieux et tendu quand tu dors. Même si je ne m'endors jamais mieux qu'à tes côtés, malgré tout, surtout depuis que ma dernière pensée, avant de sombrer, c'est de m'inquiéter du fait de devoir de nouveau être plongé dans ce rêve qui ... » Elle soupire, une nouvelle fois, serrant un peu plus fort la main d'Asher dans les siennes, le trio posé sur la courbe arrondie de son ventre. « Je n'aime pas ça ... » Ce qui était un doux euphémisme, mais ça, son époux devait bien le comprendre sans avoir besoin qu'elle le lui en fasse un dessin.

Il n'y a que la famille, nous œuvrons toujours pour les nôtres. Des tirades qui ont rythmées ton apprentissage lorsque ton géniteur en avait la charge. En tant que deuxième fils, en tant que petit frère du défunt patriarche, ton père se devait d'être l'atout dans la manche de son frère. D'où certainement cette devise de toujours veiller sur les pas avancés de ton cousin. Le lien que tu entretenais avec Noah dépassé les attentes des vos aînés. Vous aviez appris et évolués ensemble tel un binôme, tel le recto et le verso. Dès lors, la notion de la solitude s'est aiguisée avec une mesure d’inquiétude pour ta figure maternelle. Cette dernière entrevoit alors une incapacité chez toi à faire confiance à autrui. Une fenêtre à peine ouverte dont tu es le seul à posséder la clé. Il n'y a que la famille, nous œuvrons toujours pour les nôtres. Tu entends encore l'intonation catégorique de ton géniteur bien que désormais toutes ses paroles sont synonymes d'échos auxquels tu demeures sourds. Un choix de parti pris, certes, mais cela respecte l'équité d'une relation entre père et fils presque inexistante. La famille, la tienne, il n'y a rien de plus précieux au monde. Il y a d'abord eu la présence de Themyskira, cette oiseau de glace à la volonté de feu puis le fruit d'un amour fort, celui du petit prince. Tous deux maintenait l'équilibre de ta conscience au combat d'un inconscient qui s'agite bien trop souvent à ton goût. Le goût amer du sang sur les mains, celui de l'incertitude d'avoir sauver les tiens. Reprend toi, cavalier. Reprend-toi et perd toi dans les iris étoilées de l'être aimé. En dépit de l'inconscience qui te tourmente sans cesse, ton âme rétorque avec véhémence pour te maintenir éveillé dans cette réalité. Obéissant à ce conseil clamé, tu prends soin de puiser dans l'essence de ta moitié dont les iris son un confort tout personnel. Tu ne peux t'empêcher de caresser sa joue de la pulpe de ton pouce, attentif au constat de ta femme. « Très probablement depuis aussi longtemps que toi ... Dans quelques heures, on n'y verra plus que du feu. Les plaies vont se refermer, il suffit juste de bien désinfecter. ». une affirmation qui donne raison à une intuition qui ne t'a jamais dupé jusqu'alors et tu n'aimes pas cela. Ta respiration est d'une lenteur à l'écho d'un calme herculéen que tes cadets ont toujours eu tendance à envier – pourtant cela n'a pas toujours été le cas. En grandissant, à bout d’entraînements et de temps, les événements et ta position incombent une patience à rude épreuve et devenir mari, puis père sont de parfaits exemple. Toucher ce qui est tien revient à te blesser toi-même. Néanmoins, tu avances pas à pas avec la règle de prudence que rien n'est jamais acquis, pas même celle que détient ton myocarde entre ses mains. Themyskira est une femme à part entière, franche et déterminée. Elle est mène ses propres choix et la réciproque se vérifié avec aisance. Vous avancez ensemble, toujours. Fin observateur cela ne t'empêche guère de l'écouter avec une attention toute particulière lorsqu'elle évoque les effets de ses songes qui tourmentent son esprit. « La situation est autant sous contrôle que possible. Il y a du désinfectant et des compresses dans le tiroir de la table de nuit, pour ... Pour pouvoir faire ce qu'il faut avant que tu ne t'inquiètes de la situation, au matin. Mais, si cela ne tenait qu'à moi ... Cela ne semble pas avoir d'incidence sur les bébés, si cela t'inquiète, même si mon teint peut laisser présager l'inverse. J'ai ... J'ai la malchance de devoir compter des nausées supplémentaires au rang des stigmates. ». Une tirade qui essouffle mais qui cadence avec des termes précis pour tenter de rassurer l'inquiétude qu'elle peut ressentir à ton égard. Bienveillant, vous l'êtes l'un envers l'autre mais c'est surtout pour sa personne que tu veux soucieux. Bien évidement, il y a cette éclipse que tu soupçonnes être le point de départ de nombreux maux mais il y aussi la possibilité pour ta compagne de vivre une grossesse qui pourrait s'annoncer conséquente – si elle venait à se compliquer.

