Vide. Myocarde dilacéré, esquille de l'âme et souffle intermittent. Douleur dantesque, presque lapidaire, qu'il ne pouvait plus refréner. Plus maintenant. Personnage pourtant impavide durant les derniers jours, l'homme n'était plus en mesure de porter son masque. Il s'était retrouvé seul dans ce qui lui avait servi de chambre à une époque dans le manoir de sa famille. Il avait congédié sa jeune -et nouvelle- épouse. Beaucoup s'étaient isolés ou endormis… Écrasés par le chagrin. Les perles d'eau translucides avaient coulé en abondances sur les joues de ses frères et sœurs. Sa mère également n'avait pu contenir sa peine dantesque. Son père de marbre, comme pétrifié ne semblait rien ressentir. Tout comme lui. Il avait prié pourtant. Implorant son dieu, ses dieux. De tout son cœur et de toute son âme. Il avait marchandé. Il avait voulu que ce soit ELLE qui disparaisse, ELLE qui meurt plutôt que kalina. Elle était la douceur et la bonté incarnée. Elle était la tendresse et la joie éperdument vivante. Il se souvenait des premières images qu'il avait eues d'elle, alors que ses poumons venaient à peine de se remplir de ses premières bouffées d'oxygènes. Elle était paisible, un visage d'ange et une aura envoutante. Elle avait souri très tôt. Comme envahit de l'amour du divin, comme pour venir déclarer à cette famille qu'elle était bénie par les dieux. Elle était un cadeau du ciel. Une étoile céleste incarnée pour dispenser sa douceur, sa voluptuosité à ses paires. Elle était le parfait opposé de celle qui était arrivée après. Être ingrat à la difformité que très brièvement cachée, parveen avait directement jurée avec le restant de la fratrie. Son sang, ses airs perfides et ce visage malicieux qu'il avait directement remarqué ne lui avait jamais fait ressentir ce qu'il avait pu ressentir avant pour les deux autres. Elle était différente. Elle n'était pas comme eux autres. Et elle l'avait prouvé… Il n'a jamais voulu connaître les détails. De toute manière cela n'aurait rien changé au résultat. Cette agent de QAAN n'était présente dans leur vie que pour apporter malheur, disgrâce et désolation à sa famille. Et ses parents continuaient pourtant de l'aimer. Il était en colère, triste et malheureux. Il ne supportait plus sa présence, ni même son audacieuse volonté de déclamer à la face du monde son accablement et sa souffrance. Comme si elle ressentait quoi que ce soit. Comme si cet oiseau de malheur le narguait une nouvelle fois. En plus de cet horion fissurant cette famille, ce démon semblait vouloir les détruire les uns après les autres. Comme pour mieux asseoir et imposer son contrôle, sa présence. S'il avait eu un jour un semblant de sentiment affectueux pour celle qui se prétendait être sa petite sœur, la haine viscérale et la bile dans le fond de sa gorge étaient maintenant des éléments prédominant. Comment pouvait-elle encore se tenir à leurs côtés, à ses côtés, quand tout ceci était de sa faute ? Comment pouvait-elle s'apitoyer sur son affliction mutuelle et partagée, lorsqu'elle était le fruit de toute cette désolation. Elle respirait encore, quand celle qui l'avait pourtant tant aimé avait quitté ce monde, pour vivre auprès de leurs ancêtres.


Les yeux brumeux et le regard noir. Il observait la lune pleine ce soir. Au départ triste, prostré et empli de désespoir, il brûlait maintenant d’un feu ardent. S’il avait toujours su que la glace ne pardonnait que rarement, il comprenait qu’il ne l’acquitterait jamais vraiment. Némésis au cœur sombre et à l’âme perfide, il la surveillerait pour que plus jamais elle ne détruise leur famille de l’intérieur. Nouvelle étincelle dans son âme, avidité colérique d’une vengeance qui ne sera jamais étanchée, il serait ce rempart qu’elle ne franchira jamais. Il sera cet homme qui protègera sa famille contre tous les éléments et ces êtres soi-disant vivants, aimants qui tentent perpétuellement de réduire à néant sa famille. Un jour, il ripostera. Un jour, il lavera les pécher de celle qui se présente comme sa sœur, afin qu’elle paye ses méfaits. Un jour Kalina sera en paix, observant l’autre à travers le « voile » souffrir de multiples supplices. Qu’il lui infligera lui-même. Pour elle, pour eux.