Il y a encore quelques mois en arrière, tu apprenais de sa bouche une vérité qu'elle a dû endurer en solitaire et ce dans l'unique but de pouvoir te préserver du pire. Tu ne lui avais pas reprocher sa décision mais tu ne négligeais nullement l'impact que le péjoratif pourrait avoir sur elle. Bien que forte et volontaire, la Iskander n'en demeurait pas moins humaine et sensible aux faiblesses propres à chacun d'entre nous. Perdre un autre enfant ne ferait que pourfendre une blessure déjà béante. Ta main glisse le long de sa joue au toucher de velours jusqu'à son menton avant de le relever pour prolonger cette profondeur visuelle. « Que tu parviennes à maîtriser la situation est une chose mais elle finira tout de même par t'échapper. ». Tes deux émeraudes s'attarde sur le petit ventre rond de ton épouse, une image poétique d'un amour sincère et brave à la fois. Un partage et une relation auxquels tu n'attendais pas il y a quelques années. « Ce qui m'inquiète le plus reviendrait à te voir revivre et subir ce qui s'est déjà produit une fois. Je ne jouerais pas avec ta vie, Themys. ». Ton timbre de voix est d'un calme serein mais voilé d'une mise en garde : celle qu'il ne pourrait pas la perdre sous peine de devoir faire un choix. On a toujours le choix, mon neveu, et même s'il est l’œuvre de défaut, ton choix sera bénéfique pour tout autre chose. Le père de Noah avait prononcé ses mots à ton égard car il savait avec pertinence que tu serais toujours du coté de son fils aîné. « Je n'aime pas te voir aussi agiter dans ton sommeil, c'est ... Ce n'est pas toi, d'être aussi anxieux et tendu quand tu dors. Même si je ne m'endors jamais mieux qu'à tes côtés, malgré tout, surtout depuis que ma dernière pensée, avant de sombrer, c'est de m'inquiéter du fait de devoir de nouveau être plongé dans ce rêve qui ... ». Ton phoenix est soucieux, lui aussi. Il fait face aux mouvements houleux d'une vague que vous peinez à discerner et qui trouble vos sommeils, vos vies respectives mais entremêlées. Tu sens sa main qui serre un peu plus la tienne alors que tu poses ton front contre le sien, ferme les paupières pour apprécier cette proximité synonyme de foyer et de bien être intérieur. « Je n'aime pas ça ... ». Tu te déplaces de telle manière à te retrouver derrière elle, son dos coller contre ton torse tandis que ton menton repose avec légèreté sur son épaule gauche. Tes deux mains enlaçant son tour de taille, tu soupires sans le moindre bruit puis dépose un baiser à la naissance de son cou. Tu caresses son ventre pour apaisant les tensions qui subsistent dans son être, elle l'abri de ses deux bambins à venir. « Cesse de t'inquiéter de cela, mon ange. Nous sommes ensemble, là demeure l'essentiel. Je me méfie de l'eau qui dort car elle est déjà troublé et rien de bon n'en ressort en général … Et la seule chose que l'on peut faire à l'heure actuelle c'est de tenter d'éviter le pire. ». Ta réplique est emplit de réflexion, d'énigmes. Tu réfléchis, tu n'arrêtes pas de le faire depuis que tu es cible de ces rêves étranges, presque trop réels pour être une vérité. Mais était-elle seulement tangible cette vérité ? « Parle-moi de ton rêve. ».

We are such stuff
As dreams are made on

ASHER && THEMYSKIRA

Themys' lui en avait voulu, au tout début, à Asher, quand elle s'était découverte enceinte. Cela remontait à plusieurs années déjà, puisque leur fils Isaiah avait soufflé ses 4 bougies, mais la jeune femme se souvenait encore très bien de ce qu'elle avait ressenti. Elle lui en avait voulu, parce que même si elle n'avait jamais été de ces jeunes femmes qui, dès l'enfance, avaient planifié le contenu entier de leurs noces, il n'en demeurait pas moins qu'elle n'avait jamais eu à l'idée autre chose qu'un mariage réussi et parfait. Or, se marier en étant enceinte, cela sous-entend de ne plus pouvoir escompter être parfaitement moulée dans sa robe. Et cela sous-entendait aussi de donner l'eau au moulin des mauvaises langues qui ne cherchaient jamais qu'à persifler sur votre compte. Elle lui en avait voulu, parce que ce n'était pas prévu. Mais rapidement, elle avait réalisé qu'elle réagissait surtout ainsi pour cacher le vrai souci : elle avait été paniquée, effrayée, bouleversée. Qui ne l'est pas, après tout, en de pareilles circonstances ? Il avait su la rassurer, même si elle n'avait tout de même pas été à prendre avec des pincettes pendant de longs mois, les hormones obliges. A la lueur de cette maternité passée, elle pouvait désormais témoigner que toutes les grossesses ne se ressemblaient pas. Car elle ressentait comme une certaine certitude quant au fait qu'elle était prête, cette fois-ci, vraiment prête. Et ce en dépit du fait que le contexte alentour n'avait guère de quoi la rassurer. Même si, en tant que femme enceinte, en tant qu'épouse Sielle et Duchesse au sein du Cercle, elle savait qu'elle pourrait compter sur des légions pour la défendre et la protéger. Et évidemment, cela allait sans dire, Asher était en première ligne. C'était son rôle tout autant que sa prérogative, celle-là même qui lui était exclusivement réservée. Alors, conjuguer au fait qu'elle connaissait excellemment bien le tempérament de son mari, Themyskira ne s'étonnait nullement des inquiétudes et préoccupations qui étaient présentement les siennes. De quoi la pousser à également savoir comment manœuvrer en sa présence, afin d'éviter d'employer des termes qui pourraient le froisser sans que cela ne soit nécessaire. Sans que cela ne la prive pour autant de pouvoir dire ce qu'elle pensait sans avoir à se censurer. De toute façon, ce n'était même pas ce qu'il voulait lui aussi.

Alors elle le laisse faire quand sa main vient se saisir de son menton pour que leurs regards se croisent. Elle le laisse faire tout en faisant tout de même quelque peu la moue, du bout des lèvres. Parce qu'il a raison. Et qu'elle n'aime pas quand la situation lui échappe, effectivement. Elle a les lèvres des femmes Iskander, Themys'. Des lèvres qui vous pousseraient aisément au pire des crimes, selon certains. Et elle a également le regard puissant et perçant des siens, Themys'. Un regard dans lequel on pourrait se perdre, un regard qui sait être aussi explicite que mystérieux. Même si, pour le coup, la belle affiche clairement la teneur de sa pensée. Brute. Éraflée. Déterminée, aussi. « Je n'escompte pas non plus avoir à revivre tout ça ... » Ses mains se resserrent sur la paume d'Asher, alors que ses yeux vrillent d'une lueur de douleur. Car cela avait été douloureux, oui. Sans doute bien plus mentalement que physiquement. Pour ainsi dire, cela la hantait encore aujourd'hui, plusieurs mois après. Alors, elle comprend qu'il se préoccupe de tout ça, et elle ne va sûrement pas le lui reprocher. Encore une fois, c'est son devoir. Son droit, aussi. Tout comme, de son côté à elle, il est naturel et légitime qu'elle se préoccupe des nuits de son époux, agitées et peuplées de cauchemars. Car c'est sans aucun doute de cela qu'il s'agit, n'est-ce pas ? Elle a besoin d'avoir le contrôle, et elle enrage de ne pas pouvoir se dire en position de maîtriser la situation, de savoir quoi faire pour l'aider et pour adoucir ses songes. Ce qui la perturbe, apposant sur ses épaules un poids supplémentaire, en plus de celui qui y repose déjà de par ses propres rêveries à elle. Alors ce contact de leurs fronts, l'un contre l'autre, de leurs mains, l'une dans l'autre, de son torse contre son don, tout cela la nimbe d'une chaleur charnelle qu'elle est loin de repousser, bien au contraire.

C'est dans de tels instants qu'elle se sent en symbiose avec lui, au delà de leurs liens du mariage. Deux âmes et deux êtres qui s'entremêleraient presque totalement. Deux êtres qui ont de nouveau engendré la vie. En faisant coup double, si l'on pouvait présenter les choses ainsi. Et alors qu'elle se livre sur ses préoccupations, elle sent qu'il veut la rassurer, qu'il veut apaiser ses inquiétudes. Tout comme elle sent cette perception qu'elle connait, comme des petites bulles qui roulent le long de sa peau et explosent de ci de là. Et elle a hâte, déjà, que cela s'amplifie, qu'Asher puisse à son tour partager l'expérience. En des instants comme ceux-ci, tous deux sont loin du pire, mais l'heure n'est pas encore venue. C'est trop tôt. Alors elle se focalise sur les paroles de son époux, non sans y trouver, comme toujours, une dose de sagesse, de quoi l'apaiser suffisamment, elle dont le courroux sait si hâtivement s'enflammer. Alors elle soupire. Elle soupire et elle se repose sur lui, en tentant de bien répartir son poids, alors qu'elle sent le moindre de ses sens lutter pour s'exprimer au mieux. Elle soupire et elle ferme les yeux. Pour faire le vide. Pour ne rien omettre de ce qu'elle voit. Pour ne rien omettre de ce qu'elle vit. Pour ne rien omettre de ce qu'elle sent, au réveil, jusque sur sa peau. Alors, tout en restant adossée à lui, elle tourne tout de même suffisamment le visage pour pouvoir poser son regard sur lui. Pour peu qu'il puisse ainsi lire et traduire l'indicible. La vérité qui n'oserait ou ne pourrait franchir le seuil de ses lèvres. « Je crois que je suis à Aureus, même si ce n'est plus qu'un pâle reflet de celle qu'elle est. Quoi qu'actuellement, dans les mains de l'Ordre, sans doute les deux paysages se ressemblent plus que je ne le pense ... » Plissant le nez, manifestation de son agacement face à cette situation, la jeune femme reprend cependant son récit. « Il y a cette odeur, cette odeur de bois, de cendre, de poussière. De chair qui brûle, surtout. Il y a ... Il y a cette fraîcheur, ce froid de plus en plus mordant sur ma peau, et cette nuit qui tombe, encore et encore. On me traîne sans ménagement, et on me hisse sur une sorte de bûcher. Les cordes me meurtrissent la chair, et je ne parviens pas à me défaire de mes liens. Et puis ... Et puis, il y a ce cobra royal. Je sais que c'est un cobra royal et pas un vulgaire serpent, on ne peut pas me la faire, pas à moi, du moins, pas sur ce point. » On était une Iskander ou on ne l'était pas. « Il grimpe sur le brasier, s'enroule autour de moi, comme si ... Comme si la moindre de mes courbes ne faisait plus qu'un avec son corps. Je ne crois pas que je suis enceinte, et ... En fait je n'en sais rien, car tout ceci semble tout autant durer une éternité qu'être d'une rapidité sans commune mesure. Car le cobra vient me mordre, là, juste là. » L'une de ses mains se détache de celle d'Asher, pour venir effleurer les deux pointes sanguinolentes, sur son cou, avant qu'elle ne reprenne. « Et soudain, c'est comme si ... Comme si tous mes sens étaient décuplés, et même plus que cela. C'est comme si je ressentais la moindre parcelle de mon corps, de la racine de mes cheveux jusqu'à mes orteils. J'ai l'impression de respirer du feu, et mes veines semblent être inondées de lave incandescente, tellement ... Tellement j'ai chaud. Rien ne me semble plus impossible, je n'ai pas peur, je ... Mes lèvres bougent d'elles-même, et il y a cette litanie de mots que je ne comprends pas, comme un langage ancien, ou comme lorsque Isaiah prétendait savoir parler aux fleurs. Sauf que tout ceci était inoffensif, le concernant, lui, alors que moi ... Mes bourreaux se couvrent de pustules, des plaques rouges apparaissent sur leurs peaux, leur corps se liquéfie, et ... Ils vomissent leurs tripes, ils hurlent, et moi ... Moi, je continue. Jusqu'à ce que je me réveille, brusquement, avec l'envie de vomir, et ces pointes sanglantes sur mon cou. Qui continuent de suinter. » Elle s'arrête, l'observe avec attention et appréhension, comme pour chercher à savoir s'il y comprend quoi que ce soit, si tout cela fait un tant soit peu de sens.

La solitude est une route. Un chemin sur lequel tu te destinais avec un certain plaisir et tout cela bien avant la naissance du désir qu'exprimerait ta relation avec ton phœnix. Tu étais celui qui devrait un de ces jours partager ton existence mais tu l'avais toujours réfuter à un coin de ton esprit. Un recoin parmi les profondeurs de ton inconscience. Tout cela c'était avant que Themyskira ne vienne à s'imposer sur ton chemin en une querelle de jeu avant de devenir querelle d'amoureux. Le jeu de mot est une somme de rire contre tout un tas de souvenirs. Force est de reconnaître que la jeune femme a toujours été ambitieuse que cela soit dans la sphère professionnelle et d'autant plus lorsqu'il s'agit de sa famille. Elle te l'a assez démontré et avec le temps, la fille première fille d'Aslan a su se faire entendre. Par ailleurs, les choses n'ont pas changées, ta compagne s'est ouvrée en toutes circonstances. Aujourd'hui, tu tends encore à t'isoler à bien des égards, des instants qui ne résonnent désormais qu'en terme de minutes où le temps se suspend durant la mesure d'une composition ancienne et familière. Aujourd'hui, c'est aussi ce moment précis où tu détiens dans l'étreinte de tes bras, la clé de sol, la clé de voûte de toute une vie. Le besoin de partager, de protéger de tes bras les êtres les plus chers à ton cœur. Le menton reposant sur le sommet de la tête de ta moitié, tu laisses sa voix fatiguée mais concise dessiner les esquisses si réelles du songe qui la taraude. Un cauchemar redondant qui sème bien des stigmates sur un corps à la fois fort et fragile. En dépit de manque du sommeil accumulé, les sens de de Themyskira n'en sont pas moins diminuer bien au contraire. Son esprit est aiguisé aux moindres signes qui imposent certaines interrogations alors que tu te poses les mêmes au fur et à mesure qu'elle conte son rêve. Le sien semble bien plus décliné que ne peut être le tien. La fourberie de la douleur et de l'image est un mime entre vice et vertu. Et pourtant, les signes avant-coureur ne trompent guère. Ta conscience entremêle de nombreuses similitudes entre ton rêve, celui de ta femme et d'autres personnes qui ont partagés leurs propres songes. Que tu souffres de cette énigme est une chose mais que ta moitié le vive également en demeure une autre. Tes perles océaniques s'attardent sur l'obscurité par de là la grande fenêtre. Un paysage digne d'une noirceur poétique où le bruissement des arbres émet les mouvements d'une danse macabre. La liberté d'un sourire narquois aphone se dessine sur le bas de ton visage avant de se faner sous le parfum rassurant et enivrant de ton oiseau d'hiver.

Tes bras se resserrent légèrement, tout en douceur autour de la taille quelque peu arrondi de la brune. Un geste tactile pour apaiser bien des non-dits qui pourraient danser dans l'esprit conquérant de Themys. Cette dernière délaisse l'une de tes paumes, un froid passager alors qu'elle dépose deux doigts sur la morsure dans son cou. Tu l'observes sans la couper dans l'élan de sa tirade alors que tu enregistres chacune de ses paroles. Ton regard est une encre figée de coutume mais tu as conscience que la jeune femme parvient aisément à déchiffrer ce langage qu'elle a appris à cerner. Tes iris s'exprime en qualité de liquide en fusion qui oscille entre le sentiment de colère et de revanche. S'en prendre à l'un des tiens revient à te défier, et la naissance d'Isaiah n'a fait qu'accentuer cette crainte qui suffirait à te faire chavirer si tel était le cas. Tu libères ton épouse de ton étreinte avant de faire glisser ses doigts dans les tiens tandis que tu déposes un frêle baiser à la base de cette marque pour une sensation de chasser le pire. « Tout cela te paraît réelle mais tu es là et je ne laisserai personne te toucher. ». Ton timbre est de glace, dénué de la moindre compassion à l'image des métaux que tu manipules avec aisance. La tension de ton corps est palpable à un ire empreint de batailles et de violences. Tempère la vague qui te submerge, cavalier. Fidèle en toute heure, ta conscience s'enracine dans tes pensées tandis que tu soupires avec silence pour équilibrer le contenu de ton âme. « Ton songe est précis mais tu parviens à décliner quelques bribes qui pourraient nous mener à certaines conclusions … les miens sommeillent dans l'incertitude. ». Une phrase qui s'échappe de tes lèvres alors tu te remémores ton propre rêve, celui là même qui bouscule et provoque des nuits agitées. Les pleurs de ton fils unique résonne tels des échos vibrants et déchirants dans ta tête. Et le ventre rond de Themyskira pousse à la réflexion pour l'avenir. Ton esprit est en pleine ébullition des signes du rêve de ton phœnix – comme si les réponses à ses phénomènes étaient sous vos yeux, dans vos mémoires. La situation est complexe car la plupart de ceux qui demeurent viser sont des membres de la famille proche des dirigeants. Jemina n'est guère affecté par la température dense dans rêves et votre discussion de la veille à tendance à venir s'attarder dans ta pensée. Ta meilleure amie ne cessait ces recherches sur le sujet, écumant de nombreux manuscrits ou pistes possibles mais rien de tangible. « Un langage ancestral, des animaux pour emblème, de lieux ciblés ... ». Tu marmonnes plus pour toi même que tout autre chose mais tu sais que également que Themyskira s'interroge à ton sujet, sur ton propre rêve – sans le moindre doute. Cependant, l'idée de lui conter n'est pas au goût du jour. Elle n'a pas besoin de l'entendre, pas alors que votre fils y tien un rôle que tu préférerais effacer. Tu lèves ta main droite, deux de tes doigts se plient attirant la pièce du cavalier du jeu d'échec au creux de ta paume. Un geste qui en dit long.

We are such stuff
As dreams are made on

ASHER && THEMYSKIRA

Tous deux savent se faire impétueux, létaux et redoutables. Sans doute se sont-ils bien trouvés sur ce point là aussi. Car si Themyskira sait se faire peu avare de paroles, elle sait également se faire tranche et froide comme un pic de glace quand elle le veut. De quoi déstabiliser, face à ce froid soufflé si proche de ce chaud. De quoi faire perdre ses moyens, aussi. Mais elle est née Iskander, à une position très particulière, au sein de cette Lignée dont le mode de fonctionnement peut paraître impressionnant aux étrangers ainsi qu'aux non-initiés. Pourtant, pour elle, tout était très simple, et tout l'avait toujours été. La complexification ne survenait jamais que lorsqu'on accolait des émotions et des sentiments au plan familial établi sur le papier. C'était bien de ressentir des choses, d'avoir un cœur, de le laisser s'emballer jusqu'à avoir la sensation qu'il battait jusque dans vos tempes. Cela signifiait que vous étiez vivant et réactif, deux qualités à impérativement posséder si l'on voulait continuer de faire des affaires et de gérer les différentes branches du business familial. Les morts, ça ne décide plus de rien, même pas de la forme de leur tombeau. Mais dans le même temps, il fallait toujours être en mesure de garder le contrôle. Alors, oui, ils s'étaient bien trouvés, avec Asher. Ils avaient des émotions, quoi qu'ils en disent et quoi qu'ils en fassent, et ils savaient en règle générale bien les gérer et les étudier à leur escient pour ne jamais obtenir qu'un bénéfice venant les nimber eux, et uniquement eux. Ou, à la limite, ceux qu'ils avaient choisi. Dès lors, elle se doutait bien qu'il ne pouvait que se sentir concerné et relativement peu enchanté d'apprendre qu'elle rêvait, elle aussi, et que ses songes n'avaient rien d'une sinécure. Tout comme elle savait qu'elle pouvait tout lui dire sans grande crainte. Et encore plus depuis qu'ils avaient fait cet espèce de pacte, ou plutôt depuis qu'elle avait renouvelé sa promesse, faîte devant l'autel de leur union matrimoniale, et ce alors que, quelques mois auparavant, elle avait tout de même dû se dévoiler dissimulatrice, concernant cette précédente grossesse qui ... Qui s'était très mal finie, là où Asher n'avait même pas su, à l'époque, qu'elle était enceinte.

Mais les choses avaient changé, depuis, bien que la jeune femme attendait de nouveau un enfant. Et même deux. Les choses avaient changé, mais pas toutes non plus. Et cela concernait entre autre cette dévotion et cette affection sans borne qu'elle savait trouver dans les yeux concernés de son époux. Dans le regard d'Asher, Themyskira sait présentement lire tant de choses, et toutes ne sont pas réjouissantes ni agréables. Pourtant, elle ne s'en effraie pas, en en comprenant les motivations, et elle ne s'en formalise pas non plus. Si ce n'est pour mieux apposer sa peau contre la sienne, quand elle le peut. « Tu as raison, cela me paraît si réel ... Depuis la première fois, je me souviens de tant de détails que cela est tout autant épuisant que vivifiant. Je ... J'ai peur, au début, et mon estomac se noue quand je vois les marques sur mon cou, qui demeurent, et quand j'honore les toilettes du gracieux contenu de mes intestins, mais dans le même temps ... Asher, si tu sentais cette force qui m'inonde et m'irradie quand ce grand cobra royal me mord ... » Elle ne peut s'empêcher de se demander de quoi il rêve, lui, mais la question reste sur le bout de ses lèvres, quoi que son regard doit en dire suffisamment long pour que le jeune homme ne passe pas à côté de l'idée générale. Mais elle sent et pressent, instinctivement, que son époux n'est pas encore prêt pour en parler. Ce qu'elle respecte, même si cela n'est pas sans la préoccuper. Alors elle ne dit rien, reste mutique, tout en observant ce cavalier qui se trouve attiré dans le creux de la main d'Asher. Au début de leur relation, elle en était venue à s'interroger sur le fait que le don du Sielle avait quelque chose à voir avec cette attraction à laquelle elle ne pouvait résister, au cœur de ces nuits sans sommeil qui la voyait tant et tant se retourner dans son lit qu'elle en arrachait draps et couverture. Dans le même temps, elle savait qu'à l'heure de l'officialisation de leur relation, certaines sales langues de vipère en étaient venues à persifler sur le fait qu'elle avait empoisonné son cœur et qu'il ne lui avait succombé parce qu'il n'était plus dans son état physique et psychique normal à cause d'elle. « Je ne peux m'empêcher de ... Je ne sais pas, en réalité. Je n'ai que mon rêve comme point d'appui, et ... Et c'est comme si tout ceci émanait en quelque sorte de moi, en tant que Toxic, quand je fais passer un sale quart d'heure à ceux qui s'en prennent à moi. Je me sens ... Je me sens comme connectée à celle que je suis, à ce que je suis. A Verane, aussi. Comme si je savais que je peux compter sur elle pour me protéger. Pour faire en sorte qu'il ne m'arrive rien. Mais comment croire qu'il puisse en être autrement, quand elle a répondu à mes prières adolescentes en me faisant tomber si éperdument et passionnément amoureuse de toi, tout prêt à sortir les griffes si l'on s'en prend à moi ? » L'une de ses mains se referme sur celle dans laquelle Asher tient lui-même cette pièce d'échec, non sans distiller une petite pointe d'endorphine. Ses lèvres, elles, viennent déposer un tendre baiser sur celles de son époux. « Je me sens malgré tout vulnérable, et je déteste ça. Ce n'est pas juste parce que bientôt, je ne pourrais même plus enfiler mes chaussures sans ton aide, c'est plutôt ... Plutôt que si il n'y avait pas ce cobra royal dans mon rêve ... Je me verrai sans doute brûler vive. » Et cela lui donne un frisson, alors qu'une moue contrariée assombrit ses traits.

Les pièces de jeu s'articulent tout comme s’emboîtent les pièces d'un puzzle. Entre la réflexion faite et la main portée tout est une question de stratégie. Parmi les profondeurs de tes vestiges antérieurs, nombreux sont les paroles de ton paternel concernant le jeu d'échec. Sans doute un jeu de stratégie qui vous mettez quelque peu sur un pied d'égalité. Il n'y a que dans le silence que vos conversations respirent tandis qu'il débite mot après mot. Ton mutisme, ton géniteur le prend plus comme une marque de respect alors qu'il ne vaut qu'une mesure d'ignorance, ni plus ni moins. Il peut bien y voir son intérêt, tu t'en souci guère. La naissance de ton fils s'est contenté d'accentuer cette promesse que tu t'es faite voilà presque cinq années. Jamais tu ne serais comme lui, jamais Isaiah ne viendrait à vivre cela. Si rôle de figure paternelle a ouvert bien des portails, la crainte transcende tout le reste. Une peur significative qui se délivre davantage depuis l'annonce de la grossesse de ta compagne. Il fut un temps où tu étais le premier demandeur pour agrandir votre famille, mais ce temps d'autrefois a été quelque peu ébranlé avec la fausse couche de Themyskira. Entre les événements du mois de mai et la situation actuelle, l'apaisement est loin d'être propice à la raison. Pourtant, tu te dois de conserver ce cap, cavalier. Ta conscience est d'une loyauté à toute épreuve, un rappel à l'ordre tandis que tu resserres ta poigne autour de la pièce en métal du jeu d'échec. Le damier de l'existence est parsemé de cases tantôt noires, tantôt blanches. Là est toute le discernement mon neveu. Ton oncle Jeremy avait l'art et la façon de percevoir les images et d'une manière tout aussi innée tu y trouvais une suite de réponses.

La voix coutumière de ta femme est une berceuse pour t'ancrer dans la réalité qui s'écrit, tout comme sa main qui vient se superposer à la tienne. Au delà de ses origines nordiques, elle a apprivoiser la capacité à lire à travers tes silences. Un défi qu'elle a relevée depuis longtemps et qu'elle relève encore. Tu déposes ton menton sur le sommet de son crâne, caressant de ta main gauche sa chevelure de soie couleur ébène. Son discours parvient à trouver du sens, un aplomb certain pour garder la tête froide. Tu reconnais bien là les racines qu'elle a héritée de ton beau-père. « J'ai connu bien des aventures solitaires avant de te rencontrer, mon ange. Et je n'ai jamais connu un être dont le mental est aussi perçant que le tien. ». Un murmure qui se fane dans la cascade de ses cheveux que tu ne cesses de cajoler comme tout tendre à la vérité tactile du toucher. Ton oiseau hivernal est une âme de croyance dont l'éducation et la philosophie n'est pas étrangère à l'affaire. Cependant, ta moitié sait combien tu ne portes que peu de crédit aux divinités, que cela soit Vérane ou une autre. Quand bien, même tu remercies cette espérance pour l'aider dans ses nuits agitées là où tu ne peux agir. « Alors je devrais la remercier comme il se doit ? ». Un timbre qui s’apparentait presque à une ironie légère du moins jusqu'à ce que la jeune femme reprenne la parole tandis que tu sens la manifestation subtile du son pouvoir. Ainsi, la malicieuse stimule tes endorphines, sa bouche capturant la tienne en une tendresse infinie. Ses propos ont le don d'agacer ton ire bien qu'il demeure sous le contrôle d'une vague givrée – pour l'instant. Elle frissonne contre ta peau et tu décales afin de la recouvrir d'un plaid sur ses épaules. « Je comprends tes craintes mais ne te laisse pas prendre au piège Themys. Il y a du vice dans ces cycles de songes, un effet qui se joue du réel en manipulant le psychisme. C'est à la fois révélateur de certaines peurs mais aussi d'une vérité que l'on peine chasser. ». le calme de ta voix est perceptible d'une patience qu'il ne vaut mieux pas secouer davantage. Tu te lèves du lit pour venir te poser prêt de la fenêtre où le monde vibre sous le bon vouloir d'une éclipse qui perdure. Un silence s'installe tandis que tu fais léviter le petit cavalier en métal du bout des doigts par ton simple désir de volonté. Un geste peu anodin pour ceux qui te sont proches car elle est synonyme d'un esprit qui tend à tourbillonner dans sa réflexion toute personnelle. Une partie de toi continue de penser qu'elle devrait pouvoir être auprès des siens, elle serait sans le moindre doute en sécurité auprès d'Aslan. Encore une discussion qu'ignorait ta femme – mais dont tu connaissais déjà la réaction. « Tu as déjà songé a rentrer à Evunski ? ». tes perles océaniques se perdent dans le paysage obscur quand bien même tu a déjà une petite idée sur la réaction prochaine de ta moitié.

We are such stuff
As dreams are made on

ASHER && THEMYSKIRA

Il y avait toujours eu plus croyante qu'elle au sein de sa Lignée. Sa propre tante était après tout l'une des Madre Divine, bien que, dans un sens, sans doute y avait-il également plus dévote que Nikaia Iskander. Cependant, Themyskira n'était pas de ces parjures qui se réjouissent des faveurs que leur apporte la destinée tout en crachant sur les dieux dès que les choses ne tournent pas dans leur sens. Disons que sa vision des choses était quelque peu mouvante, en fonction de ses besoins, elle le reconnaissait bien. Mais au moins n'était-elle ni déicide, ni blasphématrice. Et puis, il fallait également bien reconnaître qu'elle avait ses préférences, et à ce petit jeu là, qui n'en était d'ailleurs pas un, Verane l'emportait haut la main. Ce qui était sans doute plus que compréhensible, compte tenu du sang qui coulait dans les veines de la jeune femme, ou plutôt compte tenu des prouesses surhumaines dont elle était capable. Sans parler du fait qu'elle n'était pas sans se sentir certains points communs avec la déesse, tout en ignorant si, dans le fond, ce n'était pas elle qui avait collé sa personnalité sur Verane, ou bien s'il s'agissait réellement d'une vraie prédestination. Elle ne s'était jamais penchée sur la question, se satisfaisant plutôt parfaitement du résultat. Pourquoi tout démolir, quand le résultat vous convient ? Fort heureusement pour elle, certains aspects de la personnalité de la déesse ne la représentaient pas, elle. Ou plutôt n'était-ce plus le cas. Il y avait eu un temps où Themys' n'avait pas suffisamment de ses deux mains pour dénombrer tous les jeunes hommes dont elle s'amusait à faire tourner la tête. Aujourd'hui, il n'y avait plus qu'Asher, sans que la jeune femme n'en est perdue tout son potentiel de séduction. « Il faut toujours remercier Verane. ... Mais comme elle n'est point là, à déambuler parmi nous, je veux bien être son humble représentante ... » Avec tout ce que cela sous-entendait, bien évidemment. De toute façon, Themyskira était plus que bien renseignée pour savoir à quel point son époux savait se faire un fervent adorateur de son corps et de sa personne. Il s'y prenait comme un as, et en la matière, il n'y avait pas mieux que lui. Bien qu'elle n'avait pas non plus essayé et testé la marchandise avec tous les hommes de ce monde, et fort heureusement. Elle savait qu'il y avait à boire et à manger, et se répandre dans la fange juste par plaisir, cela ne l'avait jamais intéressée. En revanche, les lèvres d'Asher avaient désormais sa pleine, entière et totale préférence. Ce dont elle ne se privait pas de se repaître dès qu'elle le pouvait, non sans y distiller sa propre patte, sous le profil actuel d'endorphines. Et sans doute son époux le lui rendait-il bien, non sans savoir garder le cap. Il y en avait plus d'un qui pourrait se laisser faire perdre la tête, mais pas lui. A ce propos, et concernant bon nombre d'autres sujets, il était le plus rationnel et terre à terre de eux deux. Le poussant à poser un plaid sur ses épaules, alors qu'elle en rapproche quelque peu les bords autour de sa silhouette.

Alors, elle l'observe. Elle se sait en sécurité, là, tout de suite, dans cette chambre, tout contre lui. Cependant, un partie de son esprit ne peut cesser de s'ancrer dans ces rêves tourmentés et peuplés de turpitudes. Comme un magnétisme qui fait son œuvre et l'empêche de s'en détacher complétement. Ce dont elle ne dit rien, persuadée que son époux en a conscience. Persuadée, aussi, qu'encore une fois, il est le plus raisonnable d'entre eux, là où son instinct et ses pulsions ont toujours eu une place prédominante dans sa manière d'agir et de voir les choses, et ce bien que la maternité l'ait quelque peu domptée de ce côté là. Mais une Iskander comme elle restera sans doute toujours une Iskander, là où, de toute façon, elle n'avait jamais vu sa belle-famille chercher à vouloir qu'il en soit autrement. « J'ignore où tout ceci prend sa source. Et cela m'agace, car ... Car tes nuits à toi aussi sont perturbées, et je me doute bien que nous ne sommes pas les seuls, même si j'aime toujours à penser que nous sommes un couple d'exceptions. Cela dépasse donc nos psychismes respectifs, et ... Tu sais combien j'aime maîtriser les choses, d'une certaine façon. » Elle l'observe se lever et s'éloigner, sans le prendre pour elle. Tous deux avaient de nombreuses différences, qui se complétaient les unes les autres en contribuant à faire leur force. Mais ils avaient aussi des points communs, qui ne manquaient pas de les unir et de leur permettre de se comprendre l'un l'autre. Par exemple, elle raffolait des grands espaces, détestait se sentir bridée, enserrée, menottée (sauf au lit), ou cloisonnée dans un lieu trop petit. Lui, il avait parfois besoin de solitude, de réflexion, d'un espace à lui et rien qu'à lui, sans qu'on ne vienne tout décortiquer. Parce que même lorsqu'il demeurait silencieux, Themys' le savait, mais Asher avait l'esprit en fusion, les réflexions prolifiques et la mise en perspective active. En revanche, ils avaient beau être mariés depuis près de 4 ans maintenant, le jeune homme continuait de la surprendre. Alors la question qu'il lui posait la déstabilisa quelque peu, sans la pousser à se demander s'il y avait une bonne ou une mauvaise réponse. Cependant, elle doit tout de même prendre le temps de la réflexion, non sans se lever en chavirant quelque peu, comme à chaque fois qu'elle oubliait que son centre d'équilibre variait et se transformait chaque jour. Sortant une lingette imprégnée de solution désinfectante de l'un des tiroirs de la table de chevet, elle l'appose sur la plaie de son cou, tout en grimaçant du contact contre la chair ouverte et perforée. « Oui, bien sûr. » La réponse est courte, mais elle n'est ni nette ni tranchante, simplement ... Simplement véridique. « Rezbia, et ce Château, sont la tanière ancestrale des Sielle. Evunski est le nid des Phoenix. J'y serais toujours chez moi, peu importe ce qu'en pensent tous ces gouvernements. Mais actuellement ... Actuellement, je n'y serais pas plus en sécurité qu'ici. » Elle pense savoir à quoi a songé son mari, et, d'instinct, elle cherche à le rassurer. color=#276b70]« Je serais toujours une Iskander, mais je porte ton nom, désormais. Le même nom que celui de Noah. Evunski est loin, géographiquement parlant. Et elle est encore aux mains du Gouvernement. Ou plutôt, la ville est aux mains des miens, et Père n'a pas encore ... »[/color] Elle marque un temps, pour rejoindre son époux, avant de soupirer. color=#276b70]« Père n'a pas encore publiquement monté sa main aux cartes. Et même si l'avait déjà fait, il me dirait la même chose que ce que je vais te dire : ma place est ici, avec toi, avec notre fils. Je suis une Sielle désormais, les tiens sont également devenus les miens. Et puis, je suis enceinte. Ce qui ne m'a pas encore suffisamment retournée la tête pour que j'en oublie que je suis une Princesse Sielle, désormais, et que je représenterais une grosse prise pour le Gouvernement d'Adalind Chamberlain. Et, oui, je parle bien de mon tour de ventre, il entre complètement en jeu. »[/color] Pliant délicatement la lingette, elle finit par la poser sur le meuble le plus proche, avant de plonger son regard dans celui de son mari, comme pour sonder, par avance, la suite de ses pensées.

C'est étrange. Étrange combien le paysage aux couleurs de l'ombre est présentement similaire aux nombreuses parties d'échecs que tu as pu faire avec ton géniteur – mais également avec ton oncle. Jeremy était un homme pour qui tu as toujours eu de l'admiration sans pour autant en omettre la parenté. En tant que meneur des Sielle, il avait l'évidence de la loyauté des siens – encore un voile sur lequel il ne faut pas trop souffler. Pourtant, les vestiges d'antan demeurent clairvoyants à ta mémoire lorsqu'il t'observait agir devant son propre fils. Noah était son cousin, une âme consœur à la tienne. Noah est lumière où tu seras ombre. Un rôle qui incombera un jour à Isaiah. Mais en es-tu réellement certain, cavalier ? Ne vaut-il pas mieux le protéger de cette existence qu'une partie de toi réfute. Ta conscience s'exprime de la plus légitime des façons car c'est une dualité qui se fait obstacle dans ton esprit avant de s'inscrire dans l'encre propice de l'axe du présent. Ton instinct mature pousse à la stratégie réfléchie mon neveu. Et c'est peut être cela qui fait parfois la différence. La voix de ton défunt oncle raisonne de la même manière qu'autrefois, tes souvenirs étant des plus précis jusqu'à l'intonation de son timbre. C'est étrange. Étrange que de percevoir l'expérience existentielle sous un autre angle, là où ta vision n'est qu'une suggestion de l’égoïsme. Tu ne fais que songer au bien être de ta famille, celle que tu as fondée avec ta compagne. Cette dernière est celle qui protège un myocarde aux barricades forgés dans l'acier le plus solide et résistant qui soit. Le muscle primaire ne vibre que pour ton oiseau de feu et à cette vérité, Themyskira est la première à la reconnaître. Pourtant, tu ne nies pas les maintes hypothèses qui virevoltent dans ta tête et une à une tu les balayes afin de faire le tri. Ton interrogation à son égard est une évocation à laquelle tu songes car c'est un recours auquel tu n'hésites aucunement si la situation l'imposait. Rien dans la vie n'est figé si ce n'est peut être l'écriture de passé de chacun. Le regard sondant l'horizon par la fenêtre, tu entends les propos sortant de la bouche de l'être aimé. Sa réponse ne te surprend pas, elle à l'écho même de son reflet et de la philosophie qu'une native des terres de Hiokuri inspire – d'autant plus en étant l'une des héritières d'Aslan. Savoir qu'elle se sent à l'aise parmi les tiens, conquise d'une confiance accordée aurait pu te ravoir l'esquisse d'un sourire en biais … Mais rien ne vient, rien ne se dessine. Ton inconscience est murée dans le mutisme qui régit bon nombre de tes pensées. Et sa dernière réplique ne fait qu'attiser le feu de ta colère intérieure qui bouillonne un peu plus encore. Un soupire amer s'échappe de tes lèvres tandis que tu fais claquer les doigts de ta main gauche. La petite pièce de métal retombe dans le creux de ta paume, glaciale à l'image de la tempête qui œuvre à l'intérieur de ton être.

L'idée évoquée par ton phœnix est limpide, pire encore car elle est tout à fait plausible. Tes doigts se referment autour de la pièce d'échec, assez fermement pour que tes jointures deviennent blanches. « En effet, tu serais une prise de choix. Pourtant, si les choses dégénèrent j'irai contre ton avis et celle de Noah s'il le faut. ». Une voix teintée de calme et d'une foudre de glace. La parfaite mixité pour le couple que vous représentiez à bien des égards. Le silence s'impose en nouvel invité qui a des vertus, notamment celle de laisser le bruit du vent se mêler à ton ire agacé pour ne pas dire furieux de biens des choses. Ton beau-père agissait avec une agilité d'esprit avisé et stratégique à la fois. Une force colossale reposait au sein de cet homme avec qui tu avais de nombreuses fois discuté. La naissance de ton premier enfant, de son premier petit-fils avait resserré la connivence de bien de vos opinions. La grossesse de ta compagne, était un souhait auquel tu chérissais intérieurement mais la dernière fausse couche de Themyskira dont deux vœux contraires. Vous aviez un petit garçon en bonne santé, désormais tu n'en demandais pas plus. « Ton père œuvre avec discernement et sa position de neutralité est une faille que le Gouvernement et d'autres essayent de troubler. ». Répliques-tu sans te départir de cette tempérance teinté d'un ailleurs où tu te poses. Un énième soupire se dégage de ton torse alors que tu entends ta brune se rapprocher doucement mais certainement. « J'ai des devoirs envers les miens, c'est vrai. Mais j'en ai également envers toi et Isaiah. Rien ne se garantie à la lueur des promesses, mon ange, rien. ».

surface inside behind

» broken dreams and silent screams
» made of iron (aleksander)
» legends are made ᚚ noah sielle
» [F/LIBRE] MARGOT ROBBIE - the nights were made for saying things that we can't say tomorrow day